LOCKSLEY:
Un marchand ambulant se trouve au village. Attroupés autour de sa roulotte, les habitants écoutent le discours de cet enjoué personnage. En retrait, Will observe la scène.
Georges La Chance: Maintenant, préparez-vous bonnes gens de Locksley! J'ai une mauvaise nouvelle mais rassurez-vous, j'en ai aussi une bonne! D'abord la mauvaise, c'est que le collecteur d'impôts du Shérif est à Clun. C'est tout près et il sera ici bientôt. Mais la bonne nouvelle, c'est que moi Georges La Chance, je suis parmi vous aujourd'hui à Locksley! J'offre des espèces sonnantes et trébuchantes contre n'importe quel colifichet, bijou, objet de valeur! J'échange tout contre de l'argent! Cet argent qui paiera vos impôts et vous évitera de connaître les prisons du Shérif! Alors aidez-moi à vous aider vous! Pour avoir de la chance, venez voir Georges La Chance!
FORET DE SHERWOOD:
Deux soldats à cheval escortent la roulotte de Georges La Chance qui somnole à l'intérieur.
Un soldat: On aurait dû faire le tour, j'aime pas cette forêt.
Soudain, Allan surgit sur le chemin devant le petit convoi qui est alors obligé de s'arrêter.
Allan (avec un grand sourire): Mes amis, ceci est une embuscade!
Il est rejoint par le reste de la bande. Les hors-la-loi se débarrassent facilement des soldats tandis que Petit Jean assomme le conducteur de la roulotte. Robin arrive à son tour, il grimpe sur les épaules de Petit Jean puis saute à travers la bâche de la roulotte pour atterrir face à Georges La Chance qui le menace aussitôt de son épée. Robin met ses mains en l'air.
Georges: Veux-tu échanger quelque objet de valeur contre de l'argent? Georges La Chance adore le commerce.
Robin: Le commerce avec le Shérif?
Georges (faussement offusqué): Oh, comment peux-tu dire cela?
Robin: Je suis navré Georges mais ta chance a tourné. Je vais fermer ton petit commerce.
Georges (en ricanant): Avec ta gorge à la pointe de mon épée, je ne crois pas non! Allez, appelle tes hommes.
Robin: Oh non, ça je ne crois pas non. Tu es encerclé.
Robin commence à abaisser ses mains.
Georges: Ah, garde tes mains en l'air je te prie!
Robin: Bon, puisque tu me le demandes!
Sous les yeux ébahis de Georges La Chance, Robin s'extrait brusquement de la roulotte tiré par Petit Jean qui le hisse sans peine sur le toit.
Georges: Reviens ici!
Robin effectue une pirouette arrière et retombe sur ses pieds à côté de la roulotte. Georges La Chance sort son épée à la main et se précipite sur lui. Robin évite les coups grâce à son agilité. Soudain, l'épée du marchand ambulant se fiche dans le bois de la roulotte, Robin qui se trouvait dans la trajectoire de l'arme s'affaisse dans un grand cri. Les hors-la-loi accourent aussitôt: c'est la consternation!
Georges (ennuyé): Vous savez les gars...
Robin semble rendre son dernier souffle. Georges La Chance se penche en avant pour dégager son épée mais, alors qu'il s'approche de Robin, celui se redresse et, en souriant, il lui envoie son poing en pleine figure. Le marchand s'effondre, inanimé.
Robin: Je t'ai bien eu, hein!
Les hors-la-loi éclatent de rire excepté Much qui constate avec stupeur que Robin n'est aucunement blessé et que toute cette mise en scène n'était qu'une ruse de sa part.
Robin: On va voir s'il est assez chanceux pour rentrer chez lui tout seul! Prenez tout! On va obliger cette vermine à fermer boutique.
La bande commence à inspecter la roulotte tandis que Robin soupire: il a tout de même eu chaud!
*** Générique ***
Les hors-la-loi ont saisi la roulotte de Georges La Chance. Ils roulent tranquillement dans la forêt de Sherwood lorsqu'ils voient un groupe de villageois sur le point de fouetter un homme. Aussitôt Robin se précipite.
Robin: Hé! Arrêtez! Megan, qu'est-ce que vous faites!
Megan lui désigne trois hommes maintenus par des villageois.
Megan: On va donner une bonne correction à ces vauriens!
Robin: Pourquoi?
Megan: Ils m'ont dit qu'ils étaient couvreurs, qu'ils allaient réparer le trou dans mon toit et ensuite voici ce qu'ils m'ont volé!... (elle tend à Robin un très beau collier formé d'un assemblement d'anneaux en argent)...Ma mère me l'avait offert pour mes noces, c'est le seul objet de valeur que je possède encore. Georges La Chance voulait m'en donner trois sous mais je peux pas le vendre.
L'un des voleurs prend la parole.
Le voleur: Si vous nous touchez, vous aurez les pires ennuis, on est de la bande à Robin des Bois!
Suite à cette surprenante déclaration, Megan, Robin et Much le dévisagent. Pendant ce temps, dans la roulotte, Allan et Djaq discutent joyeusement assis au milieu des trésors de Georges La Chance. Ils s'amusent à enfiler des colliers ou autres bijoux au fur et à mesure qu'ils les découvrent.
Allan: Peut-être que si tu essayais de mettre une robe...
Djaq: Je veux bien si tu en mets une aussi!
A l'extérieur, le voleur poursuit.
Le voleur: Robin des Bois peut surgir de ces arbres à n'importe quel moment pour vous défoncer le crâne!
Djaq (à Allan): Ah moins, que tu aies peur d'être trop joli!
Allan ne relève pas la remarque, il tend l'oreille pour écouter ce qui ce passe dehors.
Allan (intrigué): Je reconnais cette voix!
Amusé par l'aplomb du voleur, Much décide d'entrer dans son jeu ce qui divertit beaucoup Robin.
Much (moqueur): Robin des Bois ne pourrait pas tout de même tous nous attaquer!
Le voleur: C'est pas vous qui feriez peur à Robin! Vous êtes des fillettes à côté de lui et de ses hommes!
Allan sort de la roulotte et rejoint le petit groupe, Djaq sur ses talons.
Allan (reconnaissant le voleur): Tom!
Tom (surpris): Allan?
Much (à Allan): Comment ça, tu le connais?
Allan: Ah! C'est mon frère!
Tom: Grâce au ciel, tu es là!
Allan lui sourit et... lui envoie son poing en pleine figure sous les regards stupéfaits de Robin et de Much! Robin grimace par compassion envers Tom car Allan n'a pas retenu son coup!
Allan (en l'empoignant): Ah, ah! Où est mon épée, hein? Et ma bourse? Et mon cheval?
Tom: Attends que je t'explique!... (puis, se tenant le nez) Mon nez! Comment on peut faire ça à son propre frère!... (il interroge les villageois) Il est cassé?
Visiblement en très colère, Allan se retourne vers Megan.
Allan (fâché): À votre place, moi je le fouetterais jusqu'à ce qu'il en crève!
Tom (s'emportant après Allan): Tu lèves encore la main une fois sur moi et Robin des Bois va te pendre! Au plus haut chêne de la forêt de Sherwood!
En entendant ces paroles, Megan sourit et se tourne vers Robin qui a du mal à garder son sérieux de même que Much. Affligé, Allan pousse son frère devant Robin en le frappant derrière la tête.
Allan: Il est là ton Robin des bois, bougre d'âne!
Tom (exagérément respectueux): Pardonne-moi! Nous implorons ton pardon Robin de Locksley! Nous sommes de modestes couvreurs mais les temps sont durs, on a été obligé de voler pour ne pas mourir de faim. Et tu vois mes compagnons là? Il faut bien que je veille sur eux!
Robin est dubitatif et se tourne vers Allan.
Allan: N'en crois pas un mot!
Tom (à Robin): Par pitié! Tu as bon cœur. Aide-nous à nous en sortir, on va travailler. On pourrait se joindre à votre bande de braves hors-la-loi!
Robin sourit devant la ferveur du discours de Tom puis il se tourne vers ses deux complices.
Robin: Qu'est-ce que vous en dites vous deux?
Tom: Ils peuvent pas parler, ils ont eu la langue tranchée.
Robin (stupéfait): Pourquoi?
Tom: Ils chantaient tes louanges, ils ont été surpris.
Robin doute que cette explication soit la vérité mais visiblement Tom l'amuse.
Robin (en soupirant): Oh, laissez-les partir...
Tom est satisfait. Quant à Allan, il sourit et semble tout de même soulagé.
Robin (à Megan): Voilà ton collier, nous ne sommes pas le Shérif. Nous, nous ne fouettons pas les voleurs... (il revient vers Tom) Comme ça, vous êtes couvreurs?
Tom: Pour sûr, ouais, les meilleurs de toute l'Angleterre!
Robin (à Megan): Eh bien, tu vas avoir un toit tout neuf! Aux frais de la princesse!
Megan sourit, satisfaite, tandis que Tom déchante. Will et Djaq sortent un gros coffre de la roulotte et ils l'apportent vers les villageois.
Robin: Tiens au fait, j'ai trouvé de menus objets abandonnés dans la forêt. L'un de vous a-t-il perdu quelque objet de valeur ces jours-ci? Prenez ce qui vous appartient, avec les compliments de Georges La Chance!
Megan: Si j'avais su, je lui aurais vendu ce collier ce matin!
Robin rit tandis que les villageois examinent les objets du coffre à la recherche de leurs biens.
Tom (à Robin): Je pense qu'on pourrait vous être utile... Tiens ça!
Tom lui tend son propre poignard. Robin le reprend vivement et fronce les sourcils en direction d'Allan qui se rapproche.
Tom: Tu avais remarqué? Si j'arrive à voler au nez et à la barbe du grand Robin des Bois, imagine ce que je peux faire avec de simples mortels!...(il se tourne vers son frère) Allan?
Allan (en souriant): Il faut dire que c'est un excellent voleur de bourses! Il parle beaucoup, c'est certain, mais c'est pas un mauvais bougre.
Robin: Et c'est ton frère...
Allan: Si t'avais un frère et qu'il avait fait une bêtise, tu lui offrirais une chance de se racheter, non?
Robin sort lentement trois insignes de sa poche et les fait miroiter devant le nez de Tom.
Tom (ravi): Merci Robin! Tu n'auras pas à le regretter!
Robin: Ces insignes, il va falloir les gagner, il va falloir faire vos preuves! ... (Tom acquiesce) Pourquoi t'es encore planté là, toi!... (désignant Megan) Le toit de cette dame! Allez ouste!
Allan (en donnant une tape sur la tête de son frère alors qu'il s'éloigne): Au boulot!... (puis, à Robin) Je garde un œil sur lui.
Megan accroche son précieux collier autour du cou de sa fille, ravie.
Megan: Mon collier est à toi maintenant Eleri.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM:
Gisborne monte quatre à quatre les marches de l'escalier de la cour du château. Un garde arrive accompagnant Eleri et son futur époux.
Le garde: Un couple demande à vous voir Monseigneur!
Gisborne: Je suis déjà en retard ...(au jeune couple) Que voulez-vous?
Eleri: Votre bénédiction et la permission de nous marier Seigneur.
Gisborne (avec un sourire narquois): Et qu'est-ce que tu es prête à payer pour avoir ma bénédiction? Approche un peu... (les deux jeunes gens font un pas en avant) Non! … (désignant Eleri) Seulement toi.
La jeune femme s'approche de Gisborne qui immédiatement remarque son collier.
Gisborne: Joli! (prenant le collier dans ses mains) Ceci.
Eleri: Je viens de le recevoir en cadeau de ma mère pour nos fiançailles. C'est le seul objet de valeur que nous ayons dans ma famille.
Gisborne (froidement): Ah, ça me conviendra. Allez, tourne-toi.
Il détache le collier du cou d'Eleri puis entre rapidement dans le château sous les regards affligés des deux jeunes gens.
Dans la salle du conseil, le Shérif reçoit Georges La Chance.
Le Shérif: C'est une honte, un honnête homme dépouillé! Et ce dans l'exercice même de son travail!
Georges: Il me faut plus de gardes.
Gisborne: C'est hors de question.
Le Shérif (ignorant Gisborne): Tu les auras.
Georges: Une demi-douzaine, ça ira. Ah, et euh... il me faut un nouveau chariot!
Agacé, Gisborne soupire.
Le Shérif: Bien sûr, vous voyez ça Gisborne?... (Georges quitte la pièce) Cet homme vaut son pesant d'or, hum. Il fait des bénéfices, on touche nos taxes. C'est bien! Un partenariat entre public et privé... Que s'est-il passé Gisborne? Robin des Bois devait savoir où se trouvait Georges La Chance. Il s'aventure une fois dans la forêt, une seule, et il se fait dévaliser! Coïncidence, hum? Réponse: non! Robin en sait plus sur nous que nous-mêmes. La question est de savoir... comment?
Gisborne (dépité): Je ne sais pas.
Le Shérif (froidement): La réponse... c'est qu'il y a un espion quelque part parmi nous. Et savez-vous ce qu'il faut faire pour confondre un espion?
Gisborne: Non.
Le Shérif: Moi j'use... d'un stratagème ou plutôt... vous usez d'un stratagème, vous lui tendez un piège...
FORET DE SHERWOOD:
Will a terminé l'inventaire des trésors de Georges La Chance.
Will: Et voilà, tout est là!
Robin (surpris): Georges n'avait pas de pièces? Où est son argent?
Djaq (en hochant négativement la tête): On a fouillé ses poches. Il y avait rien.
Robin: Mais sans argent, comment il peut exercer son métier?
Will: Il a tout dépensé.
Robin: Ça, ça m'étonnerait.
Allan discute avec son frère assis près du feu avec ses deux amis et Much.
Tom: Voilà toute l'histoire: quand je me suis réveillé, on s'était fait détrousser tous les deux. Alors plutôt que de te réveiller, je me suis lancé tout seul aux trousses de ces gougnafiers. Et la traque a duré des jours!
Allan (pas dupe, à Much): Il saurait pas dire la vérité même si ça vie en dépendait.
Much (ironique): C'est un trait de famille alors!
Allan (à Much): Ne nous pousse pas à nous liguer contre toi.
Tom: Il manque de respect à notre famille!
Much: Vous vous volez entre vous dans votre famille!... Ma gourde! Où est ma gourde? Je l'avais posée là, où est-elle?
Allan regarde son frère d'un air accusateur et Tom tend à Much sa gourde qu'il lui avait prise.
Tom: Désolé, les vieilles habitudes...
Much récupère sa gourde et part s'asseoir plus loin en boudant.
Tom (à Allan): On refait équipe comme avant?
Allan (désignant les amis de Tom): Comment ils ont perdu leurs langues? Et pas de mensonge!
Tom (en souriant): Ils ont craché sur des gardes!
Allan rigole tandis que son frère poursuit sur un ton sérieux:
Tom: Ça va changer cette fois. Je ne te laisserai pas tomber, je te le promets.
Les deux frères se serrent chaleureusement la main puis s'étreignent.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM:
Gisborne passe autour du cou de Marian le collier qu'il a pris à la jeune Eleri.
Gisborne: Il vous plaît?
Marian: Oui, il est très beau mais...
Gisborne (l'interrompant): Il est tout simple, en argent. Vous n'avez nul besoin de bijoux en or beaucoup trop clinquant.
Marian: Mais à vrai dire, je ne peux pas l'accepter.
Gisborne: Pourquoi? Vous ai-je insultée?... Vous ne l'aimez pas! Il est trop... trop brut, trop simple, enlevez-le!
Marian (gênée): Ah non, je... j'aime ce collier. J'en prendrai le plus grand soin.
Gisborne: En gage de notre amitié...
Marian: Et je vous en suis très reconnaissante.
Depuis le fond de la pièce, Sir Edward jette un coup d'œil inquiet à sa fille. Un soldat arrive et se présente à Gisborne.
Le sergent: Vous vouliez me voir Monseigneur?
Gisborne s'entretient avec lui à quelques pas de Marian qui, discrètement, ne perd rien de la conversation.
Gisborne: Supprime l'escorte pour le convoi de Rotherham.
Le sergent (étonné): Aucune escorte?
Gisborne: Non, aucune escorte. Les gardes attirent l'attention. Et pourquoi attirer l'attention sur un coffre plein d'argent qui doit traverser la forêt de Sherwood?
Le sergent: Bien Messire.
Le soldat s'apprête à se retirer mais Gisborne le retient par le bras.
Gisborne: Et ne le dis à personne. A personne! Et surtout pas aux gardes qui devaient l'escorter!
Le sergent: À vos ordres.
Le soldat s'en va.
NETTLESTONE:
Will et Djaq sont stupéfaits de voir débarquer au village Georges La Chance avec un nouveau chariot et une petite escorte de soldats. Ils observent à distance les villageois qui se massent autour du marchand.
Djaq: Regarde-moi ça!
Georges: Bonjour, vous me connaissez! C'est moi La Chance! Georges La Chance! Je vais faire votre fortune! Venez me voir! J'achète tout contre espèces sonnantes et trébuchantes!
Djaq: Je croyais qu'il avait fermé boutique! Tu as vu ça!
Will: Où est-ce qu'il a retrouvé de l'argent?
Georges: Apportez vos objets de valeur! N'hésitez pas, remplissez votre bourse! Vous ne le regretterez pas!
Djaq: Ils vendent tout ce qu'ils ont! Pourquoi?
Will: Ils se sont passés le mot: Robin va leur rendre leurs biens comme la dernière fois!
Georges: Allez montrez-moi ça! Allez trois sous, avouez que c'est inespéré pour cette petite babiole sans valeur!
FORET DE SHERWOOD:
Marian arrive à cheval lorsque Robin surgit subitement de derrière un arbre et se plante au milieu du chemin. Effrayé le cheval se cabre.
Robin: Hé! Oh, oh doucement!
Mais l'animal se cabre une seconde fois et jette sa cavalière à terre. Elle se réceptionne adroitement.
Robin: Je ne vous ferai aucun mal... Par contre, je vais vous soulager de vos richesses!
Marian revient rapidement vers son cheval et s'empare des rênes.
Robin (content de lui): Désolé! Je croyais que tu étais une riche et noble dame désireuse d'offrir tes luxueux bijoux pour une bonne cause.
Marian (irritée): Tu savais bien que c'était moi.
Robin (en souriant): Dis, tu ne devrais pas te promener toute seule dans cette forêt!... (puis, à voix basse) Il y a des individus peu recommandables dans les parages... des hors-la-loi, tu vois...
Il remarque alors le collier que porte Marian et tend la main pour mieux l'examiner.
Robin (intrigué): Tiens, c'est quoi?
Marian (en frappant la main de Robin): Touche pas!
Robin: C'est un très beau collier. Je l'ai pas déjà vu avant?
Marian (avec agressivité): Non, il m'a été offert.
Robin: Offert par qui?
Marian: Pourquoi, c'est important? Il faut que je m'en aille.
Elle se retourne et s'apprête à remonter en selle.
Robin: Je me le demande... C'est important?
Marian (en se défendant): Non!
Robin comprend soudainement et affiche un air contrarié.
Robin: Gisborne...
Marian: C'est à dire?
Robin: Comme ça, une idée... C'est bien lui?
Marian (agacée): Oui, c'est bien lui.
Robin (en la fixant): C'est intéressant.
Marian: En quoi c'est intéressant?
Robin: Parce que, oui je l'avais vu avant, au cou d'une jeune demoiselle de Locksley. Il lui avait été offert par sa mère.
Marian (incrédule): Oui, et alors?
Robin: Et alors?... (il avance sa main vers le bijou mais Marian le repousse une nouvelle fois) Maintenant, il est à ton cou à toi.
Marian: Gisborne l'a volé à cette demoiselle?
Robin (sèchement): Je ne peux pas imaginer qu'elle le lui ait donné de plein gré. Mais ce n'est pas comme si tu l'avais volé à cette pauvre fille toi-même...(puis, avec dédain) Mais on sent bien que tu y es attachée! Et bien sûr, c'est un cadeau qui t'a été offert délicatement par un homme qui visiblement compte beaucoup pour toi!
Marian détache le collier de son cou et le tend à Robin.
Marian: Tiens, tu peux le lui rendre.
Robin (froidement): Avec joie... Qu'est-ce que tu vas dire à Gisborne?
Marian: Demande-lui de ne pas le mettre en public et il n'en saura rien.
Robin regarde pensivement le bijou.
Robin (doucement): Reprends ce collier, je lui en trouverai un autre.
Marian: Il lui a été offert par sa mère... Garde-le, je me charge de Gisborne.
Marian remonte en selle et s'éloigne tandis que Robin tournicote le bijou en soupirant.
C'est le crépuscule. Much affûte son épée tandis qu'un peu plus loin, Tom complote avec ses deux amis.
Tom: Il est l'heure de se mettre au travail les gars! Allez, en route.
Much les voit s'éloigner tous les trois. Il interpelle Allan à moitié endormi.
Much: Ohé!
Pendant ce temps, Robin s'entretient avec Eleri.
Robin: Pourquoi êtes-vous allés voir Gisborne?
Eleri: C'est notre maître maintenant.
Il lui montre le collier que Marian lui a rendu.
Robin: Qu'est-ce qui s'est passé avec ça?
Eleri: Il l'a pris en paiement pour notre mariage...(puis, intriguée) Comment avez...
Robin (l'interrompant): Aucune importance. Tu veux toujours te marier?
Eleri acquiesce avec un large sourire.
Robin: Eh bien, laisse-moi vous marier alors!
Eleri (dubitative): Ce sera valable?
Robin (en souriant): Bien sûr que oui! Et je prends moins cher que Gisborne!...(lui rendant son collier) Tiens, rentre chez toi.
Eleri: Merci Robin.
Reconnaissante, la jeune femme s'en va. Will s'approche alors de Robin.
Robin: Georges La Chance?
Will: Il est de retour avec plus de gardes et un nouvel attelage.
Robin: Donc il est de mèche avec le Shérif.
Will: Les villageois font des pieds et des mains pour lui vendre tout ce qu'ils ont. Ils cèdent tout à bas prix parce qu'ils sont sûrs que tu vas leur rendre.
Robin: Première chose: demain, on le retrouve et on lui reprend tous ses jouets, pour de bon!
Allan: Robin!... (Robin et Will rejoignent Allan et Much) J'ai perdu mon frère!
Robin: T'as vu la taille de la forêt!
Much: Ils ont pris vers l'est.
Allan (inquiet): Et il ne m'a pas dit où il allait en tout cas. J'ai un mauvais pressentiment.
Robin: Pfft...(à Much) Va chercher les chevaux...(puis, à Allan) Vers l'est, c'est Knighton.
MANOIR DE KNIGHTON:
Dans les écuries, Marian vêtue en Veilleur de Nuit ajuste son masque et s'apprête à partir. Tom et ses deux complices sont dissimulés dans des buissons aux abords du manoir.
Tom: Belle maison, ça veut dire bonne récolte. C'est le moment, on passe par derrière.
Ils se lèvent et contournent la demeure. Quelques instants plus tard, la porte d'entrée s'ouvre brusquement: les trois voleurs en sortent en courant poursuivi par Sir Edward, furieux.
Sir Edward (en criant): Vous vous figurez que vous allez piller cette maison! Fichez-moi le camp!
Dès qu'elle entend les cris de son père, Marian saisit son épée et s'élance hors des écuries. Sir Edward se bat en duel contre l'un des voleurs mais celui-ci lui décoche un violent coup de poing en pleine figure qui le déséquilibre et le fait tomber à la renverse. La jeune femme se jette sur les agresseurs de son père. Le Veilleur de Nuit se bat vaillamment, distribuant coups d'épée et coups de poing et affrontant deux adversaires simultanément sous les yeux ébahis de Sir Edward. Marian ne faiblit pas et continue de se battre contre les trois voleurs: elle parvient même à s'emparer du bâton de l'un d'eux et s'en sert pour les frapper. Un des voleurs tente de lui reprendre le gourdin mais elle le tient fermement et s'en sert d'appui pour passer de manière acrobatique par-dessus son agresseur. Sir Edward, toujours à terre, ne peut détacher ses yeux de sa fille et la regarde combattre: son visage reflète toute la fierté qu'il éprouve! Robin et ses hommes arrivent au galop au moment où le Veilleur de Nuit a réussi à mettre Tom à terre et s'apprête à le rosser avec son bâton.
Robin (en criant): Arrêtez!
Fou furieux, Robin met pied à terre et vient se planter devant Tom qui s'est relevé.
Robin: Je peux savoir ce qui se passe ici!
Tom (à Robin): Dieu merci, tu es là!...(puis, au Veilleur de Nuit) C'est Robin des Bois! Et ça va chauffer pour toi mon vieux!
Toujours masquée, Marian hausse les sourcils devant tant de stupidité et rejoint son père. Allan s'approche de son frère et le gifle, il est très en colère.
Allan (à Tom): Qu'est-ce que tu fais!.. (puis il se présente rapidement devant Sir Edward) Je suis vraiment navré...
Sir Edward: Ces coquins cambriolaient ma maison!
Tom (s'emportant): Oui, on cambriolait cette maison! C'est notre boulot! C'est ce qu'on fait! On essayait de montrer au patron ce qu'on est capable de faire!
Allan: Ces gens-là sont nos amis!
Tom (étonné): C'est maintenant que tu le dis! Je pensais...
Allan se plante face à son frère et vocifère après lui.
Allan (furieux): Tu penses rien du tout, toi! T'as rien dans le crâne!
Allan donne une nouvelle gifle à son frère.
Tom: Aïe!
Robin se retourne vers Sir Edward.
Robin (soucieux): Vous êtes blessé?
Sir Edward: Juste l'amour propre... Ce sont vos hommes ça?
Robin: Oui, mais plus pour longtemps, je vous le promets.
Robin se dirige vers Tom.
Robin (en colère): Va t'excuser! Va t'excuser pour tout ce tapage!...(puis, comme Tom ne bouge pas, Robin hurle) Allez!
Allan (furieux): Tu vas faire ce qu'on te dit!
Allan gifle une nouvelle fois son frère qui se dirige enfin vers Sir Edward.
Tom (doucement): Navré...
Robin (furieux): J'entends rien!
Tom (un peu plus fort): Je suis désolé...
Robin (à Sir Edward): Je ne savais pas ce qu'ils voulaient faire Ils seront châtiés, vous avez ma parole.
Allan (embarrassé): Robin, je suis vraiment désolé.
Robin (fâché): C'est bon! Fais-les disparaître!
Allan empoigne son frère et ils vont rejoindre le reste de la bande qui surveille les complices de Tom. Marian, toujours vêtue en Veilleur de Nuit, attrape le bras de Robin et lui fait signe de la suivre. Much les observent tandis qu'ils entrent dans l'écurie. Une fois à l'abri des regards indiscrets, Marian enlève son masque.
Marian: Une cargaison d'argent doit être livrée par la grande route du nord. Je m'apprêtais à aller l'intercepter.
Robin: Qui ça? Toi?
Marian: Oui, moi! Il n'y a pas d'escorte de manière à ne pas attirer l'attention. Une simple charrette...
Robin (contrarié): Et comment tu sais tout ça? Un nouveau cadeau de Gisborne?
Agacée, Marian soupire et lève les yeux au ciel.
Marian: Écoute, là je dois rester auprès de mon père. Si tu veux l'avoir, il faut que tu fasses vite!
Robin: Merci!...(il sort des écuries en courant) Much! La route du nord!
Robin et Much galopent à travers la forêt de Sherwood et rattrapent deux hommes qui tirent une charrette à bras. Robin décoche une flèche qui vient se ficher dans le coffre sur la charrette. Instantanément, les hommes s'arrêtent.
Robin: Veuillez nous excuser, nous avons fait le plus vite possible!
Il utilise son poignard pour casser la serrure puis ouvrir le coffre et il découvre avec stupeur qu'il est rempli de pierres.
Robin: Malheur... Qu'est-ce que le Shérif nous mijote?
Much: Bien, il semblerait qu'on ait tous fait le voyage pour rien.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM:
Le Shérif joue avec les pièces d'or des taxes que Robin projetait de voler.
Le Shérif: Bien joué! Robin voulait l'argent et voilà ce qu'il a eu à la place...(il montre à Gisborne le coffre rempli de pierres)... Donc, vous l'avez dit à qui?
Gisborne: À mon sergent.
Le Shérif: À personne d'autre?
Gisborne: Non.
Le Shérif (soupçonneux): Vous êtes sûrs?
Gisborne: Seulement à mon sergent, ce ne peut être que lui.
Le Shérif: Faites-le souffrir.
Gisborne: Oh ça oui!
FORET DE SHERWOOD:
Il fait nuit, Robin s'explique calmement avec Allan. Tom et ses deux amis assis un peu plus loin attendent le verdict du hors-la-loi.
Robin: J'avais accepté que tu reprennes ton frère en main.
Allan: Oui.
Robin: Et j'ai changé d'avis.
Allan: Il a fait ça pour t'impressionner! Il ne savait pas qui il volait, il a vu une grosse maison c'est tout et il réfléchit pas! Tu n'as pas à leur faire confiance mais fais-moi confiance à moi. J'aurais dû le garder à l'œil.
Robin: Oui, t'aurais dû.
Allan: Écoute! Quand est-ce que je t'ai jamais demandé quelque chose...(il croise le regard de Robin) Oui bon, à part de me sauver la vie... Il a fait un paquet de bêtises, je le sais, j'ai tenté de l'aider. Avant j'étais comme lui, tu sais... à faire n'importe quoi... mais j'ai changé... grâce à toi et puis parce que je suis là. Si tu voulais lui donner une seconde chance...
Robin (l'interrompant): Mais il a eu sa seconde chance!
Allan: Tu vois, s'il était avec nous, avec des hommes bien, je suis sûr qu'il changerait.
La plaidoirie d'Allan touche Robin qui hésite.
Allan: Si je le reprends en main et que je m'occupe bien de lui, t'auras plus aucun souci avec Tom. S'il te plaît... petite chance?
Robin: Même toi, il t'a volé et tu le défends quand même...
Allan: Ben c'est mon frère.
Robin (en soupirant): Son ultime chance...
Allan (ravi et reconnaissant): Merci Robin!
Allan va annoncer la bonne nouvelle à son frère.
Allan: Dernière chance, tu m'as bien compris.
Tom: Oui.
Tom et ses complices semblent soulagés.
Le lendemain matin, Much donne un coup de pied à Allan, allongé sur le sol, pour le réveiller.
Much (fâché): Allez debout!
Comme Allan, encore à moitié endormi, grogne et ne se réveille pas, Much lui donne un nouveau coup de pied.
Much (en criant): Debout! Ils ont filé!
Allan (d'une voix endormie): Ils ont filé...
Will (fâché): Et ils ont tout emporté!
Allan: Quoi tout?
Robin (sèchement): Vêtements, argent, chevaux. Tout ce qu'on avait.
Allan: Je vais le tuer... oui, je vais le tuer, le jeter dans la tombe, le déterrer et le tuer encore !
Au détour d'un chemin, Tom et ses complices croisent la route de Georges La Chance qui somnole assis à l'entrée de sa roulotte. Tom dégaine son épée et s'approche de Georges.
Tom: Au nom de Robin des Bois, donne-nous ta bourse et on te fera aucun mal.
Georges (très calmement): Holà, doucement, ce n'est même pas la peine d'y songer. T'as une demi-douzaine de gardes en train de se soulager dans le bois derrière toi.
Tom: Et tu espères me faire avaler ça!
Georges : Et bien retourne-toi si tu veux, et ouvre un peu les yeux!
Tom: Tu crois peut-être que je suis né de la dernière pluie!
Comme Georges reprend tranquillement le cours de sa sieste, Tom, intrigué, se retourne et voit effectivement une demi-douzaine de soldats sortir de derrière les arbres et venir vers lui en dégainant leurs épées.
Aux abords de Nottingham, Will rejoint la bande. Il apporte de mauvaises nouvelles.
Will (embarrassé): Ils vont être pendus.
Much: Ils nous ont menti, ils nous ont dévalisés. Ils nous ont attiré que des ennuis.
Petit Jean (froidement): Qu'ils les pendent!
Much lui jette un regard réprobateur.
Allan (à voix basse): Je suis d'accord...
Much (stupéfait): Toi!
Allan: Mon frère a déjà eu plus de chance qu'il ne le mérite.
Robin: Mérite-t-il de mourir?
Allan (tristement): Et nous? Si on va à Nottingham, on va finir avec lui sur l'échafaud.
Will: Ils nous ont pris quelques insignes. Le Shérif fanfaronne, il croit qu'il tient des hommes de Robin des Bois...(Robin soupire et lève les yeux au ciel)... Donc, il nous met au défi de les sauver.
Allan (dissimulant son émotion): Mon frère n'a jamais fait partie de la bande, je crois. On leur a fait confiance et ils nous ont trahis, voilà tout. Faudrait être fou pour se jeter dans un piège pour eux. Vous n'êtes pas d'accord avec moi?
Personne ne répond, tous sont très ennuyés et attristés par cette situation délicate.
MANOIR DE KNIGHTON:
Robin arrive devant la demeure de Marian. Il siffle pour l'appeler. La jeune femme apparaît à la fenêtre de sa chambre et sourit en le voyant.
Marian: Qu'est-ce que tu veux?
Robin: Te parler!
Marian: Je t'écoute.
Il prend son élan, attrape une barre horizontale fixée entre deux poutres puis il pivote et se hisse jusqu'à atteindre la soupente attenante à la chambre de Marian. La jeune femme s'assoit sur le rebord de sa fenêtre et Robin s'approche.
Marian: Tu peux parler d'ici... (Robin la dévore des yeux)... Quoi?
Robin: J'ai rien dit!
Marian: Mais tu m'as regardé.
Robin (en lui souriant): C'est pas moi! C'est mes yeux qui se sont posés là... (puis sérieusement) Je suis désolé pour hier. Ça... Ça va ton père?
Marian: On dit que tes hommes vont être pendus.
Robin: Non, ce ne sont pas mes hommes.
Marian: Pourtant hier soir ils l'étaient.
Robin (en soupirant): Le Shérif les fait pendre en mettant mon nom en avant dans l'espoir que je vais me montrer pour les sauver. Mes hommes pensent que c'est une chausse-trappe... Est-ce que ton bon ami Guy de Gisborne t'aurait dit quelque chose?
Marian (en souriant): Je l'ai trouvé plutôt préoccupé mais je vais me rendre au château pour voir si je peux me renseigner.
Robin (accablé): Les gens vont croire que je ne peux pas protéger mes hommes si je ne les sauve pas... mais ça veut dire risquer la vie de toute la bande.
Marian (doucement): Tu es quelqu'un de bien Robin, et ce, quoiqu'il arrive.
Robin approche davantage son visage de celui de Marian pour l'embrasser, mais elle fait en sorte de rester hors de sa portée puis lui effleure la joue.
Marian (en riant): C'est pas ça qui va t'aider à prendre ta décision!
Déçu, Robin soupire en affichant une moue boudeuse.
Robin (dépité): Hé, ça pourrait!
Marian (avec bonne humeur): Oui, mais non!
Robin se laisse glisser jusqu'au sol puis s'en va non sans lui avoir jeté un dernier regard. Marian rentre dans sa chambre, le sourire aux lèvres.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM:
Marian rencontre Gisborne qui sort des geôles d'où s'élèvent des cris de torture.
Gisborne (surpris): Marian?
Marian: Messire Guy.
Gisborne (la dévisageant): Donc, vous ne l'aimez pas finalement... (puis, devant l'air incrédule de Marian, il ajoute)... le collier!
Marian: Si! Je l'aime beaucoup, il est dans ma chambre.
Gisborne (déçu): Vous avez oublié de le mettre.
Marian: Il est très précieux à mes yeux, je ne voudrais pas le perdre.
D'horribles cris provenant des geôles bouleversent Marian.
Gisborne: Venez, ce n'est pas pour vos oreilles.
Il lui prend le bras pour l'inciter à s'éloigner.
Marian (angoissée): Qu'est-ce que c'est?
Gisborne: Quel est le plus grand crime qu'un homme puisse commettre?
Marian: Le meurtre.
Gisborne: Non, la trahison... Mon sergent m'a juré fidélité et il m'a poignardé dans le dos. Il n'a pas encore avoué mais ça va venir.
Marian: Avouer quoi?
Gisborne: Nous avons tendu un piège pour démasquer un traître: une charrette sans escorte. Robin a été prévenu.
Marian: Mais si ce n'était pas cet homme...
Gisborne: Mon sergent était le seul à être au courant. Je ne l'ai dit à personne d'autre.
Marian (ébranlée): Ne faites pas ça, je vous en conjure Messire...
Gisborne: Vous comprenez la loyauté?... L'importance de la loyauté?
Marian: Oui bien sûr mais...
Gisborne (l'interrompant): Donc il doit payer pour son crime.
Gisborne s'en va laissant Marian particulièrement bouleversée.
Aux abords du château, Will et Djaq ouvrent une cache dissimulée dans le sol.
Much (à Robin): Oui, mais est-ce que Marian a dit que c'était un piège?
Robin: Elle n'en savait rien.
Much (fermement): Alors, on ne peut pas y aller... (Robin soupire)... On ne va pas risquer nos propres vies pour trois vauriens de la pire espèce!
Robin (avec autorité): Nous allons à Nottingham... Je vous retrouve là-bas.
Petit Jean attrape l'uniforme que lui lance Will puis échange un regard avec Much: tous deux désapprouvent la décision de Robin.
Much (insistant): Maître, sincèrement, pourquoi?
Robin: Pour la famille! Pour le frère d'Allan! On ne peut pas laisser le Shérif pendre quelqu'un de la famille, aussi peu digne de confiance qu'il puisse être.
Allan, qui jusque-là avait assisté à la conversation sans intervenir, s'avance vers Robin avec reconnaissance.
Allan: Robin, Dieu te bénisse mon ami...
Robin: Il n'y a pas de quoi mon ami.
LOCKSLEY:
Gisborne est accompagné par Georges La Chance et quelques soldats. Il aperçoit Eleri et sa mère.
Gisborne: Amenez-moi la fille!...(les soldats obéissent et obligent Eleri à se présenter devant Gisborne)... Ah! La fiancée...
Eleri: Oui Monseigneur.
Gisborne: Ouvre ton col.
Eleri hésite puis obéit avec réticence à Gisborne. Il découvre le collier d'argent au cou de la jeune femme.
Gisborne: Où est-ce que tu as eu ça?
Eleri: C'est ma mère qui me l'a donné.
Gisborne: Oui, et moi je te l'ai pris. Comment l'as-tu récupéré?
Face au regard noir de Gisborne, Eleri prend peur et lui répond à voix basse.
Eleri: C'est Robin des Bois qui me l'a donné.
Furieux, Gisborne arrache le collier du cou de la jeune femme.
Georges: Faites voir?... J'en offre un sou, ça va?
Gisborne (froidement): Prends-le, il ne vaut rien pour moi.
Georges: Il a de la chance, George La Chance!
Les soldats relâchent Eleri, Gisborne soupire et semble très contrarié.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM:
Tom écoute le Shérif et Gisborne qui discutent dans les geôles du château.
Gisborne: On m'a trahi...
Le Shérif: Encore! Cela devient une habitude dites-moi!
Gisborne: Non, pas encore. Je m'étais trompé. Mon sergent était innocent et il est mort.
Le Shérif: Ma fois, je suis sûr qu'il était coupable de quelque chose!
Gisborne: C'était Marian, j'en ai la preuve.
Le Shérif: Marian!... Bien, bien, bien. Si cela me surprend? Réponse: non. C'est toujours les filles, je vous l'ai dit, les femmes sont la lèpre, hein!...(puis, devant l'air dépité de Gisborne) Oh, ça fait vraiment mal? Vous sentez dans votre dos la brûlure de la lame qui se retourne dans la chair. Elle vous souriait tout le temps, oui, mais en vérité elle riait de vous, vous trahissait, vous méprisait... vous humiliait. Et vous, qu'avez-vous envie de lui faire maintenant?... Allez-y, donnez-vous en à cœur joie.
Gisborne s'en va sans lui répondre et George La Chance rejoint le Shérif devant le cachot de Tom qui n'a rien perdu de la conversation.
Le Shérif: Ah! Alors?
Georges (en regardant Tom et ses deux complices): Oui, c'est bien la bande qui a voulu me détrousser.
Tom se jette sur George qu'il attrape à travers les barreaux de sa cellule.
Georges: Arrête!
Tom: Ayez pitié de nous! Je vous en supplie!
Il en profite pour dérober discrètement de collier d'Eleri dans la poche de George La Chance.
Georges: Enlève tes sales pattes de là!... (Tom le lâche) Oh, ma veste était toute propre!
Le Shérif et George s'éloignent.
Tom: Robin va nous sauver! Il va venir!
Le Shérif: Oh non! Sûrement pas...
Eleri reconnaît Allan et Much à Nottingham et se hâte de les rejoindre.
Much: Qu'est-ce que tu fais?
Eleri (stressée): Écoute, je dois absolument parler à Robin!
Much: Pourquoi donc? Qu'est-ce que tu veux?
Eleri: Guy de Gisborne m'a repris mon collier, il m'a obligée à lui dire...
Elle s'interrompt car deux soldats se rapprochent dangereusement d'eux.
Eleri (à Much): Embrasse-moi!
Joignant le geste à la parole, elle se jette au cou de Much et l'embrasse. Quand les soldats les ont dépassés, elle relâche son étreinte et se retrouve face à Much, médusé.
Eleri (gênée): Excuse-moi...
Allan (en chuchotant): Much!
Much (encore perturbé par le baiser d'Eleri): Euh... Bon... Euh... Qu'est-ce qui s'est passé?
Much se hâte de retrouver Robin dissimulé un peu plus loin au pied du château.
Much: On a un problème!
Robin: On a plein de problèmes! Et la plupart sont sous forme de gardes. Allez, viens!
Robin se dirige droit vers deux gardes, Much sur ses talons.
Much: Vous vous rappelez, le collier? C'est Georges La Chance qui l'a. Et Gisborne sait que vous l'avez rendu à Eleri!
Robin (alarmé): Quoi! Mais comment?
Ils arrivent face aux gardes.
Much: Écoutez, elle avait une peur bleue...(Robin adresse un signe de tête à Much et, simultanément, ils assomment chacun un garde)... Ouille, ma main!
Robin: On libère Tom et ensuite, on voit pour Marian! Allez, prends les uniformes, vite!
Robin ouvre la grille qui était gardée par les deux soldats tandis que Much commence à les dévêtir.
Le Shérif fait son entrée au son des trompettes dans la cour du château où est dressée la potence. Il goûte visiblement son triomphe. Les habitants de Nottingham sont rassemblés pour l'exécution.
Le Shérif: Tous ces visages impatients!
Debout parmi les nobles, Marian l'écoute commencer son discours d'un ton enjoué.
Le Shérif: Vous attendez tous que Robin des Bois apparaisse, hum? Et nous fasse un petit tour avec son arc!... (il ricane) Et bien, l'heure n'est pas aux jeux de petits garçons, l'heure est à la Justice.
Dissimulés dans une tour du château, Much et Robin déguisés en soldats observent la scène et attendent le moment propice pour intervenir.
Le Shérif: Nous avons des lois! Robin des Bois, lui, n'a aucun respect pour nos lois. Robin des Bois se moque des lois! Il aimerait faire des criminels de chacun de nous, des meurtriers, des voleurs et pourtant, vous attendez là en espérant qu'il va venir sauver ses... ses comparses!
Robin encoche une flèche sur son arc et se tient prêt à tirer du haut de la tour entre deux créneaux.
Le Shérif: Oui, bien sûr que vous attendez et c'est pourquoi j'ai fait avancer l'heure de l'exécution pour qu'on les pende il y a une heure!...(puis en criant et en désignant le chemin de ronde) Regardez là-haut!
Toutes les têtes se tournent vers le chemin de ronde. Trois potences ont été dressées là-haut et trois corps enveloppés dans de grands draps se balancent au gré du vent. Sous les cris d'horreur de la foule, trois soldats découvrent les corps des trois voleurs exécutés. Caché parmi les habitants Allan est sous le choc de la pendaison de Tom, Marian est elle aussi bouleversée. Quant à Robin, il est désespéré par cette manœuvre du Shérif.
Le Shérif (en criant): Tu arrives trop tard Robin des Bois! Tes hommes sont déjà morts!
Allan, fou de douleur, veut se jeter sur le Shérif mais Djaq le retient. Robin s'affaisse par terre en haut de la tour, anéanti.
Le Shérif: Oh, j'aurais voulu que tu puisses voir l'expression de leurs visages juste avant qu'ils réalisent que tu n'allais pas venir à leur secours. Hum, c'était bouleversant...
Allan lance un regard haineux en direction du Shérif tandis que Marian, les larmes aux yeux, l'écoute poursuivre son discours de manière théâtrale.
Le Shérif: D'abord, il y a eu le … le désappointement, teinté de confusion qui a bientôt fait place à la colère suivi des larmes... jusqu'au moment où ils ont réalisé qu'il s'agissait de leurs dernières larmes. C'était très émouvant, très touchant!
Allan hoche tristement la tête devant tant d'hypocrisie. Depuis une fenêtre de la tour, Much est consterné et écoute Le Shérif poursuivre.
Le Shérif (en criant): Oui, j'aurais voulu que tu vois ça Robin des Bois!... (puis, ironique) Bon, merci infiniment! Au fait, l'un d'entre vous pourrait-il prévenir Robin s'il le voit? Merci.... Des visages impatients et souriants, bien...
Il regagne l'intérieur du château en sifflotant joyeusement.
Le Shérif: Et voilà une bonne journée de travail!... ah, ah, le Shérif passe!
Les portes se referment sur le Shérif. Much voit Marian partir, il interpelle Robin qui se trouve toujours dans la tour à l'étage supérieur.
Much: Robin! … Marian!
Robin ramasse ses affaires et court rejoindre Much.
Assis par terre dans une petite ruelle de Nottingham, Allan est prostré. Face à lui, Djaq donne ses instructions à un jeune homme.
Djaq: Tu viens pour prendre les effets personnels du pendu: Tom de Dale... tu es son cousin. Amène-les ici. Fais vite!
Le garçon part en courant. Allan fond en larmes et Djaq pose une main amicale sur son épaule.
Toujours déguisés en soldats, Much et Robin ont rejoint Marian et l'entraînent dans un couloir désert du château.
Robin: Gisborne sait que tu m'as remis le collier, il sait que tu l'as trahi. Tu cours un très grand danger.
Marian (choquée): Non...
Robin: Je vais te le rapporter. Il va partir pour Knighton Hall immédiatement.
Marian: Mais, mon père!
Robin: Attends-moi, je reviens.
Marian (inquiète): Je ne peux pas le laisser avec Gisborne!
Robin (alarmé): Marian! Tu ne peux pas rentrer chez toi maintenant, c'est trop dangereux!
Marian (affolée): Il est déjà fragile, il ne pourra pas se défendre si jamais...
Robin (l'interrompant): Marian! Regarde-moi.... (la prenant par les épaules) Regarde-moi! Laisse-moi un peu de temps, je vais te ramener le collier.
Marian fait demi-tour et s'en va rapidement. Much et Robin se précipitent vers l'accès par où ils étaient entrés. Ils y retrouvent Petit Jean et Will.
Robin: Will! Va chercher Allan et Djaq!...(il enlève son uniforme de soldat puis s'adresse à Petit Jean) Faut qu'on trouve George La Chance, il doit être ici!
MANOIR DE KNIGHTON:
Gisborne et Sir Edward sont assis à table face à face. Gisborne est très sombre et le père de Marian très inquiet.
Sir Edward: Que voulez-vous?
Gisborne: Peut-être un peu de sel.
Sir Edward: Où est Marian?
Gisborne: Bonne question!
Sir Edward: Si vous lui avez fait quoique ce soit, si vous lui avez fait du mal...
Gisborne (méprisant): Vous ferez quoi?
Marian ouvre brusquement la porte et entre, essoufflée.
Gisborne: Quand on parle du loup...
Marian (d'un air innocent): Messire Guy, c'est une surprise de vous voir ici!
Gisborne (froidement): Je sais...Pardonnez-moi, je passais juste pour une petite conversation... Et où étiez-vous?
Marian: À la pendaison! Je peux vous offrir quelque chose à boire?
Gisborne (avec un regard particulièrement noir): Je ne crois pas, non.
Il se lève et vient se placer face à Marian.
Gisborne: Montrez-moi le collier.
Marian (d'une voix peu assurée): Mais quel collier?
Sir Edward se lève et s'approche de Gisborne.
Sir Edward: Permettez-moi de vous dire Messire...
Gisborne ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase, il le gifle violemment devant Marian qui pousse un cri, terrifiée.
Gisborne (hargneux): Montrez-moi votre collier!
NOTTINGHAM:
Will retrouve Allan et Djaq toujours assis dans la petite ruelle.
Will: Robin vous cherche... (il s'accroupit auprès d'Allan) Je suis désolé...
Allan hoche la tête.
Djaq (à Will): Laisse-nous juste un instant.
Will acquiesce et s'éloigne de quelques pas.
Djaq (à Allan): J'avais un frère... un jumeau... Il a été tué dans vos croisades.... Je suis devenue lui, il s'appelait Djaq. Il est encore là, bien vivant à l'intérieur de moi, tout comme ton frère vit à travers toi.
Allan (avec un petit sourire): Et c'est bien ce qui m'inquiète!
Djaq lui tend le sac qui contient les affaires de Tom.
Djaq: Tu ne veux pas au moins regarder?
Allan: Regarder quoi? Un sac de haillons?... Voilà ce qui reste de toute une vie.
Allan plonge la main dans le sac et en ressort le collier en argent d'Eleri. Will et Djaq sont aussi surpris que lui.
MANOIR DE KNIGHTON:
Face à Gisborne, Marian tente de gagner du temps.
Marian: Vous voulez me faire prouver mon innocence?
Gisborne (froidement): Montrez-moi le collier.
Marian: Aurais-je commis un crime?
Gisborne (en élevant la voix): Montrez-moi le collier!
Marian (fermement): Je refuse et c'est la fin de notre amitié. Comment pourrais-je être amie avec quelqu'un qui me demande de prouver mon innocence sans dire quel est mon crime!
Gisborne: Vous m'avez trahi pour Robin. Vous lui avez donné le collier, vous lui avez révélé mon plan et maintenant vous allez me le payer.
Marian: Vous n'avez pas de preuve!
Gisborne: Et vous n'avez pas de collier.
Marian: Il est à l'étage.
Gisborne: Non, il n'y est pas.
Marian: Il est dans ma chambre, je vais aller vous le chercher!
Gisborne (hargneux): Ne me faites pas perdre mon temps!
Marian: Je vous en prie... laissez-moi prouver mon innocence.
Après un instant d'hésitation, Gisborne se déplace et laisse passer Marian qui se dirige lentement vers sa chambre sous le regard très inquiet de son père.
NOTTINGHAM:
La roulotte de Georges La Chance vient de franchir la porte de la ville. Petit Jean, planté les bras écartés en plein milieu du chemin l'oblige à stopper.
George: Cocher! Pourquoi est-ce qu'on s'arrête? Cocher!... Qu'est-ce qui se passe encore!...(il sort de sa roulotte et se retrouve face aux hors-la-loi) Holà, holà, doucement les amis!
Robin (en pointant son poignard sur Georges): Le collier que Gisborne t'a donné!
George: Quoi? En argent, style celtique?
Robin (l'interrompant avec impatience): Oui!
George: Ça ne me dit rien.
Robin échange un regard avec Much et Petit Jean.
Robin: Tu as une seule chance: tu nous donnes le collier ou bien on te tue et on va le chercher nous- même!...(Georges ne bronche pas et Robin reprend froidement) Je ne joue pas.
Comme Georges ne se décide toujours pas, Robin se jette sur lui et ouvre sa chemise avec violence. En fait, le marchand porte toute sa fortune sous forme de colliers de pièces autour de son cou!
George: D'accord. Ecoutez... C'est bon...Laissez-moi l'argent et je vous donne le collier.
Robin (fâché): D'abord donne-nous le collier!
Georges entreprend de fouiller les poches de sa veste.
Georges: Euh... Oui, bien... Euh... il a disparu!
Robin n'en croit pas un mot. En croisant son regard, Georges s'affole.
Georges: Non, non, non, non, non, juré, je l'avais mais il a disparu!
Robin comprend qu'il dit la vérité et soupire en mesurant les conséquences.
Much: Maître, si nous n'avons pas le collier...
Robin (l'interrompant, contrarié): Oui, je sais!
Much: Alors, qu'est-ce qu'on fait?
Will, Allan et Djaq arrivent en courant.
Will (à Robin): J'ai trouvé Allan et Djaq! Et eux ont trouvé...
Djaq (l'interrompant): Quelque chose qui pourrait t'intéresser!
Elle tend à Robin le collier d'Eleri qu'ils ont trouvé dans les affaires de Tom.
Robin: Il faut que je l'apporte à Marian! ...(puis, à Georges) Toi, t'as de la chance!...(aux hors-la-loi) Prenez tout! Et cette fois, j'ai bien dit tout!
Georges: Hé! Attendez!
Petit Jean le pousse dans sa roulotte ce qui met fin à ses jérémiades. Quant à Robin, il se précipite à Knighton.
MANOIR DE KNIGHTON:
Au manoir, Marian met sa chambre sans dessus dessous. Gisborne arrive silencieusement dans son dos et la fait sursauter.
Gisborne: Vous voulez me faire croire à un vol... (sarcastique) "Quel malheur! Robin des Bois s'est introduit ici et m'a volé mon collier"... Je croyais que nous étions amis.
Marian (à voix basse et les larmes aux yeux): C'est ce que je croyais....
Gisborne: La seule raison pour laquelle vous vous êtes intéressée à moi, c'est pour fournir des informations à mon ennemi.
Marian (bouleversée): Non, c'est faux.
Gisborne: Pourquoi mentez-vous encore?... (puis, glacial) Puisque vous êtes morte.
Marian se place devant la fenêtre de sa chambre en tournant le dos à Gisborne.
Gisborne: Est-ce que vous n'auriez toujours pas le courage de dire la vérité?
Il s'assoit, anéanti par la trahison de Marian et écoute les explications que lui donne la jeune femme, la gorge nouée et les larmes aux yeux.
Marian: La vérité? La vérité, c'est que ce pays se meurt parce qu'on l'étrangle. La vérité, c'est que les honnêtes gens sont contraints à mentir, à tricher, et à voler. Et si vous voulez vraiment savoir la vérité, alors il faut que vous sachiez...
Marian s'interrompt en découvrant devant elle la main de Robin qui lui présente le fameux collier. Il est arrivé à Knighton et s'est hissé une nouvelle fois jusqu'à la soupente attenante à la chambre de la jeune femme. Dissimulé à côté de la fenêtre, il lui apporte la preuve tant espérée.
Robin (en murmurant): Tiens...
Gisborne (ne comprenant pas la soudaine interruption de Marian): Quoi?
Marian prend le collier que lui tend Robin, pousse un soupir de soulagement puis elle se ressaisit pour affronter Gisborne.
Marian: J'ai quelque chose à vous montrer.
Elle se retourne et montre à Gisborne le collier qu'elle tient dans sa main. Sidéré, il se lève et s'approche.
Gisborne (incrédule): C'est impossible...
Marian met rageusement le collier dans la main de Gisborne.
Marian (froidement): Touchez! Il est bien réel!... Et vous me devez des excuses.
Gisborne (perturbé): Je suis désolé, je me suis trompé... (puis, accablé) Marian, j'ai dit au Shérif que vous nous aviez trahis!
Marian: Dites-lui que c'était une erreur.
Gisborne: Il s'attend à ce que je vous arrête.
Marian: Montrez-lui le collier!
Gisborne: Aucun collier ne persuadera le Shérif. Comment pourrait-il vous croire après cela? Je ne pourrai pas vous protéger.
Marian (ébranlée): Mais vous le devez! C'est une preuve!
Gisborne: Vous avez déjà défié le Shérif, souvenez-vous... Les soupçons vont peser sur vous et votre père! Vous devez prouver votre loyauté de manière à lever tous les doutes!
Marian (les larmes aux yeux): Comment?
Gisborne (la saisissant brusquement par les épaules): Épousez-moi!
Robin, toujours dissimulé à côté de la fenêtre, est sous le choc de cette demande.
Gisborne: C'est le seul moyen! En tant que Lady Gisborne je pourrai vous protéger! Qu'en dites-vous?
Marian (anéantie): Vous me laissez bien peu de temps... (les yeux humides) Il y a un instant, vous vouliez me voir pendue et maintenant vous voulez m'épouser!
Gisborne: Est-ce si difficile de prouver votre loyauté?
Marian: Je suis loyale mais...
Gisborne: Mais quoi?... Je sais que vous avez été promise à Robin.
Marian (au bord des larmes): J'étais bien jeune alors.
Gisborne: Hésiteriez-vous si c'était lui qui vous faisait sa demande?
Marian (lentement): Jamais je ne l'épouserais. Je méprise Robin des Bois.
Gisborne (agréablement surpris): C'est vrai!...Et pour ce qui est de moi?
Robin attend avec angoisse la réponse de Marian.
Gisborne (très lentement): Voulez-vous... m'épousez... moi?
Marian (à voix basse après un long silence): ….......Oui.
À l'extérieur, Robin ferme les yeux tant il souffre en entendant cette réponse.
Marian: Je vous épouserai... Je vous épouserai le jour où le Roi Richard reviendra sur ses terres.
Gisborne soupire, soulagé et heureux que Marian ait accepté sa demande en mariage. La jeune femme a, quant à elle, toutes les peines du monde à retenir ses larmes. Gisborne se penche vers elle avec l'intention de l'embrasser mais elle détourne la tête. Il n'insiste pas.
Marian: Voulez-vous que nous descendions annoncer la bonne nouvelle à mon père?
Gisborne: Oui, je dois présenter des excuses.
Gisborne se dirige vers la porte de la chambre. Marian se retourne vers la fenêtre et entreprend de fermer ses volets. Les yeux humides, elle croise le regard chargé de tristesse de Robin.
Marian (murmurant à Robin): Je te demande pardon...
Marian disparaît derrière les volets clos, laissant Robin désespéré dans la soupente.
*** Épilogue***
FORET DE SHERWOOD:
Robin vient de célébrer le mariage d'Eleri et de son fiancé.
Robin (en souriant): Je vous déclare "mari et femme"! Tu peux embrasser la mariée.
Radieux, les jeunes mariés s'exécutent sous les cris de joies et les applaudissements de leurs familles, de leurs amis et des hors-la-loi réunis. Robin pousse Petit Jean en avant.
Robin (à Petit Jean): Le cadeau!
Petit Jean s'avance en souriant vers Eleri.
Petit Jean: De la part de Georges La Chance.
Il lui tend la chemise de Georges La Chance à laquelle est encore accrochée toute sa fortune.
Eleri: Merci beaucoup. Merci pour tout!
Robin s'éloigne un peu alors que tout le monde félicite les jeunes mariés et danse au son joyeux des pipeaux. Much se goinfre au buffet dressé pour l'occasion.
Much (à Petit Jean): Hum! Ah j'adore les mariages... Et ça, c'est un des meilleurs gâteaux que j'ai mangé de toute ma vie!
Robin lève les yeux au ciel, le mot "mariage" a ravivé la douleur qu'il ressent concernant le mariage désormais programmé de Gisborne avec Marian.
*** Fin de l'épisode ***