LA NUIT - ROUTE DE NOTTINGHAM
Pendant un orage, un carrosse, escorté de deux soldats, se dirige vers Nottingham. Le carrosse, conduit par deux chevaux blancs et deux conducteurs, porte une croix peinte sur chacun de ses côtés.
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le carrosse arrive dans la cour. Un homme portant une soutane rouge se dirige vers la porte d’entrée du château.
Un garde : « GARDES… A VOUS ! »
Les deux soldats, gardant l’entrée du château, se redressent. Une servante, portant un plateau sur lequel il y a une cruche et un verre, s’agenouille alors que l’homme d’église passe à ses côtés et entre dans le château.
LA GRANDE SALLE DU CHÂTEAU
Impatient, le shérif fait les cents pas le long de la table sur laquelle est posé un objet, recouvert d’un tissu rouge. Alors qu’un grondement du tonnerre se fait entendre, les portes du haut de la grande salle s’ouvrent et l’homme, habillé de rouge, entre. Visiblement contrarié, il pose les deux mains sur la rambarde.
Le shérif : « L’abbé !... Où diable vous cachiez-vous ? »
L’abbé, mécontent : « A Rome ! Comment osez-vous me convoquer ici à cette heure comme un vulgaire serf ? »
Le shérif, levant les bras : « Mon père, j’ai besoin de vous. »
L’abbé : « Vous ne pouviez pas attendre demain matin ? »
Le shérif : « Non. »
L’abbé : « Ce n’est pas une heure pour donner l’absolution. »
Le shérif monte l’escalier alors que l’abbé descend.
Le shérif : « Il n’y a que vous qui puissiez… [Le shérif, à genou et désespéré, embrasse la bague de l’abbé] m’aider, à présent. »
Le shérif baisse la tête tout en gardant la main de l’abbé contre son front.
L’abbé : « Si vraiment vous êtes prêt à vous repentir de tous vos pêchés… »
Le shérif, acquiesçant de la tête : « Je le suis. »
L’abbé : «… Alors, faites la paix avec Dieu, mon fils. Et priez pour qu’il vous pardonne vos erreurs. »
L’abbé retire sa main et descend les quelques marches qui restaient. Le shérif ouvre subitement les yeux, se retourne et s’appuyant sur la rampe de l’escalier commence à redescendre.
Le shérif : « Pour vous dire la vérité, ce n’est pas Dieu qui me préoccupe mais le Prince Jean. »
L’abbé sourit et se retourne vers son hôte.
L’abbé : « Alors vous avez un très gros problème. »
Le shérif : « Il détient déjà… Gisborne. Allez savoir ce qu’il fait de lui en ce moment. »
L’abbé : « Connaissant le prince comme je le connais, mon conseil est le suivant : Il faut le contenter ! »
Le shérif : « Contenter le prince ?... [Il s’avance vers l’abbé et hausse le ton] Le contenter ! Mais que croyez-vous que j’ai fait toutes ces années, mon père ?... [Il donne un coup dans la bannière en tissu à côté de lui tout en faisant face à l’abbé] DE LA TAPISSERIE PEUT-ÊTRE ?... Écoutez… [Le shérif passe derrière l’abbé] Si je n’ai pas fait exécuter Robin d’ici un mois, les corbeaux se repaîtront de mon corps. »
L’abbé, se retournant : « Je ne vois vraiment pas ce que je peux faire pour vous concernant Robin des bois. Mon voyage a été très long et fatiguant. Je dois rejoindre mon abbaye. Si vous n’avez plus besoin de moi, je vous souhaite une bonne nuit. »
L’abbé se retourne et remonte l’escalier.
Le shérif, levant le doigt : « Un instant… mon père. »
L’abbé s’arrête et se retourne.
Le shérif : « Vous allez m’apporter votre aide. »
L’abbé, ricane puis : « Et pourquoi grand dieu verrais-je cela ? »
Le shérif ricane à son tour.
Le shérif : « Parce que… je connais… [Il soulève le tissu rouge et révèle un épais dossier constitué de nombreux feuillets] vos petits secrets ! »
L’abbé, horrifié : « Où est-ce que… Où est-ce que vous l’avez eu ? »
Le shérif : « Oh, eh bien en vous cherchant à l’abbaye, j’ai décidé de mettre mon nez un peu partout. »
L’abbé : « Vous allez vous en servir contre moi ? »
Le shérif, acquiesçant de la tête : « Hum, surprenant, hm ? Comme les grands hommes dans votre genre, aussi vénérés soient-ils, ont toujours au fond d’un tiroir un trésor prêt à exploser et à servir d’armes à quelqu’un comme moi, hum ? Et en matière de trésor, celui-ci est une vraie bombe où je ne m’y connais pas. Tut. Tut.Tut. Mon père, même moi j’ai été choqué ! »
Il ouvre le dossier.
L’abbé, se ruant vers lui : « Non, écoutez-moi ! »
Le shérif, refermant le dossier et rugissant : « VOUS, ECOUTEZ-MOI ! [Faisant face à l’abbé] Vous allez user… de tout votre pouvoir et de toute votre influence. Vous allez user de toute la puissance de l’Église pour m’aider à en finir avec Robin des bois une fois pour toute où se sera votre tête sur le billot en plus de la mienne. EST-CE CLAIR ? »
***** Générique *****
LOCKSLEY
Robin, Tuck et Much descendent la colline menant à Locksley. Robin et Tuck portent chacun un sac sur l’épaule tandis que Much a un panier dans les bras.
Much : « Vous savez ? C’est ce que je préfère… la distribution des colis… [Il se retourne vers Tuck et Robin tout en continuant à marcher] Être accueilli dans les villages… [Il se retourne à nouveau] comme des fils prodigues de retour de la guerre. [Il inspire avec le sourire] C’est bien meilleur de donner que de recevoir. »
Il s’arrête et attend que Tuck et Robin le rejoignent.
Much à Tuck : « Euh… toi qui a de l’éducation. Qui a dit donner est meilleur que recevoir ? »
Tuck : « Oh c’était… personne d’important. Un pauvre charpentier de Nazareth. »
Robin rit et continue son chemin.
Much : « Ah Ha ! C’est lui ? »
Robin continue de sourire mais son regard est attiré par des mouvements suspects dans le village.
Robin : « Baissez-vous ! Baissez-vous, vite !... C’est le shérif. »
Le shérif pénètre dans le village par une entrée alors que l’abbé entre par une autre. Kate et les villageois se rassemblent au centre du village. Rebecca et Maggie s’agenouillent au passage de l’abbé. La voiture s’arrête et l’abbé se relève avec un air à la fois sérieux et malheureux.
Le shérif, sur son cheval : « La nuit dernière, l’abbé de Kirklees est venu réclamer mon assistance… »
Robin, Much et Tuck s’approchent et se cachent derrière une clôture.
Le shérif : «… il se trouve… que Robin des bois et son gang de cafards et de cloportes mal lavés et sauvages, ont volé à l’Église. »
Le visage de l’abbé s’assombrit.
Robin, se tournant vers Much : « Hein ?... Qu’est-ce qu’il raconte ? »
Le shérif descend de son cheval.
Le shérif : « Je sais fort bien… que vous connaissez Robin des bois. Je sais aussi que certain d’entre vous le considère comme un ami mais ne vous laissez pas duper… »
Il se place devant Kate.
Le shérif : «… Depuis qu’il est revenu de son voyage en Terre Sainte… Robin est devenu un tueur sanguinaire… [Avance son visage devant celui de Kate qui baisse la tête] et toute personne disposait à lui prêter main forte finira comme tout hérétique sur le bûcher [Il recule vers Rebecca et Maggie à qui il prend la main] Brûler vif… Sa chair calcinée, carbonisée fondera sur ses os [Il emmène Maggie avec lui]… Désormais, l’abbaye est sous ma protection... Je l’ai entouré d’un cordon de gardes et j’ai triplé la sécurité au cas où… [Il fait assoir Maggie sur ses genoux] Robin tenterait encore de voler… [Il met son bras sur les épaules de Maggie] Si vous, villageois, refusez de m’aider à capturer Robin des bois, alors ce village sera déclaré contaminé par le mal. Et on devra pour le purifier, y supprimer tout être… vivant. »
Rebecca et Kate sont consternées. L’abbé lève son bras gauche et brandit sa bague.
L’abbé : « En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par sa Sainteté le pape, Célestin III, je proclame ce saint édit… »
L’abbé balaye le village de sa main gauche. Les villageois baissent la tête et se signent. Maggie retourne vers sa mère.
L’abbé : «… Chaque homme, femme et enfant a pour devoir sacré de collaborer afin d’amener le démon Robin des bois devant la justice. »
Robin regarde l’abbé avec incompréhension.
CAMP DES HORS-LA-LOI
Petit Jean, faisant les cents pas : « C’est une mauvaise nouvelle ! Une très mauvaise nouvelle ! [Regardant vers Allan] Extrêmement mauvaise ! »
Allan : « Hé ! Mais c’est pas moi ! J’suis pas allé à l’abbaye hier soir. »
Petit Jean : « T’as pas l’air de comprendre ! L’abbé a damné nos âmes pour l’éternité ! »
Much, se relevant : « Ça va, ça suffit avec ton éternité !... Pourquoi l’abbé a-t-il fait ça ? »
Tuck, marchant vers Robin : « Il n’y a qu’un moyen de le savoir. »
Robin, secouant la tête : « Non... Non, Non, Non, Non, Non. »
Tuck : « Écoute Robin, il faut le mettre au pied du mur dès aujourd’hui. Le faire parler. Il faut qu’on sache pourquoi il a fait ça, quelle arme le shérif a contre lui. »
Robin : « Si on s’en prend à l’abbé, cela ne fera que confirmer les dires du shérif. »
Tuck : « Alors que proposes-tu que nous fassions ? »
Robin, après une brève réflexion : « Allons voir le peuple ! »
Petit Jean et Tuck ne semblent pas d’accord avec lui.
Robin : « Si, allons voir le peuple et montrons lui qu’on est toujours à ses côtés. Laissons les gens se faire leur propre opinion. »
Tuck : « Robin, le peuple craint l’Église autant qu’il l’aime. »
Petit Jean : « Tuck a raison. Ils ne nous croiront jamais. Ils croiront l’abbé. »
Robin : « Eh bien, on verra ! »
Sous le regard d’Allan, Tuck soupire d’agacement.
Tuck : « Je ne comprends pas. Cet homme est l’un des plus fins érudits de sa génération. Il a consacré sa vie à se battre pour la justice, à chercher la vérité. »
Robin : « Il semble que quelque chose lui soit plus précieux que la vérité. »
Tuck : « Oui et je veux savoir de quoi il s’agit. »
Robin : « Et moi je dis qu’il faut laisser l’abbé tranquille. »
Tuck : « Robin, c’est important de… »
Robin, le coupant : « Tuck, n’en parlons plus ! La discussion est close. »
NUIT - CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Tuck sort de son lit, enjambe Much, dormant sur le sol près du foyer, puis quitte le campement.
NUIT – ABBAYE DE KIRKLEES
Muni de sa masse en forme de croix, Tuck travers le cimetière se trouvant aux abords de l’abbaye puis s’arrête afin d’étudier le bâtiment et la position des gardes en faction. Ne pouvant passer par le haut, Tuck décide d’emprunter le conduit des eaux usées. Se bouchant le nez, Tuck avance dans le tunnel sous l’abbaye jusqu’au conduit des latrines se situant au dessus de lui.
Au même moment, un garde baisse son pantalon et s’assoit sur les toilettes en pétant. En entendant ce bruit, Tuck comprend qu’il doit s’écarter quand quelque chose tombe dans l’eau à côté de lui. Au dessus de lui, le garde retourne à son poste. Tuck escalade le conduit et sort sa tête de la cuvette pour voir s’il n’y avait personne.
QUARTIER DE L’ABBE
L’abbé est en train d’écrire à son bureau, dos à la porte lorsque Tuck arrive dans la pièce. Mais l’abbé l’a entendu.
L’abbé, toujours de dos : « Je suis occupé. »
Tuck avance lentement tandis que l’abbé continue son travail d’écriture.
L’abbé : « Labore est orare, mon fils. N’oublie jamais cela. Travailler, c’est prier. »
Tuck : « Bene orasse est bene studuisse. »
Tuck arrive près de l’abbé et passe devant lui, tout en le menaçant avec son épée.
L’abbé, le regardant : « Je vois... Tu es un assassin ? »
Tuck : « Non. Non. Juste un inquisiteur. »
L’abbé : « Tu penses que ta lame me fait peur, mon fils ? »
Tuck : « Je pense que vous avez peur du shérif. »
Le visage de l’abbé devient sérieux : Tuck a désormais toute son attention.
Tuck : « Qu’il a fait pression sur vous pour vous obligez à damner Robin des bois… Un homme d’honneur et de justice. »
L’abbé, se levant : « Mon fils… il se passe des choses ici d’une telle envergure et d’une telle complexité qu’elle dépasse ton entendement. »
Tuck, se moquant : « J’aime les défis. »
DANS LE CHŒUR DE L’ABBAYE
L’abbé conduit Tuck dans le chœur de l’abbaye. L’autel est couvert de bougies. Marchant avec prudence et regardant de tous côtés, Tuck le suit, l’épée à la main. Mais juste avant les bancs des fidèles, l’abbé s’arrête et se retourne.
L’abbé : « Quand tu auras vu ce qui est caché ici, tu comprendras pourquoi j’ai dû faire ce que j’ai fait. Tu me connais, mon fils. »
L’abbé pose la main sur la lame de Tuck et la dévie vers le bas.
L’abbé : « Renouvelle-moi ta confiance. »
Tuck réfléchit tout en regardant l’abbé se diriger vers l’autel puis il pose son épée sur l’un des bancs des fidèles. L’abbé s’incline, se signe mais lorsqu’il attend l’autel, il se retourne subitement.
L’abbé : « GARDES ! Emparez-vous de lui ! »
Tuck tire rapidement sa masse en forme de croix de sa ceinture. Au même moment, trois gardes se jettent sur lui et l'encerclent. L'abbé recule jusqu'à l'autel. Par deux fois, Tuck bloque une épée avec son arme avant de la rejeter sur le côté puis donne un coup de poing au garde. Il donne ensuite un coup de pied dans l'estomac à une deuxième garde avant d’engager le combat avec un troisième homme. Il le repousse violement et le frappe. Le premiers soldat se relève et repart à l’attaque. Tuck le pousse sur le côté et le frappe dans le dos avec sa masse. Un quatrième garde arrive sur Tuck, le menaçant avec une hallebarde. Tuck se tient prêt à réagir et lui fait face. Le soldat attaque. Tuck esquive par deux fois la hallebarde, donne un coup de pied dans le mollet du soldat qui tombe à la renverse. Le moine transforme alors sa masse en un fléau d’arme qu’il fait tournoyer au dessus de lui. Les deux gardes à terre se relèvent mais tous reculent. Tuck utilise la chaîne de son arme pour contrer deux épées et repoussent les deux gardes. Un troisième homme le charge. Il se baisse puis le repousse à coup de pied. Il bloque ensuite une épée de l’un des soldats avec sa chaîne qu’il enroule ensuite autour du cou du garde. Il se tourne au même moment qu’un autre homme le chargeait avec sa hallebarde. Le soldat transperce son comparse. Tuck libère son prisonnier et le pousse vers son assaillant. Un autre soldat le charge avec son épée. Tuck attrape son bras, fait un demi-tour sur lui-même et le balance au sol. Il donne un coup de pied à un soldat qui tombe au sol. Finalement, il ne reste plus qu’un seul garde. Il évite ses attaques, lui donne un coup de pied sur la poitrine puis, en prenant appui sur le sol, il lui donne un coup de pied à la tête. Le garde tombe à terre. C’est alors que deux nouveaux soldats arrivent munis d’arbalètes qu’ils pointent sur Tuck. Les trois autres soldats se relèvent brusquement. Rapidement, Tuck est encerclé ; les soldats mettant leurs épées sous la gorge du moine guerrier.
Tuck, tournant le dos à l’abbé : « J’étais venu pour vous aider, mon père. »
L’abbé : « Personne ne peut m’aider, personne… [Aux gardes] Emmenez-le. »
Sous le regard désolé de l’abbé, Tuck est emmené par les gardes.
LOCKSLEY – LE LENDEMAIN MATIN
Much, Allan, Robin et Petit Jean traversent à pied le village. Much et Petit Jean ont chacun un sac sur l’épaule tandis que Robin porte un petit sac dans ses bras. Les villageois les regardent passer avec méfiance et inquiétude. Un père fait partir son petit garçon tout en surveillant les arrivants.
Much : « On devrait pas chercher Tuck ? »
Allan : « J’ai pas confiance en ce moine. »
Robin : « Il est assez grand pour se débrouiller tout seul. On a plus important à faire ici. »
Much remarque Maggie qui court vers sa mère qui travaille dans son jardin devant chez elle. La petite fille tire sur la jupe de sa mère et pointe du doigt les arrivants. Rebecca va à leur rencontre.
Rebecca : « Qu’est-ce que vous venez faire ici ? »
Robin, lui tendant son sac : « On est venu t’apporter de quoi manger. »
Rebecca prend le sac, regarde à l’intérieur : Il contient du pain, des légumes et un morceau de viande puis le jette par terre.
Rebecca : « Je ne peux pas accepter. »
Robin et Allan regardent avec consternation le sac à terre tandis que les autres villageois les regardent de travers.
Rebecca : « Personne, ici, n’acceptera. »
Allan : « Après tout ce qu’on a fait pour vous autres ? [Kate arrive à côté de sa mère] Tout ce qu’on a sacrifié ?... C’est comme ça que vous nous traitez ? »
Rebecca : « Et si on parlait de ce que moi j’ai sacrifié ? Si on parlait de ce que, nous autres, on sacrifie tous les jours ? Pendant que vous et le shérif vous continuez vos petits jeux de guerre ? »
Kate : « Le risque est trop grand, Robin. L’Église vous a désigné comme hérétique. »
Allan, avec désinvolture : « Oh, foutaises ! Vous n’allez pas y croire ? Tout ça, c’est des fadaises ! »
Rebecca : « L’abbé de Kirklees est un grand homme. Il ne nous mentirait pas. »
Robin : « Rebecca, le shérif fait pression sur l’abbé pour vous effrayer. »
Kate : « Eh bien, ça a marché. »
Petit Jean, au loin, discutant avec un villageois : « Tout aussi tu as peur ? »
Robin : « Laissez-nous vous protéger alors ? »
Rebecca : « Nous protéger, vous ? Elle était où votre protection quand mon petit en a eu besoin ? »
Allan est mal à l’aise tandis que Much baisse la tête.
Robin : « Ton fils est mort pour la justice… et pour la vérité. [Secouant la tête] Il ne faut pas que ça n’est servi à rien. »
Kate : « Robin, écoutez, même vous, vous n’arriverez pas à gagner contre l’Église. »
Petit Jean revient vers ses compagnons en courant.
Petit Jean : « Robin, les hommes du shérif. »
Kate : « Il faut pas qu’ils vous voient. Vite. Venez par ici. »
La bande court vers la maison de Kate.
Much : « Vite. »
Much s’arrête subitement, fait demi-tour et ramasse le sac de provision par terre puis rejoint ses compagnons pendant que le shérif, accompagné d’une dizaine de soldats, investit le village. L’un des soldats traîne derrière lui Tuck, les mains attachées par une corde.
A L'INTERIEUR DE LA MAISON DE REBECCA
Rebecca court fermer la porte de derrière.
Petit Jean, espionnant à la fenêtre et apercevant Tuck : « Robin ! »
Robin jette un rapide coup d’œil par la fenêtre.
A L'EXTERIEUR
Le shérif aux villageois : « Cet homme… appartient à la bande de Robin des bois. »
A L'INTERIEUR
Petit Jean à Allan et Much : « C’est Tuck. »
A L'EXTERIEUR
Le shérif : « Hier soir, il s’est introduit dans l’abbaye. »
A L'INTERIEUR
Rebecca se dirige vers la porte dans l’intention de dénoncer Robin mais Kate l’arrête.
Rebecca : « A quoi est-ce que tu joues ? »
Kate : « On ne va pas les livrer au shérif. »
Rebecca : « Ceux sont des hérétiques, à présent. Tu vas tous nous faire tuer. »
Kate : « Ils ont toujours pris soin de nous. Je veux pas qu’on les pende ou pire que ça. »
Rebecca : « Kate, ne sois pas stupide. Ne fais pas comme ton frère. »
A L'EXTERIEUR
Le shérif : « Comme Robin des bois, c’est un hérétique… »
A L'INTERIEUR
Petit Jean : « Ils sont dix. On peut y arriver. »
Robin : « On peut pas intervenir maintenant. Si jamais on se montre, le shérif saura que les villageois nous ont cachés. »
Petit Jean : « Tuck est l’un d’entre nous. »
Robin, se fâchant : « J’ai dit non. On ne bouge pas pour l’instant. Il veut nous attirer dehors. On ne va pas jouer le jeu du shérif. On reste à l’abri. »
A L'EXTERIEUR
Le shérif : « Regardez-le !... Hum ? Piégé, comme une bête sauvage… [Les villageois dévisagent Tuck] Voulez-vous connaître le même sort ?... [Rebecca regarde Kate puis jette un regard noir vers Robin] Je suis votre ami… Je le reconnais. Nous avons eu quelques différents… Mais nous les surmonterons. Alors… [Attentif, Robin reste sur le qui-vive] Qui veut m’aider à capturer Robin des bois, hum ? »
Personne ne répond. Tout le monde baisse les yeux. Tuck les regarde avec fierté.
Le shérif, mécontent : « Avez-vous la vue trop courte pour le voir ? Je ne suis pas votre ennemi, Robin l’est ! Je ne vous ai pas abandonné. Je n’ai pas renié Dieu. Contrairement à Robin. Si vous refusez de m’aider à capturer Robin des bois, alors les choses ne feront qu’empirer. Je commencerai par notre ami, ici présent qui sera écartelé, demain, sur le chevalet... »
Tuck essaie de masquer sa peur.
Le shérif : «… et à moins que vous ne vouliez la même chose pour vous et pour vos familles, vous feriez bien de réfléchir à ce que je vous ai dit. »
Le shérif quitte alors le village. Ses soldats le suivent. Tuck se dresse fièrement, en regardant les villageois, jusqu’à ce que la corde, entourant ses poignets, se tende et l’oblige à courir après ses geôliers.
A L'INTERIEUR
Frustré, Petit Jean se relève en grognant. Allan prend sa place et regarde par la fenêtre, cherchant à apercevoir Tuck. Rebecca se retourne, regarde Kate et lui fait un signe de tête en direction des hors-la-loi. A contrecœur, Kate se dirige lentement vers leurs hôtes.
Kate : « Vous n’êtes plus les bienvenus ici. Si jamais vous revenez, on sera obligé de vous dénoncer. [Robin baisse la tête] Il faut qu’on se protège. Qu’on pense à nous, maintenant… Allez-vous-en… Et ne revenez plus [Robin regarde Kate]… Plus jamais. »
Robin acquiesce de la tête et tourne la tête vers Much.
Robin, lui faisant un signe de tête : « Partons. »
Petit Jean ouvre la porte et Allan sort. Much se penche pour ramasser le sac de provision puis jette un dernier regard vers Kate. Petit Jean sort à son tour, suivi de Much. Robin leur tient la porte puis, après un dernier regard en direction de Kate, il quitte la demeure de Rebecca.
DANS LES CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Tuck est assis en tailleur sur le sol, enchaîné, dos à la porte de sa cellule. La porte s’ouvre et l'abbé de Kirklees entre. Le garde referme la porte derrière l’abbé.
L’abbé au garde : « Laisse-nous seul. »
Le garde se retire.
Tuck, sans se retourner : « C’est lui qui vous envoie… n’est-ce pas ? »
L’abbé : « Pourquoi un homme instruit est-il prêt à sacrifier sa vie pour un simple voleur ? »
Tuck : « Robin des bois est le dernier espoir de ce pays. »
L’abbé : « Un hors-la-loi ? Permets-moi d’en douter ! »
Tuck : « Vous avez vu le visage de ces pauvres gens ? Ils ont besoin d’un modèle, d’un guide. »
L’abbé : « L’Église est là pour leur servir de guide. »
Tuck : « L’Église ment au peuple. »
L’abbé : « Si tu ne renies pas Robin des bois, Locksley est condamné à mort. Les femmes, les enfants… Le shérif ne reculera devant rien. »
Tuck se lève et fait face à l’abbé.
L’abbé : « Il fut un temps, mon père, où vous ne vous seriez jamais laissé intimider. Où vous auriez défendu un pauvre contre un cardinal. »
L’abbé, s’avançant vers lui : « Tu te moques peut-être de perdre la vie, mon fils mais je suis certain… je suis certain que tu ne veux pas voir mourir des innocents. »
Tuck : « COMMENT SE FAIT-IL QUE VOUS AYEZ PERDU L’ENVIE DE VOUS BATTRE ? »
L’abbé : « Tu fais erreur, mon fils… Tu fais erreur. J’ai simplement choisi de me battre sur un autre champ de bataille. »
Tuck : « De quel champ de bataille, peut-il bien s’agir ? Je vous connais, mon père. J’étudie vos écrits depuis que je suis petit. Vos traductions d’Aristote, de Platon. J’ai suivi vos enseignements comme un apôtre. »
L’abbé : « Si tu ne renies pas Robin des bois, il n’y a rien que je puisse faire pour toi. »
L’abbé lui tourne le dos.
Tuck : « Vous n’avez jamais eu qu’un seul champ de bataille : Les écrits des grands hommes. Votre mission a toujours été d’apporter la connaissance au peuple. Comment se fait-il que cela ait changé ? »
L’abbé, se retournant vivement : « Tuck… Tuck… Certains mots sont plus dangereux que d’autres. Certains écrits sont réputés trop saints pour qu’on puisse les traduire. »
Tuck écarquille les yeux en comprenant le sous-entendu de l’abbé.
Tuck : « Oh, bonté divine, non !... Non, c’est impossible. La Sainte Bible ?... Vous l’avez traduite ? [Baissant d’un ton] Mais le Pape a ordonné, par décret, qu’elle demeure en latin ! »
L’abbé, sur le même ton : « A présent tu sais pourquoi il me faut rester prudent… »
L’abbé s’approche de Tuck et déplie un parchemin devant lui.
L’abbé : «… Regarde… [Il le donne à Tuck] et lit, mon fils. »
Tuck, lisant : « Quand je distribuerai tous mes biens aux affamés, quand je livrerai… mon corps aux flammes, s’il me manque l’amour, je n’y gagne rien... »
Tuck, sous le choc, lève la tête vers l’abbé.
Tuck : «… L’épitre de Saint-Paul aux corinthiens. »
L’abbé : « Dix ans de dur labeur. »
Tuck : « C’est une remise en cause totale... Le peuple pourrait interpréter la volonté de Dieu. Ce serait révolutionnaire. »
L’abbé : « Mais pour ça, il faut que j’empêche le shérif de brûler mon travail. »
Tuck : « C’est donc ça qui a fait de vous son esclave. »
L’abbé, acquiesçant de la tête : « Il le détruira à moins que je te persuade de trahir Robin des bois. »
Tuck baisse la tête.
L’abbé, le prenant par les épaules : « Joins tes force aux miennes. »
Tuck, secouant la tête : « Jamais, je ne trahirai… Robin des bois. »
L’abbé, déçu : « Alors je crains pour ta vie, mon fils. »
L’abbé reprend le parchemin et quitte la cellule de Tuck.
LOCKSLEY
La bande arrive dans la cour du marchand de goudron. Celle-ci est pleine de cuves, de roues de charrettes et de barils. Robin se faufile jusqu’au marchand pendant qu’Allan et Much surveillent les environs.
Robin : « Combien pour deux tonneaux de goudron ? »
Le marchand, continuant son travail : « Il te faut une autorisation du shérif pour acheter du goudron. »
Robin : « Et si on fait en sorte que toi et ta famille ne manquiez de rien ? »
Much aperçoit Kate discutant avec des villageoises.
Robin : « Combien pour ça ? »
Much à Allan : « Couvre-moi ! »
Allan, se rapprochant : « Où tu vas ? »
Much regarde en direction de Kate qui se dirige vers le manoir.
Kate : « Tu vas me raconter ça, viens. »
Allan, souriant : « D’accord. Sois prudent, hein ? »
Much : « Merci. »
Much s’apprête à partir lorsqu’Allan le retient.
Allan : « Oh, Much ! Reste pas devant elle l’air béat cette fois-ci… »
Much : « Ouais. »
Allan : « Dis-lui que… Dis-lui qu’elle est parfaite. Les femmes adorent ce genre de compliments. »
Much acquiesce de la tête pendant qu’Allan hausse les sourcils en souriant.
DEVANT LE MANOIR DE LOCKSLEY
Kate discute avec son amie lorsqu’une femme de ménage, munie d’un râteau, l’interrompt.
Kate à son amie : « Tu ne devrais pas lui en vouloir pour ça. En plus, il est fou de toi. »
La femme de ménage : « Voilà. Vous discuterez quand vous aurez fini. »
Kate, prenant le râteau : « D’accord. »
L’amie : « Tu m’attends ? »
Kate : « Oui, à tout à l’heure. »
L’amie de Kate s’en va tandis que Kate commence à ratisser devant le manoir. Much s’approche d’elle par derrière.
Much : « Kate ? »
Surprise, la jeune femme se retourne vivement.
Much : « Je… Il faut que je te parle. »
Kate le prend par le bras et l’emmène dans l’écurie.
Kate : « Les gardes du shérif ont abattu toutes nos bêtes… parce qu’on n’a pas donné Robin. »
Much : « Crois-moi, je veux t’aider… Je tiens beaucoup à toi… Kate. »
Kate, mécontente : « Pourquoi tu fais ça ? »
Much : « Parce que… Euh… Je trouve que tu es parfaite. »
Kate : « Parfaite ? [Much acquiesce de la tête] Tu te moques de moi ? »
Much, secouant la tête : « Non. Quand je te regarde, je… j’ai envie de… te protéger. »
Kate : « Tu ne vois donc pas que tu ne fais qu’aggraver les choses ? »
Much, dodelinant de la tête : « Peut -être bien… Euh… Mais je regrette, je peux rien ni faire… Je... »
Kate, le coupant : « Écoute, il ne pourra jamais rien se passer entre nous. Jamais. T’as pas l’air de saisir. Tu es crasseux. Tu sens mauvais et tu causes des problèmes. La meilleure chose à faire pour toi, c’est de ficher le camp. »
Kate s’en va, laissant Much un peu groggy.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Un soldat : « Gauche... Gauche... Gauche, droite, Gauche. Gauche... Gauche... Gauche, droite, Gauche. Halte ! »
Les cloches retentissent dans la ville. Huit soldats, sortant du château, devancent le shérif et arrivent sur la place du marché. Ils se dispersent en deux colonnes, laissant le shérif rejoindre, seul, Tuck. Ce dernier, chemise ouverte, est attaché par les pieds et les poignets au chevalet, au centre de la place du marché.
Un soldat : « Présentez… armes ! »
Le shérif monte sur la plateforme et fait face à la foule. Tuck se trouve derrière lui.
Le shérif, sans se retourner : « Frère Tuck. Pour tes crimes commis contre Dieu, l’Église et [Montrant la foule autour de lui] les fidèles de Nottingham, tu es condamné à être écartelé et démembré sur le chevalet. »
Le bourreau s’empare d’un couteau parmi « ses outils » et passe son doigt le long de la lame tranchante.
Le shérif : « Magnifique journée, hum ? Elle vous donnerait presque envie de pousser la chansonnette. »
Tuck : « Commencez donc, je ferais l’accompagnement. »
Le shérif : « Oh, de l’humour… [Il ricane] Eh bien, j’ai peut-être omis de te dire que mon moment préféré [Il étire ses deux bras vers le haut en grimaçant] dans cet adorable petit divertissement, c’est quand les membres font ce bruit charmant pop, pop, pop, pop. »
Il mime les membres se dissociant du corps. La foule rit aux singeries du shérif. Ce dernier se joint à eux.
Tuck : « Vous n’avez pas encore gagné, shérif ! »
Le shérif : « Oh, vraiment, tu es sûr ? Tu crois que Robin va venir à la rescousse ?... »
Tuck regarde le bourreau lui peindre une croix blanche sur l’abdomen.
Le shérif : «… Pourtant, je ne le vois nulle part. Non… [Faisant semblant de le chercher] Robin ? Coucou. Est-ce que tu es là ? Robinou montre-toi ! »
Soudain, le shérif entend le bruit d’un arc qui se tend et d’une flèche qui fend l’air. Il se retourne juste à temps pour voir une flèche sectionner la corde qui retenait le bras gauche de Tuck. Une seconde flèche s’en suit immédiatement, coupant la corde de droite.
Le shérif, pointant son doigt en direction des créneaux : « ROBIN ! »
Robin tire une salve de flèches sur les gardes qui se dirigent vers les portes du château. Tuck tire sur ses bras et parvient à se défaire du chevalet. Les gardes tombent comme des mouches ; les autres prennent la fuite.
Le shérif : « REVENEZ ICI ! BANDE DE LÂCHES ! REVENEZ ! »
Il donne un coup de pied dans le derrière d’un garde qui s’en fuit.
Le shérif : « OBEISSEZ ! »
La population s’écarte du chemin des gardes qui prennent la fuite. Pendant ce temps, Allan saute sur la plateforme et libère le pied gauche de Tuck.
Tuck : « T’en a mis du temps ? »
Allan, se relevant : « Euh on a été retardé. »
Tuck : « DERRIERE-TOI ! »
Allan saute sur l’épée d’un garde qui le menaçait puis lui balance un coup de pied. Tuck frappe un autre garde avec son pied libre. Allan ramasse le sac à outils du bourreau, le jette sur un garde puis sort ses deux épées. Il repousse un autre soldat en le poignardant.
Le shérif, prenant à part un soldat ayant une flèche dans le dos et mécontent : « Où est passé le deuxième escadron ? »
Comme le garde ne répond pas, le shérif retire la flèche de son dos et lui donne un coup de pied dans les fesses. Pendant ce temps, Allan et Tuck se battent contre plusieurs gardes. Quant au shérif, il a comme une mauvaise impression. Il regarde autour de lui et il voit, juste derrière lui, Much, assis sur les épaules de Petit Jean, tenant un tonneau de goudron. Much verse le goudron sur le shérif puis balance le tonneau sur un garde qui courait vers eux. Trois autres gardes foncèrent vers eux. Much prend alors appui sur Petit Jean puis se jette sur les soldats. Petit Jean donne un coup de pied à l’un des soldats qui se relevaient puis court vers une rampe à côté d’un tonneau.
Le shérif : « Au secours ! A moi !... Une serviette ! »
Le shérif glisse et tombe à terre. Pendant ce temps, Allan et Tuck mettent hors d’état de nuire les derniers gardes.
Tuck à Allan : « Filons ! Vite ! »
Allan saute de la plateforme et s’enfuit avec Tuck. Petit Jean fait rouler un tonneau qui fait tomber un soldat. Le shérif s’essuie le visage avec une serviette. Petit Jean fait rouler un second tonneau qui, comme le premier, à l’un de ses côtés percés. Le goudron s’échappe et forme une ligne sur le sol. Le shérif regarde vers les remparts et aperçoit Robin qui, avec précaution, se prépare à tirer une flèche enflammée. Le shérif regarde alors la marque sur le sol, formé par les deux tonneaux, en forme de « X ». Robin tire au centre du « X » qui s’enflamme aussitôt, séparant le shérif de l’entrée du château. Le shérif se tourne vers Robin.
Robin, écartant les bras : « J’ai trouvé qu’il fallait ranimer cette bonne vieille flamme qui brûlait entre nous, shérif ! Ça vous va très bien. »
Robin disparaît puis descend par une corde juste devant l’entrée du château.
DANS LA COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif, toujours couvert de goudron, monte les marches de l’escalier et se dirige vers les six gardes en faction devant l’entrée de la galerie.
Le shérif, mécontent : « Je croyais avoir doublé la garde ! Ou ai-je seulement doublé votre incompétence ? Vous avez laissé Robin s’échapper... [Les gardes restent au garde à vous] Vous êtes encore plus stupides que Gisborne. »
Énervé, le shérif donne un coup de pied dans l’entrejambe d’un des soldats qui se plie en deux. Puis il lui envoie un coup de pied au derrière ; Le soldat tombe à terre et dévale les escaliers en roulant sur lui-même. Le shérif se rend ensuite dans la galerie surplombant la cour où l’abbé le rejoint.
Le shérif, se retournant vers l’abbé : « Demain, c’est la Saint Barnabé, vous le savez. Tout le comté sera réuni dans l’abbaye. »
L’abbé : « C’est exact. »
Le shérif, s’avançant vers l’abbé : « Il faut leur fournir quelque chose de concret. Qu’ils puissent toucher, sentir, éprouver. »
L’abbé : « Les croyants n’ont pas besoin de flairer Dieu pour croire en lui. »
Il tourne le dos au shérif.
Le shérif : « Imbécile ! Le bas peuple, il faut lui flanquer une frousse bleue. »
Le shérif se retire.
L’abbé ricane puis : « Que voulez-vous que je dise à ces braves gens ? Que la main de Dieu s’abattra sur eux, s’ils ne vous aident pas à capturer Robin des bois ? »
Aussitôt, le shérif s’arrête. Une idée vient de germer dans son esprit. Il revient vers l’abbé.
Le shérif, avançant son visage près de celui de l’abbé : « Qu’est-ce que vous avez dit ? »
L’abbé tourne la tête vers lui mais ne lui répond pas.
Le shérif : « La main de… Oh ! Oh ! Oh, je crois que j’ai une idée… [L’abbé le regarde droit dans les yeux] Oui, une immense idée. »
L’abbé : « D’inspiration divine, sans doute ? »
Le shérif : « Dieu n’a rien à voir là-dedans. Non, tout le mérite est pour moi. »
Le shérif retourne vers la sortie, menant à la cour puis se retourne vers l’abbé.
Le shérif : « Je veux que chacun des misérables pouilleux de Locksley se rendent à l’abbaye demain. Je vais leur donner une Saint Barnabé… qu’ils n’oublieront pas de sitôt. »
Il retourne sur le perron et donne un coup de pied au garde qui venait à peine de remonter à genou jusqu’en haut. Le garde roule à nouveau vers le bas.
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Much, Petit Jean, Robin, Allan et Tuck reviennent au campement après le sauvetage de ce dernier.
Robin, mécontent : « Tu m’as désobéi ! »
Il se retourne vers Tuck.
Tuck : « J’avais pas le choix. »
Robin : « Tuck, on doit pas faire cavalier seul ! »
Tuck : « Il fallait que je sache quel était le secret de l’abbé. »
Robin, se calmant : « Et tu as trouvé ? »
Tuck : « Oh que oui !... Oui, j’ai trouvé. »
Robin : « Parle ? »
Tuck : « L’abbé a traduit la Sainte Bible dans notre langue. »
Robin est abasourdi.
Much, incrédule : « La Bible ?... Il l’a traduite ? »
Tuck, acquiesçant de la tête : « Oui. »
Robin encaisse la nouvelle : Il se retourne et va s’assoir.
Much, s’avançant vers Tuck : « Oh, attends, non. Non. Attends, tu parles de la Sainte Bible ?... Il l’a traduite ? »
Tuck : « C’est bien ce que j’ai dit. Oui. »
Much, incrédule : « Oh ! Adam et Ève ? Le déluge ? Moïse et le reste ? Tout ça dans notre langue ? »
Tuck, mettant sa main sur l’épaule de Much : « Tu comprends vite, pas vrai ? »
Much : « La multiplication des pains, la crucifixion, la résurrection, le jugement dernier. L’abbé a traduit tout ça ? »
Petit Jean : « MUCH ! »
Allan : « Hé, est-ce que c’est permis ? »
Petit Jean : « NON !... C’est blasphématoire ! »
Tuck : « Non, Jean. Non. C’est le progrès... Ça lui a pris dix ans de sa vie… Et toute la nation sera éclairée. »
Mais Petit Jean ne semble pas d’accord : Il grogne de mécontentement.
Robin : « Tuck… Tiens. »
Robin lui donne une gourde.
Tuck : « Merci. Merci. »
Il boit.
Robin : « Il faut convaincre l’abbé d’annuler son édit contre nous. »
Tuck : « Il y a un service spécial demain matin. »
Much : « C’est la Saint Barnabé demain. Tout le monde sera là. »
Tuck : « Y compris le shérif et tous ses hommes. »
Robin réfléchit.
Allan : « Il faut qu’on trouve cette bible, non ? »
Robin : « Allan, tu t’en charges avec Tuck. »
Allan, pas très enthousiaste : « D’accord. »
Sceptique, il regarde Tuck se désaltérer.
Robin, en parlant de Tuck : « Y a que lui qui sait ce qu’on cherche… et personne ne connaît le château mieux que toi. Vous trouvez la bible et vous nous l’apportez. »
Allan : « Où ça ? »
Robin : « A l’abbaye, Allan. Si le shérif se sert de la bible pour faire mentir l’abbé, on va s’en servir pour lui faire dire la vérité. »
NUIT – ABBAYE DE KIRKLEES
L’abbé est en prière, à genou, devant l’autel.
L’abbé : « Requiem aeternam dona eis, Domine, et lux perpetua... »
Un homme, de l’extérieur : « Continuez à creuser… »
L’abbé s’arrête de prier et tourne la tête de côté. Il entend le bruit de pelles creusant la terre. Il se relève et va voir. Une lanterne à la main, l’abbé sort à l’extérieur et va jusqu’à la balustrade surplombant le cimetière.
L’homme : « Allez creuser ! Plus vite ! »
L’abbé découvre, horrifié, des villageois, surveillés par des soldats, en train de déterrer des cadavres.
L’abbé : « Oh, Seigneur !... Dieu tout puissant, non !... CESSEZ IMMEDIATEMENT CETTE IGNOMINIE ! »
Un des villageois laisse tomber un corps sur le sol.
DANS LA GRANDE SALLE DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
L’abbé fait irruption dans la salle et s’avance, fort mécontent, vers le shérif.
L’abbé : « VOUS FAITES PROFANER DES TOMBES, A PRESENT ! »
Le shérif est assis nonchalamment près de la cheminée avec un gobelet à la main, une jambe sur l’accoudoir du fauteuil. Un dossier à feuillets mobiles est posé sur une table près de lui.
Le shérif : « Je vous avais dit que c’était une immense idée? [Il ricane, boit une gorgée et repose son gobelet sur la table.] Les Saintes Reliques. Quelque chose qu’ils pourront toucher, sentir et éprouver. »
L’abbé : « Les Saintes Reliques ? »
Le shérif : « Ah, oui. Les ossements de Saint Luc ou plus précisément la main de ce grand médecin Saint Luc. Conservés en lieu sûr à l’abbaye de Kirklees. C’est ça, le précieux trésor que Robin convoitait… [Il soupire puis se lève brusquement] Le premier corps qu’on a exhumé n’a servi à rien. D’ailleurs c’est assez drôle, vous allez voir. Dans la vie, c’était un voleur. Il avait eu les deux mains coupés [Fier de lui et se désignant lui-même] à ma demande. »
Il ricane.
L’abbé : « Vous êtes un monstre. »
Le shérif, acquiesçant de la tête : « Oui, sans doute. Mais il y a un genre de poésie dans tout ça, vous ne trouvez pas ? »
L’abbé : « C’est terminé ! Je ne serai jamais plus votre souffre-douleur. »
L’abbé fait demi-tour et s’en va.
Le shérif : « L’abbé ! »
Celui-ci s’arrête et se retourne. Le shérif se dirige vers le dossier sur la table. Il l’ouvre et prend un des feuillets. Il le tend vers l’abbé.
L’abbé, inquiet : « Pas ça, non ! »
Le shérif : « Demain matin… [Il met le feuillet au dessus des flammes]… Vous me ferez la joie… »
L’abbé, voyant le feuillet brûlé : « Non ! »
Le shérif : «… de présider… la cérémonie. »
L’abbé, se signant : « In nomine patris… »
Le shérif : « Debout… Seul, vous opinerez du chef. L’air satisfait. [Tenant le feuillet en flamme dans la main et regardant l’abbé] Et je vous recommande de garder le bec clos. Vous approuverez sans réserve tout ce que je dirai. Autrement, le reste de votre bible se transformera en cendre. »
LE LENDEMAIN MATIN – A L’EXTERIEUR DE L’ABBAYE DE KIRKLEES
Les cloches sonnent à toute volée. Tous les habitants du comté se pressent d’entrer dans l’abbaye. Certaines jeunes filles dont Kate portent des fleurs dans leurs cheveux. Cachés à l’extérieur, Petit Jean, Much et Robin observent la scène en silence.
DANS LES QUARTIERS DU SHERIF AU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Tuck et Allan, déguisés en moine, pénètrent dans la chambre du shérif. Ils s’arrêtent au centre de la pièce. Allan se tourne vers Tuck.
Tuck : « C’est sûrement volumineux. »
Allan, acquiesçant de la tête : « D’accord. »
Ils se mettent alors à la recherche de la Bible de l’abbé.
Allan, soulevant un vêtement sale : « Beurk. »
Il le jette rapidement. Tuck se dirige vers un meuble sous la fenêtre. Allan ouvre un petit coffre puis le referme. Il fouille la table couverte d’objets et fait tomber un plateau d’argent qu’il rattrape juste à temps. Tuck se tourne brusquement vers lui. Allan soulève la main en guise d’excuse. N’entendant aucun garde arrivé, Tuck se remet à chercher la Bible. Il se retourne et ouvre un coffre.
Tuck : « Allan ! »
Allan, regardant dans un coffre rouge, se tourne vers lui. Tuck sort un énorme dossier rempli de feuillets. Il le pose sur la table. Allan le rejoint.
Tuck, impressionné : « C’est ça !... C’est la Bible. »
Allan, tapant le bras de Tuck : « Y faut pas qu’on traîne, Tuck. »
Allan s’en va.
Tuck : « Ouais. »
Tuck veut le suivre mais sa curiosité l’emporte. Il l’ouvre le dossier et commence à lire.
A L’INTERIEUR DE L’EGLISE DE L’ABBAYE DE KIRKLEES
Traversant l’assemblée des fidèles, de jeunes hommes, en robe blanche et portant une grande croix, conduisent l’abbé jusqu’à l’autel. Sur son passage, les villageois se signent. L’abbé s’agenouille devant l’autel.
L’abbé : « Beatae Mariae semper Virgini, Beato Michaeli Archangelo, Beato Joanni Baptistae, Sanctis Apostolis…
Le shérif : « Ennuyeux, Ennuyeutum, Ennuyeutus. Abrégeons, mon père. Assez de fadaises. »
L’abbé se tourne vers le shérif, assis dans un fauteuil au même niveau que l’autel, puis ce dernier se lève et s’adresse aux fidèles.
Le shérif, levant et écartant les bras : « Mes enfants… Je me suis, moi aussi, fourvoyé, comme vous… J’ai été misérable comme vous… J’ai erré dans le désert. Et c’est là dans ce désert, rampant lamentablement à quatre pattes comme un misérable crabe… que j’ai été conduit… [Il claque des doigts] jusqu’à une grotte. [Un jeune homme en robe blanche lui apporte un coffret] Et c’est à l’intérieur de cette grotte… [Il ouvre le coffret] que j’ai trouvé la chose suivante. La main… du divin médecin… [Il prend le squelette d’une main et le lève au dessus de sa tête] Saint Luc ! »
La foule, impressionnée, s’agenouille et se signe. La shérif pose le squelette sur son bras et parcourt l’allée centrale.
Le shérif : « C’est la main du saint… qui a guéri mes blessures, qui a soulagé mes souffrances. C’est cette main… qui m’a guidé sur le chemin du salut, qui m’a purifié de tous mes pêchés [Il embrasse le squelette] Oh ! [Il feint de pleurer puis se retourne] C’est cette main que je tiens… [Il la brandit au dessus de sa tête] Cette Sainte Relique que Robin des bois et son gang de voyous ont tenté ouvertement de dérober, non pas une fois [Il fait un clin d’œil à l’abbé] mais deux fois de suite. [Il se tourne vers la foule] Regardez ! C’est pour cette main que Robin et les siens ont attaqué les moins de Kirklees. C’est pour elle que Robin a ordonné à frère Tuck de s’introduire dans l’abbaye. Et c’est pour ça que Robin des bois doit périr, brûler vif ! »
DANS UN COULOIR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Allan et Tuck se dépêchent de sortir du château lorsque deux gardes arrivent sur eux.
Allan : « Pas par là ! »
Allan tire Tuck dans l’autre sens mais d’autres gardes surgissent.
Allan, poussant Tuck : « Apporte la Bible à Robin ! »
Deux gardes foncent sur lui. Il saisit la hallebarde du garde et l’utilise pour bloquer l’épée du second. Il balance sur le côté le premier soldat. Il sort ensuite ses deux épées. Il fait un pas en arrière afin de reprendre bien en main ses épées puis bloque les deux attaques contre lui avec chacune d’elle. Il évite la hallebarde et l’épée en s’accroupissant puis il transperce le soldat portant l’épée. Il repousse alors le soldat avec la hallebarde en lui donnant un coup de pied. Un second soldat avec une hallebarde l’attaque. Il le frappe au visage et le repousse en arrière. Avisant le premier soldat à la hallebarde qui se relève, Allan lui prend la tête et la frappe contre le mur. Il évite ensuite une autre épée tandis qu’un soldat avec une hallebarde le menace une première fois puis l’attaque. Allan recule pour lui faire face avant de le parer et de le balancer contre une porte. Puis Allan rependre l’initiative contre un soldat mais celui-ci lui bloque le bras et le rejette violement. Le soldat l’attaque avec une hallebarde. Mais Allan l’évite et veut le frapper à main nue. Mais le soldat le contre, lui envoie un coup de poing dans l’estomac avant de lui bloquer son bras d’épée et de le plaquer dos au mur, sa main sous son menton. Allan se retrouve alors encerclé, pris au piège.
Le soldat aux autres soldats : « VERROUILLEZ TOUTES LES ISSUES. FOUILLEZ CHAQUE PIECE ! RETROUVEZ-LE ! »
A L’EXTERIEUR DE L’ABBAYE DE KIRKLEES
Petit Jean et Robin attentent au coin de l’abbaye. Much court les rejoindre.
Much : « Aucun signe d’eux. »
Petit Jean soupire d’agacement.
Robin : « On n’a plus de temps à perdre. Il faut y aller maintenant. »
Petit Jean : « Ce serait du suicide, Robin ! »
Robin : « Mais on n’a pas le choix... Il faut y aller et leur montrer qu’on n’a pas peur. Si on le fait pas maintenant, le peuple n’aura plus jamais confiance en nous. »
A l’INTERIEUR DE L’ABBAYE DE KIRKLEES
Le shérif marche dans l’allée centrale et s’arrête près de Rebecca et Kate.
Le shérif : « Je vous avais donné un ultimatum, hum ? Rappelez-vous… Alors ? [Il retourne vers l’autel] Où est-il, hein ?... Hum ?... Où est Robin des bois ? Je ne le vois nulle part. »
Des pas se font entendre. Robin, et derrière lui Petit Jean et Much, viennent se placer dans l’allée centrale. Robin pointe son arc vers le shérif.
Robin : « Eh bien, retournez-vous ! »
L’assemblée et le shérif se tournent vers le fond de l’abbaye.
Le shérif, sarcastique : « Oh, regardez qui est là ! Il est venu sauver son village. Comme c’est noble. [Il s’avance lentement dans l’allée en écartant les bras] Qu’est-ce que tu vas faire, Robin, hum ? Est-ce que tu vas m’abattre ? D’une flèche en plein cœur ? Et risquer d’attirer le courroux du Prince Jean sur Nottingham ? Ça m’étonnerait que tu veuilles cela ? »
Robin : « Non. [Il baisse son arc] Non, en effet. »
Il jette un coup d’œil sur les villageois qui l’observent puis va à la rencontre du shérif avec Petit Jean et Much sur les talons.
Robin : « Parce que j’aime Nottingham. J’aime ses habitants. Et je veux les voir un jour libérer de votre avidité… [Il s’arrête] et de votre corruption. »
Kate réfléchit à ses paroles.
Le shérif : « Et si on parlait de ton avidité… et de ta corruption, hum ? Tu as attaqué l’abbaye pour dérober les Saintes Reliques. »
Robin, secouant la tête : « C’est faux. Je n’ai pas non plus écrasé ces pauvres gens sous les impôts. Je ne les ai pas maltraité jusqu’à ce qu’ils n’aient plus rien à donner. »
Le shérif, pointant du doigt Robin : « Sans doute mais tu t’es bien introduit dans l’abbaye avec la ferme attention de dérober la main de Saint Luc. »
Robin : « Ce n’est pas la main de Saint-Luc ! Cela ne l’a jamais été ! »
Le shérif retourne chercher le squelette.
Le shérif, prenant le squelette délicatement dans sa main : « Vraiment ? »
Il dépose un baiser sur le squelette puis la remet ensuite dans le coffret.
Le shérif : « Mais dis-moi alors ?... [Désignant le coffret] A qui appartient-elle ? »
Robin : « Demandez à l’abbé. »
Le regard de l’abbé s’attriste.
Robin : « Eh bien, parlez mon père. Dites-leur s’il vous plaît. »
Le shérif : « Oui, parlez mon père. Dites-leur je vous prie. »
Robin : « La vérité reste la vérité. [Il secoure la tête] On ne peut pas la modifier avec un édit. »
Le shérif, désignant l’assemblée : « Oui et ces gens méritent d’entendre toute la vérité. »
Robin : « Dites-leur tout de suite et tout cela ne sera plus qu’un vilain souvenir. »
Le shérif, marmonnant : « Oui, certainement. »
Robin : « Si vous dites que cette relique est vraie, alors trois innocents perdront la vie. Mais si vous dites qu’elle est fausse, alors ces braves gens méritent d’être délivrés de votre édit. »
L’abbé, tétanisé et apeuré, regarde Robin sans répliquer. Le shérif arrive à ses côtés.
Le shérif, dos à l’assemblée : « Et votre réputation sera réduite en poussière. [L’abbé se tourne vers lui] Et à l’avenir, rien de ce que vous direz ou ferez ne pourra restaurer votre autorité. Plus jamais. Vous serez un homme fini… »
Il se place alors derrière l’abbé et met ses deux mains sur l’épaule de l’officiant.
Le shérif, face à l’assemblée : «… A vous de choisir. »
Robin : « Et les choix que nous faisons dans ces moments-là nous définissent pour l’éternité. »
Petit Jean et Much attendent avec anxiété la réponse de l’abbé.
L’abbé, avec peine : « Je déclare… par le saint pouvoir de l’Église… qu’il s’agit bien de la main de Saint Luc, l’évangéliste. »
Robin, déçu, secoue la tête. Petit Jean, en colère, fronce les sourcils. L’abbé baisse la tête et se signe.
Robin : « Tuck se trompait à votre sujet, mon père. »
Le shérif, désignant Robin : « Arrêtez ces hérétiques ! »
Petit Jean et Much se retournent prêt à affronter les gardes.
Robin à ses hommes : « Arrêtez. Arrêtez. »
Petit Jean frappe un garde avec son bâton.
Robin : « Tout est fini, Jean. »
Petit Jean, se tournant vers Robin : « QUOI ? [Vers l’abbé] NOOON ! »
Robin, regardant le shérif : « Tout est fini. »
Much n’en croit pas ses oreilles. Kate retient tant bien que mal ses larmes. Much lève les bras. Robin regarde un long moment en direction du shérif et de l’abbé puis baisse la tête, signe de sa défaite.
DANS LA GALERIE DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Depuis la galerie, l’abbé regarde deux hommes, surveillés par un soldat, en train de préparer le bûcher pour les hors-la-loi. Soudain, Tuck arrive derrière lui.
Tuck : « Votre Bible… [L’abbé se retourne vers lui] est magnifique. Mais je ne suis pas sûr que le monde soit prêt. »
L’abbé : « Tuck, ce n’est pas un endroit pour les gens honnêtes. Rends-moi cet ouvrage ! »
Tuck se retourne et marche jusqu’à un brasero.
Tuck, tenant le livre à deux mains et récitant : « Quand je distribuerai tous mes biens aux affamés, quand je livrerai mon corps aux flammes, s’il me manque l’amour, je n’y gagne rien. »
L’abbé, inquiet : « QU’EST-CE QUE TU VAS FAIRE ? »
Tuck : « Qui moi ? Je vais brûler votre livre. »
L’abbé : « NON ! »
Tuck : « ALORS SAUVEZ ROBIN DES BOIS ! »
L’abbé : « TUCK ! NE SOIS PAS STUPIDE ! »
Le shérif : « Il a raison, Tuck. Brûler les livres, ici, c’est mon travail. »
Le shérif arrive à ses côtés avec le bourreau derrière lui. D’autres gardes arrivent en renfort et encerclent Tuck et l’abbé.
Le shérif : « La Bible ?... S’il te plaît ? »
Tuck donne la Bible au shérif qui la remet au bourreau.
Le shérif à l’abbé : « Je vais la garder en lieu sûr jusqu’à ce que Robin et son gang de cloportes soient réduits en cendre. Oh ! [Désignant Tuck] Qu’on le livre aux flammes avec ses camarades. »
Les gardes s’emparent de Tuck et le poussent devant eux. Passant devant l’abbé, Tuck et l’abbé échange un regard. Le shérif s’approche de l’abbé et lui met la main sur l’épaule.
Le shérif : « J’ai gagné. »
Le shérif lui tapote l’épaule et s’en va, laissant l’abbé dans la détresse.
DANS LA COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Une foule de curieux est rassemblée dans la cour pour assister à l’exécution. Le shérif est assis sur son fauteuil, sa jambe gauche sur l’accoudoir, un gobelet à la main. Les gardes amènent les prisonniers sur les lieux de leur exécution sous les cris de la foule.
La foule, leur jetant des légumes : « Brûlez-les ! Brûlez-les !... »
Kate et Rebecca sont parmi la foule et scandent vers eux. Les prisonniers paradent devant la foule tandis que l’abbé récite des paroles en latin.
L’abbé : (Libera me, Domine,) ...de morte aeterna, in die illa tremenda : Quando caeli…
L’abbé s’arrête lorsque Kate se jette sur Robin.
Kate : « Hérétiques ! Démons ! J’avais confiance en vous ! »
Kate gifle Robin tout en lui remettant une pointe de flèche. Allan fronce les sourcils tandis que Rebecca ramène sa fille parmi la foule.
Much, se défendant : « Kate, arrête ! Ils vous ont menti ! »
Robin regarde ce qu’elle lui a glissé dans la main puis se retourne vers Kate en souriant. Kate lui fait un clin d’œil.
QUELQUES MINUTES PLUS TARD…
La bande se retrouve chacun attachée à un potin du bûcher. Robin tente de sectionner ses cordes avec la flèche que Kate lui a donnée.
Le shérif : « Pour leur crime contre l’Église, pour leurs obscénités hérétiques et blasphématoires… »
Le shérif continue son discours.
Allan : « Dépêche-toi, Robin ! »
Le shérif : «… Robin des bois… »
Robin : « La corde est trop épaisse. J’arrive pas à l’entailler. »
Le shérif : « Allan… Much et frère Tuck iront rôtir en enfer. » [Il ricane.]
Soudain, la flèche glisse sur la corde et échappe des mains de Robin.
Much : « On est cuit ! Je le savais ! »
Petit Jean et Tuck regarde, impuissant, la flèche sur le sol.
Le shérif : « Mettez-le feu au bûcher ! »
Le bourreau s’approche avec une torche. Petit Jean tente de tirer sur ses cordes. Le bourreau approche sa torche des bûches.
Le shérif : « Attendez !... Un instant ! »
Le bourreau s’arrête tandis que le shérif descend les marches.
Le shérif, contournant la plateforme : « Oui… Cet homme a offensé les fidèles par conséquent les fidèles doivent le condamner. L’abbé a raison. C’est le devoir de chaque homme, chaque femme… [Il s’arrête près de la foule puis se tourne vers Rebecca et Maggie] et chaque enfant… de détruire l’hérétique, Robin des bois. [Il prend Maggie par le bras et l’emmène près du bourreau] Alors… [Il se penche vers Maggie] Es-tu prête, hum ? A condamner cet hérétique ? [Murmurant] Ou à brûler en enfer pour l’éternité, hein ? »
Robin regarde le shérif avec dégout. Le shérif se relève en ricanant puis prend la torche du bourreau.
Le shérif à Maggie : « Brûle-les ! »
Les hors-la-loi et l’abbé sont horrifiés par la manœuvre du shérif.
Robin : « Maggie… [Elle lève les yeux vers lui] Maggie, tout va bien. Fais ce qu’il te dit. »
Maggie regarde vers sa mère puis part se réfugier dans ses bras. Robin est soulagé de voir Maggie en sécurité dans les bras de sa mère.
Le shérif : « Vraiment touchant… [A Robin] C’est charmant. »
Le shérif ricane tout en mettant le feu aux bûches entourant la plateforme.
Le shérif : « Regardez tous ! Ils vont brûler vifs ! »
En ricanant, il fait le tour de la plateforme pour y mettre le feu sous le regard désespéré et impuissant de l’abbé.
Le shérif, invitant la foule : « BRÛLEZ-LES ! BRÛLEZ-LES ! »
La foule reprend en chœur tandis que les flammes s’élèvent. Robin regarde la flèche à ses pieds. Kate les regarde impuissante. Soudain, l’abbé s’avance vers la foule.
L’abbé : « Ça suffit ! Peuple de Nottingham, on vous a honteusement trahi ! »
Le shérif aux gardes : « Emparez-vous de lui ! »
L’abbé, montrant sa croix qu’il porte autour du cou : « Restez où vous êtes ou vos âmes seront vouées à la damnation éternelle ! »
Les soldats s’arrêtent sous le regard mécontent du shérif. Robin tire sur sa corde. Celle-ci casse.
L’abbé, marchant devant la foule : « Vous avez été trompés [Robin ramasse la flèche] Il ne s’agissait pas de la main de Saint Luc. [Robin donne la flèche à Allan] Mais simplement un os de la main d’un paysan dont la tombe fut odieusement profanée. C’était un plan pour vous duper. Tous autant que vous êtes. »
Rebecca n’en croit pas ses oreilles. Ravie, Kate se tourne vers sa mère.
L’abbé : « Un plan pour vous manipuler. Et je suis là devant vous et j’ai honte de moi. [Allan passe la flèche à Much] »
Robin : « Plus vite, Much ! »
L’abbé, désignant le shérif : « C’est cet homme, le véritable démon... Il vous prive de tous vos espoirs. Il vous vole votre âme... [Much passe la flèche à Petit Jean] C’est lui, le suppôt de Satan. »
Le shérif regarde furieusement l’abbé.
Le shérif à l’abbé : « Je vous avais prévenu. Je vous avais prévenu. »
Le shérif court jusqu’à un garde qui porte la bible de l’abbé tandis que Tuck rompt ses liens.
Robin : « Tout le monde est prêt ? »
Much acquiesce de la tête. Le shérif s’empare du dossier.
Le shérif, lançant la bible dans les flammes : « Je vous avais prévenu ! »
Puis il monte les escaliers.
Robin : « Allez ! Maintenant ! »
La bande de hors-la-loi saute de la plateforme et s’enfuit, encouragée par les cris de joie de la foule.
L’abbé, horrifié, regardant son travail partir en fumée : « NOOOONN ! »
L’abbé tente d’attendre les feuillets dévorés par les flammes.
**** Épilogue *****
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Much tourne lentement la broche sur laquelle rôti un porc.
Much : « Je ne verrai plus jamais un cochon rôtir sur la broche de la même façon. »
Petit Jean passe derrière lui et lui tape amicalement l’épaule. Robin, assis un peu plus loin, sourit à sa remarque. Petit Jean donne un verre à Tuck tandis que Robin se relève et lève son verre.
Robin : « A l’abbé ! »
Le reste de la bande : « A l’abbé ! »
Ils lèvent tous leur verre et boivent une gorgée.
QUELQUE PART EN FRANCE
Trois nones se retirent, laissant seul un moine, vêtu de noir, assis à une table de travail. Celui-ci tient dans une main, recouverte de bandage, une plume, et dans l’autre, un parchemin à moitié calciné. Il s’agit en fait de l’abbé de Kirklees.
L’abbé, lisant : « Le premier jour, Dieu créa le ciel… [Il sourit] et la terre. »
En souriant, il écrit sa traduction sur un parchemin vierge.
***** Fin de l'épisode *****