CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif s’entretien avec le trésorier de Nottingham dans ses quartiers…
Le shérif : « Bonnes nouvelles, Scrope ?... Donnez-moi de bonnes nouvelles ! »
Scrope, nerveux : « Oui… Euh voilà avec la somme que vous obtiendrez [Utilisant le boulier] lorsque vous aurez vendu nos réserves de vivres pour l’hiver aux marchands, vous… récupèrerez un bénéfice net de… Oh euh… [Le résultat du boulier lui indique qu’il reste qu’une boule] »
Il se retourne et tente de garder le sourire.
Scrope : « Six pence et demi. »
Le shérif, s’approchant de lui : « Serait-ce une plaisanterie ? »
Scrope, secouant nerveusement la tête : « Non. »
Le shérif lui prend son livre de comptes des mains.
Le shérif : « Ah non ! J’oubliais que vous ne plaisantez pas. »
Scrope : « Ce n’est pas mon point fort. Vous avez raison. »
Le shérif, balançant le livre sur le boulier de Scrope : « LAMENTABLE ! OH, IL ME FAUT DE L’ARGENT !... »
Scrope : « Vous permettez. »
Le shérif : « LE PRINCE JEAN NE VA PAS ATTENDRE SES IMPOTS LONGTEMPS ! »
Scrope ramasse son boulier tout en gardant un œil sur le shérif.
Le shérif, faisant les cents pas : « Il me faut mille couronnes quand tout sera payé… Où est Gisborne quand j’en ai besoin ? Il batifole avec le Prince Jean et il complote dans mon dos. »
Scrope, remettant son boulier en place : « Euh… Le nouveau collecteur des impôts sera là aujourd’hui. A ce qu’on dit, il serait excellent. R-Rufus sans pitié. »
Le shérif : « Bon eh bien… J’espère qu’il est… [Il lance à nouveau un livre sur Scrope et son boulier] à la hauteur de sa réputation parce… [Regardant Scrope accroupi sur le sol, se protégeant de la colère du shérif] IL ME FAUT DE L’ARGENT ! »
NOTTINGHAM
Much surveille un chariot qui sort du château et qui traverse la place du marché puis se tourne vers Robin.
Much : « Donc c’est ça… On va voler les provisions d’hiver du shérif. »
Robin acquiesce de la tête. Much se met à faire les cents pas devant la bande.
Much : « Pour nourrir les pauvres… On va dévaliser cette charrette, gardé par cette foule de soldats. »
Tuck : « Oui. »
Much : « Et comment on fait ça ? »
Robin, souriant et énigmatique : « On va faire disparaître l’équipage. »
Puis il lui fait un clin d’œil.
DEVANT L’AUBERGE TRIP INN
La charrette passe devant l’auberge ainsi que devant Rufus. Mais celui-ci préfère admirer les habitations qui l’entourent.
Rufus : « Ça fait du bien d’être chez soi. »
Son fils le rejoint.
Rufus : « Tu en penses quoi ? Tu es prêt et disposé à m’aider cette fois ? »
Edmund : « Oui, père. »
Il se retourne et s’adresse à une serveuse.
Edmund : « Excusez-moi une pinte de bière, s’il vous plaît. »
Son père, lui, semble intéresser par ce qui se passe dans la rue. Il remarque tout de suite Robin, discutant avec Tuck.
Robin à Tuck : « C’est parti. »
Robin s’en va. Tuck acquiesce puis fait un signe de la main à Petit Jean et Allan, postés sur un toit. Pressentant qu’il va se passer quelque chose, Rufus s’adosse à un mur et attend patiemment la suite des évènements. Tuck se couvre alors le visage puis ouvre une ruche se trouvant près de lui. Un essaim d’abeilles s’envole vers le ciel.
Pendant ce temps, le chariot du shérif passe au dessous du toit sur lequel sont postés Petit Jean et Allan. Ces derniers laissent tomber chacun un ballon de nectar sur les deux gardes qui conduisent la charrette puis deux autres sur les deux autres gardes de derrière. Aussitôt, l’essaim d’abeilles se précipite sur eux. Attaqués de toutes parts par les abeilles, les gardes s’enfuient sous les rires d’Allan et Petit Jean. Much prend immédiatement la place du cocher et vole la charrette. Rufus, qui a assisté à toute la scène, sourit. Robin, impatient, suit la charrette.
Robin : « Allez Much, plus vite. »
Rufus, levant son verre : « Pas mal. »
Robin, acquiesçant : « Je vous remercie. »
DANS UNE GRANGE
Robin : « On soulève ! »
Les hors-la-loi enlèvent la toile recouvrant la charrette. Allan et Much rajoutent deux panneaux en bois avec motifs sur les côtés pendant que Robin et Tuck enlèvent les enjoliveurs pleins de la charrette afin de la rendre méconnaissable. Puis Petit Jean déverse, depuis la mezzanine, du foin cachant ainsi les vivres qui s’y trouvaient.
A LA SORTIE DE LA VILLE
Robin, portant un manteau à capuche, conduit la charrette pleine de foins mais un garde l’interpelle.
Le garde : « Halte ! »
Robin s’arrête. Le garde jette un coup d’œil à l’arrière et ne voit rien d’autre que du foin.
Le garde : « C’est bon. Laissez-le passer ! »
Robin reprend sa route. Un peu plus loin, caché sous le foin, Petit Jean sort sa tête. Much l’imite quelques secondes plus tard, une pomme dans la bouche.
SUR LA PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Le shérif est assis sur son cheval blanc et semble mécontent. En ligne devant lui, quatre soldats à moitié habillés et couverts de boutons attendent au garde à vous.
Le shérif : « Que voulez-vous dire par ‘la charrette a disparu’ ? »
Les soldats gardent le silence.
Le shérif, s’énervant : « UNE CHARRETTE, ÇA NE DISPARAIT PAS COMME ÇA QUE JE SACHE ! »
Rufus apparaît derrière les soldats.
Appuyé contre un poteau, Rufus : « On dirait que vous vous êtes faits posséder !... [Il s’approche de la ligne des gardes] Moi qui pensais que depuis le temps vous, shérif de Nottingham, vous seriez devenu invincible. »
Il pousse l’un des soldats et lui prend sa hallebarde puis se tourne vers le soldat d’à côté. Il avise un bouton sur son cou et le touche.
Rufus : « Oooh »
Le shérif : « On s’est déjà vu ? »
Rufus : « Je m’appelle Rufus, le nouveau collecteur des impôts. Je reviens dans la ville qui m’a vu naître. Et cette fois, je suis venu… pour faire payer Nottingham. »
***** Générique *****
LOCKSLEY
Kate et sa mère travaillent dans leur atelier de poterie. Elles sourient tout en commençant à travailler l’argile. Mais une voix d’homme se fait entendre dans le village.
Rufus : « Bon vous tous, écoutez-moi !... Écoutez-moi bien… Vous ne me connaissez pas... Vous ne savez pas ce dont je suis capable… [Kate et Rebecca s’approchent] Alors je vais donner un petit aperçu du genre de collecteur d’impôts que je suis et de ce qui arrivera si vous ne payez pas sur le champ. »
Le shérif arrive à cheval, accompagné de Scrope. Il se place à côté de Rufus.
Kate à sa mère : « On les paye nos impôts. Qu’il le garde son aperçu. »
Rufus tourne soudainement la tête vers elles.
Rufus : « Ça c’est à moi d’en décider, je crois…. [Il s’approche des deux femmes] C’est à vous ? »
Kate : « Oui. »
Rebecca : « C’est notre gagne-pain. »
Rufus attrape un des pots sur l’étagère.
Rufus : « Profitez-en une dernière fois… »
Rufus fait tomber le pot à terre. Son fils se rapproche d’eux.
Rufus : « Edmund ! »
Edmund s’approche par derrière et attrape Rebecca par les bras puis la maintient prisonnière contre lui. Visiblement, il n’apprécie pas ce qu’il fait.
Kate : « Lâchez-la. »
Edmund : « Je suis désolé. »
Rufus, brisant deux pots l’un contre l’autre : « Ne t’excuse pas, Edmund ! »
Kate : « Ne t’excuse pas ? Tu fais juste du mal à une femme innocente. »
Rufus renverse une étagère puis entre dans l’atelier.
Rufus : « Apprends une chose que j’ai moi-même apprise. Si tu es faible… [Il renverse d’autres pots] pour toi l’espoir n’a aucun sens. Le monde est très cruel pour les petites gens… [Il met à terre une pleine étagère] Je sais que vous serez d’accord là-dessus, shérif. Les faibles sont là pour se faire piétiner. »
Le shérif, toujours assis sur son cheval et la main appuyée sur son menton : « Il y a une logique plutôt plaisante dans ce que vous venez de dire. »
Scope : « Tout à fait. »
Rebecca : « Ça va nous demander des mois pour tout remettre en état. »
Rufus sort un croc de boucher de sa ceinture et détruit les poutres horizontales extérieures de l’atelier.
Rufus : « Sans blague. »
Kate s’agite mais est impuissante car le shérif, derrière elle, assiste à la scène. Finalement, Rufus fait tomber un premier poteau qui entraine la chute de toute la structure de l’atelier.
Rebecca : « Non ! Non ! »
L’atelier s’effondre sur le four qui se brise et explose.
Le shérif : « Excellent. »
Scrope : « Oui. »
Edmund lâche Rebecca qui est en état de choc. Kate, furieuse, se plante devant Rufus.
Kate : « Vous n’aviez pas à faire ça. Vous n’étiez pas obligé de tout casser. »
Rebecca : « Kate, ça suffit. »
Edmund attrape de nouveau Rebecca.
Rufus : « Elle a raison, ta mère. Tu veux pas te taire. »
Kate : « Non. Non, je ne veux pas me taire. »
Rufus : « Alors voilà ce que je vais faire. Exceptionnellement. Je veux bien être gentil. Je ne vais pas te faire souffrir pour ton manque de respect… [Il se tourne vers Rebecca puis revient sur Kate] En revanche, c’est elle que je vais faire souffrir. »
Edmund lève les yeux au ciel puis fait mettre Rebecca à genoux.
Rufus : « Tu veux qu’elle vive ? »
Kate : « Oui. »
Rufus : « Alors tu vas venir avec moi au manoir de Locksley et tu vas me faire plaisir… Tu me fais sourire et je laisserais ta mère tranquille… [Kate regarde Rebecca] Alors qu’est-ce que tu décides, jeune fille ?... Marché conclu ? »
Kate, acquiesçant de la tête : « D’accord. »
Rebecca : « Ne l’emmenez pas, pitié, c’est ma fille… Prenez-moi à sa place ! »
Rufus prend Kate par le bras et l’emmène face au shérif.
Rufus : « Alors, shérif ? Comment était le spectacle ? Il vous a plu ? »
Le shérif : « Excellent… A côté de vous, Gisborne paraît… doux comme un agneau. »
Rufus : « Bien. C’est ce qu’il faut. »
Rufus emmène Kate vers le manoir de Locksley.
Le shérif : « Lui, je l’aime. »
FORÊT DE SHERWOOD – GARDE-MANGER SOUTERAIN DES HORS-LA-LOI
Robin, Tuck, Petit Jean et Allan déchargent la charrette volée au shérif.
Petit Jean : « Vous avez vu le type qui vous observez tout à l’heure ? »
Robin : « Avec le gamin ? »
Tuck tend un panier à Petit Jean.
Petit Jean : « J’ai l’impression de l’avoir déjà vu. C’est comme. Enfin, j’sais pas. »
Much, affolé, arrive en courant sur les hauteurs.
Much : « J’ai vu de la fumée là-bas ! Je crois qu’il y a le feu à Locksley ! »
La bande laisse tomber les paniers et part en courant.
MANOIR DE LOCKSLEY
Dans la pièce principale, Rufus, appuyé contre un poteau, regarde Kate, près de la cheminée, qui attend ses instructions.
Rufus : « Inquiète ? »
Rufus s’approche d’elle. Voyant son père s’approcher de la jeune femme, Edmund traverse la pièce et se retire.
Rufus, à l’oreille de Kate : « J’ai envie de m’amuser un petit peu… [Il passe derrière elle, puis, soudain, lui murmure dans l’autre oreille] Tu sais danser ? »
Kate : « Danser c’est pas bien difficile. Donc, oui. Ça devrait être faisable. »
Rufus : « Bon !... Edmund ! Assied-toi. Regarde la jeune fille danser. »
Edmund revient et pose son épée sur la table.
Edmund : « Il faut que j’aille m’occuper des chevaux. »
Puis il quitte la pièce. Rufus le regarde partir puis, après avoir posé violement son crochet de boucher sur la table, il va s’installer sur une chaise les pieds sur un tabouret.
Rufus : « Alors danse ! »
Rufus commence à taper lentement des mains pour donner la mesure. Kate relève légèrement sa robe et commence à danser.
Rufus : « Un petit sourire ! »
Kate affiche un sourire forcé.
LOCKSLEY
Les hors-la-loi se sont joints aux villageois pour éteindre le feu consécutif à l’explosion du four de l’atelier de Rebecca. Robin jette un seau d’eau sur les flammes.
Robin : « Il faut un peu plus d’eau… »
Il lance son seau vide à Tuck pendant que Petit Jean arrive avec deux seaux pleins.
Robin : « Et des seaux !... [A Petit Jean] Qui a fait ça ? »
Petit Jean : « C’est le bonhomme de ce matin avec son fils… »
Il donne l’un des seaux à Robin puis les deux hommes les lancent sur les flammes.
Petit Jean : «… Robin, c’est le nouveau collecteur des impôts. »
Allan apporte un seau.
Robin : « Hein ? Mais où est Gisborne ? »
Petit Jean émet un grognement indiquant qu’il n’en savait rien. Robin est encore tout étonné lorsque Much arrive près de lui.
Much : « C’est Kate. Elle a besoin d’aide. »
Les deux hommes courent en direction du manoir de Locksley. Il croise Rebecca, regardant avec impuissance, les flammes qu’Allan et les autres tentaient d’éteindre et qui ravageaient son atelier.
MANOIR DE LOCKSLEY - INTERIEUR
Rufus continue de taper dans ses mains tandis que Kate danse devant lui. Soudain, elle s’arrête. Rufus garde les mains en l’air et la regarde avec un air interrogateur.
Kate : « J’ai fait ce que vous vouliez... C’est bon. On a fini ? »
Rufus : « Oh non ! »
Rufus se relève subitement et s’avance vers Kate qui recule jusqu’au mur. Kate se retrouve dos au mur entre deux fenêtres.
Rufus : « Non. Non. Non. Non. Non. [Il joue avec une mèche des cheveux de Kate] On n’a pas fini. Pas du tout. »
Kate sort une dague de derrière son dos et la plaque contre l’abdomen de Rufus.
Kate, le faisant reculer : « Vous en êtes bien sûr ? »
Au même moment, Robin, défonçant l’une des deux fenêtres, atterrit dans la pièce.
Kate : « Robin ! »
Rufus : « Robin des bois, tiens donc ! »
Robin attrape une flèche dans son carquois, l’encoche mais garde son arc baissé.
Robin : « Comme on se retrouve. Vous en avez de la chance. »
Much arrive à son tour en défonçant la seconde fenêtre.
Kate : « Much ! Qu’est-ce que tu fais là ? »
Much, dégainant son arme : « Je viens sauver une jeune demoiselle en détresse. »
Rufus évite son épée en tournant la tête.
Kate : « Mais je me débrouillais très bien sans vous. »
Much : « Ah oui ? »
Rufus donne un coup de pied dans l’épée de Much puis le frappe au visage. Ce dernier s’affale sur la table. Kate vient s’assurer qu’il n’a rien pendant que Rufus se tourne vers Robin.
Rufus : « Vous perdez votre temps, Robin. Pourquoi aidez-vous les faibles ? »
Edmund entre dans la pièce. Armé d’un bout de bois, il se rapproche de Robin par derrière.
Rufus : « Vous n’avez pas encore compris ? La charité est vaine. »
Robin : « Aidez des innocents n’est jamais vain… »
Il frappe Edmund et le pousse devant lui. Edmund tombe aux pieds de son père. Robin bande son arc et le pointe en direction de Rufus. Celui-ci attrape Edmund par le col et le remet debout.
Rufus : « Si vous refaites mal à mon fils, vous allez souffrir. »
Robin, moqueur : « Oh-Oh… Ah bon ? Mais qui est-ce qui va me faire souffrir ? C’est vous ? Un homme qui brutalise les jeunes filles ? Non. Maintenant, si vous êtes gentil… »
Rufus, souriant et moqueur : « Oh ! »
Robin : «… et que vous demandez poliment. Je veux bien ne pas vous tuer. »
Rufus : « Vous savez, mon père demandait toujours poliment les choses… »
Robin regarde en direction de Kate. Celle-ci comprend qu’elle doit le rejoindre.
Rufus : «… et je le voyais se faire maltraiter à cause de ça… »
Much regarde Rufus puis va rejoindre Kate.
Rufus : «… Donc, je ne demande jamais poliment et on ne me maltraite jamais. Tue-moi si tu veux… Je ne supplierai pas. »
Robin : « La fille vient avec moi. »
Rufus : « Emmène-la. Son joli minois ne mérite pas qu’on se donne tant de peine. »
Pendant que Kate regarde Rufus, Robin baisse son arc et commence à se retirer.
Rufus à Kate : « Encore un petit détail. Je vais dire à mon bon ami le shérif, qui sont tes nouveaux amis. Et je te conseille de ne pas montrer ton joli visage car désormais tu fais partie des têtes les plus recherchées de Nottingham. »
Kate est très troublée par ses propos.
Robin : « Allez viens. »
Robin, Kate et Much quittent le manoir.
MANOIR DE LOCKSLEY – EXTERIEUR
Robin marche aux côtés de Kate, lui prenant la main gauche et la tenant à la taille avec son autre main. Much les suit en se tenant le nez.
Kate : « Vous parlez d’une bande de chevaliers servants. A peine vous apparaissez que je dois me sauver de chez moi. »
Much : « Tu avais des ennuis. On est juste venu t’aider. »
Kate, s’arrêtant et face à Robin : « J’suis vraiment obligé de fuir ? »
Robin : « Kate, il va le dire au shérif et tu seras pourchassée. Tu comprends ça ? Il est temps de leur faire tes adieux. »
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Les soldats font des manœuvres dans la cour du château pendant que Scrope et le shérif discutent dans la galerie couverte.
Soldat : « Demi-tour droite ! »
Scrope : « J’ai entendu dire que le comté de Northumberland avait des problèmes pour défendre ses frontières face aux intrusions écossaises. »
Le shérif : « Je n’aime pas Northumberland… Il est toujours tellement… jovial. Non, la racaille celte peut avoir ses terres. Ça m’est bien égal. »
Scrope : « On dit qu’il offre de l’or [Montrant les soldats dans la cour] contre des troupes. »
Le shérif se tourne vers lui. Scrope, souriant, dirige son regard vers les soldats dans la cour. Le shérif regarde alors ses hommes.
Soldat : « GARDE A VOUS ! »
Le shérif : « Ça me laisserais sans protection. »
Scrope : « Oh mais seulement pour quelques semaines. Vous pourriez fermer le château jusqu’à ce qu’elle revienne. Apparemment, Northumberland est disposé à se montrer généreux… [Faisant comme s’il palpait de l’argent] Euh, très- très très généreux. »
Le shérif rit puis lui tape amicalement l’épaule de Scrope.
Le shérif, riant : « Excellent, Scrope. »
Il se retourne et s’en va.
LOCKSLEY
Kate est accroupie devant Maggie.
Kate : « Je s’rais pas très loin. Je te le promets. Et je passerai te voir dès que je pourrai. »
Kate acquiesce de la tête. Sa jeune sœur l’imite puis Kate regarde vers sa mère, Rebecca, debout près d’elles, tenant un panier. Derrière eux, Tuck, Allan, Much et Petit Jean attendent patiemment.
Rebecca, soufflant : « C’est pas juste… »
Elle se dirige vers Robin, se tenant à quelques pas d’elles, son bras gauche appuyé sur son arc, debout à la verticale.
Rebecca : «… Vous m’avez fait perdre mon fils et maintenant vous me prenez ma fille. »
Robin : « Nous veillerons sur elle. »
Rebecca : « Je vous le conseille. S’il devait lui arriver malheur, je vous tiendrai pour responsable. »
Robin acquiesce de la tête. Rebecca retourne auprès de ses filles. Kate embrasse sa sœur puis avec beaucoup d’émotions, elle étreint sa mère sous le regard attristé de Robin. Puis celui-ci retourne près de la bande, laissant Kate et sa mère, seules. Puis Kate relâche sa mère, ramasse son sac et suit Robin et la bande vers le forêt de Sherwood.
FORÊT DE SHERWOOD
Petit Jean, Tuck, Robin, Kate, Allan et Much marchent sur le chemin qui les ramène au campement.
Allan : « T’es furieuse qu’on t’es sauvé, Kate. Mais sans rire, qu’est-ce que t’aurais fait ? Tu l’aurais poignardé ? »
Kate : « Ben oui, s’il avait fallu. Ç’aurait pas été une grosse perte de toute façon. »
Allan : « On t’a quand même aidé. Et on t’offre un gite pour la nuit. Tu n’es pas un peu reconnaissante ? »
Kate, sarcastique : « Oh ! Je vous suis très reconnaissante ! Merci de ficher ma vie en l’air. [Se tournant vers Allan] Ah là je vois pourquoi vous êtes si légendaires. »
Kate se remet en marche tandis qu’Allan, surpris, regarde Much.
Allan, se remettant en marche : « Dis-donc, toi, tu es douce et charmante, hein ? »
Kate, se retournant vers lui : « Et toi, imbu de ta personne ! »
Allan : « Imbu de ma personne, moi ? »
Robin s’arrête et se retourne vers eux.
Allan : « Et, non, t’exagère, Kate. Je suis… j’suis meurtri. C’est vrai. J’ai le cœur brisé. »
Kate : « C’est rien. Je suis pense qu’une fille saoule et sans aucun goût sera le réparer. »
Much : « C’est drôle. C’est assez juste. »
Robin, sérieux : « Ça va, Kate ? »
Kate, se forçant à être aimable : « Je me suis jamais autant amusée. »
Kate dépasse Robin. Indigné, Allan la regarde s’éloigner en secouant la tête. Robin incline la tête et lève un sourcil désapprobateur à Allan.
Allan : « Ben quoi ? »
Robin se retourne et suit Kate. Soufflant, Much frappe amicalement l’abdomen d’Allan avant de suivre Robin.
Much : « T’as entendu ça ? »
Allan : « Quoi donc ? La Kate sarcastique ou la Kate ingrate ? »
Much, se retournant : « Quand elle a dit euh… vous êtes légendaires. Au pluriel. Elle parlait de nous tous. Pas seulement de Robin… [Il s’arrête] Elle m’a peut-être repoussé mais elle pense que j’suis légendaire. »
Souriant, Much se remet en marche.
A LA SORTIE DE LA VILLE DE NOTTINGHAM
Un jeune homme, jouant du tambour, est la tête d’une troupe de soldats qui quittent la ville.
DANS LA COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Tout en discutant avec Scrope, sur le perron du château, le shérif regarde partir ses soldats.
Le shérif : « Quand aurais-je mon argent ? »
Scrope : « Dès que Northumberland aura reçu ces troupes. D’ici trois jours, peut-être… Rufus est allé récolter l’argent auprès de son intermédiaire à Mansfield. »
Le shérif : « FERMEZ TOUTES LES ISSUES DU CHÂTEAU ! QUE PERSONNE N’ENTRE OU NE SORTE SANS MON ACCORD ! Excepté Rufus quand il m’apportera mon or. »
La herse est rabaissée lorsque le dernier soldat quitte la cour.
NOTTINGHAM - SUR LA PLACE DU MARCHE
Edmund traverse la place en observant le travail des soldats. Ces derniers aident Rufus à récolter les taxes. Ils s’en prennent à un villageois en le pendant par les pieds et en le secouant de haut en bas afin que l’argent, qu’il a dans ses poches, tombe sur le sol.
Un soldat : « Tu vas les sortir tes sous… Tu vas nous suivre ! »
Un autre soldat tient fermement une femme par derrière pendant que son comparse lui prend sa bourse. Un autre soldat apporte une bourse qu’il met dans un coffre gardé par un autre soldat. Edmund arrive près de la boutique du boucher que Rufus prend par le col.
Rufus : « La prochaine fois que tu paies en retard, c’est la mort. Tu m’as bien compris ? »
Il repousse le boucher et rentre dans l’échoppe.
A L’INTERIEUR DE LA BOUCHERIE
Rufus se tient au milieu de la boutique et regarde autour de lui. Edmund entre à son tour.
Edmund : « C’est l’échoppe de grand-père ? »
Rufus : « Oui. Avant qu’on la lui prenne. »
Edmund : « Quel âge tu avais… »
Rufus, le coupant : « Dix-sept… L’âge que tu as maintenant… Il me préparait mon petit-déjeuner le matin… [Inspectant des faisans pendus au plafond] Il me le montait à la porte de ma chambre… Et il me criait : ‘RUFUS’ MANGE-MOI TOUT ÇA ! NE PARS PAS LE VENTRE VIDE ! »
Edmund sourit.
Rufus, souriant : « Il disait la même chose chaque matin… [Edmund se rapproche de son père] Tu n’as pas regardé la fille danser. »
Edmund, mal à l’aise : « Je t’ai dit il fallait que je m’occupe des chevaux. »
Rufus, l’interrompant : « Tu ne voulais pas la regarder. De la même façon que tu ne veux jamais voir les gens souffrir. »
Edmund : « Qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ? »
Il s’en retourne vers la porte.
Rufus : « Un jour ou l’autre, Edmund… [Inspectant une table sur laquelle repose des couteaux de boucher] J’aurai assez d’argent pour t’établir… [Edmund se retourne vers son père] t’offrir le prestige… le respect… [Edmund revient vers son père] Mais ça ne rime à rien, si tu es faible. »
Rufus attrape son fils par le col, le pousse contre le mur et lui place un couteau de boucher sous la gorge.
Rufus : « Tellement faible qu’il suffit que n’importe qui se présente et il pourra tout te prendre. »
Edmund : « Mais j’essaie. »
Rufus : « Quand je te regarde dans les yeux, tu sais ce que je vois ? L’incertitude. Comme si tu te demandais même qui tu es. Est-ce que tu sais qui tu es ? »
Edmund : « Oui, père. Je sais. »
Rufus met sa main sur la joue d’Edmund.
Rufus : « Ça, c’est mon fils. »
Rufus quitte le magasin au grand soulagement d’Edmund.
A L’EXTERIEUR DE LA BOUCHERIE
Rufus aperçoit le boucher qui attend devant son magasin.
Rufus : « T’es encore là, toi ? »
Il l’attrape par le col et le fait reculer jusqu’au centre de la place.
Rufus : « La boucherie est à moi, maintenant. »
Le boucher : « Mais cette boutique, c’est tout ce que je possède. »
Rufus : « Edmund !
Edmund arrive près de son père et du boucher.
Rufus : « Cogne jusqu’à qu’il ait saisi le message. »
Edmund frappe le boucher dans l’estomac et le pousse à terre. Il se penche sur lui et l’attrape violement. Pendant ce temps, Rufus retourne auprès du coffre.
Edmund, murmurant : « Il faut vous en allez tout de suite. D’accord ? Croyez-moi si vous restez, ça va être pire. »
Edmund le pousse par terre puis se dirige vers son père.
Edmund : « Bon qu’est-ce qu’on va faire avec Robin des bois. »
Rufus : « Ne pense pas à lui. Ça me distrait… Ce qui compte, c’est ce qu’on fait là. Il n’y a que chez soi qu’on est bien… »
Il attrape Edmund par la nuque.
Rufus : « Tu ne peux pas fuir. Le passé te colle à la peau et ça tant que tu lui auras pas réglé son compte. »
Edmund acquiesce de la tête.
Rufus, se tournant vers le château : « Le shérif va regretter ce qu’il a fait subir à mon père. »
PRES DU CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Perdue dans ses pensées, Kate est assise sur un rocher. Petit Jean vient s’assoir à ses côtés en soupirant.
Petit Jean : « Le mal du pays ? »
Kate : « Non, ça va... Je peux m’en sortir. »
Petit Jean acquiesce.
Kate : « J’suis pas une fille sans cervelle. »
Petit Jean : « Bah ça j’avais vu. »
Kate : « J’ai p’têt le mal du pays. »
Petit Jean : « On s’y fait… à être un hors-la-loi. »
Kate : « Tu t’y es fait à vivre séparé de ta famille ? »
Petit Jean, secouant la tête : « Non. Ça, on s’y fait pas. »
Kate : « C’est ce que je me disais. »
Petit Jean : « Quoi qu’il arrive, tu n’es pas toute seule, Kate. »
Kate sourit avec gratitude tandis que Robin et Tuck les rejoignent.
Tuck : « Le plan a l’air de se tenir. »
Robin : « Ouais. Faut qu’on parte maintenant. »
Robin et Tuck s’agenouillent devant Kate.
Robin : « Donc… Je sais ce qu’on va faire. »
Tuck : « On va kidnapper le collecteur des impôts. Lui coller une peur bleue. »
Robin : « Et on va s’en débarrasser… pour de bon. »
Ravie, Kate acquiesce de la tête.
AU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM, DANS LES QUARTIERS DU COMPTABLE
Tenant sa tête entre ses mains, le shérif est penché sur un bureau quand Rufus fait irruption dans la pièce en portant un coffre. Il le jette sur le bureau à côté du shérif qui, surpris, sursaute.
Le shérif : « Aaahh ! »
Rufus : « L’argent. »
Rufus s’écarte pendant que le shérif ouvre le coffre.
Le shérif, ravi : « Ah ! »
Rufus : « Ça met un peu de joie dans votre journée ? »
Le shérif : « Oh oui. Oh mais c’est excellent. [Regardant le contenu d’une bourse] Vraiment excellent. Vous avez un talent particulier pour ça. »
Le shérif dépose la bourse sur la table d’à côté où se tient Scrope qui commence à compter l’argent.
Rufus : « Tant que le shérif est satisfait, tant que le shérif obtient ce que le shérif veut. »
Mais le shérif ne l’écoute pas : Il vide le contenu du coffre puis commence à compter l’argent. Rufus marche derrière lui.
Rufus : « Est-ce que je vous ai dit que mon père habitait à Nottingham ? Il a passé toute sa vie ici. »
Le shérif, ne l’écoutant pas : « Il a bien de la chance. »
Rufus : « J’avais pas trop de respect pour lui. Mais il était gentil. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui. »
Le shérif : « Oh comme c’est émouvant… [Il ouvre une bourse] Da-di-da-di-da ! »
NOTTINGHAM
Rufus et Edmund marchent dans une ruelle.
Rufus : « Il a mordu à l’hameçon. Quel imbécile, ce shérif ! Quand on en verra le bout, cette vermine pleurera comme un bébé. »
Au dessus d’eux, Allan et Much les observent.
A L’INTERIEUR D’UNE GRANGE
Rufus et son fils pénètrent dans une grange pour récupérer leurs chevaux. Mais la porte se referme brusquement derrière eux. Les deux hommes se retournent et aperçoivent Tuck, verrouillant la porte. Robin apparaît alors à l’autre extrémité de la grange.
Robin, moqueur : « Décidemment, on n’arrête pas de se rencontrer ! C’est étrange, non ? Ça doit être le destin. »
Rufus dégaine son épée mais, depuis la mezzanine, Allan lui saute dessus en le couvrant d’un sac de toile.
Edmund : « Père, attention ! »
Petit Jean attrape Edmund par derrière. Rufus, sac sur la tête, tente de se défendre et donne des coups d’épée dans tous les sens. Much parvient à l’éviter par deux fois puis il lui attrape son bras d’épée tandis qu’Allan se jette sur lui par derrière. Rufus lâche son épée et les deux hommes tentent de le maîtriser.
Edmund : « Vous ne pouvez pas faire ça ! »
Much : « Qui va nous en empêcher ? Toi ? »
Edmund mord Petit Jean qui est forcé de le lâcher puis il s’enfuit en courant.
Edmund : « Gardes ! A l’aide ! »
Mais Kate lui fait un croche-pied et le jeune homme tombe à terre avant d’avoir quitté la grange.
Tuck : « Bien joué ! »
Petit Jean approuve le geste de la jeune femme en échangeant un regard, surpris et ravi, avec Tuck qui lui répond en acquiesçant la tête avec le sourire.
Robin : « Bien joué, Kate ! On va avoir des gardes sur le dos. »
Couché sur lui, Kate maîtrise Edmund en l’agrippant par les chevaux et en mettant sa main sous sa gorge. A l’extérieur, des soldats arrivent prudemment près de la grange. Tentant un cheval par la bride, Robin attend à la porte et surveille l’avancée des gardes.
Robin : « Parez ? »
Tenant également un cheval par la bride, Petit Jean acquiesce puis Robin ouvre la porte et fait sortir d’un seul coup les chevaux.
Robin : « Allez Hue ! Hue ! Vite ! »
Paniqués, les chevaux sortent en chargeant les soldats, les obligeant à se disperser.
Un soldat : « Attention ! »
Puis les hors-la-loi sortent à leur tour. Robin et Petit Jean attaquent les soldats. Kate emmène Edmund, sous la menace de sa dague, en dehors du champ de bataille tandis qu’Allan emmène Rufus, la tête toujours recouverte d’un sac. Much les suit. Mais au détour d’une ruelle, des gardes foncent sur eux et isolent puis encerclent Kate et Allan. Les autres hors-la-loi se retrouvent repoussés plus loin, dans un passage étroit. Tandis que les hors-la-loi se défendent contre les gardes de plus en plus nombreux, Allan est obligé de lâcher Rufus afin de se défendre lui-même. Ce dernier, libre de ses mouvements, enlève le sac sur sa tête, se précipite sur Kate et lui prend sa dague qui menaçait son fils.
Rufus, bâillonnant Kate avec sa main : « Merci ma p’tite demoiselle. »
Du côté du reste de la bande, Much se bat avec deux gardes à la fois. Derrière lui, Petit Jean est prêt à se battre tandis que Robin et Tuck s’occupent de couvrir leurs arrières.
Petit Jean : « Laisse-moi un peu de place ! »
Much, se battant : « Oh désolé, je fais ce que je peux. »
Du côté d’Allan et de Kate…
Edmund : « Je vais chercher les chevaux. »
Rufus frappe Allan dans le dos qui s’écroule sur le sol.
Rufus à un soldat : « Emmène-la ! »
Un soldat attrape Kate et l’emmène en dehors de la ruelle.
Le soldat : « Viens par ici ! »
Much, l’apercevant au loin : « Kate ! »
Petit Jean : « Y’en a marre ! »
Alors que Much et Tuck se battent contre les soldats, Petit Jean défonce le mur donnant dans l’arrière-salle du boulanger.
Tuck : « Allez viens ! »
Tuck tire Much vers le magasin.
Much : « Ils ont pris Kate. »
Tuck, poussant Much dans le magasin : « C’est pas le moment. Robin ! »
Robin : « Il a raison… [Courant à l’intérieur du magasin] Par là, vite ! »
Robin se heurte au boulanger, tenant un bol de farine qui vole dans les airs et l’asperge copieusement. Chacun leur tour, Petit Jean, Tuck et Much font de même. Toute la bande arrive alors dans la rue, couverte de farine et aperçoive Edmund, occupé à ramener des chevaux à son père.
Robin : « Coucou »
Tuck : « Ça vous dit un petit kidnapping ? Pour finir la journée ? »
Robin à Petit Jean et montrant Edmund : « A toi, prends-le sur le cheval ! »
Petit Jean, fonçant sur Edmund : « Viens par ici, toi ! »
Edmund écarquille les yeux lorsque Petit Jean, tout de blanc, s’approche de lui.
Pendant ce temps, les soldats emmènent Kate et Allan vers la boutique du boucher, suivis par Rufus. Celui-ci aperçoit des cavaliers qui s’enfuient et reconnait son fils.
Rufus : « EDMUND ! »
Edmund, sur l’encolure du cheval de Petit Jean : « PÈRE ! »
Rufus aux soldats : « Suivez-moi ! »
Des soldats à cheval poursuivent les hors-la-loi à travers la ville. Ces derniers sortent de Nottingham, Robin fermant la marche. Le chef des hors-la-loi se retourne sur sa selle et tire sur le premier soldat, suivant Rufus, qui tombe à terre.
FORÊT DE SHERWOOD
Les hors-la-loi, avec Robin en tête, galopent à traves la forêt, suivis par Rufus et ses hommes.
Rufus, levant le bras : « HALTE ! »
Il étudie le terrain puis indique la voie de gauche à ses hommes.
Rufus : « PAR ICI ! »
Un peu plus loin, les hors-la-loi sont descendus de cheval. Much fait partir les chevaux.
Edmund : « PÈRE ! »
Much, tapant sur la croupe d’un cheval : « Allez ! »
Robin grimpe la colline, suivi de la bande.
Edmund : « PÈRE ! »
Robin : « Bâillonne-le, Tuck ! »
Tuck attrape Edmund par le dos de sa tunique.
Tuck : « Viens là, toi ! »
Petit Jean : « Ils ne nous lâchent pas, Robin. »
Tuck à Edmund : « Dépêche-toi ! »
Much : « Il faut qu’on retourne chercher Kate… et Allan ! »
Robin, s’arrêtant : « On peut pas là ! Si on s’en sort, ils ont une chance. Allez venez ! »
La bande descend de l’autre côté de la colline.
Tuck : « Couche-toi ! »
Edmund est couché sur le dos, la main de Tuck plaqué sur sa bouche. Il tente malgré tout de crier. Much se couche près des deux hommes. Robin et Petit Jean se cachent derrière un rocher. Tuck tente désespérément de faire taire Edmund. Toute la bande a les yeux rivés vers le bas de la colline où Rufus et ses hommes se sont arrêtés.
Rufus, scrutant autour de lui : « Ils peuvent être n’importe où. Fouillez les environs. »
Les soldats se dispersent.
Much, murmurant : « Et là, on fait quoi ? »
Robin à Rufus : « Tu peux récupérer Edmund… à une condition… Relâche les nôtres. »
Rufus tente de déterminer d’où provient la voix.
Rufus : « Tu crois vraiment que je vais me faire avoir aussi facilement ? »
Robin : « Je sais que tu peux avoir des sentiments, aussi fugaces soient-ils… C’est ton fils. Je sais que tu veux le revoir vivant. »
Rufus : « Mais tu es Robin des bois ! Tu ne tues pas à moins d’y être contraint. Moi, je n’ai pas ta gentillesse... J’ai caché tes amis dans un endroit où tu ne pourras jamais les retrouver ! Donc, tu vas faire en sorte de me ramener mon fils avant midi. Et si tu as de la chance, tes amis auront encore un souffle de vie. »
A L’INTERIEUR DE LA BOUCHERIE A NOTTINGHAM
Un garde attache les mains de Kate et Allan ainsi que leurs pieds à une chaîne, elle-même, attachée à un poteau. Frustrée, Kate se relève, tirant sur la chaîne.
Kate : « Saleté ! »
Allan, assis au pied du poteau, évalue sa situation avec calme : Il écarte les mains pour évaluer la solidité de ses chaînes.
Kate : « Saleté ! Saleté ! Saleté !... Et maintenant, Allan ? Il se passe quoi, maintenant ? »
Allan : « Ben y’a aucune issue ! »
Kate : « Oui, ça j’ai vu !... Et après Rufus va revenir… et on est mort… »
Kate s’assoit près d’Allan.
Kate : «… et comment je pourrais aider ma famille si j’suis morte ?... Ils ont besoin de moi. »
Allan regarde Kate un petit moment.
Allan : « J’ai connu bien pire… C’est rassurant. »
Kate, exaspérée, lève les yeux au ciel en soupirant.
Kate : « Ce n’est pas rassurant du tout, c’est juste agaçant… On dirait que tu veux te mettre en avant. »
Allan, fronçant les sourcils : « Bon, écoute pour moi non plus, c’est pas très drôle d’être là… Je me retrouve coincé ici avec toi et… tu n’es pas très avenante, il faut le dire. »
Kate : « Tu ne me trouves pas jolie ? »
Allan : « Un peu trop rustique à mon goût. »
Kate : « Et toi, t’as le cou trop long. »
Allan : « Mon cou trop long ?... Mon nez, peut-être. »
Allan regarde Kate qui se met à rire.
Allan, souriant : « C’est la première fois que je te vois sourire. Je s’rais toi, j’éviterais d’ailleurs. C’est pas ce qu’il te va le mieux. »
Kate : « Tu sais quoi ? En fait quand je te regarde, ça me donne comme une vague envie de vomir. »
Allan : « Tu te sens mieux là ? »
Kate : « Ouais ! Oui, de t’insulter, ça soulage. C’est sûr. »
Allan : « Tant mieux… Euh avant de continuer, tu devrais p’têt te lever… Je crois que tu t’es assise sur un rognon de porc. »
Kate se déplace rapidement et vérifie ses dires. Allan lui adresse un léger sourire. Voyant que c’était encore une de ses blagues, Kate souffle d’exaspération et lui adresse un regard chargé de reproche puis se rassoit à ses côtés.
FORÊT DE SHERWOOD
Much passe à côté d’un arbre contre lequel Edmund est attaché, un chiffon dans la bouche.
Petit Jean à Robin : « Je connais cet homme-là ! »
Petit Jean se dirige vers Edmund et lui retire son bâillon.
Petit Jean : « C’est quoi ton nom de famille à toi ? »
Edmund : « Je ne vous dirais rien. »
Petit Jean : « Oh toi ! »
Petit Jean se prépare à donner un coup de poing à Edmund mais Tuck l’en empêche.
Tuck : «… C’est bon ! »
Petit Jean s’éloigne. Tuck se plante devant Edmund.
Tuck : « Bien sûr que tu diras rien. Faut bien que tu sois loyal envers ton père. C’est un homme si charmant. C’est touchant, tiens ! »
Tuck s’éloigne à ton tour.
Edmund : « C’est quelqu’un de bien. S’il est comme ça, c’est parce qu’il a été obligé. Il a jamais eu le choix. »
Robin arrive à sa hauteur.
Robin : « Et où va-t-il les emmener… ce brave homme ? »
Edmund : « Même si je le savais, je vous dirais rien. »
Robin : « Même si tu nous le disais, on te croirait pas. »
Edmund détourne la tête.
Robin : « Il est installé à Locksley. On va commencer par là. Tuck, tu vas rester avec ce jeune rebelle. Vois si tu peux en tirer quelque chose d’utile… [Tuck acquiesce de la tête en regardant Edmund tandis que Robin s’éloigne] mais ne lui fait pas mal sauf si t’es obligé. »
Alors que la bande s’en va, Tuck se plante devant Edmund et grogne. Ce dernier n’est pas très rassuré.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM – QUARTIERS DE SCROPE
Rufus et Scrope entrent en riant. Rufus lui tape amicalement le dos.
Rufus : « Vous avez bien réussi… à convaincre le shérif de se séparer de ses troupes. »
Scrope : « Oh merci… [Il s’assoit] Oh, il a hésité au début mais euh… mais moi je lui ai dit shérif, j’ai dit, vous avez besoin de cet argent et il m’a écouté. Le shérif m’a écouté ! »
Rufus, souriant : « C’est bien. Continuez à me faire plaisir… [Rufus passe derrière lui] et votre gentille petite femme sera saine et sauve… [Il prend les bras de Scrope et les passent derrière le dos de la chaise] »
Scrope, ne comprenant pas : « Oh oui. »
Rufus ramasse une corde sur le sol et commence à lui lier les mains.
Scrope : « Euh mais le-le shérif ne va pas découvrir le pot au roses ? »
Rufus passe la corde autour de la poitrine de Scrope.
Rufus : « Si sans doute. »
Scrope : « Oh mais… »
Rufus continue de ficeler Scrope.
Scrope : « Oh ! Euh vous voulez qu’il le découvre ? »
Rufus : « Vous êtes un malin, Scrope. Rien ne vous échappe... Vous voyez, je veux qu’il vienne me chercher. Et je veux que vous, vous l’aidiez à compléter le puzzle. »
Scrope rit nerveusement et bafouille légèrement.
Scrope : « Euh à vrai dire, j’ai-j’aimerais mieux venir avec vous et-et le laisser compléter le puzzle tout seul. »
Rufus : « Désolé, vous ne me servirez à rien si vous me suivez. »
Scrope : « Oh ! »
Rufus : « Jouez bien votre rôle, Scrope. Pensez à votre femme. »
FORÊT DE SHERWOOD
Tuck, tournant le dos à Edmund, toujours attaché à l’arbre, est agenouillé près du feu de camp.
Tuck : « Qu’est-ce qu’il cherche exactement ton père ? »
Edmund : « C’est juste un collecteur d’impôt. »
Tuck roule des yeux et plante son couteau dans le sol. Il se dirige vers Edmund et lui attrape les poignets.
Tuck : « Répète ça. Qu’on rigole. »
Edmund, le regard fuyant : « C’est juste un collecteur d’impôts. »
Tuck : « Quand on ment, tu sais, le pouls bat toujours un peu plus vite. Edmund… [Il tire violement sur les poignets du jeune homme] T’as menti là. »
Tuck retourne près du feu.
Edmund : « Je pensais que vous étiez du côté des gentils. »
Tuck : « Si moi, je suis du côté des gentils alors ton père, t’en fais quoi ? »
Edmund : « C’est la personne qui a toujours été là, pour moi. »
Tuck : « Et en étant là, il t’a toujours oppressé, c’est ça ? En voulant faire de toi ce que tu n’es pas. »
Edmund : « Il veut que je sois solide, courageux et brave. »
Tuck : « Violent et manipulateur, oui. »
Edmund détourne la tête en gardant le silence. Tuck s’agenouille près du feu et met des cailloux autour du foyer.
Tuck : « Et ce n’est pas ce que tu souhaites. Tu essaies te le cacher mais tu es gentil au fond. »
Edmund : « Il semblerait que je tienne ça de mon grand-père. »
Tuck relève l’information mais ne se retourne pas et continue son travail.
Tuck, enfonçant un morceau de bois en forme de fourche près du feu : « Pour toi, c’est un défaut. C’est ça ? »
Le regard triste, Edmund acquiesce de la tête.
Edmund : « Pour mon père, c’en est un. »
Tuck : « Eh bien, non. Crois-moi. La gentillesse n’est jamais un défaut. »
Edmund réfléchit à ses paroles.
A L’EXTERIEUR DU MANOIR DE LOCKSLEY
Robin sort du manoir et rejoint devant le manoir Petit Jean et Much, arrivant de directions opposées.
Robin : « Y’a personne dans la maison. »
Petit Jean : « La cave est vide. »
Much : « Il n’est pas dans l’écurie. »
Robin, soupirant : « Si on pouvait savoir qui il est, ça nous mènerait jusqu’à eux… [Tourne la tête vers le manoir] Much, va voir là-dedans si tu peux pas trouver un indice. »
Much : « Ouais. »
Il retourne dans la cour du manoir.
Robin : « Jean, va demander au village. Si toi, tu l’as reconnu, tu n’es peut-être pas le seul. »
Les deux hommes s’éloignent du manoir en direction du village.
Robin : « Il faut que j’aille parler à quelqu’un. »
FORÊT DE SHERWOOD
Tuck frotte une feuille aromatique sur un lapin, cuisant à la broche. Edmund le regarde faire et soupire. Tuck lève les yeux sur lui.
Tuck : « Tu as faim ?... Parce que c’est bientôt prêt. »
Edmund : « Si vous me donnez à manger, vous voudrez qu’que chose en échange. »
Tuck : « En général, c’est comme ça que ça marche. Mais ce que moi je voudrais Edmund, c’est que tu penses par toi-même. »
Edmund : « Mais c’est ce que je fais. Je pense par moi-même. »
Tuck : « C’est pas tout à fait vrai. Et si ça l’est pour le coup… [Il se relève] tu n’agis pas selon tes pensées. Tu les brides. Et puis tu fais ce que ton père te demande. »
Edmund : « Il veut que je devienne un homme. »
Tuck : « Mais Edmund, t’as un cerveau. Tu sais bien que c’est pas tout à fait ça. Ce qu’il veut c’est le forger à son image, cet homme. »
Edmund, découragé : « Et qu’est-ce que vous feriez… vous, à ma place ? »
Tuck : « Je me détendrais. Je mangerais du lapin. »
Edmund sourit puis baisse la tête et, détendu, se met à rire.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif marche dans un couloir.
Le shérif : « Scrope... SCROPE ! »
La voix de Scrope : « Je suis là, shérif ! Au secours ! »
Le shérif poursuit son chemin jusqu’aux quartiers de Scrope où il trouve la porte grande ouverte et Scrope, pleurnichant légèrement, ligoté sur une chaise. Il entre et découvre ensuite que les coffres ont disparu.
Le shérif, calmement : « Mon argent ? Où est mon argent, Scrope ? »
Scrope, pleurnichant : « Ce n’est pas ma faute. Il l’a pris. Rufus. Je-Je-J’ai-J’ai essayé de l’arrêter. J’ai… »
Le shérif, en état de choc, regardant autour de lui : « Essayer comment ? »
Scrope : « Oh ! Très très fort. Je l’ai frappé… au visage et je lui ai donné des coups de pied. »
Le shérif, s’avançant vers Scrope : « Stupéfiant. Ça dû être une sacrée bagarre. POURTANT VOUS N’EN PORTEZ PAS LA MOINDRE TRACE, GARDES !... GARDES ! [Il se tourne vers la porte] GARDES ! »
Scrope rit nerveusement.
Le shérif, se retournant vers Scrope : « Où sont-ils tous ? Northumberland… [Prenant sa tête entre ses mains] Il ne me les a quand même pas tous pris. »
Scrope : « Ils sont avec Rufus chez le boucher. Il les a payés grassement. Il faut y aller si vous voulez les récupérer. »
Soudain, le shérif s’arrête et se retourne vers Scrope.
Le shérif, lentement : « Et comment savez-vous qu’il les a soudoyés ? »
Scrope : « Euh bah. Bah. Bah. Je-Je-Je l’ai vu moi-même. Je-Je… Avant que je le frappe, il était en train de… ben de les acheter. C’est là que j’ai tout compris. »
Scrope sourit nerveusement tandis que le shérif se penche sur lui.
Le shérif : « Scrope ? »
Scrope : « Mm ? »
Le shérif : « Vous mentez… [Scrope gémit] Avouez, soyez franc. Je pourrais m’arranger pour être bon et charitable… et vous laissez la vie. »
Scrope : « Euh… C’est-C’est vrai ? »
Le shérif, acquiesçant de la tête : « Oui, c’est vrai. Sous cette rude cuirasse, se cache une âme affreusement sensible. »
Scrope : « Il m’a obligé à mentir… Je-Je ne voulais pas du tout mais il a menacé de frapper ma femme. »
Le shérif acquiesce puis pose sa main sur l’épaule de Scrope.
Le shérif : « Oh, Scrope… »
Le shérif plante un couteau dans le flanc de Scrope qui encaisse le coup puis sourit au shérif.
Le shérif, face à visage de Scrope : « Oh, oui j’ai menti. Sous cette rude cuirasse, se cache simplement les plis d’une cuirasse encore plus dure que la première. »
Le shérif quitte alors la pièce. Scrope agonise puis meurt.
FORÊT DE SHERWOOD
Tuck fait le tour de l’arbre contre lequel Edmund est attaché en défaisant la corde retenant leur prisonnier.
Edmund : « Vous me détachez ? »
Tuck : « Voyons, tu dois manger... [Edmund se frotte les bras à l’endroit où la corde le serrait] Et tu es trop grand pour être nourri à la petite cuillère. »
Tournant le dos à Edmund, Tuck regagne le feu en passant à côté de son couteau, toujours planté dans le sol. Edmund le suit et remarque le couteau. Tuck s’empare de la broche sur laquelle cuit un lapin. Le silence d’Edmund lui fait comprendre que ce dernier a vu le couteau.
Tuck, sans se retourner : « Allez, vas-y !... Oui, prends-le !... Poignarde-moi ! »
Edmund rejoint Tuck. En passant près du couteau, il ne fait que le regarder.
Tuck : « Et passe le restant de tes jours rongé par les remords. »
Edmund : « Je veux pas vous tuer. »
Edmund s’assit près du feu. Tuck, souriant, s’assit à son tour et lui donne un morceau du lapin.
Edmund : « La famille. Ça c’est important, je crois. Vengez tous ceux à qui on a fait du mal. »
Il mord dans la patte du lapin.
Tuck : « A qui on a fait du mal ? [Edmund baisse la tête]… A ton grand-père ? [Edmund acquiesce] Et c’est pour ça que ton père est là, c’est ça ? »
Edmund : « Le shérif l’a tué… Sans aucune raison. Pour le plaisir. »
Tuck : « Ton grand-père a été meurtri donc ton père meurtrit d’autres gens. Et ça s’arrête quand Edmund ? »
Edmund : « C’est mon père… Je marche avec lui parce que j’ai pas le choix. »
Tuck : « Non, on a toujours le choix. Je veux dire… Tu vois, Robin. Il aurait pu passer toute sa vie à regarder les plus humbles de haut. Mais il a fait un autre choix… [Edmund réfléchit à ses paroles]… Je vais retrouver mes amis, maintenant. Voir si je peux leur être utile. »
Edmund : « Je peux venir avec vous ? »
Tuck : « Et on devrait aller où, d’après toi ? »
Edmund arrache le couteau de Tuck du sol et le rend à son propriétaire.
Edmund : « A la boucherie. »
A L’INTERIEUR DE LA BOUCHERIE A NOTTINGHAM
Rufus ouvre violemment la porte en tenant un coffre dans ses bras.
Rufus : « Il est midi… [Il referme la porte avec son pied] Et toujours aucun signe de mon fils. »
Il dépose le coffre sur le sol au dessous d’une table.
Rufus, se tournant vers les prisonniers : « C’est pas très drôle pour vous. »
Allan : « Votre fils n’a rien à craindre. »
Rufus : « Robin ne lui fera aucun mal. Il n’est pas comme ça, lui. »
Rufus : « Robin n’est pas là pour vous sauver. »
LOCKSLEY
Robin rejoint Rebecca en courant. Cette dernière, à genoux, essaie de récupérer ce qu’elle peut de son atelier.
Robin : « Rebecca ? »
Rebecca : « Non… Dites-moi qu’elle va bien. Pitié. Dites-moi qu’elle va bien. »
Robin : « Elle a été capturée… par le nouveau collecteur des impôts. Rebecca, je suis désolé. »
Rebecca : « Je ne vais pas la perdre. C’est ma petite fille. Robin, je ne vais pas la perdre, elle-aussi. »
Petit Jean, qui parlait à un groupe de villageois un peu plus loin, les rejoint.
Robin : « Écoute. On va la ramener. Je te le promets. Tu as ma parole. »
Robin jette un coup d’œil à Petit Jean qui secoue négativement la tête. Robin est déçu.
Much, arrivant en courant près d’eux : « Robin ?... Rien… [Il lui montre un crochet à viande] à part ceci. »
Petit Jean, mécontent : « Oh, Much ! »
Much : « Ça, c’est pas à Gisborne… [A Robin] Regarde. »
Robin regarde le crochet. Petit Jean fait de même.
Petit Jean : « Un croc de boucher ! »
Il le lui arrache des mains.
Petit Jean : « Chancey ! Voilà son nom de famille ! »
Much : « Qui ça ? »
Petit Jean : « L’ancien boucher ! Oui, le boucher était un brave homme mais son fils… [Il secoue négativement la tête] »
Rebecca : « Je me souviens de lui. On le voyait toujours en colère. »
Petit Jean : « Oui, toujours à voler et à se bagarrer. »
Robin : « Tu te souviens de rien d’autres ? »
Rebecca : « Il y a des années, une fille du village s’était mariée. Tu te rappelles, Jean ? »
Petit Jean : « Oui, le boucher était venu avec son fils. Tout le monde avait donné pour les jeunes mariés. Et pendant la cérémonie, le fils, Rufus, il s’appelait comme ça, s’était fait prendre en train de tout voler. Après ça, son père avait disparu. »
Much tourne la tête vers Robin.
Robin : « Il va rentrer chez lui. Il pourra pas s’en empêcher. Il va retourner à la boucherie. »
DANS LA COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif descend à la moitié de l’escalier et, devant le silence de la cour, il s’arrête.
Le shérif : « Il les a tous pris. »
Le shérif regarde autour de lui. Le silence est total. Il descend au milieu de la cour.
Le shérif : « IL A PRIS TOUS MES HOMMES ! »
On n’entend plus que l’écho de sa voix et le vent souffler dans la cour vide.
A L’INTERIEUR DE LA BOUCHERIE A NOTTINGHAM
Allan et Kate sont debout, les mains attachés au dessus de leur tête à des crocs de boucher. Rufus tourne autour d’eux en laissant traîner son épée sur le sol. Rufus passe derrière Allan et l’attrape par le col de sa tunique et lève son épée devant son prisonnier.
Kate, se jetant sur Allan et Rufus : « Non, ne faîtes pas ça !... Non ! »
Mais Robin ouvre brutalement la porte de côté de la boucherie avec son pied et frappe Rufus. Puis Robin agrippe Rufus par le col et le pousse violemment à l’extérieur après lui avoir pris les clés de ses prisonniers. Rufus percute brutalement le mûr d’en face et tombe à terre. Robin en profite pour libérer Allan.
Robin : « Ça va ? »
Kate : « Très bien ! »
Robin, libérant Kate : « Allan, essaie de trouver son argent. »
Allan : « Ouais. »
Robin : « Vite. Vite. »
Libre comme l’air, Allan et Kate s’enfuient en courant par la porte de devant. Pendant ce temps, Robin, dos à la porte du côté où il avait projeté Rufus, balance les clés sur le sol mais Rufus se jette sur lui et lui met son épée sous la gorge.
Rufus : « Qu’est-ce que tu veux, Robin des bois ? »
Robin : « Je veux que tu t’en ailles ! »
Il lui flanque un coup de coude dans l’estomac puis le balance devant lui. Rufus, face à lui, tient son épée devant lui et menace Robin.
Rufus : « Pour l’instant, je ne peux pas. Pas avant que le shérif se montre. »
Rufus attaque Robin. Ce dernier réussit à éviter la lame à plusieurs reprises puis il se précipite sur Rufus. Tout en se bagarrant, les deux hommes défoncent un mûr et se retrouvent à l’extérieur. Très vite, les deux hommes se remettent debout, derrière la boucherie, dans une petite ruelle.
Rufus attaque Robin. Ce dernier évite par deux fois la lame puis attrape le bras d’épée de Rufus puis le frappe, l’obligeant à lâcher son épée. Robin le frappe une nouvelle fois puis le repousse au sol. Robin en profite pour ramasser l’épée au sol puis la place sous la gorge de Rufus. Edmund et Tuck arrivent au même moment.
Edmund : « Père ! »
Tuck : « Robin, attends ! »
Robin : « Cet homme-là n’est qu’un voleur et une brute !... Alors… qu’on me dise pourquoi je devrais attendre. »
Edmund : « C’est devenu un voleur parce que mon grand-père s’est fait tuer. »
Le shérif arrive, en silence, dans la ruelle, tenant une épée à la main.
Robin : « Non. Il avait volé avant déjà. Un jeune couple, le jour de leur mariage. »
Edmund, secouant la tête : « Non. Non, c’est faux. »
Rufus : « Ne l’écoute pas, Edmund. »
Le shérif arrive près d’eux et voit Rufus à terre.
Le shérif : « C’est merveilleux… [Robin lève les yeux vers lui] J’étais venu pour vous tuer… »
Robin se relève en mettant son pied sur la poitrine de Rufus afin de toujours le maintenir au sol. Puis il replace son épée sous la gorge de Rufus.
Le shérif, souriant : «… Et Robin des bois fait le sale boulot à ma place. Extraordinaire. »
Rufus à Edmund : « Ce tyran m’a enlevé mon père. »
Rufus au shérif : « Vous m’avez enlevé mon père. Vous vous souvenez de Daniel Chauncey, l’ancien boucher ? »
Le shérif fronce les sourcils en tentant de se rappeler.
Le shérif : « Bien sûr, oui ! Tout à fait. Ma toute première exécution. »
Furieux, Rufus tente de s’en prendre à lui mais Robin le maintient toujours fermement sur le sol.
Le shérif : « Et alors, hum ? Oh oui, il me semblait vous avoir déjà vu… [Il ricane et s’accroupit près de Rufus] Mais voyez-vous Rufus, votre père est mort parce qu’il avait volé et qu’ensuite il a avoué, hein ? »
Tuck : « Il semble qu’il ait voulu protéger sa famille. »
Rufus regarde en direction d’Edmund qui ne comprend plus rien à la situation. Le shérif regarde Edmund puis se place à ses côtés.
Le shérif : « Voilà pourquoi ton père a autant de problèmes, c’est que… il… il a laissé son père se faire exécuter pour un crime que lui avait commis. »
Rufus : « Non, c’est pas ça. C’est vous qui… »
Rufus tente de se lever mais le pied de Robin le maintient toujours à terre.
Le shérif : « Du calme, on se calme, hum ? »
N’arrivant à croire ce qu’il entend, Edmund regarde son père en secouant la tête. Le regard suppliant, Rufus regarde son fils. Allan et Kate arrivent alors au coin de la rue, portant chacun un coté d’un coffre.
Allan : « Robin, on a trouvé l’argent ! »
Robin, anxieux, regarde le shérif.
Le shérif, surpris : « De l’argent ?... [Puis réalise] Mes impôts ? Mon argent ! [Il se retourne vers Allan et Kate] Vous ! »
Kate et Allan s’enfuient.
Le shérif : « RENDEZ-MOI MON ARGENT ! »
Profitant de la distraction, Rufus se relève, attrape son fils par le col et s’enfuit avec lui, empruntant le même chemin qu’Allan et Kate.
Le shérif : « POURSUIVEZ-LES ! »
Robin frappe le shérif et court à la poursuite de Rufus, attrapant son arc au passage, appuyé contre le mur.
LA PLACE DU MARCHE
Rufus arrive sur la place du marché tenant toujours fermement son fils par le col sa tunique.
Edmund : « GRAND-PÈRE N’ÉTAIT PAS UN FAIBLE. IL ÉTAIT FORT. IL EST MORT POUR TOI. »
Edmund se dégage violemment de son père et le balance sur une table sur laquelle reposait un couteau. Rufus s’en empare et, menaçant, le pointe en direction de son fils.
Rufus, hystérique : « Maintenant, tais-toi ! Ça suffit ! Tu arrêtes ! C’est le shérif le coupable, pas moi. Allez, viens ! On s’en va ! »
Tuck et Robin arrivent sur la place derrière la foule qui s’est rassemblée autour de Rufus et de son fils. Robin s’empare d’une de ses flèches et prépare son arc. Il tente de trouver une ouverture pour pouvoir tirer.
Rufus : « Viens ! »
Tuck : « Tu peux tirer d’ici ? »
Robin, bandant son arc : « Non ! Il y a trop de monde. »
Rufus : « T’es avec moi, mon fils ? »
Edmund : « Tout ce qu’il a fait, c’est parce qu’il t’aimait. »
Rufus, suppliant : « Je t’en prie… Arrête ça. »
Edmund : « Il t’aimait… Et il est mort par ta faute. »
Rufus : « Tu vas te taire ! »
Rufus change sa prise du couteau : Il l’attrape à pleine main par le manche, la lame vers le bas.
Rufus, se précipitant sur son fils : « TAIS-TOI ! »
Robin tire alors en l’air. La flèche s’envole dans les nuages puis redescend en se plantant dans la poitrine de Rufus. Celui-ci tombe dans les bras de son fils. Soutenu par Edmund, Rufus s’effondre lentement sur le sol.
Rufus, caressant la joue d’Edmund et d’une voix douce : « N’oublie pas mon fils. Le monde… est cruel pour les petites gens. »
Sa respiration est de plus en plus difficile puis elle s’arrête. Rufus est mort. Tenant toujours son père entre ses bras, Edmund est en état de choc. Il se retourne en direction de Robin. Celui-ci est attristé d’avoir été obligé d’accomplir un tel acte. Tuck pose sa main sur son épaule pour le réconforter.
**** Épilogue *****
FORÊT DE SHERWOOD
Les hors-la-loi font leurs adieux à Edmund sur un chemin de la forêt de Sherwood. Edmund tient la bride de son cheval.
Tuck à Edmund : « Où vas-tu aller ? »
Edmund : « Je sais pas encore mais euh… je suis impatient de le découvrir. »
Tuck : « Je crois que tu devrais t’en sortir. »
Edmund : « Désormais oui. Eh bien… Merci. »
Edmund serre la main à Tuck.
Edmund : « Merci. »
Edmund jette un dernier coup d’œil aux hors-la-loi puis grimpe sur son cheval et part au galop. La bande reprend le chemin du campement.
Petit Jean, s’éclaircissant la voix, à Kate : « Alors… juste pour cette nuit ? »
Kate : « Oui. Une seule nuit. Demain, je vous débarrasse le plancher… A moins que… »
Much : « A moins que tu veuilles rester, bien sûr. »
Kate : « Euh oui voilà. Enfin, si vous me le demandez… »
Much : « Oh ben euh… »
Kate : «… après tout ce qui s’est passé, ce s’rait pas très poli de refuser. »
La bande s’arrête.
Petit Jean : « Nous aimerions que tu restes. »
Allan : « Ah bon ? Pourtant nous n’avons pas besoin d’une fille. On a déjà Much ! »
Tout le monde rit.
Robin, sérieux : « Kate… Je voudrais que tu restes. »
Petit Jean : « Désormais, tu es des nôtres. »
Kate, souriant avec gratitude : « Merci beaucoup. »
Robin, faisant un signe de tête : « On y va. »
Tout le monde se remet en marche à l’exception de Much. Tout en marchant, Allan se rapproche de Kate.
Allan : « C’était de la vraie gratitude ? »
Kate : « Ouais mais n’en espères pas plus. Je dois être dans un moment de faiblesse. »
Allan : « Hein je vois. Donc demain, tu me détesteras. »
Devançant Allan, Kate, souriant : « Oui. Peut-être même plus qu’avant. »
Much, attendant toujours et soufflant : « Ben c’est moi qui l’ai vu en premier. »
A contrecœur, Much se met en marche vers le campement.
***** Fin de l'épisode *****