FORÊT DE SHERWOOD
Une femme, richement vêtue, galope à vive allure dans la forêt. Elle est poursuivie par deux cavaliers, tout de noir vêtu. La jeune femme longe la rivière, s’arrête et descend de son cheval. Elle retire un petit coffret en bois et un petit sac de sa sacoche puis donne une claque sur la croupe de l’animal qui prend la fuite. Elle en profite pour se cacher derrière un arbre. Ses deux poursuivants passent devant elle sans la voir. Après avoir vérifié que les deux hommes avaient bien continué leur chemin, elle se rend à la rivière et cache le coffret et le petit sac dans le tronc creux d’un arbre mort, couché près de la rivière. C’est alors qu’elle entend un cheval hennir légèrement. Elle se retourne et aperçoit ses deux poursuivants. L’un est sur son cheval tandis que l’autre est debout près d’elle, tirant sur une corde pendant à sa ceinture. La jeune femme se met debout et, résignée, s’avance vers les deux hommes.
La jeune femme, tendant ses poignets : « Je suppose que résister ne mènerait à rien. »
Sans répondre, l’homme lui attrape violement les poignets mais n’a pas le temps de les lui entraver que la jeune femme se débat, le frappe à l’entrejambe et le fait basculer par-dessus elle. L’homme tente de se relever mais elle lui envoie un coup de pied au visage. L’homme s’écroule sur le dos. La jeune femme en profite pour lui voler son épée puis tente de s’enfuir. Mais le second poursuivant, après avoir maîtrisé son cheval, attaque la jeune femme. Le premier homme se relève et vient à la rescousse de son comparse que la jeune femme a fait tomber de son cheval. Il l’attrape alors par derrière en lui tenant les bras, lui faisant lâcher son épée.
La jeune femme : « Non… Non… Non. »
L’homme lui attache les mains derrière le dos.
La jeune femme : « Pitié ! Non… Vous savez ce qu’il me fera, je vous en prie. »
L’homme la pousse devant lui sous la menace de son épée. C’est alors qu’une flèche vient sectionner la corde que l’homme tenait dans sa main. L’homme se retourne et se retrouve face à Robin. Ce dernier pare les attaques avec son unique arme, son arc, puis le frappe au visage. L’homme tombe à terre. Robin se retourne à temps pour parer les attaques du deuxième homme qui, comme le premier, se retrouve rapidement à terre. Robin se dirige alors vers le premier homme toujours au sol.
Robin : « Robin des bois. Tout le plaisir est pour toi… [L’homme, craignant que Robin ne s’en prenne encore une fois à lui, protège son visage en gardant son bras levé devant lui] Maintenant, tu vas déguerpir… [L’homme commence à se relever] ALLEZ ! »
Apeuré, l’homme s’enfuit en courant pendant que la jeune femme tente de se défaire de ses liens. Robin la rejoint.
Robin : « Attendez. Permettez ?... [Il lui délie les mains] Là. »
La jeune femme se retourne face à Robin et immédiatement séduite par Robin qui n’est pas insensible à son charme. Le hors-la-loi lui sourit.
Robin : « Alors ? Dites-moi… Pourquoi deux hommes du seigneur Thornton vous poursuivaient-ils depuis Shrewsbury ? »
La jeune femme : « Ce n’est pas après moi qu’ils en avaient. En fait, ils poursuivaient ma maîtresse. »
Robin, incrédule : « Votre maîtresse ? »
La jeune femme : « Mais oui. Je n’aurais jamais pu fait diversion dans ma mise de soubrette. J’ai fait de mon mieux pour l’aider à fuir. »
Robin : « À fuir mais quoi ? »
La jeune femme : « Son mariage. »
Robin : « Mais le seigneur a envoyé des hommes à sa recherche… D’aucun pourrait considérer ça comme un gage d’amour, non ? »
La jeune femme : « Le seigneur Thornton n’a jamais aimé ma maîtresse. Alors excusez-moi mais madame m’espère à Nottingham. »
La jeune femme se retourne mais Robin la retient.
Robin : « Whoo oh oh oh oh ! »
La jeune femme tente de le frapper avec sa main libre mais Robin la contre.
Robin, la tenant par les poignets : « Wouh… D’accord. Mais vous ne pouvez pas aller à Nottingham toute seule, c’est trop dangereux. Je vais vous y conduire… en toute sécurité… si vous me dites comment vous vous appelez. »
La jeune femme : « Isabella. »
Robin acquiesce en souriant.
Isabella, avisant ses poignets : « Mais… Faudra-t-il que nous nous tenions ainsi jusqu’à destination ? »
Robin rit et libère la main droite d’Isabella.
Robin : « Pardon. »
Isabella : « Et vous savez, en toute sincérité, j’aimerais garder l’usage de mon autre main. »
Mais un hennissement se fait entendre.
Robin : « Chut ! Venez par-là, vite. Vite. Vite. »
Il tire Isabella et se cache derrière un arbre.
Robin : « Venez. »
Robin se cache, dos à un arbre et plaque Isabelle contre lui ; juste à temps, pour voir arriver Gisborne à la tête d’une troupe de soldats arborant les couleurs du Prince Jean. Gisborne s’arrête.
Gisborne : « Nous approchons. Continuons. »
Gisborne poursuit son chemin. Une fois ce dernier parti, Robin, fronçant les sourcils, libère Isabella et retourne sur le chemin là où se tenait Gisborne quelques secondes plus tôt. Il regarde dans la direction qu’a prise le bras droit du shérif.
Robin, inquiet : « Le revoilà ! »
***** Générique *****
FORÊT DE SHERWOOD - CAMP DE GISBORNE
Gisborne a installé son campement dans la forêt, camouflé derrière une porte faite de branchages. À l’intérieur, deux tentes blanches sont dressées devant lesquelles ses hommes s’entraînent. En face, une cage en bois de couleur rouge est isolée du reste du campement. Certains soldats s’exercent à l’épée tandis que d’autres forment un mur de bouclier à la façon des romains.
Soldat : « Restez groupé… Un pas en avant… Allez. Allez. Continuez oui. »
Devant l’une des tentes, Gisborne se retourne et sourit à la vue de ses hommes qui s’entraînent.
Soldat : « Ouais en avant… Mettez-y un peu de conviction ! Plus haut les boucliers ! Et maintenant… »
Devant l’une des tentes, Gisborne regarde des cartes étalées sur une table. L’une d’elles est celle de Nottingham tandis que l’autre est celle d’une forêt traversée par une rivière. Il relève son regard en direction de ses hommes et de la cage rouge derrière eux. C’est alors que la porte de leur campement s’ouvre. Le shérif de Nottingham entre sur son cheval blanc.
Soldat : « On reprend ! »
Le groupe de soldats se séparent et forment une allée pour laisser passer le shérif. Gisborne et le shérif échangent un regard puis Gisborne reporte son attention sur les cartes devant lui. Le shérif s’approche de lui.
Soldat : « Uniquement l’épée !... Le bouclier où il est ?... Alors vous recommencez… Tout le monde… »
Le shérif : « Vous êtes encore en vie ?... [Gisborne lui sourit] Ça dû bien se passer à la cour ? »
Gisborne lui fait les gros yeux mais ne lui répond pas et préfère boire une gorgée.
Soldat : « Allez-y tous les deux ! »
Le shérif : « Le contraire me surprendrait fort [Regardant un peu partout] puisque le Prince Jean vous a procuré des hommes, des chevaux. »
Gisborne, avec le sourire : « Des nécessités. »
Il retourne vers la table.
Le shérif, le suivant : « Alors, le Prince Jean vous renvoie à Nottingham en mission sans que personne ne croit bon m’en faire part, hum ? Autant que je sache pourtant, c’est moi qui suis shérif. »
Gisborne : « Le Prince est toujours dans l’attente de ses milles couronnes. Sa patience a des limites. »
Soldat : « Foncez dans le tas maintenant ! Foncez… »
Le shérif : « Tout autant que la mienne. C’est quoi cette mission ? »
Gisborne : « Il veut que je tue Robin des bois. »
Le shérif : « Oh ! Tiens, voyez-vous ça !... [Il ricane] »
Soldat : « Remettez-vous en rang ! »
Le shérif : «… Pourtant euh jusqu’à ce jour, vous n’y êtes jamais parvenu, Gisborne bien que vous l’ayez déjà eu à la pointe de votre épée. Et cependant, c’est vous qu’il choisit. »
Gisborne : « Mais cette fois, ce sera différent. Cette fois, c’est moi seul qui commande sans l’ingérence d’un chefaillon irresponsable. »
Le shérif : « Non, vous échouerez comme ça s’est toujours produit et vous viendrez me voir en suppliant pour me demander de vous aider. »
Gisborne : « Pas cette fois. Le Prince m’a doté d’une arme à laquelle Robin ne pourra s’échapper. »
Le shérif : « C’est quoi cette arme ? »
Gisborne, souriant : « Je n’aurai plus jamais besoin de vous. Jamais. »
Le sourire aux lèvres, Gisborne quitte un shérif très soucieux.
FORÊT DE SHERWOOD
La bande, en l’absence de Robin, marche tranquillement dans la forêt. Kate marche en tête suivi d’Allan et Much, Tuck et Petit Jean fermant la marche.
Much, portant deux lapins morts à la ceinture : « Non moi je dis simplement que c’est moi qui les ai tués. Je pense que ça s’rait bien que quelqu’un d’autre se propose pour les cuisiner. »
Much et Allan regardent Kate.
Kate, les regardant l’un après l’autre : « Hé ! Me regarder pas comme ça ! Sous prétexte que je suis une fille. »
Allan : « Oh je crois qu’il est établi que Much est la fille. »
Much fronce les sourcils tandis que Kate s’esclaffe.
Much : « Oh attends, Allan ! Enfin, tu plaisantes ? J’suis un homme moi. Un homme de corps et d’esprit. »
Allan : « Ah ouais ? Prouve-le ! »
Robin surgit devant eux, suivi par Isabella.
Kate : « Robin ? »
Robin, arrivant près d’eux : « Restez pas là ! On a de la compagnie. »
Kate : « C’est ce que je vois. »
Petit Jean surveille leurs arrières.
Robin : « Non. Non. Notre vieil ami est de retour de la cour du Prince. »
Allan : « Quoi ? Mais je le croyais mort. »
Petit Jean revient vers le groupe car il a aperçu des soldats à cheval venant dans leur direction.
Kate : « Et elle sort d’où, elle ? »
Petit Jean : « Robin ! »
Robin : « Venez par-là ! »
Tuck : « Vite. Vite. Vite. »
La bande s’enfuit en courant tandis que les soldats du Prince Jean les poursuivent jusqu’à une prairie.
Isabella, courant avec Robin : « Qu’est-ce qu’on va faire ? On peut pas les distancer ! »
Robin : « Ne craignez rien !... Il n’en est pas question. »
Tuck arrive au bord d’un petit ravin.
Tuck, sautant dans le vide : « Suivez-moi ! »
Petit Jean et Much le suivent. Allan et Kate arrivent à leur tour.
Allan, tenant Kate par la main : « Tiens-moi bien ! »
Allan et Kate sautent tandis que Robin et Isabella se présentent à leur tour.
Isabella, s’arrêtant au bord du vide : « Non, on ne peut pas ! »
Robin, sautant avec Isabella : « Mais si on peut ! »
Leurs poursuivants arrivent au bord de la ravine mais ne peuvent pas les suivre. Gisborne s’approche et aperçoit, en contrebas, les hors-la-loi qui s’enfuient.
Robin, aidant Isabella à se relever : « Allez, vite !... Vite ! »
Gisborne tend la main à un soldat près de lui qui lui remet une carte. Il l’étudie quelques instants.
Robin, disparaissant derrière un bosquet en contrebas : « SALUT GISBORNE ! »
Gisborne, imperturbable : « Nous y sommes. Que l’arme soit en position. »
DANS LA FORÊT EN CONTREBAS
La bande, Kate en tête, court à travers la forêt.
Robin : « Allez ! Allez ! »
Tuck, Much, Allan et Isabella suivent Kate. Robin ferme la marche, s’assurant que personne ne les suit. Mais Isabella, épuisée, tombe à terre.
Robin, lui tendant la main : « Debout ! »
Il la remet sur ses pieds et l’entraîne avec lui à la suite du reste du groupe. Tuck s’arrête alors au pied d’un escarpement rocheux.
Petit Jean, continuant son chemin : « Je vais voir si la voie est libre. »
Le reste de la troupe arrive près de Tuck et se repose quelques instants.
Petit Jean, revenant vers eux : « Non, ils resserrent leur étau. »
Robin : « On leur facilite trop la tâche. Il va falloir qu’on se sépare. »
Much, inquiet : « On va pas se séparer ? Faut qu’on reste ensemble ! »
Robin : « Écoutez-moi ! Nous sommes poursuivis par l’élite des gardes du Prince Jean. »
Tuck : « Ils les prennent très au sérieux. »
Robin, frappant la poitrine de Tuck : « Je vais leur servir de lièvre. »
Puis il commence à s’éloigner.
Much : « Quoi ? »
Robin, revenant vers eux : « Je me débrouillerai. Vous allez à Nottingham. Je vous rejoindrai. Sortez de la forêt dès que vous pourrez. »
Kate : « Nottingham ? T’as perdu la tête ? »
Robin : « C’est le dernier endroit où ils chercheront. Et Kate, je veux que tu t’assures qu’Isabella arrive à bon port. »
Kate regarde Much qui acquiesce.
Robin : « Kate, s’il te plaît… Pour moi. »
Kate acquiesce de la tête.
Robin, tapant sur l’épaule de Tuck : « Bonne chance. »
Puis il s’en va en courant.
Much : « Robin, attends ! »
Tuck : « Écoutez ! Kate et Isabella, vous allez prendre la route vers le nord. Allan, Much vers l’ouest par les marais. »
Petit Jean : « Tuck, je vais vers l’est. »
Tuck : « Oui, parfait. Je vais au sud. Allez. Allez. »
Kate à Isabella : « Suivez-moi. »
La bande se sépare alors qu’au-dessus d’eux, les soldats d’élite du Prince Jean apparaissent tout autour d’eux.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Les marchands ont été rassemblés dans la grande salle. Ils chuchotent entre eux jusqu’à ce que la porte s’ouvre pour laisser entrer le shérif, retirant ses gants.
Un soldat : « Les marchands sont là conformément à vos instructions, Sir. »
Le shérif : « Oui c’est ce que je vois en effet. Merci… [Il traverse le groupe de marchands] d’être venu malgré un aussi bref délai. »
Il s’installe derrière une petite table sur laquelle est posé un grand livre ouvert.
Le shérif : « J’ai pensé régler la question du paiement de vos taxes de bonne heure et de bonne humeur ce mois-ci… [Il s’assoit] A moins bien sûr que l’un de vous y voit un inconvénient. »
Les deux soldats près de lui dégainent leurs épées. Les marchands se regardent les uns les autres mais ne répliquent pas.
Le soldat : « Approchez avec votre contribution. »
L’un des marchands s’avance et place une petite bourse d’argent dans la main du soldat. Le soldat resserre la main pour la soupeser. La bourse est à moitié vide.
Le shérif : « Les affaires sont en régression en ce moment, dirait-on. Sûrement hum ? Parce que vous n’oseriez pas me rouler ? Parce que… »
Le soldat : « Si vous roulez le shérif, vous roulez le Prince Jean. »
Le marchand retourne près des siens et se mettent à discuter entre eux. Le shérif se relève et marche vers eux.
Le shérif : « Qu’est-ce à dire ?... [Il se tient au milieu des marchands] Vous avez l’audace d’émettre un doute sur ma relation avec le Prince Jean, hum ? Parce que votre sort est entre mes mains, hum ? Je n’ai qu’un mot à dire dans la bonne oreille, voire un murmure dans la bonne direction. »
Il attrape l’un des marchands par le col.
Le shérif : « C’EST MOI QUI SUIS VOTRE SHERIF ! »
FORÊT DE SHERWOOD
Robin court à travers la forêt alors que les soldats du Prince Jean sont derrière lui en ligne et marchent lentement entre les arbres. De leur côté, Kate et Isabella marchent d’un pas rapide tandis que le tonnerre commence à gronder. Elles s’arrêtent lorsqu’elles aperçoivent des soldats au loin. Kate dégaine son arme.
Kate : « Les hommes de l’élite noire. »
Les deux femmes s’avancent puis tournent sur elles-mêmes avant de se mettre dos à dos.
Kate : « Il en vient de partout... Pourquoi ils n’attaquent pas ? »
Isabella : « Vous préfèreriez ? »
Kate attrape la main d’Isabella.
Kate : « Continuons ! »
Elle entraîne Isabella derrière elle et retourne sur ses pas. Les soldats, cachés derrière les arbres, se montrent subitement et continuent leur lente avancée.
De son côté, Tuck se retrouve nez à nez avec un groupe de soldats.
Un soldat : « Boucliers… Formation ! »
Les soldats se serrent les uns contre les autres et forment un groupe compact derrière leurs boucliers.
Un soldat : « Attention !... On ouvre et on ferme ! »
Les boucliers laissent passer les lances des soldats. Tuck s’attend à ce que les soldats passent à l’attaque mais les soldats rentrent alors leurs lances et replacent les boucliers, reformant un groupe compact et bien protégé. Étonné, Tuck commence à reculer face à la passivité des soldats puis rebrousse chemin. Les soldats ne tentent pas de l’arrêter.
DANS LA GRANDE SALLE DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le soldat, chargé de la collecte des taxes, met une pièce dans un coffre sous l’œil scrutateur du shérif, assis sur sa chaise.
Le shérif : « Tu n’as donc jamais appris à compter ? »
Plume à la main, le soldat lève les yeux avec angoisse.
Le shérif : « Où ce cache mon trésorier ? »
Le soldat : « Vous l’avez tué, Sire. »
Le shérif donne brutalement un coup de pied dans le coffre. Apeuré, le soldat se lève de sa chaise et regarde les pièces se répandent sur le sol.
Le shérif : « N’IMPORTE QUI PEUT VOIR QUE C’EST LOIN DE FAIRE LE COMPTE !... Des années de loyaux services. Ça mérite infiniment plus que des pièces ou que… des hors-la-loi morts, oui ou non ? »
Le soldat garde le silence. Le shérif lui donne un coup de pied dans les jambes.
Le shérif : « C’EST OUI OU C’EST NON ? »
Le soldat : « Oui, Sire. Bien sûr, Sire. »
Le shérif : « Apparemment, non… Très bien… Je ferais preuve d’allégeance avec de l’or… Tu viens avec moi. Prends mon livre. »
Le shérif quitte la pièce. Le soldat ferme le livre sur la table, le prend avec lui et suit le shérif.
Le shérif : « Nous allons nous enrichir. »
SUR LA PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Le shérif et son soldat marchent à travers la foule.
Le soldat : « C’est jour de marché, Sire. C’est toujours bondé les jours de marché. »
Le shérif : « Oui, c’est ce que je constate. [Se frottant les mains] Donc il faut passer à l’action… [Pointant du doigt un homme dans la foule] Alors toi ! »
Le shérif s’approche d’un couple ayant deux bovins.
Le shérif : « Un bœuf et une vache, c’est bien ça ? »
L’homme : « Oui, Sire. »
Le shérif : « Ça fera deux couronnes… [Au soldat] Eh bien, ne reste pas là les bras croisés, prends-les ! »
Le soldat : « Oui, Sire… [Au villageois] Deux couronnes. Allez dépêchez-vous. »
Le shérif regarde autour de lui.
Le shérif, à une tierce personne : « Stop ! Combien de chèvres as-tu là ? »
Le shérif s’éloigne du soldat et des deux villageois.
Le shérif : « Au moins dix ! »
FORÊT DE SHERWOOD
Sous la pluie, Petit Jean se faufile entre les arbres et entend le bruit d’armes qui s’entrechoquent.
Une femme : « Non ! »
Petit Jean approche et voit une femme, armée de deux épées, se battant contre deux hommes en même temps. Cinq jeunes garçons, assis dans une carriole, assistent au combat. Finalement, la femme se retrouve à terre. Petit Jean intervient aussitôt. Il vient facilement à bout des deux hommes.
Petit Jean : « Y’a pas de blessés ? »
Il se penche, attrape la femme par le bras et l’aide à se remettre debout.
La femme : « Non ! »
Sans avertissement, elle donne un coup de poing au visage de Petit Jean. Ce dernier lui lance un regard étonné avant de s’effondrer.
La femme : « À part toi, peut-être. »
Quelques minutes plus tard, Petit Jean se relève en restant assis par terre. Assis à sa hauteur, un jeune garçon le regarde en souriant puis touche du doigt l’endroit où la femme l’a frappé.
Le garçon : « Ça te fait mal ? »
Petit Jean : « Très. Oui. »
Puis Petit Jean reporte son attention sur le reste de la troupe. Le reste des enfants est toujours dans la carriole à côté de laquelle la femme pose une attèle au bras de l’un des hommes qui l’a attaquée tandis que l’autre se fait les muscles en soulevant un morceau de bois derrière la nuque.
Petit Jean, se remettant debout : « J’ai cru que t’étais attaquée ? »
La femme : « Non… J’entraînais mes hommes. Quoi qu’à vous voir, toi et Gizmo… »
La femme serre le bandage pendant que les garçons aident leur camarade à monter dans la carriole.
La femme : «… peut-être que je devrais changer d’occupation. »
Petit Jean, se frottant la joue : « Je regrette. »
La femme : « T’en fais pas. Ça été un bon entraînement pour Titus. »
La femme se présente devant Petit Jean en écartant les bras.
La femme : « Bertha de Bath. »
Petit Jean acquiesce de la tête par politesse, ne connaissant pas du tout ce nom.
Bertha, avec insistance : « Bertha du Circus Maximus… Célèbre de l’Ouest à l’Est de l’Angleterre. »
Petit Jean secoue négativement la tête.
Bertha, mettant ses manches sur ses hanches : « Tu connais pas ? »
Petit Jean : « Je ne connais que ma région… que ma forêt. »
Soudain, ils entendent le hennissement d’un cheval. Au loin, ils aperçoivent les hommes du Prince Jean.
Petit Jean : « Il faut que je file. »
Bertha : « Pourquoi ? »
Petit Jean : « Ce sont les hommes du Prince Jean. Ils sont à ma recherche. »
Petit Jean veut partir mais Bertha le retient à agrippant son bâton.
Petit Jean : « Je t’en prie. Je suis un hors-la-loi. L’un des hommes de Robin des bois. S’il me capture, je suis… »
Bertha, le coupant : « C’est exactement ce qu’ils feront si tu t’enfuies. »
Elle se tourne vers la carriole.
Bertha : « Donne. »
L’un des enfants lui donne un vêtement sale.
Bertha : « Aie confiance. »
Petit Jean : « Euh mais je… »
Bertha pousse Petit Jean derrière Titus et Gizmo tandis que trois cavaliers, arborant les couleurs du Prince Jean, arrivent près d’eux. Bertha accroche le vêtement sur la tête de Petit Jean, couvrant le nez et la bouche de Petit Jean.
Petit Jean : « Ça ne marchera jamais ! »
Bertha : « Tais-toi et baisse la tête. »
L’un des soldats donne son bouclier et ses rênes à son comparse, descend de cheval puis s’avance vers Bertha. Il retire son casque, laissant apparaître un masque noir au niveau des yeux.
Bertha : « Soldat, en quoi puis-je vous être utile ? »
Le soldat d’élite : « Ton nom et raison de ta présence, ici, dans la forêt. »
Bertha : « Ah d’accord ! Droit au but alors, hein ?... À votre aise... [Écartant les bras] Je suis Bertha. Oui, Bertha du Circus Maximus… [Elle se tourne vers sa troupe] Voici mes gladiateurs, ma petite bande de commis. Et nous nous rendons à Nottingham. »
Le soldat inspecte les visages de toute la bande et particulièrement celui de Petit Jean qui garde la tête baissée.
Le soldat d’élite : « Qu’est-ce qu’il a, lui ? »
Le soldat fait un pas vers Petit Jean mais Bertha pose sa main sur son torse.
Bertha, inquiète : « C’est un lépreux. »
Petit Jean se met à tousser. Inquiet, le soldat regarde Bertha puis commence à reculer.
Le soldat d’élite : « Passe ton chemin. La forêt n’est pas recommandée pour vous aujourd’hui. »
Il retourne vers son cheval.
Bertha : « C’est vrai. C’est bien l’impression que j’ai eue mais je vous remercie du conseil. »
Le soldat d’élite remonte sur son cheval, reprend son bouclier et s’éloigne avec ses hommes. Bertha rejoint Petit Jean qui baisse le tissu couvrant son nez et sa bouche.
Bertha, mettant sa main sur l’épaule de Petit Jean : « Allons-nous-en, hein ? »
Petit Jean acquiesce de la tête.
FORÊT DE SHERWOOD
Robin court à vive allure dans la forêt, arc à la main. Il s’arrête contre un arbre pour reprendre son souffle et voir où en sont les soldats derrière lui. Quand, soudain, une flèche vint se planter dans l’arbre à quelques centimètres de son visage.
Robin, déterminé : « Je vois. »
Il regarde dans son carquois et n’aperçoit plus qu’une seule flèche.
Robin, prenant la dernière flèche : « Quelle plaie ! »
FORÊT DE SHERWOOD
Bertha et Titus s’affairent autour de l’un des deux chevaux qui tirent la carriole de la troupe.
Bertha, caressant le cheval : « On va s’occuper de toi. »
Titus, penché sur le pied avant du cheval : « Ça va le ralentir un peu. »
Bertha : « Y manquait plus que ça. »
Frustré, elle se dirige vers Petit Jean qui discute avec l’un des gamins de Bertha.
Bertha : « Ça risque de prendre du temps. Ouvre l’œil qu’on n’est pas de surprise. »
Petit Jean acquiesce tandis que Bertha rejoint les autres gamins sous la surveillance de Gizmo.
Bertha : « Ça va ? »
Le gamin, près de Petit Jean, le fixe avec insistance.
Petit Jean, agacé : « Quoi ? »
Le gamin : « Est-ce que t’es un géant ? »
Petit Jean : « Non. Est-ce que t’es un gladiateur, HEIN ? »
Petit Jean lui grogne dessus. Le gamin s’enfuit en riant.
Petit Jean à Bertha : « Ils sont tous à toi ? »
Bertha : « Wouf !... Pas de naissance. »
Ils rient tous les deux.
Le gamin : « Elle nous a sauvés. »
Bertha : « Mais… Walt ! Ne dis pas de bêtises. »
Walt : « Si, c’est vrai… On n’avait plus personne. On s’rait mort de faim sans elle. »
Bertha : « Oui. Ça suffit comme ça ! Je les trouve sur mon chemin, en voyage, à mendier ou bien à voler. J’en recueille autant que je peux… [Elle s’avance vers Petit Jean] Je les nourris, je les habille. Je fais ce que ferait n’importe qui. »
Petit Jean : « Si seulement c’était vrai. »
Bertha : « Hé ! Tu peux nous aider peut-être. »
Petit Jean : « Comment ? »
Bertha : « Dans le spectacle à Nottingham, combats pour nous… [Se tournant vers les enfants] Oui, tu es costaud ! »
Les enfants approuvent bruyamment.
Petit Jean : « Ça vous aiderait pas beaucoup. Ça vous f’rait tous courir un grand danger. »
Bertha : « Non mais on cachera ton visage. Et puis c’est bien toi qui as mis Gizmo dans l’état où il est. »
Petit Jean, soupirant : « Non, je regrette. »
Bertha : « Je ne peux pas annuler la représentation. Ou si je l’annule, ce s’ra un long hiver glacial pour nous tous. »
Petit Jean, regardant les enfants : « Bon, d’accord. Je reste avec vous. »
Les enfants applaudissent.
Bertha : « Oui. »
Petit Jean : « Jusqu’à ce que mes amis arrivent à Nottingham. »
Bertha retourne près des enfants, montés dans la carriole.
Bertha : « On est sauvé. »
Petit Jean, s’isolant et inquiet : « Si mes amis parviennent à Nottingham. »
FORÊT DE SHERWOOD
Allan court devant Much dans la forêt puis les deux hommes tombent nez à nez avec Kate et Isabella.
Kate : « Je croyais que vous alliez vers l’Ouest ? »
Much, essoufflé : « C’est ce qu’on a fait. Vous, vous deviez aller vers le Nord ? »
Kate : « Ouais, on essaie mais partout on tombe sur l’élite noire. »
Allan aperçoit du mouvement près d’eux. Il s’apprête à sortir son épée lorsqu’il reconnait Tuck, courant jusqu’à eux.
Allan : « Il doit y avoir des centaines d’hommes. »
Tuck, essoufflé : « Exact. Et ils semblent savoir exactement où nous allons. »
Robin arrive à son tour au pas de course.
Robin : « Ou bien où ils veulent qu’on aille... Ils nous mènent comme du bétail. »
Much : « Comme un troupeau. »
Robin : « Comme des agneaux, oui… vers l’abattoir. Ils s’amusent à nous traquer. Ils ont épuisé notre arsenal. Il ne me reste plus qu’une flèche ! »
Kate : « Alors qu’est-ce qu’on va faire ? »
Robin, regardant derrière lui : « Maintenant, il n’y a plus qu’une seule solution… [Il leur fait un signe de tête, les invitant à le suivre] Dépêchons-nous, vite ! »
Le reste de la bande le suit. Ils courent un petit moment puis Robin s’arrête.
Robin : « C’est Gisborne… [Faisant demi-tour] Par ici. »
Mais Isabella ne bouge pas, les yeux rivés vers Gisborne.
Kate : « Allez ! Venez ! »
Mais ils ne peuvent pas aller bien loin. L’élite noire commence à les encercler.
Robin, faisant demi-tour : « Allez ! »
Kate : « Et maintenant ? »
Robin : « Suivez-moi ! »
Kate : « Vite. Vite. Vite. »
Les soldats repoussent les hors-la-loi vers Gisborne qui se trouve dans une clairière. Les hors-la-loi sortent alors des sous-bois où ils aperçoivent Gisborne, assis tranquillement sur son cheval, devant la caisse rouge en bois et accompagné de ses soldats.
Robin : « T’as l’air en forme, Gisborne… Pour un trépassé. »
Gisborne : « Ta mort à toi, je te le certifie, sera bien réelle et non un bruit qui court. »
Robin : « T’as dû faire forte impression sur le Prince Jean ? »
Gisborne : « Une meilleure impression que toi, c’est vrai. »
Gisborne fait faire demi-tour à son cheval et s’éloigne. Son porte-drapeau le suit, laissant le champ libre devant la caisse rouge au-dessus duquel se tient un soldat, une corde à la main.
Much, inquiet : « Oh ! Y’a quoi là-dedans ? »
Robin : « Comment veux-tu que je sache ? Tiens-toi prêt sans t’énerver. »
Much : « Comment veux-tu que je me tienne prêt si je ne sais pas ce que je dois affronter. »
Kate : « Alors tiens prêt à toutes éventualités ! »
Robin s’aperçoit que Gisborne se met à l’abri. Les soldats, derrière lui, serrent les rangs. Cela ne présage rien de bon pour les hors-la-loi. Le soldat, au-dessus de la cage, tire sur la corde qui permet d’ouvrir la cage. Un lion en sort et se met à rugir. Effrayé, la bande recule en criant. Robin attrape sa dernière flèche et arme son arc.
Allan : « Dites-moi que je rêve ! »
Much : « T’es prêt pour ça, toi ? »
Gisborne, au loin : « Le moyen idéal pour en finir avec les inconditionnels de Richard cœur de lion, non ? Il n’a pas mangé depuis quatre jours. Je voulais qu’il soit prêt pour vous. »
Le lion s’arrête et fixe la bande. Les soldats de l’élite noire se mettent à frapper sur leurs boucliers avec leurs lances et leurs épées à un rythme régulier. Le lion s’avance. La bande souhaite reculer mais les soldats derrière eux les menacent avec leurs lances. Les soldats, derrière le lion, se mettent en marche.
Robin : « Restez groupé. »
Isabella : « Robin, votre réputation d’archer est justifiée ? »
Robin : « Oui, évidemment ! »
Isabella sort deux petits sachets de son sac à main tandis que le lion rugit ce qui fait crier Much.
Allan : « Calme-toi ! Il sent que tu as peur, tu sais ? »
Much : « Oh c’est vrai, ça ? »
Tuck à Isabella : « Vous avez une idée ? »
Le gang recule. Isabella donne à Tuck un petit sachet.
Isabella : « Lancez ça aussi loin que vous pourrez. Robin, éclatez le sac en l’air. »
Robin, acquiesçant tout en fixant le lion : « Ouais. »
Robin : « Tuck, tu t’occupes de l’autre ? »
Tuck : « Oui. »
Isabella : « Couvrez-vous les yeux. Et il ne faut pas en inspirer. »
Tuck : « A trois. Vous y êtes ?... Un… deux… trois ! »
Isabella lance son petit sachet. Robin le transperce avec sa flèche. Le sachet explose au-dessus des gardes. Une fine poudre blanche tombe lentement sur les soldats et le lion. Gisborne se protège en couvrant son nez et sa bouche avec un mouchoir. Tuck lance, à son tour, un sachet au-dessus des soldats se trouvant derrière eux, dans le sous-bois, puis lance immédiatement son couteau qui perce le sachet au-dessus des gardes et une poudre blanche tombe là-aussi sur eux. Dans la clairière, le lion, incommodé, se couche en rugissant.
Gisborne : « FAITES-LE RENTRER DANS SA CAISSE ! »
Tuck : « Allez ! On court ! »
Les chevaux des soldats s’affolent tandis que les gardes toussent à cause de la poudre blanche.
Gisborne : « Cavaliers avec moi ! »
Gisborne et deux soldats se lancent à la poursuite des hors-la-loi qui passent en courant à proximité de ceux qui leur bloquaient toute retraite dans les sous-bois avant d’être neutralisés par la poudre blanche.
Robin, courant à côté d’Isabella : « Bien joué ! »
Much en tête, la bande court à travers la forêt mettant le plus de distance possible entre eux et les soldats de l’élite noire.
Robin, s’arrêtant : « Attendez. Attendez… [Attendant qu’Isabella soit à sa hauteur] Où est-ce qu’une soubrette a pu se procurer des bombes à la moutarde ? »
Isabella : « Est-ce si important ? »
Tuck, passant près d’elle : « Sans aucun doute. »
Isabella : « Je crois que le mot que vous cherchez c’est merci. »
Robin : « Bon, il faudra pas longtemps pour que Gisborne se ressaisisse… [Tendant son arc et son carquois à Much] Retourne au camp pour nous réarmer, d’accord ? Tuck, avec moi. »
Tuck : « Oui. »
Robin et Tuck font demi-tour.
Much : « Et où est-ce que tu vas ? »
Robin : « Au camp de Gisborne. Pour voir ce qu’il nous réserve. Pour savoir si et en quoi, il est vulnérable. »
Allan : « Attends. Où est Jean ? Pourquoi il n’est pas tombé dans leur piège comme nous autres ? »
Robin, frustré et épuisé, se penche en avant.
Tuck : « Il y a deux réponses possibles à la question. La première, il est peut-être à Nottingham. La seconde… »
Much, le coupant : « Je ne veux pas connaître la seconde. »
Robin à Much : « Retourne au camp pour nous réarmer, d’accord ? »
Isabella à Robin : « Je vous accompagne. »
Tuck : « Oui, il me semble que c’est une bonne idée. »
Robin : « Absolument. L’emplacement du camp est secret... [Pointant Isabella] Vous n’avez pas à savoir où il est. »
Robin s’en va vers le camp de Gisborne.
Tuck, montrant le chemin à Isabella : « Avec le plus grand respect. »
Isabella, mécontente : « C’est ça ! »
Isabella suit Robin. Après un coup d’œil en direction du reste de la bande, Tuck suit Isabella.
SUR LA PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Le Circus Maximus arrive en ville. Les jeunes garçons, faisant tournoyer des fanions de couleur rouge et blanc, devancent Titus et Gizmo, tous deux torses nus. Pendant que Gizmo exhibe ses muscles devant les demoiselles en jouant avec son épée, Titus porte Walt sur ses épaules. Derrière eux, Bertha conduit la carriole avec Petit Jean marchant à ses côtés, lui aussi torse nu et portant un tissu couvrant son nez et sa bouche.
Toujours sur les épaules de Titus, Walt, clamant à la foule : « Bertha du Circus Maximus ! Gentes dames et messieurs, c’est votre jour de chance ! Le Circus Maximus de Bertha est dans vos murs ! Venez parier sur un grand combat qui restera dans toutes les mémoires ! »
Bertha : « Oooh ! »
Bertha arrête la carriole. Titus dépose Walt sur le sol puis gonfle ses biceps. Gizmo plante son épée sur une table et bombe le torse. Bertha se penche vers Petit Jean en regardant Gizmo.
Bertha : « Les donzelles en sont toutes folles. »
Un jeune garçon ramasse l’argent qu’un villageois a parié.
Walt : « N’hésitez pas à sortir votre argent ! Lequel des deux gagnera ! »
Plus loin, le shérif est au côté de son soldat, collectant les taxes.
Le shérif : « Amène-la-moi immédiatement ! »
Le soldat s’exécute.
DANS LA GRANDE SALLE DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Attendant Bertha, le shérif est debout devant une petite table au fond de la salle. Celle-ci, escortée par deux gardes, entre dans la pièce par l’entrée se trouvant sous la mezzanine. Bertha s’incline exagérément devant le shérif.
Le shérif : « Te fatigue pas, Bertha. »
Bertha relève la tête en fronçant les sourcils.
Le shérif : « Pas de courbettes entre vieilles connaissances. »
Bertha, se relevant : « Vaizey ? »
Le shérif : « Shérif… Vaizey. Ne nous exemptons pas de toutes formalités. Bon, la dernière fois que nous nous sommes parlé, je t’ai dit que si jamais je te revoyais à Nottingham, c’est moi-même qui te tuerais pourtant… te voilà. »
Bertha, haussant les épaules : « Pour ma défense, je croyais que vous n’étiez plus shérif. »
Shérif : « Pourquoi ne le serais-je plus ?... D’où tu sors ça ? »
Bertha, essayant de retrouver son aplomb : « J’ai ouï-dire qu’on vous avait proposé un avancement intéressant. »
Shérif : « Malheureusement pour toi, il n’en est rien. »
Il ricane en se retournant. Croyant l’entretien terminé, Bertha s’incline et commence à se retirer mais le shérif claque des doigts.
Le shérif : « Pas si vite. »
Bertha s’arrête et se tourne vers le shérif.
Le shérif : « Je suppose que tu es là pour soulager les villageois de leur bourse. »
Bertha : « Je vais là où je trouve des spectateurs. »
Le shérif : « Tu vas partout où des hommes sont prêts à engager des paris… sur des combats truqués. »
Bertha, s’avançant vers le shérif et offensée : « Truqués ? C’est pas vrai ! Mes combats sont loyaux ! »
Le shérif s’avance vers elle en ricanant.
Le shérif : « Tâchons d’éviter d’en venir aux insultes, Bertha. »
Bertha, soupirant : « Combien vous voulez ? »
Le shérif, montrant deux doigts : « Disons deux cent couronnes. »
Stupéfaite, Bertha ouvre de grands yeux. Le shérif retourne près de la table.
Le shérif : « Tu pourras garder l’excédent. »
Bertha, s’esclaffant : « Je ne gagne jamais ça en un jour ! Il n’y aura pas d’excédent. »
Le shérif : « Ça, c’est ton problème. »
Il s’assit sur la table.
Bertha : « La moitié, ça va ? »
Le shérif, faisant signe aux gardes : « Dans ce cas, tu n’auras qu’une demie corde au cou. »
Les gardes s’avancent vers Bertha qui lève la main pour les arrêter.
Bertha : « Attendez… [Elle s’avance tout prêt du shérif] Et si je réglais ce dû avec… [Flirtant avec le shérif tout en plaçant ses mains sur lui] une chose plus précieuse que des pièces d’argent. »
Le shérif, enlevant les mains de Bertha : « Il n’existe rien de tel. »
Le shérif fait signe aux gardes de s’approcher.
Bertha, aux abois : « Pas même l’un des hors-la-loi de Robin des bois ? »
Le shérif lève deux doigts pour arrêter les soldats.
Bertha : « Me croiriez-vous si je vous disais que je peux le faire tuer sur la place du marché aux environs de quatre heure face à la foule ? »
Le shérif, intéressé : « Tu pourrais le faire ? »
Bertha : « Ça peut valoir cent couronnes à vos yeux ? »
Le shérif : « Certes, oui. »
SUR LA PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Petit Jean se fait très discret en se cachant contre le mur d’une maison et regardant l’installation du cirque sur la place : Walt s’amuse à jeter des pierres tandis que derrière lui, Titus et Gizmo s’emploient à élever un immense poteau à l’aide d’une corde.
Titus : « Encore un peu. »
Gizmo : « Tu tires sur la droite. »
Titus : « Prêt. »
Gizmo : « Ouais. Vas-y tire ! »
Les deux hommes tirent sur la corde pour élever le poteau lorsqu’un des enfants percute, en jouant, le bras blessé de Gizmo. Celui-ci lâche la corde en hurlant de douleur. Petit Jean s’aperçoit que le poteau va tomber sur Walt.
Il se précipite sur Walt et tombe au sol avec le gamin dans ses bras ; le poteau s’écrasant à côté d’eux.
Petit Jean, se rasseyant : « Walt, rien de casser ? »
Walt, impressionné : « Tu sais que tu m’as sauvé la vie ? »
Petit Jean tente de se remettre debout mais son pied glisse sur le sol et se retrouve assis par terre.
Petit Jean : « Quoi ?... C’est une bosse que t’aurais eu. »
Walt : « Non, j’ai failli être écrasé. »
Petit Jean, s’esclaffant : « Mais non, petit ! »
Bertha est revenue du château.
Bertha : « Les enfants ? »
Tous les enfants, à l’exception de Walt, court la rejoindre. Tout en surveillant Petit Jean, Bertha les envoie alors de l’autre côté de la place.
Walt : « Maintenant, c’est moi qui dois te sauver la vie en retour. »
Bertha : « Allez, venez ! Je dois vous parler. »
Petit Jean : « Non. Non. C’est inutile. »
Walt : « Si, j’suis obligé ! »
Petit Jean regarde le gamin un moment puis il soupire.
Petit Jean : « Marché conclu. »
Avec fierté, Walt serre la main de Petit Jean en souriant. De l’autre côté de la place, Bertha réunit tous les enfants autour d’elle. Walt les rejoint en courant.
Walt : « Qu’est-ce que j’ai raté ? »
Bertha : « Oh ! [Aux enfants] On va truquer le combat d’aujourd’hui. »
Petit Jean rejoint Titus.
Bertha : « Donc je veux que vous preniez le plus de paris que vous pourrez sur notre nouveau gladiateur. »
Walt, déçu : « Oh ça veut dire que c’est lui qui va perdre aujourd’hui ? »
Bertha, l’attrapant par l’épaule : « Et tu veux pas crier plus fort encore ? »
Walt : « Oh mais ça c’est pas juste ! »
Bertha : « Pour l’amour du ciel, Walt ! [Reprenant son calme] C’est lui qui gagnera demain. Voilà, au travail et mettez bien toutes les chances de notre côté. Oust ! Oust ! »
Bertha à Titus : « Hé ! »
Titus rejoint Bertha pendant que les enfants se dispersent. Petit Jean se couvre le visage.
Enfants : « Venez parier messieurs dames !... Faites vos jeux ! Qui sera vainqueur ?... Jouez si vous voulez gagner ! Vous avez une chance sur deux de gagner ! »
Bertha : « On a eu un requête spéciale… [Walt revient vers Bertha mais elle ne le voit pas] pour le combat de tout à l’heure. Notre nouveau gladiateur n’a droit qu’à un seul et unique combat. À la fin, je veux que tu l’achèves. [Elle fait mine de se trancher la gorge] »
Bertha et Titus acquiescent de la tête.
Walt : « Non ! »
Bertha se retourne et, furieuse, attrape le garçon par l’oreille.
Bertha : « Est-ce que tu sais ce que l’on fait au petit goret trop curieux ? »
Walt, grimaçant de douleur : « Aie, arrête. Ça fait mal ! »
Bertha : « Eh bien on les emmène au marché ! »
Bertha emmène Walt par l’oreille en dehors de la place.
DANS LE CAMP DE GISBORNE DANS LA FORÊT DE SHERWOOD
Tuck, Robin et Isabella s’approchent discrètement du camp.
Isabella : « Pourquoi est-ce que Gisborne vous poursuit ? »
Robin : « Parce que je suis un hors-la-loi. »
Tuck : « C’est une longue histoire. »
Ils arrivent aux portes du campement grandes ouvertes et jettent un coup d’œil à l’intérieur.
Robin : « Il doit être là depuis un moment. »
Tuck : « Ouais. Il pourrait y rester longtemps. Il a choisi une bonne position. Il n’y a qu’une seule issue, facile à défendre. »
Robin : « Mais personne ne l’a défend là, c’est vrai. Où est Gisborne ? »
Gisborne, derrière eux : « Là où j’ai toujours été… [Gisborne dégaine son épée] Là où personne ne m’attend. »
Robin s’attaque à Gisborne avec son poignard tandis que Tuck et Isabella se défendent contre les deux hommes que Gisborne avaient avec lui. Soudain, Gisborne fait tomber Robin à terre. Désarmé, ce dernier est à sa merci. Gisborne lève son épée au-dessus de sa tête afin de l’achever mais au moment où il abaisse sa lame, cette dernière est contrée par celle d’Isabella.
Isabella : « Guy ! Non ! [Gisborne et Isabella se regardent l’un l’autre] Mon cher frère. »
Robin, toujours à terre, regarde, incrédule, Gisborne et Isabella.
Gisborne, étonné : « Isabella ! »
Profitant de la distraction de Gisborne, Robin frappe Gisborne qui se retrouve à terre. Isabella aide Robin à se relever.
Isabella : « C’est mon frère. »
Tuck passe en courant près de Robin. Il l’attrape au passage et les deux hommes s’enfuient dans la forêt.
Gisborne, se remettant debout : « RATTRAPEZ-LES ! »
Sans dire un mot, Isabella se dresse sur son passage. Gisborne s’arrête, regarde en direction de Robin puis, frustré, il fixe sa sœur.
Quelques minutes plus tard, Gisborne, en colère, rentre dans sa tente.
Gisborne : « Je le tenais ! »
Isabella : « Guy, explique-moi ! »
Gisborne : « À la pointe de mon épée. JE LE TENAIS ! »
Furieux, il renverse une table basse puis se tourne vers sa sœur.
Gisborne : « Que fais-tu ici, Isabella ? »
Isabella : « C’était trop dur. J’en ai eu assez. »
Gisborne : « Et quoi ? Tu as fichu le camp ?… [La pointant du doigt] Vous êtes unis par les liens sacrés du mariage. »
Il lui tourne le dos.
Isabella : « Je n’étais qu’une fillette. J’avais treize ans. Si tu savais de quelles odieuses façons, il a osé me traiter. Guy, je suis ta sœur. Tout ce que je demande, c’est une protection. »
Gisborne : « Tu t’en es déjà assuré une, semblerait-il. De la part de Robin des bois ? »
Isabella : « J’avais pas idée de sa véritable identité. J’avais besoin d’aide. [Se précipitant vers lui] Et c’est maintenant à toi, mon frère, que je l’a demande. »
Gisborne : « Ah oui ? Et si je te renvoyais à tes pénates et à ton mari ? »
Isabella : « Dans ce cas, pour la deuxième fois de ma vie, tu me condamnerais à une existence de malheur et c’est sciemment cette fois que tu le ferais. Guy, je ne crois pas que tu savais quel mal tu causais en m’offrant au seigneur Thornton… [Gisborne s’éloigne de sa sœur] Tu en as conscience aujourd’hui. Tu dois certainement éprouver comme une obligation envers moi. Un sentiment de loyauté, de devoir ? »
Gisborne, se retournant face à Isabella : « De loyauté ? Comment oses-tu parler de loyauté quand tu as, par deux fois, été la complice de Robin des bois. »
Isabella : « Une belle erreur de ma part. Que jamais plus je ne commettrais. Donne-moi une chance. Laisse-moi regagner ta confiance et ton respect mais de grâce… Ne me renvoie pas à mon horrible mari. »
Gisborne réfléchit un moment tout en avançant près d’elle.
Gisborne : « Fort bien. Tu peux rester. »
Isabella le remercie en le saluant de la tête mais Gisborne lui relève le menton.
Gisborne : « Mais si je te vois encore en compagnie de Robin, c’est moi qui te ramènerais à Shrewsbury personnellement. »
Isabella : « Tu as ma parole. »
Gisborne quitte la tente.
CAMP DES HORS-LA-LOI
Robin passe devant Kate.
Kate : « J’en étais sûre. Je le savais qu’il fallait se méfier d’elle. »
Robin : « Kate, concentre-toi sur le plan. Tu entends ? »
Kate : « La sœur de Gisborne, tu te rends compte ? J’en reviens pas que tu sois tombé dans le panneau. »
Tuck : « Kate, le plan ! »
Much : « Moi, il me plait pas beaucoup. »
Tuck : « Toi, rien ne te plaît. »
Robin met sa ceinture.
Much : « Robin ne va quand même pas entrer dans le camp de Gisborne, tout seul, sans aucun moyen de défense contre l’élite noire et contre un chat… géant. »
Tuck : « Si on monte à l’assaut du camp, on tombera tous comme des mouches. Robin doit faire semblant de se rendre. »
Allan : « C’est loin d’être l’un de tes meilleurs plans, sans rire. P’t être que si on attendait… »
Tuck, le coupant : « Attendre quoi ? Qu’Isabella révèle tout ce qu’elle sait sur nous ? »
Robin : « Elle n’en fera rien… [Mais le reste de la bande est dubitatif] Vous entendez ? Je sais qu’elle n’en fera rien. »
Allan lui tourne le dos et s’éloigne de quelques pas.
Tuck : « C’est un bon plan… »
Allan se retourne face au groupe.
Tuck, s’avançant vers Robin : «… Robin ne sera pas seul bien longtemps. »
Il se tourne vers Allan.
Tuck : « Allan, en route. »
CHEZ UN MARCHAND DE NOTTINGHAM
Bertha tient Walter par un bras.
Bertha : « Il a peut-être l’air petit mais il est costaud et très intelligent dans son genre. »
Le marchand : « Le genre a créé des ennuis. »
Bertha : « Oh il est pas si malin, ne t’inquiète pas et puis il sait bien tenir sa langue et puis t’as qu’à la lui couper s’il t’ennuie. »
Elle lui sourit. Le marchand prend l’enfant par le menton et l’examine.
Le marchand : « Je t’en donne dix couronnes. »
Bertha : « Non. Arrête de plaisanter. J’en veux vingt couronnes. »
Le marchand, regardant Bertha : « Hé jamais de la vie. »
Bertha : « Va pour 15… »
Le marchand grogne de mécontentement.
Bertha : « Treize, c’est ma dernière offre. »
Le marchand : « C’est bon. Marché conclu. »
Le marchand prend Walt par le bras et donne des pièces à Bertha.
Walt : « Je t’en prie ! Ne me vends pas ! Je te jure que je lui dirai rien. Je tiendrai ma langue. »
Bertha, ne le regardant pas : « J’aimerais tellement pouvoir te croire. »
Elle quitte le marchand.
SUR LA PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Titus et Gizmo s’entrainent à l’épée sous le regard de Petit Jean et des parieurs.
Enfant : « Lequel des deux va gagner d’après vous ? »
Les enfants empochent l’argent des villageois.
Enfant : « C’est tout ? »
L’homme le frappe légèrement à la tête.
Enfant : « Bon d’accord ! »
Bertha : « Bon le spectacle va bientôt commencer, messieurs. Et… »
Titus et Gizmo s’approchent de Bertha et Petit Jean.
Bertha : « Notre ami le shérif sera là. Alors faites en sorte de lui offrir ce qu’il veut voir. »
Petit Jean : « C’est-à-dire ? »
Bertha : « Un combat… sans aucune réserve. Du panache, du sang… »
Petit Jean : « Je veux pas lui faire du mal. »
Titus ricane.
Bertha : « Lui, il va rien lui arriver. C’est toi qui perdras ce combat. »
Petit Jean : « Quoi ? Et pourquoi ? »
Bertha : « Pourquoi selon toi ? [Elle regarde autour d’eux] Le shérif, il veut que le combat soit truqué pour empocher les paris. Si jamais ça ne lui rapporte pas suffisamment, il nous fera tous pendre. Tout ce que tu as à faire, c’est d’être attentif à mon signal. Dès que tu le verras, tu te jettes à terre et tu restes à terre couché. »
Petit Jean : « Je reste à terre. »
Bertha : « Si tu fais ça, le shérif aura ce qu’il souhaite avoir. Si jamais tu ne le fais pas, nous ne sortirons pas de ce château en vie. »
Petit Jean, soupirant : « Ben dis donc. On peut pas dire que tu me laisses tellement le choix. »
Bertha lui tape amicalement le bras puis le laisse s’éloigner. Titus se rapproche d’elle et serre fortement le tissu qui protégera sa main durant le combat.
DANS LE CAMP DE GISBORNE DANS LA FORÊT DE SHERWOOD
Robin arrive seul à la porte du campement. Il est accueilli par une horde de soldats qui le tiennent en respect avec leurs lances. Isabella est la première à l’apercevoir.
Gisborne, tournant le dos : « Ça va être l’heure de relever la garde. »
Isabella fait quelques pas en dehors de la tente.
Isabella : « Robin ? »
Gisborne se retourne et voit Robin marchant jusqu’à lui, levant les mains et entouré par ses soldats. Gisborne fait signe à ses hommes de s’écarter. Robin met ses mains derrière sa tête et admire le camp de son ennemi.
Gisborne : « Bienvenue. »
Robin : « Mum. Ouah. Cette installation me plaît, Gisborne. »
Gisborne : « Je ne m’attendais pas à ta visite. »
Robin ricane.
Robin : « Moi, ça me parait difficile à croire... [A Isabella] Alors vous lui avez fait votre rapport ? »
Gisborne : « Tu n’auras plus d’autres conversations avec ma sœur. Désormais, elle a choisi son camp. »
Robin : « Aucun doute là-dessus. »
Isabella relève la tête. Robin baisse nonchalamment les bras.
Robin : « Alors… Veux-tu entendre mes demandes ? »
Gisborne, amusé : « Tes demandes ? [Il se croise les bras sur sa poitrine] Bien sûr. Je suis tout ouïe. »
Robin : « C’est très simple, en fait. Décampe de ma forêt. »
Gisborne : « Ouais, c’est très raisonnable comme requête. Laisse-moi réfléchir… [Pointant du doigt Robin] Tuez-le. »
Gisborne s’en retourne vers sa tente. Ses gardes s’avancent alors vers Robin, lances en avant.
Robin : « Maintenant ! »
Robin s’enfuit en courant tandis qu’un filet s’abat sur le groupe de soldats qui menaçaient Robin. Ce dernier grimpe sur la cage rouge en bois. Les soldats tentent de l’atteindre avec leurs lances mais ils échouent. Robin parvient à libérer le lion, semant la panique parmi les soldats.
Gisborne, tirant Isabella vers lui : « GARDES ! »
Robin et Isabella se regardent quelques instants puis le hors-la-loi saute de la cage et se dirige vers la porte.
Gisborne : « ROBIN ! »
Isabella court vers la sortie, son frère à ses trousses.
Isabella : « Robin ! »
Mais la porte s’abaisse juste entre Isabella et Robin, laissant la jeune femme à l’intérieur.
Robin : « Il va enfin pouvoir se caler l’estomac… Hein, Gisborne ? »
Robin à Allan et Tuck, à l’extérieur du camp : « Vite… »
Tuck ramasse l’arc de Robin. Allan s’occupe de son carquois et les trois hommes s’enfuient en courant.
Robin : « Il faut trouver Jean. »
SUR LA PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Gizmo, portant un masque de taureau, s’adresse à la foule pendant que les enfants prennent les derniers paris.
Gizmo : « Approchez ! Approchez ! Le spectacle va commencer ! »
Enfant : « N’hésitez pas ! C’est lui qui prend les paris. »
Il laisse un petit peu de temps à la foule pour se rassembler.
Gizmo : « Et on applaudit bien fort Bertha qui nous vient de Bath ! »
Gizmo pointe son épée en direction de la carriole. Bertha en sort en arborant un air sérieux. Petit Jean la suit de près. Elle cherche du regard le shérif qui acquiesce de la tête. En sortant de la carriole, Petit Jean aperçoit le shérif puis se retourne pour cacher son visage derrière un masque de lion.
Homme : « Allez-y ! Il est encore temps. Ça a pas encore commencé. »
Gizmo aide Bertha à monter sur le ring.
Bertha : « Gentes dames et messieurs… [Regardant vers le shérif puis s’inclinant] Cher hôte invité d’honneur… Aujourd’hui, soyez sûr que nous allons vous enchanter ! Vous pensiez peut-être que l’art des combats de gladiateurs était révolu. Mais non ! [Elle fait claquer l’un des fouets qu’elle tienne dans ses mains] Vous allez assister maintenant à un combat exceptionnel à l’épée. Faites le meilleur des accueils à nos gladiateurs ! »
Titus et Petit Jean, masqués tous les deux, montent sur le ring sous les applaudissements des spectateurs.
Bertha : « Ces hommes vont combattre uniquement pour la gloire… »
S’impatientant, le shérif lève les yeux au ciel.
Bertha : «… et pour vos applaudissements ! »
La foule les acclame.
Le shérif, lui faisant signe de se dépêcher : « Allons, pressons. Pressons ! »
Bertha : « Alors… [Elle quitte le ring] Sans plus de cérémonie… Gladiateurs, prêts ? »
Petit Jean et Titus frappent chacun sur leur bouclier avec leur épée, indiquant qu’ils sont prêts.
Bertha, faisant claquer son fouet : « Allez-y ! »
Titus attaque le premier. Petit Jean le pare avec son bouclier. Titus le frappe à l’estomac avec son pied puis repasse à l’attaque avec son épée. Petit Jean semble en mauvaise posture. Bertha regarde le shérif en souriant voyant que Titus a le dessus. Mais Petit Jean se reprend et frappe Titus dans le dos avec son bouclier. Titus est envoyé dans les cordes.
Pendant ce temps, près de là, le marchand tire Walt par le bras.
Walt : « Oh mais non ! »
Le marchand : « Allez ! Y’a pas à discuter ! »
Walt : « Je veux pas ! Je veux pas vous suivre ! Laissez-moi ! »
Le combat entre Titus et Petit Jean continue.
Le marchand : « T’es à moi, maintenant ! Alors tais-toi ! »
Walt mord le marchand et s’enfuit vers la place du marché.
Bertha, à elle-même : « Voilà, c’est ça. Continue ensuite tu t’écrouleras. »
Titus attaque Petit Jean qui pare le coup sans difficulté avec son bouclier.
DANS LE CAMP DE GISBORNE DANS LA FORÊT DE SHERWOOD
Gisborne quitte le camp, laissant derrière lui ses hommes blessés. Isabella court après lui.
Isabella : « Guy, que fais-tu de tes hommes ? Tu ne vas pas les abandonner ? »
Gisborne : « C’est un fardeau pour moi. »
Isabella : « C’est pour ça que tu m’as donné au seigneur Thornton ? J’étais un fardeau pour toi aussi ? »
Gisborne garde le silence et continue d’harnacher son cheval.
Isabella : « Pourquoi tu me réponds pas ? Tu me dois au moins d’être sincère ! »
Gisborne : « Je ne te dois rien. J’agis au mieux, c’est tout. »
Isabella : « Pour qui ? Pour toi ? [Gisborne s’occupe de son cheval] Tu n’as fait que m’expédier en enfer [Gisborne se tourne vers elle] et j’exige de savoir pourquoi ? »
Gisborne : « Tu es vraiment sotte. Tu ne comprends rien à ce monde. »
Isabelle : « Oh si je comprends parfaitement. Je veux juste l’entendre de ta bouche. Pourquoi m’as-tu offerte à cet homme ?... »
Gisborne garde le silence.
Isabella, en colère : « Je te demande pourquoi… »
Gisborne, la coupant : « Parce qu’il m’a offert un bon prix, voilà pourquoi ! »
Isabella est en état de choc.
Gisborne : « Alors ?... Tu as toujours besoin de ma protection ? »
Isabella verse une larme.
Isabella, baissant les yeux : « Tu sais bien qu’oui. »
Gisborne monte sur son cheval et tend la main à sa sœur. Isabella lui donne sa main.
SUR LA PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Le combat entre Petit Jean et Titus continue. Petit Jean frappe Titus dans le dos et ce dernier finit dans les cordes sous les applaudissements de la foule. Titus contre-attaque mais Petit Jean le repousse en lui donnant un coup de pied dans la poitrine. Titus recule jusqu’à la corde. Bertha, inquiète, regarde en direction du shérif qui fronce les sourcils, n’aimant pas la tournure que prennent les évènements. Petit Jean frappe Titus qui perd son bouclier.
Bertha, marchant autour du ring : « Mais non, imbécile ! C’est toi qui dois perdre. »
Petit Jean évite l’épée de Titus puis le frappe avec son bouclier, renvoyant Titus dans les cordes. Au même moment, Walt tente de traverser la foule.
Walt : « Laissez-moi passer ! »
Sur le ring, Petit Jean voit Bertha agité son doigt tout en lui adressant un regard noir. Petit Jean incline la tête. Bertha lance des coups d’œil en direction du shérif puis hoche la tête. Petit Jean comprend qu’il doit perdre. Il baisse la tête en affaissant les épaules.
Walt : « Écartez-vous ! »
Résigné, Petit Jean se redresse et ne se défend pas lorsque Titus lui lance un violent coup de poing au visage. Petit Jean tombe à genoux.
Les enfants : « Oh, non ! »
Walt : « Mais laissez-moi passer ! »
Petit Jean, à genoux, regarde en direction de Bertha qui serre le poing tout en hochant la tête. Titus ramasse une épée et un bouclier lorsque Walt monte sur le ring.
Walt : « Attention, il va te tuer ! Non ! »
Walt se met entre Titus et Petit Jean. Petit Jean pousse le gamin sur le côté et donne un coup de pied sur les jambes de Titus qui tombe à la renverse. Le hors-la-loi se relève et lui envoie un coup de pied au visage, l’assommant d’un seul coup. Petit Jean se retourne vers Walt et Bertha. Cette dernière tient le garçon par le bras.
Walt : « Elle lui a dit de te tuer. Je l’ai entendu. C’est pour ça qu’elle m’a vendu ! »
Furieux, Petit Jean enlève son masque.
Petit Jean, regardant Bertha : « QUOI ? »
Bertha : « Il exagère. Il se fait des idées. Tu sais ce que c’est ! »
Le shérif se relève de son fauteuil, visiblement mécontent de la tournure des évènements.
Walt : « NON ! Je dis la vérité pour te sauver la vie comme tu as sauvé la mienne. »
Le shérif, pointant du doigt Bertha : « Je t’avais dit ce qu’il t’arriverait si tu te moquais de moi !... [Montrant Petit Jean] Tuez cet homme ! Arrêtez tous les autres ! »
Les soldats arrivent en courant sur la place.
Petit Jean, sautant du ring : « Suivez-moi les garçons ! Vite ! »
Le shérif : « Arrêtez-le ! »
Gizmo tente d’arrêter Petit Jean mais ce dernier l’envoie au tapis avec un bon coup de poing.
Le shérif : « AUX ARMES ! »
Petit Jean, attrapant Walt par la taille et marchant aux côté de Bertha : « Tu as vendu ce petit ? »
Bertha : « C’était la seule solution ! Le shérif avait dit que… »
Petit Jean suit Bertha dans les ruelles de la ville, tenant toujours Walt par la taille, les autres enfants les suivant derrière.
Walt : « Non ! C’est faux. Elle m’a vendu parce que je l’ai entendu demander de te tuer ! »
Petit Jean : « Quoi ? »
Walt : « Elle voulait que ce soit Titus qui s’en charge. »
Bertha s’arrête.
Bertha : « Non, tu ne me comprends pas. Si je ne faisais pas ce que le shérif m’avait demandé, il allait tous nous tuer. »
Petit Jean s’arrête et dépose Walt sur le sol. Des soldats font irruption derrière Bertha, bloquant leur sortie.
Le shérif : « Voilà un excellente idée. »
Le shérif sort d’un bâtiment, fait un petit signe en direction des enfants puis se dirigent vers Bertha qui fait demi-tour pour s’enfuir mais un soldat s’interpose.
Le shérif : « Alors, hum ?… Jusqu’où avais-tu l’intention d’aller, Bertha ? On avait un accord. »
Petit Jean : « Il est annulé. Vous ne toucherez pas à ces enfants. »
Le shérif : « Non, moi, je veux uniquement l’argent des parieurs. Elle peut garder celui de son commerce d’esclaves. »
Petit Jean, fixant Bertha : « Quoi ? »
Le shérif : « Oh ! Je suppose qu’elle a dû te raconter qu’elle trouvait ces gosses dans la rue et qu’elle les recueillait tant cela lui brisait le cœur. »
Bertha, d’une petite voix : « Oh mais regarde-les bien. Ils sont en bonne santé. Ils mangent à leur faim. »
Le shérif : « Oui. En bonne santé, ils sont vendus beaucoup plus chers. C’est son métier depuis de longues années. Ce sont des enfants abandonnés, trouvés dans la rue qu’elle fait grossir un petit peu et qu’elle fourgue en fin de saison. »
Petit Jean : « C’est vrai ? »
Bertha fait la moue sans répliquer tandis que le shérif ricane.
Le shérif : « Oui mais pas cette année. Jetez-la aux cachots ! »
Le garde l’emmène.
Bertha : « Non ! »
Le shérif, plissant le front et montrant les enfants : « Oh euh… Arrêtez ces drôles. »
Le shérif s’en va.
Petit Jean, prêt à combattre : « LES TOUCHEZ PAS OU VOUS ME LE PAIEREZ ! »
Le shérif, s’en allant : « Que quelqu’un tue ce braillard ! »
Un soldat attaque alors Petit Jean. Ce dernier s’en débarrasse facilement mais d’autres gardes arrivent sur lui tandis que les enfants se réfugient contre le mur du bâtiment. Mais rapidement les soldats acculent Petit Jean contre une palissade en bois.
Petit Jean, aux enfants : « FILEZ ! »
Walt : « Venez les gars ! »
Walt conduit les autres enfants vers la sortie de la ville. C’est alors qu’ils croisent Robin et le reste de la bande courant en sens inverse.
Robin, arc prêt à tirer : « Je peux pas te laisser une minute, Jean ! »
Tuck et Kate regroupent les enfants près de la porte de la ville. Robin, Much et Petit Jean assurent leurs arrières en menaçant les soldats qui voudraient s’en prendre à eux.
Robin, aux gardes devant lui : « Reculez ! Reculez ! »
Un garde attaque Allan. Le hors-la-loi repousse l’attaque et recule avec le reste de la bande vers la sortie.
Robin : « Autrefois, les enfants étaient en sécurité à Nottingham ! »
Le shérif, se protégeant derrière un de ses soldats : « C’est ce que disent les hors-la-loi ! »
Kate conduit les enfants hors de la ville.
Le shérif : « Mais pour une fois Robin, je suis heureux de te voir. Ça veut dire que Gisborne a raté l’occasion de pouvoir crier une victoire une fois encore. »
Robin, arc bandé, recule encore. Tuck referme la porte de la ville.
Le shérif : « RATTRAPEZ-LES ! »
Les enfants courent sur le pont de la ville en direction de la forêt pendant que Petit Jean bloque l’accès de la ville de l’extérieur. À l’intérieur, les soldats tentent en vain de forcer la porte. À l’extérieur, toute la bande court rejoindre les enfants dans la forêt. À l’intérieur, le shérif frappe les soldats qui tentent en vain d’ouvrir la porte.
Le shérif : « OUVREZ-LA !... OUVREZ-LA ! »
Le shérif donne un coup de pied dans les fesses d’un de ses gardes qui donnent, à son tour, un coup de pied dans les fesses d’un comparse. Furieux, le shérif lui redonne un coup de pied dans les fesses.
À L’ORPHELINAT PRES DE LOCKSLEY
Les hors-la-loi discutent avec les enfants.
Much, montrant son épée à un garçon : « Quand tu seras grand, tu auras la même. »
Kate : « On viendra te voir de temps en temps. Vous serez en sécurité avec eux. »
Derrière le bâtiment, Petit Jean est avec Walt et la femme s’occupant de l’orphelinat.
Petit Jean, serrant la main de la femme : « Merci à vous. »
Il ébouriffe les cheveux de Walt puis s’en va.
Walt, le rattrapant : « Jean ! »
Walt se serre contre Jean.
Walt : « J’aimerais que tu me gardes avec toi. »
Petit Jean, s’agenouillant à sa hauteur : « Je comprends... Mais c’est pas une vie pour un enfant... Je dois aider d’autres personnes qui ont des ennuis. C’est la mission que je me suis promis d’accomplir… Je pourrais pas le faire si je dois veiller sur toi. »
Robin s’approche de la femme tandis que le reste de la bande et les enfants arrivent derrière lui.
Walt : « Mais c’est moi qui pourrais veiller sur toi… [Se tournant vers Robin] Je lui ai sauvé la vie. »
Robin lui sourit gentiment.
Petit Jean, secouant la tête : « Walt… »
Walt : « Mais est-ce que je te r’verrais ? »
Petit Jean, se relevant en soupirant : « Je l’espère. »
Walt et Petit Jean se serrent la main.
Tuck à un autre garçon : « Bonne chance... Prends soin de ton frère. »
À L’ENTREE DE LA VILLE DE NOTTINGHAM
Les gardes ouvrent la porte. Gisborne se tient debout, tenant son cheval par la bride ; Isabella se trouve derrière lui.
Le shérif, tout sourire : « Que puis-je pour vous ? »
Gisborne baisse la tête.
Le shérif : « C’est la honte qui vous fait baisser la tête, Gisborne… Il vous a échappé encore une fois et [Pointant du doigt Isabella] c’est ça ! C’est cette fille qui vous a distrait. »
Le shérif s’en retourne dans la ville.
Gisborne : « C’est ma sœur. »
Surpris, le shérif se retourne. Isabella avance de quelques pas puis lui fait une révérence.
Le shérif : « Oh ! Oh ! Milles excuses. Vous étiez occupé à jouer à la famille modèle… [S’avançant vers Gisborne] Hum ? Votre haut niveau d’incompétence n’aura jamais de cesse de m’ébahir, Gisborne, hum ? Chaque fois que je crois que vous avez touché un nouveau sommet, voilà que vous arrivez et que vous me stupéfiez d’avantage. Eh bien, peut-être que cette fois, le Prince Jean voudra se remémorer POURQUOI IL M’A MIS AUX COMMANDES ! »
Le shérif regarde Gisborne un petit moment puis Isabella, qui baisse la tête, et s’éloigne. Le frère et la sœur se regardent puis Gisborne tire son cheval à l’intérieur de la ville ; Isabella sur ses talons.
***** Épilogue *****
FORÊT DE SHERWOOD
Isabella est retournée à l’endroit où elle a rencontré Robin la première fois, et où elle avait caché des objets de valeur lui appartenant dans un tronc d’arbre. Malheureusement pour elle, ils n’y sont plus. Isabella se relève et se retrouve face à Robin, tenant un petit sac à la main.
Robin : « C’est ça que vous cherchez ? »
Elle se précipite sur lui pour le lui reprendre.
Isabella : « C’est à moi ! »
Robin lui attrape le bras mais Isabella se débat et recule tout en restant face à lui.
Robin, secouant la tête : « C’est pas à votre maîtresse ? Si j’avais su que vous étiez la sœur de Gisborne… »
Isabella, l’interrompant et hargneuse : « Vous m’auriez éliminé ? Et ce, après que je vous ai sauvé la vie ? »
Robin, furieux : « Vous avez fait un choix lorsque vous m’avez menti ! »
Isabella, sur le même ton : « Parce que vous croyez que j’ai le choix ? On décide de mon destin à ma place depuis que je suis une enfant. »
Isabella s’éloigne. Robin la suit.
Robin : « Vous saviez qu’il nous poursuivait et vous n’avez rien dit. »
Isabella : « J’ignorais que c’était lui. Je ne savais pas… »
Robin l’attrape en plaçant ses deux mains de chaque côté de son visage et la plaque contre un arbre.
Robin : « C’EST VOTRE FRERE ! »
Isabella : « Je ne l’avais pas revu depuis l’âge de treize ans. Quand je m’en suis rendu compte, ça me… ça m’a fait un choc. Croyez-moi, je vous en prie. »
Robin : « Non… C’est la dernière chose que j’ai envie de faire. Parce que vous m’avez menti depuis notre première rencontre. Vous savez ? Je vous préférais en domestique bafouée. »
Isabella : « Moi aussi. Mieux vaut ça que d’être une pauvre jeune sœur bafouée vendue à son mari comme du gibier. Je ne pouvais pas vous dire que j’étais Lady Thornton… [Elle agrippe les mains de Robin] Vous êtes Robin des bois. Je sais ce que vous faites aux nobles. »
Robin, sincère : « Je ne refuse jamais mon aide à une personne en détresse. »
Isabella : « Tant mieux. Car c’est ce que je suis précisément. »
Robin caresse le visage d’Isabella avec son pouce puis baisse la tête un moment avant de la regarder à nouveau droit dans les yeux.
Robin : « Au revoir, Isabella. »
Isabella arrive à toucher la joue de Robin mais celui-ci la lâche et commence à reculer.
Robin : « Et merci pour ce don généreux. »
Robin s’éloigne dans la forêt. Isabella fait un pas dans sa direction puis se ravise et le regarde partir sans rien dire.
***** Fin de l'épisode *****