CÔTE DE L’ANGLETERRE
Un navire se trouve au large des côtes. Une chaloupe a été mise à la mer. Elle transporte quatre hommes à son bord et s’approche de la rive recouverte de brume. Seul le premier d’entre eux descend et repousse la chaloupe vers le large. Cet homme est noir, d’une forte stature, l’épée sur le côté et portant les vêtements d’un moine. Arrivé sur la berge, il s’agenouille et prend une poignée du gravier dont est recouverte la berge.
Le moine : « L’Angleterre… »
Il jette le gravier et se relève.
Le moine : « Je le trouverai. »
FORÊT DE SHERWOOD.
Robin court à travers les bois. Much, Allan et Petit Jean essayaient de le rattraper.
Petit Jean : « Arrête Robin ! »
Much : « Pas si vite ! »
Allan : « Robin, Attendons-nous ! »
Petit Jean est le premier à le rattraper. Robin s’arrête et se tourne vers ses compagnons. Mais il est agité.
Petit Jean : « Robin… [Il plante violement son bâton dans le sol] Ne fais pas ça ! Tu entends ? »
Robin : « Donne-moi ce bâton ? »
Petit Jean : « Quoi ? »
Robin lui prend le bâton des mains et frappe violement Petit Jean.
Much : « Hey ! »
Much et Allan arrivent sur les lieux.
Allan : « Hey ! »
Much : « Robin ! »
Robin, furieux et les menaçant avec le bâton de Petit Jean : « Arrêtez d’essayer de m’en empêcher, je vous dis ! »
Much et Allan, ébahis par sa conduite, arrivent devant Robin. Robin jette le bâton de Petit Jean sur le sol. Allan s’avance devant Robin.
Allan : « Tu peux pas y aller tout seul ? »
Robin, le repoussant violement : « Et qu’est-ce que tu vas faire, Allan, hein ?... Dis-moi qu’est-ce que tu vas faire ? Me balancer ? »
Robin s’agite, il va et vient devant ses compagnons.
Allan : « Elle est un peu raide, celle-là. »
Robin, méchamment : « Qui a trahi un jour, toujours trahira ! »
Much : « ça c’est pas juste ! »
Robin, le pointant du doigt : « Toi, tu la fermes ! Espèce de sangsue !... Vous êtes pitoyables ! »
Much et Allan sont consternés. Ils ne savent pas comment réagir face à la détresse de leur ami. Robin s’éloigne.
Allan : « T’es fatigué Robin. On voyage depuis des mois maintenant ! »
Robin : « Cela m’a permis de réfléchir… »
Robin, menaçant, s’avance vers Allan qui, par prudence, recule.
Robin : «… Et j’en suis venu à une conclusion : C’est que je n’ai plus besoin de vous. D’aucun d’entre vous. »
Much : « T’es pas sérieux. Mais qu’est-ce qui te prends ? C’est de la folie… »
Robin, l’interrompant et hurlant : « MUCH, C’EST TERMINE ! ROBIN DES BOIS EST FINI ! »
Much : « Ne dis pas ça ! »
Robin, prenant violement Much par le col : « IL EST MORT EN TERRE SAINTE, Tu entends… auprès de Marianne. Désormais il ne me reste plus que la vengeance. »
Robin relâche Much mais ce dernier essaie de le retenir.
Much : « Alors, laisse-nous t’accompagner ?... Hein ? »
Pour toute réponse, Robin envoi un violent coup de poing au visage de Much.
Allan, s’avançant vers eux en protestant : « Hey, Hey ! »
Robin, dégainant son épée et menaçant Allan : « Je ne plaisante pas. Rien ni personne ne m’en empêchera. Reculez maintenant. »
Robin menace également Petit Jean qui vient de se relever.
Robin : « Ne me suivez pas ! »
Atterrés, Allan et Petit Jean regardent Robin reprendre son arc qu’il avait posé au sol.
Robin, pointant épée vers eux : « ça se joue entre moi et Gisborne, d’accord ? Gisborne meurt aujourd’hui. »
Robin recule vers la forêt sous le regard inquiet de ses compagnons puis se retourne et d’un regard décidé il se met à courir en direction de Locksley pour assouvir sa vengeance.
***** Générique *****
LOCKSLEY
Robin marche seul dans une rue du village déserté de Locksley. Il se saisit d’une de ses flèches rangées dans son carquois sur son dos et arme son arc. Une petite fille ouvre la porte de sa maison et s’arrête sur le pas de la porte. Rapide comme l’éclair, Robin se tourne vers elle en la visant avec son arc. S’apercevant qu’elle ne représentait pas un danger pour lui, il baisse son arc et poursuit son chemin. Tous les habitants du village se trouvent derrière lui à une bonne distance entrain de l’espionner. Arrivé près du manoir, Robin s’arrête, prend la bague de Marianne et l’embrasse. Il la remet sous sa tunique puis arme son arc et tire une flèche en direction du manoir.
La flèche passe à travers la fenêtre du premier étage où se trouve la chambre du seigneur de Locksley et se plante dans la tête du lit juste au dessus de Gisborne endormi sur le lit. Ce dernier se réveille en sursaut.
Robin, hurlant de l’extérieur : « GISBORNE ! »
Gisborne : « Robin ! »
Gisborne se relève pendant que Robin fait le tour afin de le cueillir à l’entrée du manoir. Tout le village suit Robin pendant que celui-ci enlève la ceinture de son épée. Il dégaine son épée et fait face à Gisborne qui, épée à la main, se jette sur lui. Il attaque Robin à plusieurs reprises mais celui-ci parvient à parer les coups puis Robin le repousse violement. Puis Robin passe à l’attaque. Il assainit de violent coup à Gisborne.
Pendant ce temps, dans la forêt de Sherwood, Petit Jean, Much et Allan courent à toute enjambée vers Locksley.
A Locksley, le moine, fraîchement arrivé, ouvre les portes de l’église attiré par les bruits du combat et assiste au combat de Robin et Gisborne. Désarmé, Gisborne court vers le centre du village et s’empare d’une fourche.
Robin, lui courant après : « Tu fuis ! »
Robin l’attaque. Gisborne pare les coups. Deux gardes de Gisborne arrivent à la rescousse de leur maître. Le premier soldat est rapidement abattu par Robin. Celui-ci se tourne rapidement vers Gisborne et frappe Gisborne aux genoux. Ce dernier s’écroule. Le second soldat attaque alors Robin. Gisborne, au sol, aperçoit une petite fille dans la foule. Pendant que Robin est occupé avec son garde, Gisborne court vers la fillette et s’en empare. La fillette hurle pendant que Gisborne s’enfuit avec elle sur son épaule.
La fillette : « PAPA ! »
Robin se débarre du garde et se lance immédiatement à sa poursuite suivi par tout le village. Quelques minutes plus tard, Much, Petit Jean et Allan arrive en courant dans le village complètement désert. Allan reprend son souffle, accoudé à une barrière pendant que Much et Petit Jean scrute tout le village des yeux.
Much : « Où est-ce qu’il est ? »
Allan : « Où est-ce qu’ils sont tous ? »
Petit Jean tourne alors la tête vers Allan et aperçoit au loin les villageois grimpant sur la colline surplombant le village.
Petit Jean : « Ils sont là-bas ! Je vais voir. Venez ! »
Petit Jean court vers la colline entraînant Much et Allan avec lui.
SUR LES HAUTEURS DE LOCKSLEY
Gisborne court entre les arbres portant la fillette sur son épaule, talonné de près par Robin.
La fillette : « Papa ! »
Robin : « Où vas-tu te cacher, Gisborne ? »
Gisborne arrive en haut d’une falaise où en contrebas s’écoule une rivière. Il remet la fillette sur ses pieds et se tourne vers Robin, qui arrive lentement en marchant suivi des habitants de Locksley et en particulier le père de la fillette.
Gisborne, tenant fermement la fillette : « Tu fais un pas de plus et je l’envoie en bas. »
Les villageois : « Marie, Marie. »
Le père de Marie : « Pitié, pas ma fille. Arrêtez. »
Robin, à Marie : « Tout va bien. N’aie pas peur. »
Marie : « J’ai pas peur. T’es Robin des bois. »
Le moine arrive sur les lieux afin de voir comment Robin va gérer la situation.
Robin : « Gisborne, laisse-la s’en aller et je dépose les armes. »
Gisborne, méfiant : « Non toi d’abord. »
Robin hésite. Gisborne prend brutalement Marie et la porte à bout de bras au dessus du précipice.
Robin : « Non-Non-Non. Très bien. »
Robin dégaine son épée et la jette ainsi que son arc sur le sol. Gisborne relâche Marie qui se précipite vers son père sous les encouragements des autres villageois de Locksley. Robin regarde fixement Gisborne tout en marchant en demi-cercle ; Gisborne fait de même de l’autre côté.
Robin : « L’heure est venue pour toi de payer pour ce que tu as fait. »
Gisborne : « Non. La faute est tienne. Ç’est toi qui m’a obligé à le faire. »
Robin : « Tu l’as assassiné ! Elle ne t’aimait pas. Tu n’avais aucune chance. »
Gisborne : « ELLE AURAIT DÛ ÊTRE MIENNE ! »
Robin : « ELLE ETAIT MA FEMME ! »
Gisborne : « NOOOON. »
Gisborne et Robin se précipitent et s’empoignent l’un sur l’autre. Les deux hommes tombent à terre et roulent sur le sol jusqu’à ce que la tête de Robin heurte une pierre. Les villageois sont sous le choc. Robin est sonné et sans réaction. Gisborne le regarde, d’abord interloqué, sans rien faire puis il se ressaisit.
Gisborne, arrachant l’insigne de Robin : « Prépare-toi à mourir… Robin des bois. »
Gisborne grimpe Robin sur ses épaules et se dirige vers le précipite. Au même moment, Much, Petit Jean et Allan arrivent sur les lieux et assistent, stupéfaits, au geste de Gisborne : Celui-ci précipite Robin dans le précipice sous le cri désespéré des villageois. Certain de son triomphe, Gisborne rugit d’avoir enfin éliminé son pire ennemi. Much, sous le choc, dégaine son épée et se lance en rugissant sur Gisborne. Allan tente de l’en empêcher mais trop tard.
Allan : « Much ! »
Mais Petit Jean rattrape Allan avant que celui-ci ne s’élance derrière Much.
Petit Jean : « Non, Allan ! »
Much, fendant la foule des habitants de Locksley : « Je vais le tuer ! »
Mais Gisborne esquive le coup et assomme Much d’un coup de poing.
Gisborne, se relevant à ses hommes : « EMMENEZ-LE ! »
Les deux soldats s’emparent de Much.
Allan, se débattant dans les bras de Petit Jean : « Hey ! »
Petit Jean : « Non ! »
Allan : « Mais ils l’emmènent ! »
Petit Jean : « Non !... Non. »
NOTTINGHAM
Un carrosse avec l’emblème de Richard Cœur de Lion sur le toit se dirige vers Nottingham. Celui-ci entre dans la cour du château au moment où des trompettes retentissent et le shérif sort sur le perron, tout souriant.
Le shérif : « Mon cher ami. Que me vaut cet indicible plaisir ? »
L’envoyé royal descend du carrosse et commence à monter les quelques marches qui le séparent du shérif. Il s’agit de Jasper.
Jasper, montant les marches : « Je vous apporte quelque chose de la part du Prince Jean. »
Le shérif, souriant : « Tiens donc ! Vraiment ?... Qu’est-ce que ça peut bien être ? »
Jasper, s’arrêtant devant le shérif et froidement : « Un ultimatum. »
Jasper poursuit sa route à l’intérieur du château laissant le shérif stupéfait sur le perron.
FORÊT DE SHERWOOD, AU PIED DU PRECIPICE
Petit Jean, soupirant, regarde autour de lui sur la berge de la rivière. Soudain, il aperçoit quelque chose flottant sur l’eau qu’il croit être Robin.
Petit Jean, courant : « Robin ! »
A ses mots, Allan se retourne vers lui.
Allan : « Jean ? »
Il court rejoindre Jean au bord de la rivière.
Allan : « Jean ? »
Petit Jean arrive sur le bord et, déçu, s’aperçoit qu’il ne s’agit pas de Robin.
Allan : « C’est lui ? »
Dépité, il frappe son bâton sur l’écorce de bois qui flottait sur l’eau et qu’il avait pris pour le corps de Robin.
Petit Jean : « Non ! Je crains qu’il soit mort pour de bon… Et on n’était pas là pour le sauver. »
Allan : « Il vaut mieux partir Jean. »
Mais Petit Jean ne semble pas décider.
Allan : « Hey ! Faut qu’on pense aux vivants maintenant, mon grand. Allez ! »
Allan et Petit Jean repartent en courant.
DANS LES CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Much est enchaîné, bras écartés, à la porte de la grande cellule du fond. Il pleure la mort de Robin des bois.
DANS LA GRANDE SALLE DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif, assis devant la cheminée, et Jasper sont attablés l’un en face de l’autre.
Jasper, faisant rouler un parchemin jusqu’au shérif : « De la part du Prince Jean… Vous avez proprement cochonné votre mission en Terre Sainte. »
Le shérif, délaçant le parchemin : « Ce n’est pas ma faute ! »
Jasper : « La conséquence de votre bévue est que le Prince est chagrin… »
Le shérif prend connaissance du document.
Jasper : « … il souhaite donc soulager sa peine… »
Le shérif redresse la tête et fixe Jasper.
Jasper : « …en créant un petit impôt supplémentaire, rien que pour vous. »
Le shérif : « Combien ? »
Jasper : « Mille couronnes… par mois. »
Le shérif : « C’est impossible. »
Jasper : « Estimez-vous heureux ! Le roi voulait votre tête sur une pique. Le Prince Jean vous a protégé lui et il exige une récompense pour sa loyauté sinon il sera contraint de… »
Le shérif, inquiet : « De quoi ? »
Jasper : De vous lâcher. »
Le shérif : « Il aura ses milles couronnes. »
Jasper, se levant : « Et une bonne foi pout toute, réglez son compte à ce renégat. Ce Robin des bois commence à lasser sérieusement la patience princière. »
Le shérif acquiesce de la tête quand soudain une voix se fait entendre.
Gisborne, descendant les marches de l’escalier menant à l’étage : « Vous n’avez plus à vous soucier de lui. »
Jasper : « Ah ! Gisborne ! »
Le shérif : « Que voulez-vous dire ? »
Gisborne, se plaçant en bout de table : « Il est mort… Je l’ai tué de mes mains. Robin des bois est mort. C’est moi-même qui l’ai tué. [Gisborne fait glisser l’insigne de Robin jusqu’au shérif] Regardez. »
Le shérif, après avoir examiné l’insigne : « Oh, Gisborne ! Oh ! »
Le shérif se relève et rejoint Gisborne.
Le shérif : « Ce jour est un grand jour !... LE HORS-LA-LOI N’EST PLUS DE CE MONDE ! [Le shérif exulte] QU’ON FASSE SONNER LES CLOCHES DANS TOUS LES VILLAGES ! REJOUISSONS-NOUS ! [Il met son bras sur les épaules de Gisborne] REJOUISSONS-NOUS ! »
Jasper, s’approchant du shérif et de Gisborne : « Excusez-moi de pinailler mais ne sommes-nous pas déjà passer par là ? Ne devrions-nous pas ne fêter l’évènement qu’une fois que nous aurons une preuve ? »
Le shérif : « Une preu… Une preuve ? »
Il montre l’insigne à Jasper.
Jasper : « Comme son corps par exemple. »
Gisborne relève la tête vers Jasper puis le shérif regarde vers Gisborne afin d’avoir une confirmation.
DANS LA RIVIERE EN BAS DU PRECIPICE
Au milieu de la rivière, le corps de Robin est coincé par un arbre tombé dans la rivière. Il est couché sur le ventre seul sa tête et son carquois dépasse de l’eau.
Le moine le repère, rentre dans l’eau et s’approche du corps. Il vérifie s’il est encore en vie puis il prend l’arc de Robin flottant à ses côtés puis tire Robin vers la rive. Plus tard, le moine transporte Robin sur ses épaules dans la forêt jusqu’à une grotte.
DANS LA CAVERNE PRES DE LA RIVIERE
Le moine dépose Robin sur le sol. Se faisant, il avise une bague au bout d’une corde accroché au cou de Robin. Après réflexion, il l’a lui retire et repose doucement la tête de Robin sur le sol.
Quelques instants, plus tard, Robin est allongé sur le dos, toujours inconscient, torse nu, sous une couverture devant un feu de bois. Le moine le frictionne pour le réchauffer.
Le moine : « Réveille-toi. »
Il le frictionne énergiquement, le recouvre puis prend son pouls.
Le moine : « Réveille-toi. J’ai pas fait tout ce chemin pour que tu rendes l’âme avant même qu’on ait commencé. »
Gisborne, à l’extérieur : « Où qu’il soit ! Je veux que vous retrouviez son corps ! »
Entendant Gisborne, le moine se retourne alors vers l’entrée de la grotte.
Gisborne, à l’extérieur : « Vous resterez là tant que vous ne l’aurez pas retrouvé !... Déployez-vous ! »
Le moine dégaine un poignard. Il regarde Robin. Voyant que celui-ci était toujours inconscient et qu’il ne pourrait pas s’en aller, le moine décide de quitter la caverne.
AU BORD DE LA RIVIERE
Gisborne, hurlant : « OU EST-CE QUE TU ES ? »
Gisborne fouille le sol avec un bâton. Derrière lui, le moine surgit les mains cachées dans ses manches.
Le moine : « Perdu quelque chose, mon ami ? »
Gisborne : « Qu’est-ce que tu as dit ? »
Le moine : « Sir Guy, c’est bien ça ? »
Gisborne dégaine son épée et la pointe vers le moine.
Gisborne : « Qui es-tu ? Que fais-tu là ? »
Le moine : « Un homme de Dieu en route vers le Nord qui trouve refuge là où il peut. »
Gisborne baisse son épée et contourne le moine.
Le moine : « Mes félicitations pour votre victoire. Vous avez frappé un grand coup dans la guerre contre l’anarchie. Cela doit vous remplir de joie. »
Gisborne : « Est-ce que tu as vu un corps ? »
Le moine : « Non, je n’ai pas vu de cadavre. La rivière l’a peut-être emporté. »
Gisborne : « Peut-être, ouais. »
Gisborne s’éloigne. Le moine lui emboîte le pas.
Le moine : « Vous semblez tourmenté, mon fils. Puis-je vous offrir un souper frugal… Ou bien une confession... »
Le moine pose doucement sa main sur l’épaule de Gisborne mais celui-ci, gardant la tête baissée, s’écarte brutalement.
Le moine : « … afin d’apaiser votre esprit troublé. »
Gisborne, relevant la tête : « Non ! Non, je veux continuer à chercher. Il me faut cet homme. Il n’y a que ça qui m’apaisera. »
Gisborne s’en va sans que le moine ne le retienne.
DANS LA CAVERNE
Robin reprend peu à peu ses esprits tandis que le moine revient dans la caverne. Robin ouvre les yeux en tournant la tête et toussent légèrement. Le moine accourt et s’agenouille à ses côtés.
Le moine, tournant la tête vers lui : « Robin ? Est-ce que tu m’entends ? »
Robin, faiblement : « Et toi, qui es-tu ? »
Le moine ne lui répond pas tout de suite. Il retire la couverture posée sur Robin afin de dégager son épaule droite.
Robin : « Où est-ce que je suis ? » »
Le moine ne lui répond toujours pas et empoigne le bras droit de Robin.
Robin : « J’ai dit qui es-tu ? »
Le moine : « Frère Tuck. Maintenant, tiens-toi tranquille. »
Tuck agrippe d’une main le bras droit de Robin tout en maintenant son épaule droite avec son autre main.
Robin : « Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce que tu… »
Robin hurle de douleur lorsque Tuck lui remet son épaule en place. Puis Tuck repli le bras droit de Robin sur sa poitrine.
Tuck : « Elle était démise. J’ai pas voulu y toucher avant que tu te réveilles. »
Robin : « J’ai tué Gisborne ? »
Tuck : « Non. »
Robin, essayant de se relever : « Eh ben il faut que j’en finisse avec lui ! »
Tuck, l’empêchant de se lever : « Oh. Tu n’iras nulle part. Tiens-toi tranquille. »
Robin : « Aide-moi plutôt à me mettre debout. »
Robin essaie une nouvelle fois de se lever.
Tuck : « Je t’ai dit de te tenir tranquille. »
Tuck lui envoie un violent coup de poing au visage qui l’assomme aussitôt.
Tuck : « Repose en paix, mon fils. »
Tuck recouvre Robin avec la couverture.
DANS LA COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif et Jasper marchent l’un à côté de l’autre et sortent du château. Sur le perron, ils rencontrent Gisborne qui monte les marches.
Jasper, ironique : « Tiens, Gisborne. Pas de traces du corps de Robin, j’imagine. [Au shérif et à Gisborne] Pensez à votre avenir. Vos vies ne tiennent qu’à un fil. Je serais de retour de Lincoln demain pour collecter l’argent du Prince et contempler le corps. Assurez que les deux soient prêts. »
Jasper descend les marches et rejoint sa voiture pendant que Gisborne rejoint le shérif.
Le shérif, en douce à Gisborne et regardant Jasper avec dédain : « Seigneur, qu’il est mélodramatique. »
Jasper, se retournant avant de monter dans sa voiture : « Ah ! Puisque nous parlions de gros sous. Robin était un hors-la-loi. Tous les hors-la-loi ont un magot. Notre homme est mort maintenant apparemment… [Montant dans sa voiture] et je veux ma part. »
Le shérif : « Je répugne à le dire, Gisborne, mais pour une fois ce benêt pomponné a peut-être vu juste. »
La voiture de Jasper quitte la cour du château de Nottingham.
DANS LA CAVERNE
Tuck remue un ragoût chauffant sur le feu. Il en verse une cuillerée dans un bol. Robin tousse. Tuck regarde vers lui. Ce dernier est ligoté à un rocher, les mains liées sur le devant. Robin se réveille et découvre qu’il est attaché.
Tuck : « C’est l’odeur de mon brouet qui t’a réveillé ? »
Robin, opinant de la tête : « C’est toi qui m’a assommé ? »
Tuck, souriant : « Oui. »
Il se lève et se dirige vers Robin.
Tuck : « Tiens… »
Il s’agenouille devant Robin et porte une cuillerée de ragoût à sa bouche.
Tuck : «… Vas-y. Avale ça. »
Robin accepte le breuvage mais le recrache aussitôt.
Tuck : « Tu veux mourir de faim ? Parfait ! Meurs de faim. »
Robin, mécontent : « Tu ferais mieux de me détacher. »
Tuck : « Non. »
Robin : « J’APPRECIE PAS TROP D’ÊTRE FICELE COMME UN PORC ! »
Tuck : « C’est pour ton bien. Et le mien aussi. Alors… Avale ça, je te dis !!!... Avale ça ! »
Tuck présente une autre cuillère à Robin. Celui-ci regarde méchamment Tuck.
Tuck : « DEPECHE TOI ! »
Robin, résigné, accepte de se nourrir et avale le contenu de la cuillère que lui tend Tuck.
Robin : « Pourquoi est-ce que tu fais ça ? »
Tuck : « Tu sais, il y a des années quand j’ai quitté ce pays, les habitants de cette nation était fier d’eux-mêmes, forts, plein d’une belle fougue. Aujourd’hui je découvre que leurs dos sont brisés, leurs espoirs anéantis. Partout où je me rends, je ne vois que peur et méfiance sur leurs visages. Et cependant, partout, j’entends un nom… même de la bouche des enfants, un nom murmuré comme un espoir, un nom qui maintient allumé la flamme de l’Angleterre… Robin des bois. »
Robin, regardant Tuck : « Eh ben peut-être que ce nom est déjà enterré… Parce que je ne veux plus l’entendre. »
Robin détourne son regard laissant Tuck le regarder avec tristesse ; chagriné par ce qu’il vient d’entendre.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif arrive dans les cachots. Il s’arrête à côté du geôlier qui fait chauffer un instrument de torture dans les flammes. Il regarde son travail puis se tourne vers le prisonnier. Torse nu, Much est attaché par les poignets à la porte de la grande cellule. Il regarde avec appréhension le shérif qui farfouille son nez dans les instruments de tortures situés non loin de lui à sa gauche.
Le shérif, cherchant un instrument de torture : « Alors ?... De quelle… De quelle bravoure te sens-tu investi ? »
Le shérif en choisit un et se place devant Much.
Much : « Pourrissez en enfer ! »
Le shérif, lui montrant un instrument : « De cette bravoure ci ? »
Le shérif, lui montrant l’instrument de torture chauffé à blanc par le geôlier qui le lui a apporté : « Ou de cette bravoure là ? »
Much, essayant de se montrer brave : « Vous… Vous n’avez qu’à voir vous-même. »
Le shérif : « Où est l’argent ? Robin doit avoir un trésor caché quelque part. »
Much : « Tout ce qu’il avait… tout ce qu’il a volé de vos coffres, il l’a distribué… [Le shérif est sceptique] Vous n’arrivez pas à le croire, hein ? Hein, dite ?
Le shérif soupire et, sans avertissement, il applique le fer chauffé à blanc sur le ventre de Much. Celui-ci hurle de douleur. Le shérif retire le fer, Much cesse de hurler et baisse la tête toujours en proie à la douleur.
Le shérif, se mettant à sa hauteur : «Dis-moi. »
Much : « Je vais vous le dire. »
AUX PORTES DE LA VILLE DE NOTTINGHAM
Allan et Petit Jean se dirige vers l’entrée de la ville de Nottingham.
Petit Jean : « Tout ce que je dis c’est qu’on est que tous les deux et qu’il faut qu’on sorte Much de là. »
Allan : « T’es très fort, hein ? »
Petit Jean : « Quoi ? »
Allan : « Pour dire des évidences. »
Petit Jean : « Ah oui et toi tu dis quoi ? »
Allan : « Ben que le problème, c’est pas d’entrer, c’est de sortir. »
Petit Jean : « Ben question évidence, toi t’es pas mal non plus. »
Allan, s’arrêtant et face à Petit Jean : « Les plans, c’est pas notre truc à nous. Toi t’es les muscles. Moi je suis plus le genre esbroufe. [Allan aperçoit le shérif venant vers eux] C’était Robin le fin stratège de la bande. »
Remontant leurs capuches de leurs capes, Allan et Petit Jean s’écartent de la route et vont se cacher près des maisons. Ils voient le shérif quitter la ville suivi d’une voiture prison dans laquelle Much est enfermé. Ce dernier aperçoit ses compagnons et, plein d’espoir, se place à l’arrière de sa prison pour les voir le plus longtemps possible.
FORÊT DE SHERWOOD
Much est sorti de sa cage mais il a tout de même les mains entravées par une chaîne. Il semble chercher quelque chose autour de lui dans un espace délimité par les gardes du shérif. Impatient, ce dernier attend près de la cage. Il interroge du regard son prisonnier.
Much : « Désolé… Ils sont tous tellement pareil… les arbres. »
Le shérif, souriant mais voyant qu’il le mène en bateau : « Pendez cette vermine. »
Les gardes s’avancent vers Much et s’emparent de lui.
Much : « Oh, Non. Non. Non. Attendez ! Ah. C’est ici ! [Pointant du doigt le sol où il se trouve] là. Ici. Hé. Hé. »
Le shérif fait signe à l’un de ses gardes. Celui-ci plante une pelle devant Much.
Le shérif : « Vas-y, creuse. »
Much acquiesce, soulagé que le shérif le croie et lève les bras lui montrant ainsi la chaîne qui entrave ses mains. Il espère que le shérif la lui retire afin de pouvoir creuser.
Le shérif : « Bien tenté. »
Déçu, Much s’empare de la pelle et avant de commencer à creuser il regarde autour dans l’espoir de voir un signe de la présence de ses compagnons dans les parages.
DANS LA CAVERNE
Robin coupe la corde lui liant les mains avec ses dents puis, une fois ses mains libérées, il réussit à défaire la corde qui le retenait au rocher. Puis il se dirige vers l’endroit où sa chemise avait été posée. En grimaçant, il réussit à se vêtir mais en même moment Tuck, muni d’un panier de provision sous le bras, rentre dans la grotte.
Robin, déçu : « Oh. »
Tuck, déposant son panier sur le sol : « Oh, non. Non. Non. Non. Non. [Et s’avançant vers Robin, le doigt pointé sur lui] Tu ne t’en iras pas, mon ami. »
Robin lui prend le bras et le renverse sur le sol avant de prendre la fuite en se tenant les côtes.
Tuck : « ROBIN ! »
Tuck se relève et part à sa poursuite.
AUX ABORTS DE LA RIVIERE
Les hommes de Gisborne fouillent les abords de la rivière à la recherche du corps de Robin des bois.
Soldat 1 : « Cherchez par là ! »
Soldat 2 : « Il est pas ici, hein ! »
Robin court sur un petit sentier jusqu’à ce qu’il tombe sur un soldat de Gisborne. Celui-ci est de dos. Un second soldat arriva par derrière mais Robin fait demi-tour à temps pour se préparer à son attaque. Le soldat attaque Robin mais celui-ci se dérobe. Robin parvient à stopper le bras du soldat et à le frapper suffisamment fort pour le faire reculer quelques instants. Mais ce geste a épuisé Robin qui peine à rester debout. Tuck arrive à ce moment là et parvient à maitriser les deux soldats. Mais un troisième soldat arrive derrière Robin. Tuck se bat contre lui et le met KO. Le garde tombe au sol en perdant son épée. Robin s’en empare et veut s’en prendre à l’un des soldats. Mais Tuck s’interpose.
Tuck : « Non !... Il a pas quinze ans. »
Robin : « Tuck. Robin des bois est mort. Il doit le rester à jamais. QUE JE SOIS ENFIN LIBERE. »
Robin se précipite vers le soldat mais Tuck s’interpose une nouvelle fois.
Tuck : « ATTENDS ! Laisse-moi m’en occuper. Laisse-moi faire, Robin. Laisse-moi m’en occuper. [Robin, mécontent, s’éloigne] Hein ? »
Tuck s’agenouille près du jeune soldat couché sur le dos. Il l’agrippe violement par le col et le tire vers lui.
Tuck : « Ecoute-moi, petit. Tu vas partir pour ne jamais revenir. Tu ne diras à personne ce que tu as vu ici. Ou je viendrai te trouver une nuit et tu mourras d’une mort affreuse ! JURE-LE-MOI SUR LA VIE DE TA MERE ! »
Le jeune soldat, terrorisé : « J’ai rien vu, rien. Je le jure. »
Tuck : « Allez, file ! File ! »
Le jeune soldat s’enfuit en courant. Tuck revient vers Robin.
Tuck : « Je peux pas te laisser tuer Robin des bois. Donne-moi une heure pour te faire changer d’idée. »
Robin regarde Tuck en se demandant ce que le moine pouvait bien avoir en tête.
FORÊT DE SHERWOOD
Much est au fond d’un trou tandis que le shérif s’impatiente.
Le shérif : « Alors ? »
Much, essoufflé : « Euh… Ma foi… Euh Je suis assez sûr que… que c’était pas cet arbre ci. Mais… ! [Pointe son pouce vers l’arrière] Euh je crois que c’est peut-être celui-là. »
Le shérif, très calme : « Donne-moi la pelle. »
Much la lui tend et puis tend les bras vers le shérif pour que celui-ci le sort du trou mais le shérif passe à côté du trou la pelle à la main et la plante un peu plus loin dans le sol.
Le shérif, à un soldat : « Rebouche le trou. »
Puis le shérif s’éloigne sous le regard inquiet de Much.
Much : « Quoi ? Oh, c’est pas vrai ! »
Le soldat commence à déverser de la terre dans le trou au pied de Much. Ce dernier tente de s’extirper du trou, sans succès. Soudain un cri d’oiseau retentit dans la forêt attirant l’attention du shérif ainsi que de Much. Celui-ci se tourne sur sa gauche et aperçoit Allan, prêt à lancer un poignard en direction du shérif. Il le lance. Le shérif, sur le qui-vive, se baisse à temps et la lame lui frôle crâne et vient se planter plus loin dans un arbre. Le cri d’oiseau retentit de nouveau. Le shérif se retourne et aperçoit un homme fuyant derrière ses soldats. Il s’agit d’Allan.
Le shérif : « Arrêtez cet homme ! »
Tous les soldats entourant Much se mettent à la poursuite d’Allan.
Un soldat : « Allez, vite. Rattrapez-le. Allez ! »
Le shérif regarde Much au fond de son trou qui récupère de l’effort qu’il venait de fournir. Puis il s’éloigne tournant le dos à Much. Pendant ce temps, Petit Jean a réussi à se hisser sur une branche d’arbre, surplombant le trou dans lequel se trouve Much et il descend lentement une corde jusqu’à ce dernier. Much vérifie que le shérif ne le voie pas puis attrape le bout de la corde à deux mains. Il fait signe à Petit jean qu’il était prêt. Ce dernier commence alors à le hisser vers les hauteurs.
Pendant que Much s’élève dans les aires derrière lui, le shérif : « Crétins. Quels crétins ! »
Alors que Much est quasiment arrivé en haut, le shérif se retourne pour voir où en sont ses hommes. Il se rapproche du trou et s’aperçoit que Much n’est plus là.
Le shérif : « GARDES ! GARDES !
Petit Jean hisse Much sur la branche sur laquelle il est couché.
Le shérif : « REVENEZ ! VOUS ENTENDEZ ! »
Petit Jean : « Tout va bien. Tout va bien. »
Much, soulagé : « Merci, l’ami. »
Petit Jean : « De rien. »
LOCKSLEY
Tuck s’approche du village de Locksley où Gisborne et ses hommes terrorisent la population afin de leur prendre tout ce qu’ils ont de valeur. Robin le suit d’un peu plus loin.
Gisborne, à cheval : « Fouillez-les ! Tout ce qu’ils ont, je le veux ! Tout ce qu’ils possèdent ! [Robin regarde Gisborne avec haine] Tout ! Rassemblez-les ! Mettez-les en rang ! Je veux tout !... »
Une villageoise : « Arrêtez ! »
Gisborne : « …Or ! Argent ! Autour de leur cour ! A leur poignée ! Dans leur bouche pourrie ! Je veux tout ce qu’ils ont ! »
Tuck à Robin : « Chaque jour, ça s’aggrave. Injustice, cruauté, corruption. Ces pauvres gens souffrent. Ils sont affamés… Et tu vas les abandonner ? »
Robin crache par terre et s’en retourne dans la forêt. Tuck le suit.
Tuck : « Robin, où est-ce que tu vas ? »
Robin : « Je ne peux plus rien pour eux. [Il revient sur ses pas] J’ai plus rien à offrir. »
Tuck : « Tu vas reprendre confiance en toi, je le sais. »
Robin : « J’ai lutté ! Je me suis battu. J’ai donné tout ce que j’avais… J’ai même offert la vie de la femme que j’aimais… Pourquoi est-ce que tu te démènes autant ? Pourquoi est-ce que tu te préoccupes tellement de nous ? »
Tuck : « Parce que j’ai rien d’autre dans la vie que mon dieu et ce pays que j’aime. J’ai pas de famille, pas de femme. Pourtant j’ai un grand cœur. .. Faut bien consacrer sa passion à quelque chose ! »
Robin s’approche de Tuck et s’assit par terre à côté de lui.
Tuck, s’agenouillant : « Je te demande simplement de te reposer… Ensuite, si tu veux, tu parleras à ta bande d’amis en guenilles. »
Robin regarde Tuck et soupire.
Robin, baissant la tête : « Je leur ai dit des choses épouvantables. Les hommes les plus braves et loyaux d’Angleterre. En fait, je voulais… Je voulais plus avoir de sang sur les mains... Je pourrais mourir pour ces hommes. »
Tuck : « Donne-toi une seconde chance. »
Robin : « Non, Tuck. Je suis fini pour de bon. Je fais un quart de lieu et je suis exténué… Et tu dis que c’est moi le dernier grand espoir de l’Angleterre. »
Tuck compatit à la souffrance de Robin.
DANS LA CAVERNE PENDANT LA NUIT
A l’extérieur, c’est la pleine lune. A l’intérieur, Tuck lit un petit cahier rouge dans lequel figure les phases de la lune.
Tuck à lui-même : « Y’a peut-être un moyen. »
Il fouille dans sa poche et en retire la bague de Marianne que Robin portait à son cou lorsque Tuck l’avait trouvé dans la rivière. Il regarde Robin en train de dormir près du feu puis referme son livre tout en échafaudant un plan.
Tuck, se relevant : « Pardonne-moi, Robin. »
A pas feutrés, Tuck quitte la caverne.
MANOIR DE LOCKSLEY
Le lendemain matin, Tuck pénètre dans le manoir et trouve Gisborne allongé sur le dos, la tête tombante dans le vide, les yeux grands ouverts. Tuck se place près de sa tête.
Tuck : « Sir Guy, regardez-moi. »
Gisborne fixe le crucifix qui pend au cou du moine.
Tuck : « Regardez-moi. »
Gisborne : « Si fatigué. Dès que je ferme les yeux, ils arrivent. »
Tuck, s’agenouillant et compatissant : « Ils ? »
Gisborne : « Les démons… Ils s’agrippent à mon cerveau… Comment trouver la paix ? »
Tuck : « Pour trouver la paix, un jugement est nécessaire. »
Gisborne : « Un jugement ? »
Tuck : « Il y a des hors-la-loi qui courent toujours. »
Gisborne : « Non… Sans Robin, ils ne sont rien. Nous les capturons, ce n’est qu’une question de temps. »
Tuck, caressant le front de Gisborne : « Mais qu’est-ce qui vous hante, mon fils ? »
Gisborne : « La peur… La peur que mon ennemi soit encore en vie. Qu’il court en liberté. Qu’il m’observe. Qu’il m’attende. »
Tuck : « Dans ce cas, je peux vous aider. Robin des bois n’est plus. On l’a mis en terre, secrètement, dans la nuit. »
Sans crier garde, Gisborne se relève brutalement et fonce sur Tuck. Il l’attrape par le col et le pousse violement contre la cheminée.
Tuck : « Croyez-moi. Ses amis se retrouvent aujourd’hui au carrefour du pendu. Vous pourrez les capturer. »
Gisborne, incrédule : « Merci. »
Gisborne, le lâchant et s’éloignant : « Merci. »
Mais Gisborne dégaine son épée et fait demi-tour et vient placer sa lame sous la gorge de Tuck.
Gisborne : « Mais si tu m’as menti, je te tuerai. »
Gisborne relâche Tuck et s’en va.
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Petit Jean, Allan et Much sont rassemblés autour du foyer de la cuisine dans leur campement.
Petit Jean : « Une piètre manière de faire des adieux. »
Il casse une flèche de Robin en deux et la jette dans le feu. Much en fait autant.
Allan, levant son verre : « A Robin… Et à nous. »
Much, triste : « Au revoir, Robin…Ou plutôt adieu. »
Petit Jean acquiesce de la tête. Petit Jean et Much boivent une gorgée lorsque tout à coup la porte du campement s’ouvre. Tuck, les bras derrière le dos et souriant pénètre à l’intérieur.
Petit Jean, surpris, se retournant face à Tuck : « Nom d’un… »
Allan : « Qui es-tu ? »
Tuck, ironique : « Un inconnu, grand et noir ! »
Petit Jean : « Réponds à la question, beau parleur ! »
Tuck : « Tu es une belle bête mais tu manques d’exercice. »
Petit Jean, offensé : « Quoi ? »
Petit Jean essaie de lui donner un coup de poing mais Tuck l’évite pousse violement Petit Jean sur le sol. Allan intervient aussitôt.
Allan : « Hé. Hé. Hé. »
Allan s’en prend également à Tuck mais il subit le même sort que Petit Jean. Tuck lui saisit le bras, le lui tort et l’envoie valser plus loin. Allan se retrouve alors couché sur Petit Jean.
Petit Jean à Allan : « Ote-toi de là ! »
Tuck à Much : « Tu veux ta part ? »
Much : « Euh… Non. Non, j’ai euh… Mal au bras. »
Tuck, souriant : « Je m’appelle Tuck. Je viens de la part de Robin. Il souhaiterait vous voir si ça ne vous ennuie pas. »
Allan et Much se regardant se demandant s’ils ont bien entendu.
Petit Jean : « Quoi ? »
Much : « Robin est vivant ? »
Tuck : « Oui. Il va bien. En pleine forme, d’ici huit jours. Il a juste besoin d’un peu de repos. Vous verrez par vous-même. »
Much, s’approchant de Tuck et souriant : « Alors il est vivant ?… Vivant ? »
Much se retourne vers Petit Jean qui est également très content de l’apprendre. Petit Jean met son bras sur l’épaule de Much en souriant. Seul, Allan reste sceptique et se méfie de Tuck.
Much : « Il est vivant ? »
Allan, se rapprochant de Tuck : « Une seconde. J’en crois pas un mot, moi. »
Tuck : « Mais… Il m’a remis ceci pour... [Tuck cherche sous sa tunique et en sort la bague de Marianne qu’il expose au regard des hors-la-loi] pour prouver ce que j’avance. »
Much prend la bague dans ses mains.
Much : « La bague de Marianne. »
Mais Allan n’est pas convaincu pour autant.
Much, redonnant la bague à Tuck : « Oh merci mon frère »
Much serre la main de Tuck qui sourit.
Allan : « Qu’est-ce que tu trames, hein ? »
Tuck : « La même chose que toi. »
Allan : « Pourquoi je te croirais ? »
Tuck : « Je crois qu’il regrette de vous avoir quitté. Il vous l’expliquera mieux que moi. Carrefour du pendu ! A midi ! »
Tuck s’en va.
CARREFOUR DU PENDU
Petit Jean, Much et Allan arrivent à proximité du carrefour du pendu.
Much : « C’est là ! »
Petit Jean : « Y’a quelque chose qui cloche ! »
Allan : « Tout cloche dans cette histoire. »
Much : « Il viendra. Robin est vivant. Je le sens. Il va venir. »
Arrivés à l’intersection, ils aperçoivent un homme, portant une cape et une capuche, leur tournant le dos. Mais soudain, celui-ci se retourne et en enlevant sa cape. Il s’agit de Gisborne.
Gisborne : « Je viens présenter mes respects, si vous le permettez. »
Allan à Much : « Qu’est-ce que je t’avais dit à propos de ce moine ? »
Les soldats de Gisborne se précipitent sur eux et les arrêtent. Gisborne dégaine son épée.
Gisborne, pointant son épée sur les hors-la-loi : « Emmenez-les. »
Much, se débattant : « Tu parles d’une trahison ! »
Garde : « Plus vite que ça ! »
Allan : « ça va ! »
Caché derrière un arbre, Tuck assiste à l’arrestation des hors-la-loi.
Tuck : « Pardonnez-moi mon dieu. »
FORÊT DE SHERWOOD
Robin est assis devant un mémorial fait de bougies et de lanternes accrochés aux branches d’un arbre. Ce mémorial a été conçu pour honorer la mémoire du héros de Sherwood. En effet, Robin prend une poupée à son effigie posée entre les bougies. Tuck s’approche par derrière et s’agenouille à côté de Robin.
Tuck : « ça été dressé en mémoire de Robin des bois. »
Robin, tenant toujours la poupée entre ses mains : « Je ne me savais pas aussi populaire. »
Tuck : « Tu vois le pouvoir que tu as. Voilà pourquoi Dieu t’a épargné. Pour redonner espoir aux gens. »
Robin : « Je ne le mérite pas. »
Tuck : « Gisborne a capturé tes amis. Ils doivent être mis à mort demain. »
Robin, inquiet pour eux, réfléchit un petit moment.
Robin : « Que devrais-je faire ? »
Tuck : « Que ferait Robin des bois ? Interroge ton cœur, Robin. [Tuck pose sa main sur l’épaule de Robin] Tu trouveras la réponse. »
Tuck se relève et puis s’en va laissant Robin à sa réflexion.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif approche de la grande cellule dans laquelle sont retenus Allan, Much et Petit Jean. Ils ont les mains enchaînées à l’extérieur de la cellule.
Le shérif : « Bonjour, messieurs. [Il s’approche d’Allan] Il ne vous manque rien afin de rendre votre séjour agréable ? »
Allan : « Non sauf que… je crois qu’on a oublié de nous donner notre coup d’hydromel de bienvenu. »
Le shérif rit puis se promène de long en large devant leur cellule.
Le shérif : « Alors quelques mots sur mon programme des réjouissances… »
Petit Jean dont les mains sont entravés par une planche de bois en plus de ses chaînes tentent de s’en prendre au shérif.
Le shérif : « Tut-Tut-Tut-Tut-Tut. »
Le shérif grogne, imitant ainsi Petit Jean, rit puis poursuit son chemin.
Le shérif : « Une grande cérémonie aura lieu demain. Pour marquer le trépas définitif de votre chef et de sa bande de bras cassés. »
Le shérif à Allan : « Votre décès rituel. »
Allan, provoquant : « Oh j’adore ça. J’adore les exécutions. »
Le shérif : « Donc c’est la dernière soirée que vous passez sur Terre. Alors toi et tes chers vieux amis… [Il rit puis s’en va] Savourez. »
Allan : « Oh ! A quelle heure est servi le dîner ? »
Le shérif, quittant les cachots : « Ah-Ah-Ah ! Excellent ! »
DANS LA CAVERNE PENDANT LA NUIT
Tuck entre dans la caverne les bras chargés de bois pour le feu. Robin soupire. Tuck se dirige vers le feu et y met quelques bûches tout en observant Robin qui se prépare.
Robin, mettant sa ceinture : « Tu as raison. Je ne peux pas tourner le dos aux gens qui ont besoin de moi. »
Tuck : « Alors que comptes-tu faire ? »
Robin : « Tout d’abord je vais tenter de délivrer mes hommes. »
Tuck : « Cette nuit ? Tout seul ? »
Robin : « A moins que t’aies une meilleure idée ? »
Tuck, souriant : « Eh bien… en fait… J’en ai une. »
Robin : « Oh tiens donc ! Vas-y j’écoute. Explique. »
SUR UNE COLLINE
Robin et Tuck sont assis sur une colline éclairés par la pleine lune. Robin essaie tant bien que mal de tailler une flèche avec un couteau. Mais il peine à le faire.
Robin, déçu : « Oh ! »
Tuck : « Donne-la-moi… Tu entends ? »
Robin s’exécute. Tuck commence à tailler la flèche de Robin.
Robin, découragé : « C’est fichu d’avance. »
Tuck : « Ta meilleure chance de réussite demain, c’est de te reposer. »
Robin : « Mais quel chance ont mes hommes si je ne peux même pas aiguiser une flèche ou encore moins en tirer une ? Hein ? »
Tuck : « Aie confiance, Robin. Tu ne seras pas seul. »
Tuck sort la bague de Marianne de dessous sa tunique et la tend à Robin.
Tuck : « Tiens. »
Robin s’en empare violement.
Robin : « Où est-ce que tu l’as eu ? »
Tuck : « Tu l’avais autour du cou quand je t’ai trouvé. »
Robin baisse la tête en essayant de retenir ses larmes.
Robin, faiblement : « Merci. »
Tuck laisse à Robin le temps de se ressaisir puis il montre la lune à Robin.
Tuck : « Ce qui arrivera à la lune demain, se produit une fois par génération. C’est un don de Dieu venu des étoiles. »
Robin, regardant le ciel : « Mon père disait que lorsqu’on mourait, on redevenait des étoiles. Si c’est la vérité à la même heure demain, nous éclairons peut-être le ciel. »
Tuck : « Voilà une magnifique pensée. »
Robin regarde Tuck puis le ciel en souriant.
DANS LA COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif, suivi de Jasper et de Gisborne sort du château et arrive sur le perron où deux fauteuils sont installés. Le shérif descend une marche pendant que Jasper et Gisborne restent sur le perron derrière le shérif. La herse s’ouvre alors afin de faire entrer le public venu assisté à l’exécution. Much, Petit Jean et Allan sont déjà installés devant un panneau en bois les mains attachés au dessus de leur tête. Inquiets, ils voient arriver parmi la foule une charrette, peinte de la même couleur que le panneau se trouvant derrière eux et poussée par des soldats du shérif. Les gardes placent la charrette, recouverte d’un tissu, à plusieurs pas d’eux et bien en face des prisonniers. Les gardes enlèvent la toile et le public pousse un cri d’effroi en voyant une sorte d’harpon pointé en direction des hors-la-loi.
Le shérif : « C’est un grand jour pour Nottingham, son peuple et pour la sécurité intérieure. »
Tuck entre dans la cour du château. Portant une capuche, il se déplace derrière la foule.
Le shérif : « Pour marquer l’extermination du terroriste Robin des bois, nous allons exécuter ses complices. [Aux soldats] Préparez-vous à tirer. »
Deux gardes préparent l’arme. Les hors-la-loi, effrayés, font un pas en arrière.
A l’extérieur du château, Robin arrive près de la muraille. Il accroche une corde à l’une des ses flèches et tire vers les remparts. Mais ce geste lui cause une forte douleur.
Le shérif : « S’ils avaient respecté le shérif et son autorité, ils auraient pu éviter un châtiment si sévère et mener des vies paisibles et enrichissantes en travaillant comme vous tous pour le comté de Nottingham. Mais ils ont fait le choix de vivre en hors-la-loi… »
Robin monte avec peine à la corde.
Le shérif : «… Ils vont donc recevoir la juste récompense de leur refus à se soumettre aux lois de cette grande nation. C’est la conséquence fatale de leur défi au Prince Jean et à l’autorité dont je suis investi, moi, le shérif de Nottingham. »
Tuck regarde avec stupeur le harpon.
Le shérif : « TIREZ ! »
L’harpon est tiré et va se planter à la gauche des prisonniers. Tuck est soulagé.
Allan : « Ben voilà une mort originale au moins. »
Petit Jean : « Quoi ? »
Allan : « On parlera de ça pendant de longues années. »
Petit Jean : « Génial ! »
Jasper, assis dans un fauteuil à côté de celui du shérif, semble apprécier le spectacle.
Jasper : « Hum. Hum, j’adore. »
Le shérif : « Je vous avais dis que c’était atroce, hum ? »
Robin grimpe toujours à la corde. Il arrive à la moitié du parcours et s’arrête un peu pour se reposer car il souffre encore de ses blessures suite à sa chute dans le ravin. Mais la lune commence à couvrir le soleil. Tuck regarde le soleil. Mais le shérif tape deux fois dans ses mains.
Le shérif : « Phase deux. Cette fois, enflammez la flèche ! »
Les soldats mettent une nouvelle flèche dans l’arme. Mais Tuck lève le bras et s’avance vers le shérif.
Tuck : « Attendez ! »
Petit Jean grogne de rage en voyant Tuck s’avancer vers le shérif.
Tuck : « Une dernière prière, Sir Guy. Il faut être miséricordieux malgré l’ampleur du crime. »
Le shérif : « Qui es-tu, prédicateur ? »
Gisborne, debout à côté du shérif : « C’est frère Tuck. On peut lui faire confiance. C’est lui qui a livré ces canailles à la justice. »
Tuck : « Shérif ? C’est pêché de ne pas offrir une chance d’absolution. »
Le shérif regarde Jasper qui acquiesce légèrement.
Le shérif : « Fort bien. Tu fais fiça. Nos amis ont le feu au derrière. »
Le shérif rit en regardant Jasper et Gisborne.
Tuck, se retournant vers la foule : « Da, quaesumus Dominus, ut in hora mortis nostrae sacramentis refecti... [Il regarde vers le ciel]... et culpis ominibus expiati... »
Pendant ce temps, les soldats enflamment la flèche et Robin poursuit son ascension.
Tuck : « In sinim misericordiae tuae laeti suscipi mereamur... »
Jasper : « C’est toujours pareil avec ces moines. »
Le shérif : « Ça va. Ça va. En voilà assez, avec ces bondieuseries ! [Robin est arrivé sur les remparts] C’est pas avec des bla-bla qu’on pourra sauver leurs âmes corrompus. TIREZ MAINTENANT. »
Tuck : « ATTENDEZ ! »
Tuck a allumé un bâton qui émet des étincelles et vient se placer entre le harpon et les prisonniers.
Tuck : « Au nom de dieu, attendez ! »
Gisborne : « A QUOI TU JOUES ? »
Tuck : « Vous et votre maître le Prince Jean avaient non seulement enfreint les lois de l’homme mais celles du Seigneur. Et pour ça, vous serez châtiés. »
Gisborne, dégainant son épée : « Quoi ? »
Le shérif : « Le moine a avalé trop de champignons ! [Aux soldats] TIREZ MAINTENANT ! »
Tuck : « Bientôt Dieu va parler. Le ciel va s’obscurcir et le soleil disparaître. »
Tuck regarde vers le ciel. Celui-ci s’obscurcit. Robin ébahi constate la même chose.
Robin : « Il avait raison. »
L’éclipse est totale. Le public comme à avoir peur.
Tuck : « Tenez ! Ne l’avais-je pas dit ? »
Les hors-la-loi regardent avec inquiétude le soleil caché par la lune. La foule commence à paniquer.
Tuck : « Ayez confiance car bientôt un nouveau jour se lèvera, vous serez sauvés. »
Jasper : « Mais que se passe-t-il ? »
Un garde apporte une torche à Gisborne.
Le shérif : « C’est une ruse. »
Gisborne, inquiet : « Robin ? »
Petit Jean : « Robin ? »
Le shérif, se levant de son fauteuil : « TIREZ ! »
Mais rien ne se produit.
Le shérif : « MAIS TIREZ ! »
Le shérif, prenant la torche de Gisborne : « On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. »
Jasper est très inquiet par la tournure que prennent les évènements. Pendant que le shérif se rend jusqu’à l’arme, Tuck regarde le ciel.
Le shérif : « SALES PAYSANS !... QUE PERSONNE NE ME TOUCHE ! VOUS ENTENDEZ ? »
Jasper se cache derrière son fauteuil.
Le shérif : « Bande d’incapables ! Je vais vous montrer de quel bois je me chauffe. Espèces de mauviettes pleurnichards ! »
Le shérif tire la flèche qui vient de ficher en plein milieu du panneau de bois là où se trouvaient les prisonniers quelques minutes plus tôt. Le shérif n’en croit pas ses yeux. Trois flèches de bois sont plantées dans le bois coupant net les trois cordes qui retenaient les hors-la-loi.
Le shérif : « Où ils sont passés ? »
Le shérif scrute alors la cour mais ne voit rien pour l’instant.
Tuck, levant son bras vers le soleil : « Vous voyez le soleil revient ! Ainsi que le protecteur du pays. Le cycle est accompli… »
Gisborne lève les yeux vers le ciel et voit un homme armé d’un arc sur les remparts. Le soleil étant derrière lui, on ne peut voir ses traits.
Tuck : « …Il apparaîtra dans la lumière et il vous sauvera. Il est de retour… »
La foule, en bas, lève la tête vers les remparts tandis que Gisborne réalise que c’est Robin des bois.
Tuck : « …La légende est vivante ! »
Gisborne, effrayé, recule vers les portes du château.
Jasper, caché derrière son fauteuil mais furieux : « Surprise, surprise ! »
Gisborne, dos contre les portes du château : « Non, c’est pas possible ! »
Le shérif, vociférant contre Gisborne : « Espèce de crétin. Incompétent ! »
Robin tire deux flèches en direction du shérif qui se figent dans les manches de sa tunique. Il se retrouve ainsi cloué sur le panneau de bois. Robin tire deux autres flèches en direction de Gisborne.
Gisborne : « NON !!!!!!!!!!!!! »
La première flèche se plante dans la porte au niveau de sa taille et l’autre au dessus de son épaule opposée.
Robin au peuple : « Je suis Robin des bois ! Votre humble serviteur. Et c’est pour vous tous que je vis pour combattre le mal qui étouffe ce pays. Plus jamais nous ne devons vivre dans la peur et les ténèbres. C’est ensemble que nous devons lutter. C’est à cette condition que le soleil se lèvera sur ce pays, notre Angleterre. [Levant son arc] UNE FOIS ENCORE !!!!!!!!! »
La foule exalte et l’applaudit. Jasper en profite pour s’éclipser. Il court vers sa voiture mais Tuck est déjà entrain de la fouiller. Tuck lui donne un coup avec la portière puis s’enfuit avec l’argent que Jasper ramenait au Prince Jean.
Le shérif : « ATTRAPEZ-LE ! »
Tuck : « ROBIN ? UN CADEAU DE LA PART DU SHERIF ! »
Tuck lance un sac en l’air. Robin tire une flèche qui transperce le sac faisant pleuvoir des pièces d’or sur le peuple. Deux gardes veulent s’en prendre à Robin mais celui s’échappe en sautant du haut des remparts et atterrit sur un tissu tendu par ses compagnons. Aussitôt sur pied, Robin fonce vers Gisborne.
Tuck, suivant Robin des yeux : « Robin ? Non ! »
Muni d’une dague, Robin arrive devant Gisborne qui ne peut plus bouger. Il place sa lame sous la gorge de Gisborne.
Gisborne, suppliant : « Tue-moi ! Achève-moi ! Je t’en prie ! »
Robin : « C’est la mort que tu veux ? »
Gisborne : « Je vis en enfer. »
Robin, furieux : « Dans ce cas, restes-y ! »
Il entaille la joue de Gisborne avec sa dague puis il s’en va. Pendant que le peuple ramasse les pièces d’or, les hors-la-loi attendent Robin à la porte. Much lui tend son arc et ses flèches puis la troupe s’en va en courant, accompagnée de Tuck.
***** Épilogue *****
DANS LA GRANDE SALLE DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Jasper : « Une telle humiliation sapera votre autorité auprès du peuple et du Prince Jean dès l’instant où je lui en ferais part. [Il tape dans ses mains] Maintenant je rentre enfin à Londres. [Saluant le shérif et Gisborne en bougeant uniquement ses doigts] A plus tard, petite gens. »
Jasper monte les escaliers. Le shérif se retourne vers Gisborne.
Le shérif : « Quel pitoyable imbécile pleurnichard. Vous êtes entrain de sombrer dans l’inutilité, Gisborne. Prenez garde à ne pas vous y noyer. »
Gisborne, stoïque : « Vous savez, je suis finalement parvenu à la conclusion que je ne vous aimais pas. »
Le shérif, moqueur : « Oh… Oh mais qu’est-ce qu’il y a ? [Il tape Gisborne sur l’épaule] Hum ? C’est ce vilain Robin des bois qui a fait de la peine à notre Guytounet ? Oh pauvre fou ! »
De rage, Gisborne se relève d’un bond et plaque le shérif sur la table.
Le shérif : « J’aime mieux ça, Gisborne. Un peu de cran, vous allez en avoir besoin, hum ? Robin vous a laissé la vie. A vous de prendre la sienne, VOUS ENTENDEZ ? »
Gisborne lâche le shérif et s’en va.
FORÊT DE SHERWOOD
Robin et Tuck marchent dans la forêt suivis par le reste de la bande.
Tuck : « Ecoute-moi. Désormais, ils vont employer les grands moyens contre toi. [Les hors-la-loi s’arrêtent] Tu es prêt ? »
Robin : « Ouais d’autant plus qu’ils n’ont encore rien vu. Maintenant ils ont un prêtre guerrier sur le dos, hein ? [A ses compagnons] Tuck se joint à notre combat, les gars. Il est des nôtres, maintenant. »
Much sourit tandis qu’Allan semble ne pas être d’accord avec la décision de Robin. Robin fouille ses poches et en retire un pendentif qu’il tend à Tuck.
Robin : « Ceci est à toi. »
Tuck prend l’insigne.
Allan : « Attends. [Il se place devant Tuck] T’as pas encore expliqué comment Gisborne a su où nous trouver. »
Tuck, regarde Robin puis Allan : « On doit parfois risquer gros pour gagner gros… Ça a marché. »
Allan : « Cette fois, ça a marché. La prochaine fois, c’est ta vie que tu risqueras. »
Tuck : « Je le ferai. Avec plaisir. »
Robin à la bande : « Vous savez bien que je ne peux rien sans vous. Sans vous tous. [Allan sourit avec fierté ; Petit Jean fixe Robin du regard] Je ne pensais pas les horreurs que je vous ai dites. [Robin sourit] Je vous demande pardon. »
Much : « Robin, tu es pardonné. On avait compris. »
Tuck : « L’évènement d’aujourd’hui se propagera dans toute l’Angleterre. On racontera au coin du feu de chaque chaumière, auprès du lit de chaque enfant, l’intervention du soleil lui-même dans le combat contre les forces du mal. Le shérif éclipsé. Une légende ressuscitée. »
FORÊT DE SHERWOOD
Robin est agenouillé au pied d’un arbre centenaire. La tête basse, il pense à Marianne. Il prend sa dague et creuse un trou. Il enlève la bague de Marianne qu’il portait autour du cou. Puis il embrasse longuement le bijou.
Robin, regardant la bague et murmurant : « Je ne cesserai jamais de t’aimer. »
Il dépose la bague au fond et rebouche le trou. Puis il se recueille quelques minutes afin de faire ses adieux à la femme de sa vie.
***** Fin de l'épisode *****