LOCKSLEY:
Gisborne vient au village pour percevoir la taxe annuelle. Deux soldats obligent un vieil homme à monter dans une charrette de prisonniers.
Un soldat: Allez! Monte là-dedans! Monte vieux fou!
Un autre soldat: Allez dépêche-toi!
D'autres soldats maltraitent un villageois, une femme tente alors de prendre sa défense.
La villageoise: Arrêtez!
Un homme est traîné de force devant Gisborne.
Gisborne: Tu dois deux shillings!
Le villageois: Pitié, Monseigneur!
Gisborne: On t'a laissé huit jours, maintenant tu dois payer... (aux soldats) S'il n'a pas d'argent, saisissez ses biens! Et s'il n'a aucun bien de valeur, qu'on l'emmène! ...(puis, au villageois) Il s'agit de la taxe annuelle du Roi pour financer sa croisade contre les païens. Soit tu payes, soit c'est la prison! C'est un décret du Shérif: ni exception, ni tolérance. Maison suivante!
Dissimulé dans les bois, Petit Jean observe la scène. Il est bientôt rejoint par Robin.
Robin: Gisborne et ses hommes... Maintenant on sait pourquoi Luke n'a pas pu livrer les armes! Si le Roi savait les méfaits qui sont commis en son nom...
Deux soldats rossent violemment un autre villageois.
Un soldat: Dépêche-toi!
Le villageois (implorant): Pour l'amour du ciel!
Petit Jean aperçoit sa femme dans le village.
Petit Jean (ému): C'est Alice...
Elle fait signe à son jeune fils qui se trouve en compagnie de Luke Cooper, le tonnelier de Locksley.
Alice: Jean! Approche... Surtout fais comme si de rien était.
Gisborne s'avance avec une demi-douzaine de soldats. Petit Jean est inquiet de les voir si près de sa famille.
Gisborne: Ah! Le tonnelier! Il doit trois shillings.
Luke Cooper: Prenez ce que bon vous semble, je n'ai plus d'argent à vous donner.
Gisborne: Saisissez ses biens.
Les soldats s'avancent et commencent à fouiller partout.
Un soldat (bousculant le tonnelier): Écarte-toi! … (poussant, le jeune Jean) Toi aussi!
Un peu à l'écart, Luke Cooper et Alice discutent à voix basse.
Alice: Déjà qu'on a eu du mal à payer la dîme, il fallait encore une autre taxe!
Luke Cooper: C'est stupide de continuer ainsi Alice! J'ai beaucoup d'affection pour toi et pour le p'tit. Si on était mari et femme, on pourrait payer les taxes.
Le fils de Petit Jean attrape un soldat pour l'empêcher de fouiller sa maison.
Le jeune Jean: Non! Allez-vous-en! C'est chez nous ici!
Un soldat: Espèce de petit voyou!
Deux soldats s'emparent alors du jeune garçon. Alice se précipite tandis que Gisborne, attiré par les cris, s'approche.
Alice (inquiète): Jean!
Luke Cooper (à Gisborne): Attendez! Voyez Messire, j'ai quelques outils qui valent bien quelques sous. Prenez-les!
Le jeune Jean (en criant): Laissez-moi tranquille!
Soudain un soldat découvre des arcs dissimulés sous des fagots de bois.
Le soldat: Monseigneur! Des armes!
Le tonnelier blêmit.
Le jeune Jean (en criant): Vous n'avez pas le droit! Lâchez-moi!
Gisborne: Tiens, tiens, tiens... des arcs de type sarrasin. Alors, où un tonnelier de Locksley a-t-il pu apprendre à travailler ainsi?... Il n'y a qu'un Anglais à ma connaissance qui se sert de ce genre d'arcs. Si tu collabores avec les hors-la-loi, tu recevras le même châtiment que les hors-la-loi!!... (aux soldats) Emmenez-le!
Luke Cooper est emmené dans la charrette des prisonniers. Les soldats poussent devant eux le fils de Petit Jean.
Le jeune Jean: Non! Maman!
Alice: Jean!... (à Gisborne) Pitié Monseigneur!
Petit Jean, toujours dissimulé dans les buissons, est désespéré par ce qu'il voit.
Luke Cooper: Pitié Monseigneur! Je vous en prie Monseigneur! Pitié, je vous en supplie, ne faites pas de mal au p'tit! C'est mon apprenti, il est innocent!
Gisborne (froidement): Ce petit avorton! Oh, nous devons en faire un exemple, n'est-ce pas!...(aux soldats) Qu'on l'emmène aussi!
Alice: Laissez-le tranquille! Enlevez vos sales pattes de mon fils!
Petit Jean veut se précipiter au secours du petit mais Robin le retient.
Robin: Jean! Jean! Jean! Ils sont trop nombreux!
Luke Cooper (en criant): Il est innocent!
Alice (désespérée): Non! Non! Jean!
Petit Jean se débat pour échapper à l'emprise de Robin.
Petit Jean (à Robin): C'est mon fils!
Robin: Je sais! Nous allons le sauver, mais pas ici, c'est trop risqué.
Furieux, Petit Jean se dégage et s'enfonce dans les bois. Le tonnelier, le jeune Jean et d'autres habitants de Locksley sont emmenés dans la charrette de prisonniers sous bonne escorte.
Alice (en pleurant): Jean! Ayez pitié, c'est un enfant! Petit Jean!
Le jeune Jean: Maman! Maman à l'aide!
Alice: Petit Jean!
Alice les suit en courant puis s'effondre à genoux, en larmes.
*** Générique ***
Petit Jean marche à vive allure, il est bien décidé à aller délivrer son fils sans plus attendre. Robin tente de le raisonner.
Robin: Jean, arrête! On a besoin des autres, le convoi est trop bien gardé!
Petit Jean (furieux): Pas le temps d'attendre!
Robin: Je ne te laisserai pas faire! Ce serait de la folie!
Petit Jean (en criant): Robin, ils ont pris mon fils!
Robin (criant à son tour): Ta vie est trop précieuse à mes yeux!
Petit Jean (criant encore plus fort): Sa vie est plus précieuse encore!
Avant que Robin ait le temps d'ajouter quoi que ce soit, Petit Jean lui envoie un coup de poing en pleine figure et le hors-la-loi s'effondre, inanimé. Pendant ce temps, le convoi de prisonniers est obligé de s'arrêter car un tronc d'arbre obstrue le chemin.
Un soldat: Dégagez le chemin! Enlevez-moi ce tronc! Allez, dépêchez-vous, dégagez le chemin, du nerf! Que tout le monde s'y mette! Poussez!
Alors que les soldats sont affairés en contrebas autour de l'obstacle, Petit Jean dévale la pente en poussant de grands cris. Il est fou furieux.
Petit Jean (en hurlant): Ah! À l'attaque!
Déchaîné, il assomme d'abord le conducteur de la charrette puis, jouant de son bâton, il vient à bout d'un premier soldat puis d'un deuxième. Sidérés, les prisonniers le regardent affronter sans faiblir les gardes qui tentent de le maîtriser. Petit Jean parvient à s'approcher de la charrette.
Petit Jean (aux prisonniers): Attendez!
Il veut les aider à sortir mais tandis qu'il s'évertue à vouloir briser la serrure, des soldats se jettent à nouveau sur lui. Le combat reprend de plus belle mais bientôt, Petit Jean se retrouve assailli par une demi-douzaine d'adversaires.
Un soldat (au conducteur de la charrette): Filez à Nottingham!
Tombé à genoux sous les coups répétés de ses assaillants, Petit Jean a juste le temps de voir la charrette s'éloigner avant de s'effondrer, inconscient, assommé par un soldat.
Quand Robin se réveille, il ne met pas longtemps à comprendre dans quelle direction est parti Petit Jean.
Robin (murmurant à lui-même, inquiet): Jean...
Il se relève et se précipite pour rejoindre son compagnon mais il ne retrouve sur les lieux de l'affrontement, que le bâton de Petit Jean, brisé en deux ainsi que ses deux insignes.
[Petit Jean porte deux insignes: le sien et celui qui appartenait à son compagnon, Roy, tué par les soldats du Shérif dans l'épisode 104 - L'Enfant Trouvé]
NOTTINGHAM:
Will et Allan réussissent à s'introduire dans le château en trompant les gardes. Un soldat escortant un prisonnier les bouscule alors qu'ils entrent dans la ville.
Le soldat: Allez, écartez-vous minables!
D'autres soldats arpentent les rues de Nottingham.
Un autre soldat: Taxes! Taxes! Dernier jour du prélèvement pour l'impôt du Roi! Allons!... Taxes! Taxes! Nous collectons les taxes!... (il apostrophe trois hommes attablés)Vous trois là, vous avez payé la taxe sur la bière?
Un des trois hommes (surpris): La taxe sur...
Le soldat (l'interrompant): Sur la bière!...(au soldat qui l'accompagne) Emmène-les!
L'homme: Qu'est-ce qui vous prend? J'ai rien fait!
Le soldat se dirige ensuite vers d'autres hommes en train de jouer aux dés.
Le soldat: Alors, on joue là? Je parie que tu n'as pas de licence, hein!...(il renverse le plateau de jeu) T'as perdu! Qu'on l'emmène en prison!
Will veut intervenir mais Allan le retient.
Allan: On peut pas tous les aider! On doit trouver l'épouse de mon ami et on a des livraisons à faire.
Le joueur est emmené par les soldats. Un peu plus loin, une femme mendie accompagnée d'un jeune enfant.
La femme (à un passant): Pitié, une petite pièce Messire...
Allan (à Will): Ah, c'est elle! Son mari est décédé il y a deux jours, les hommes du Shérif l'ont battu à mort.
Allan s'approche de la femme et dépose une bourse dans sa main.
Allan: De la part de Robin des Bois...
Le soldat chargé de la récolte des taxes arrive avec son escorte.
Le soldat: Celle-là m'a tout l'air d'une vagabonde et son morveux aussi!... (puis, à la femme) À qui as-tu volé cette bourse?
La femme: Non!
Le soldat: Confisquez-la!
La femme: Non, je vous en prie! Mon mari est mort, c'est tout ce que nous avons! Je suis seule avec le petit, je vous en prie!
Cette fois, Allan et Will ne peuvent s'empêcher d'intervenir. Ils se précipitent sur les soldats et se battent avec eux. Ils se relèvent vainqueurs de cette bagarre sous les applaudissements de la population. Will rend la bourse à la veuve.
Will: Sauve-toi vite!
Pendant ce temps, Allan profite de son moment de gloire.
Allan (ravi): Merci les amis!
Son triomphe est de courte durée, des renforts apparaissent au coin de la ruelle et foncent sur les hors-la-loi.
Un soldat: Les voilà!
Allan crie pour avertir son ami.
Allan: Will!
Une femme: Fuyez! Vite!
Le soldat chargé de la récolte des taxes reprend ses esprits.
Le soldat: Ne les laissez pas s'échapper! En avant! Allez, emparez-vous d'eux!
Pendant ce temps, dans une autre rue de Nottingham, d'autres soldats escortent un convoi de prisonniers parmi lesquels se trouve Petit Jean. Allan et Will, toujours poursuivis, déboulent au milieu du convoi.
Le soldat: Attrapez-les!
Stupéfait, Will reconnaît Petit Jean. Il se jette sur un soldat proche pour tenter de délivrer son ami mais celui-ci lui fait comprendre que c'est perdu d'avance.
Petit Jean (à Will): Non!
Malgré ses mains liées, Petit Jean se rue sur les poursuivants de ses compagnons. Les soldats sont obligés de se mettre à plusieurs pour le maîtriser et il permet ainsi aux deux hors-la-loi de s'enfuir.
Dans le bureau du Shérif, Gisborne manipule un des arcs sarrasins saisis chez Luke Cooper.
Le Shérif: Oui, on a déjà pointé sur moi un de ces charmants objets! Mais quel rapport avec le prélèvement de la taxe du Roi?
Gisborne: Nous avons trouvé cet arc durant la collecte à Locksley. L'homme qui l'a fabriqué fournit Robin des Bois.
Le Shérif: Et vous détenez ce manant, ici même dans nos geôles? Ah, et bien vous m'intéressez à présent! Je crois que nos troupes pourraient bénéficier des talents de ce fabriquant d'arcs. Il va nous enseigner son savoir.
Gisborne (dubitatif): Enseigner? Nous devrions l'exécuter!
Le Shérif: Il me semble relever comme une note d'amertume dans votre voix Gisborne. Seriez-vous déçu par la vie de Seigneur du manoir de Locksley? Hum? Vos paysans ne vous apprécient pas beaucoup, ils prient pour que Robin des Bois revienne... Oh quel dommage!
Gisborne: Si un paysan nous tient tête, nous devons le punir, avec dureté. Nous devons en faire un exemple devant tous les autres. Organisez un événement!
Le Shérif: Un événement? Ma foi, pourquoi pas! J'inviterai tous les piliers de la communauté, leur présence sera obligatoire. Nous devons être créatifs dans nos châtiments: le fléau et une bonne flagellation! Des mutilations bien sûr! Des tortures! Nous ferons ça ici, ici même dans la grande salle. Oh, ce sera la "Fête de la Douleur"!
FORÊT DE SHERWOOD:
Will et Allan ont rejoint le reste de la bande et leur ont fait part de l'arrestation de Petit Jean.
Robin: Nous devons utiliser nos têtes! Il ne s'agit pas seulement de Jean. Luke, le tonnelier essayait de nous aider. Nous avons une responsabilité envers lui et le p'tit.
Djaq: J'ignorais que Jean avait une famille.
Much: Il l'a appris il y a peu de temps.
Will: Dès que le Shérif saura qu'il est avec nous, il le fera pendre.
Robin: Justement non! Le Shérif ne s'en rendra pas forcément compte.
Will: Quoi! Mais...
Il porte la main à son insigne puis s'interrompt en voyant Robin brandir ceux de Petit Jean.
Robin: Sans son insigne, il n'est qu'un hors-la-loi comme un autre.
Will: Non, il n'est pas comme les autres. Et tu crois que le Shérif se soucie qu'il porte son insigne!
Allan: Will a raison, ils le pendront de toute façon.
Robin soupire, il sait qu'ils ont raison.
Robin: C'est bien pour ça que notre plan doit être parfait.
CHÂTEAU DENOTTINGHAM:
Luke Cooper est enchaîné dans la salle de tortures Le jeune Jean assiste, terrifié, à l'interrogatoire.
Le Shérif: C'est désolant... Un bon artisan comme toi qui gâche son talent à travailler pour des hors-la-loi. J'ai toujours admiré les artisans. Fabrique-nous des arcs sarrasins comme celui de Robin des Bois et je ferai cesser cet enfer. Il se pourrait même que je t'accorde un délai pour payer tes taxes!
Le tonnelier hoche négativement la tête, signifiant son refus au Shérif.
Le Shérif: Un aussi grand talent définitivement perdu... (au bourreau) Continue. S'il refuse de parler, ma foi, attaque-toi au petit!
Le bourreau torture Luke Cooper avec une lame chauffée au rouge, lui arrachant d'horribles cris de souffrance qui traumatisent le fils de Petit Jean.
Alice se présente à la porte du château.
Alice (suppliante, au garde): S'il vous plaît, pourquoi vous ne me laissez pas rentrer? Ce n'est qu'un petit garçon!
Le garde (fermement): Non.
Alice: Je vous en prie, laissez-moi parler au Shérif... Tout ce que je demande, c'est de voir mon fils!
Marian arrive à cheval à Nottingham et remarque le désarroi d'Alice en passant vers elle.
Alice (implorante): Pourquoi vous refusez de me laisser entrer? J'ai besoin de le voir, je vous en prie!
Petit Jean, attaché à un arbre dans la cour avec d'autres prisonniers a remarqué la présence d'Alice à l'entrée de la cour. Il détourne la tête pour éviter qu'elle ne le reconnaisse. Marian met pied à terre et croise alors le regard de Petit Jean. Tous deux font attention à ne pas montrer qu'ils se connaissent. Gisborne descend rapidement l'escalier de la cour.
Marian: J'ai l'impression que le Shérif est décidé à arrêter la moitié de Nottingham.
Gisborne: Nous devons leur rappeler leurs obligations envers le Shérif et le Roi. Ils doivent la loyauté à leur maître.
Marian (en protestant): Mais si leurs obligations consistent en des taxes toujours plus élevées, est-il surprenant qu'on ait besoin de les rappeler à leur devoir de loyauté? Ils n'ont plus rien du tout et ils sont malgré tout punis!
Le Shérif descend à son tour l'escalier.
Le Shérif: Ah! Marian! Il me semblait avoir entendu votre voix. Toujours aussi charmante, même dans la dissidence.... (à un garde posté vers les prisonniers) Où est l'homme qui a mis à mal une escouade des soldats à lui tout seul?
Le garde (désignant Petit Jean): C'est lui Monseigneur!
Le Shérif: Quelle brute repoussante! … (puis, intrigué) Et cependant, j'ai le sentiment de l'avoir déjà vu auparavant... Est-ce qu'il ne ressemble pas à l'un des hommes de Robin des Bois Marian?
Marian (faussement méprisante): Tous les hors-la-loi se ressemblent à mes yeux.
Le garde: Il n'a pas d'insigne Monseigneur.
Le Shérif: Hum, ce n'est visiblement qu'une brute de la plus commune espèce. Il a d'ailleurs tout à fait l'air d'un sauvage... (puis, à Petit Jean) On ne joue plus les gros durs à présent, hein espèce de sauvage! On va t'apprendre un peu la civilisation, à coups de bâtons! Vivement demain que le spectacle commence!
Marian (surprise): Demain? Quel spectacle?
Le Shérif: Oui, la "Fête de la Douleur"!... (puis au garde) Jetez cette brute épaisse au cachot! Ça le calmera!
Petit Jean lui jette un regard haineux.
Dans une rue de Nottingham, Much s'enfuit à toutes jambes, poursuivis par deux soldats.
Much: Vous savez où vous pouvez vous le fourrer votre bâton?
Un soldat: Attends un peu, espèce de vermine!
Soudain, dans une ruelle étroite, les deux soldats chutent en pleine course, après s'être pris les pieds dans une corde tendue par les hors-la-loi. Allan et Djaq finissent de les assommer tandis que Robin apparaît à son tour.
Robin: Vous savez où nous retrouver avec les chevaux?
Much: Sur la route de Jérusalem derrière l'auberge.
Robin: Une fois qu'on les aura récupérés, il faudra faire très vite. Alors surtout ne soyez pas en retard!
Allan se redresse, le casque d'un des soldats enfilé sur sa tête.
Allan: Hé! De quoi j'ai l'air?
Robin (en riant): Ta propre mère ne te reconnaîtrait pas! … Allez, c'est parti! Ne perdons pas de temps. Will, tu es en état d'arrestation!
Au château, Marian fait part à Gisborne de son profond désaccord avec la fête instaurée par le Shérif.
Marian (en colère): Vous ne pouvez pas réellement cautionner une telle cruauté!
Gisborne (tentant de la calmer): Marian...
Marian (hors d'elle): Ce ne sont pas des punitions, c'est de la barbarie!
Le Shérif les rejoint en souriant, un verre à la main.
Le Shérif: C'est délicieux, n'est-il pas? Il y a un air de poésie dans tout cela. La "poésie de la douleur"!
Gisborne sourit à cette remarque tandis que Marian est affligée.
Le Shérif: Oh! Notre avocate de la cause paysanne semble assez fâchée après moi Gisborne!... (puis, sarcastique) Chut! Et ploc, et ploc, encore ploc! De là où je suis, j'entends son petit cœur saigner!
Marian garde une attitude très froide, détournant la tête, mais soudain, le Shérif porte sa main à son visage et l'oblige à lui faire face.
Le Shérif: La peur rabaisse même les esprits les plus rebelles ma chère! Robin des Bois lui-même, finira un beau jour par avoir peur de moi! Tôt ou tard... N'en doutez pas un instant!
Gisborne l'interpelle alors qu'il s'éloigne.
Gisborne: Monseigneur, n'oubliez pas que le convoi avec l'impôt du Roi part pour Londres demain.
Le Shérif: Il est sous votre responsabilité Gisborne, à vous d'assurer sa sécurité. Emmenez toute la garnison avec vous si besoin... (puis, jouant avec quelques pièces d'or prises parmi des sacs entassés) Je n'aimerais pas être à votre place si ce trésor tombait aux mains des hors-la-loi! Surtout après toute la peine que nous avons eu à le collecter!
Gisborne: Les gardes du château suffiront-ils pour vos divertissements?
Le Shérif: Prenez les hommes que vous voulez. Je présume que vous accompagnerez le convoi personnellement?
Gisborne: En effet. Je l'escorterai jusqu'au croisement de [Hunton] …
Le Shérif (l'interrompant): C'est bon!
Gisborne (poursuivant son explication): … et de là, deux garnisons prendront la relève jusqu'à...
Le Shérif (l'interrompant à nouveau et s'éloignant): Bla bla bla bla bla...
Gisborne (à lui-même): Seul un fou risquerait une attaque dans ces conditions!
Il sort à son tour, laissant Marian pensive suite à la conversation dont elle vient d'être témoin.
Dans les geôles, le jeune Jean est assis à même le sol et tient le tonnelier, très affaibli, contre lui.
Luke Cooper: Quand on sera sorti d'ici, je te fabriquerai un petit arc à ta taille. Je t'apprendrai à t'en servir, on ira chasser tous les deux, rien que toi et moi...
Les gardes traînent alors vers un cachot, Petit Jean vociférant, immobilisé dans une cangue.
[Cangue: sorte de "pilori portatif" formée d'une planche percée de trois trous, un pour la tête et les deux autres pour les mains]
Poussé sans ménagement dans sa cellule, Petit Jean tombe en arrière et peine à se redresser. Quand il y parvient, il se jette contre les barreaux en grognant. Son fis, qui s'était rapproché pour l'observer se recule vivement, effrayé, et retourne se réfugier contre le tonnelier. Petit Jean semble désolé d'avoir fait peur à l'enfant.
Luke Cooper (à Petit Jean): Il faut l'excuser mon ami. Il a peur, tu comprends...
Le jeune Jean: C'est lui! C'est l'homme qui a attaqué les gardes sur la route de Locksley.
Luke Cooper: C'est toi qui as tenté de nous sauver? Pourquoi est-ce que notre sort t'intéresse?
Le jeune garçon se rapproche à nouveau de Petit Jean pour mieux le voir.
Le jeune Jean: C'est toi Robin des Bois?
Petit Jean hoche négativement la tête, réprimant un sourire.
Petit Jean: Non...
Le jeune Jean: Alors pourquoi?
Luke Cooper (à l'enfant): Petit Jean, laisse ce pauvre homme tranquille!
Alors que le jeune garçon se détourne, Petit Jean l'interpelle en sifflant.
Petit Jean (doucement): Ça ne fait rien... Toi et moi, on s'est déjà rencontré
Le jeune Jean: Ah? Je me rappelle pas, désolé.
Déçu, Petit Jean soupire tandis que le garçon retourne vers le tonnelier qui le serre contre lui.
Luke Cooper (à l'enfant): Viens là...
Pendant ce temps, Allan prend très au sérieux son rôle de soldat et pousse sans ménagement son prisonnier... Will.
Allan (en criant): Allons, avance fainéant! Dépêche-toi! …(il frappe violemment son ami dans le dos) Avance, je te dis!
Will (en chuchotant): Aïe! Ça fait mal!
Robin (déguisé lui aussi en soldat, à voix basse): Hé! Tu crois pas que tu en fais un peu trop Allan!
Tous trois arrivent vers la porte du château.
Le garde: Halte! Qui va là?
Allan: On a encore un prisonnier à mettre au cachot! D'accord?
Le garde: C'est bon, entrez!
Allan (frappant Will): Avance raclure!
Alors qu'ils entrent dans le château, Robin reconnaît Alice, assise prostrée par terre devant l'entrée.
Allan (frappant à nouveau Will): Arrête de traîner!
Will (en chuchotant): Arrête un peu!
Un soldat: Hé! Que se passe-t-il ici? Où est-ce que vous allez vous autres?
Allan: On a un prisonnier à mettre au cachot.
Le soldat: Vous arrivez trop tard, c'est complet! … (il leur désigne l'arbre dans la cour au pied duquel Petit Jean était précédemment enchaîné) Mettez-le là-bas avec les autres! ...(il se penche en avant pour examiner de plus près Will, dont le visage est à moitié dissimulé par sa capuche) Son visage m'est familier...
Robin se hâte de répondre tandis qu'Allan s'éloigne dans la cour avec Will.
Robin: C'est un faiseur de troubles bien connu!
Le soldat (à Allan): Enchaîne-le avec les autres! Ils recevront tous le même traitement demain.
Les trois hors-la-loi échangent un regard qui montre toute la déception qu'ils ressentent: leur plan ne se déroule pas du tout comme prévu.
Will (en chuchotant): Et maintenant, comment on va entrer?
Marian s'avance avec prudence dans un couloir du château, tenant dans sa main une clé. Alors qu'elle ouvre la porte qui conduit aux geôles, un soldat surgit dans son dos et la fait sursauter.
Le soldat: Bouh! Madame...
Marian (précipitamment): Les prisonniers... j'ai entendu dire qu'il y avait des familles avec des enfants. Ont-ils suffisamment à boire et à manger?
Le soldat: Nous ne tenons pas une auberge, c'est une prison Madame!
Marian: Ce n'est pas une raison pour les maltraiter, il me semble... (puis faussement excitée) En réalité, j'espérais apercevoir le sauvage, vous comprenez? J'avoue qu'il m'intrigue!
Le soldat: Non, je ne peux pas vous laisser entrer, je regrette.
Il entre dans le couloir menant aux geôles et referme la porte derrière lui. Marian entend soudain la voix de Gisborne qui se rapproche. Elle se hâte de cacher sa clé à proximité de la porte.
Gisborne (à un soldat): Faites surveiller l'entrée de derrière... (puis apercevant la jeune femme) Marian?
Marian (en bégayant un peu): Guy! Je... je suis à la recherche de mon bagage. Je ne sais pas si les domestiques l'ont déjà... s'ils l'ont déjà monté dans mes appartements ou...
Gisborne (l'interrompant en souriant): Je m'en charge. Je le ferai monter dans votre chambre. Je suis ravi que vous ayez décidé de rester, je n'aimais pas voir savoir seule au manoir de Knighton en l'absence de votre père.
Gisborne la dévore des yeux, Marian lui offre en retour un sourire gêné.
Marian: Puis-je passer?
Il se décale à contrecœur puis se dirige vers une fenêtre tandis que Marian s'éloigne. Gisborne apostrophe alors un soldat dans la cour.
Gisborne (en criant): Hé, toi! J'ai un travail pour toi!
Le "soldat Allan" s'avance doucement en baissant bien la tête pour ne pas être reconnu.
Gisborne: Non, pas toi!... (désignant alors le "soldat Robin") Le tire-au-flanc! Va chercher le bagage de Lady Marian dans l'écurie et rejoins-moi près de ses appartements.
Robin: Oui Messire.
Gisborne: Et dépêche-toi!... (puis s'adressant à nouveau au "soldat Allan") Hé, ce sont les sacs de grains qu'on a rapporté de Locksley?
Allan: Euh...oui.
Gisborne: Eh bien, va les mettre dans les entrepôts idiot! Tout de suite!
Allan se hâte vers les sacs empilés sur une charrette dans la cour.
Dans les geôles, Petit Jean a un petit souci: son nez le chatouille mais, entravé comme il l'est, il lui est impossible de se gratter pour se soulager. Il en arrive même à essayer de frotter son nez contre un barreau de son cachot. Son fils sourit à cette situation comique et s'approche de son étrange voisin de cellule en lui proposant son aide. Il passe alors son bras à travers les barreaux.
Petit Jean: Tu peux m'aider?
Le jeune Jean: Oui... mais si, attends...
Il commence à lui gratter le nez.
Petit Jean: Oh, ça fait du bien!
Le gamin éclate de rire.
Gisborne arrive devant les appartements de Marian. Il est suivi par Robin, toujours déguisé en soldat, qui porte les bagages de la demoiselle. Gisborne frappe à la porte alors que Marian est attablée à son bureau en train d'enrouler un parchemin.
Marian: Entrez!
Gisborne: Marian, vos bagages... (puis au "soldat Robin") Pose-les là-bas!
Robin dépose bruyamment les bagages au pied du bureau de Marian qui relève alors la tête et sursaute en le reconnaissant.
Gisborne: Fais attention, espèce de maladroit!... (puis, intrigué par sa réaction) Marian?
Robin lui fait comprendre silencieusement de se ressaisir.
Marian (souriant à Gisborne): Tout va bien, merci! (puis au "soldat Robin") Peux-tu les poser près du lit, je te prie?
Robin lui sourit puis il s'exécute non sans lui avoir adressé un clin d'œil. Il se dirige ensuite vers la sortie mais Gisborne l'interpelle.
Gisborne (hautain): Attends.
Robin s'arrête et se tient debout face à Marian mais dans le dos de Gisborne.
Gisborne (à Marian): Je peux peut-être faire autre chose pour vous?
Marian: Non rien, merci.
Sans le regarder, Gisborne adresse un signe de tête au "soldat Robin" pour lui dire qu'il peut disposer. Celui-ci esquisse une gracieuse révérence dans le dos de son ennemi puis sort.
Gisborne: Marian, depuis quelques temps je...
Marian (l'interrompant): J'aimerais me reposer avant le dîner.
Gisborne (surpris): Veuillez m'écouter, je vous en prie...
Robin passe alors la tête par la porte et observe la scène. Marian ne peut s'empêcher de sourire en le voyant.
Gisborne (vexé): C'est moi qui vous fais sourire?
Marian: Non, je me sens un peu lasse, c'est tout.
Comme s'il sentait qu'il se passe quelque chose d'anormal dans son dos, Gisborne se retourne soudain mais Robin s'est reculé à temps pour ne pas être vu. Gisborne fait alors à nouveau face à Marian.
Gisborne (fébrile): Depuis que nous avons conclu notre... notre arrangement, je pense à vous constamment. En votre absence, j'ai l'impression de ne plus être moi-même.
Robin a repris sa place à l'entrée de la chambre et écoute d'un air navré la déclaration de Gisborne.
Marian (contrariée): Je préférerais ne pas aborder ce sujet maintenant Messire Guy.
Gisborne (suppliant): Je vous en prie, ne me renvoyez pas!
Il tend alors la main vers Marian pour l'aider à se lever. Elle obtempère et se retrouve debout, face à lui.
Gisborne (ému): Nous devrions passer plus de temps ensemble afin d'apprendre à mieux nous comprendre. J'ai envie de mieux vous connaître...
Robin affiche un air très contrarié, la tournure que prend la conversation semble lui déplaire au plus haut point.
Marian: Je regrette, je ne peux pas...
Gisborne (avec ardeur): Marian... soyez mienne...
Il commence à l'enlacer et se penche pour l'embrasser. Robin est sur le point d'intervenir mais Marian repousse Gisborne et se dégage de ses bras.
Marian (crispée): Je vous en prie Guy, pas maintenant...
Elle s'éloigne de lui tandis qu'il soupire, très déçu.
Gisborne (froidement): Au moins, acceptez de réfléchir à ce que je vous ai dit.
Il sort rapidement et referme la porte derrière lui. Dès qu'elle est seule, Marian retrouve le sourire. Elle attend un bref instant, puis elle se précipite pour ouvrir la porte et inspecter le couloir. Déçue de ne trouver personne, elle rentre dans sa chambre et referme la porte quand soudain, la voix de Robin retentit derrière elle.
Robin (en riant): "Je vous en prie, ne me renvoyez pas, nous devrions passer plus de temps ensemble!"
Le visage de Marian s'illumine instantanément tandis que Robin sort en souriant de la tenture derrière laquelle il s'était dissimulé.
Dans les geôles, le jeune Jean discute avec Petit Jean tandis que Luke Cooper somnole.
Le jeune Jean: J'ai cru qu'ils allaient le tuer! N'empêche, il leur a pas dit ce qu'ils voulaient savoir!
Petit Jean: Quel homme courageux!
Le jeune Jean: Lui, je l'aime beaucoup! ... (Petit Jean, attendri, sourit à son fils)... Est-ce que tu connais ma mère? …(Petit Jean acquiesce) … Je ne me souviens pas de toi!... À moins que... Maman m'a dit que c'était un rêve: un homme est venu nous voir, chez nous, il venait de la forêt.
Petit Jean: C'était pas un rêve, c'était moi.
Le jeune Jean (curieux): Comment est-ce que tu t'appelles?
Petit Jean (évitant de répondre): J'ai bien connu ta mère autrefois.
Le jeune Jean: Et mon père, tu l'as connu? Il était immense! Un géant! Plus grand que toi encore! Mais moi, je l'ai pas connu.
Petit Jean (touché): Jean, ne t'inquiète pas, on va s'échapper d'ici, je te le promets.
Il passe son bras à travers les barreaux et serre la main du jeune garçon.
Robin et Marian discutent, assis côte à côte devant la fenêtre de la chambre. Le hors-la-loi semble déprimé.
Marian (inquiète): Tu es fou de prendre de tels risques! La garde a été renforcée et les prisons du château sont pleines à craquer. Tu connais les projets du Shérif pour demain?... (il acquiesce)... les châtiments?
Robin: Oui... et j'ai l'intention de les empêcher.
Marian: De quelle façon? Vous êtes peu contre une multitude!
Robin (déterminé): Nous sommes peu mais nous avons déjà réussi dans le passé! Nous allons les sauver! Tous! … d'ailleurs, j'ai un plan, enfin le début d'un plan, je crois...
Marian: Lequel?
Robin (grave): Je n'abandonne jamais, rien ni personne.
Marian (troublée): Tu vas peut-être découvrir qu'il est trop tard pour certains...(il la dévisage et elle se hâte de poursuivre)...Je veux dire que les prisonniers ont été tellement maltraités que beaucoup de ces pauvres gens sont perdus, comme l'artisan de Locksley qui a déjà été torturé. Guy tenait tout spécialement à en faire un exemple. Il a été le premier à être châtié.
Robin (irrité et jaloux): Ça n'empêche pas Gisborne de jouer les galants auprès de toi!...(puis, amer)... Et il a une "si grande envie de mieux te connaître"!
Marian: Tu devrais être content au contraire! C'est justement parce que je le connais bien que je peux te dire qu'un convoi transportant de l'argent part demain pour Londres avec la taxe annuelle du Roi.
Robin (incrédule): Et alors?
Marian: Alors, le Shérif pense que tu essaieras de sauver ton ami, le fabriquant d'arcs, au lieu d'attaquer le convoi d'or.
Il hoche la tête, réfléchissant aux informations que Marian vient de lui révéler puis il se lève avec un petit sourire.
Robin: Très bien, j'ai un plan!
Djaq et Much attendent à l'endroit convenu avec les chevaux.
Much (inquiet): Bon alors, où ils sont? Il a dit de ne pas être en retard! … Que se passera-t-il s'il ne peut pas sauver Petit Jean? Ou si le Shérif l'a déjà fait pendre? Une fois déjà, nous sommes arrivés trop tard!
Djaq (stressée): Écoute, tais-toi un peu! Tu me rends nerveuse, tais-toi maintenant!
Much: Désolé...
Pendant ce temps, à la porte du château, Alice tente de soudoyer le garde pour entrer.
Alice: J'ai un peu d'argent. Ce ne sont que quelques pièces mais si vous me laissez entrer je...
Le soldat l'interrompt, lui vole ses pièces et la repousse brusquement.
Le garde: Rentre chez toi, femme!
Alice (en larmes): Pitié! Messire! Je veux qu'on me rende mon fils!
Elle se précipite vers le garde qui la repousse une nouvelle fois. Dans la cour du château, le Shérif s'entretient avec Gisborne.
Le Shérif: Alors j'exige d'être assis à la droite de Marian afin de voir à quoi ressemble un cœur qui saigne!
Gisborne: Bien sûr Monseigneur, à votre aise.
Soudain, Alice parvient à tromper l'attention du garde et entre en courant dans la cour du château.
Alice (en criant): Mon fils!
Le garde: Hé! Attends, reviens! Tu peux pas entrer!
Le Shérif et Gisborne se retournent en entendant l'agitation derrière eux.
Alice (s'agenouillant devant eux): Mon fils, vous l'avez mis au cachot!
Le Shérif: Que cette femme sorte d'ici toute suite!
Alice: Il a été arrêté à Locksley ce matin, pitié! Ce n'est qu'un petit garçon!
Le Shérif (à Gisborne): Que dit-elle?
Gisborne: Il s'agit de l'artisan et de son apprenti, les complices des hors-la-loi.
Le Shérif: Ah! Et cette créature est donc la mère de l'enfant?... (il ricane)... Oh, allons, un peu de compassion... Gisborne, on devrait sans doute lui permettre de voir son fils! Un instinct maternel aussi fort, c'est touchant! Et puis, ça ne peut qu'inspirer la pitié, un si joli visage devrait provoquer notre respect …(il empoigne soudain Alice par les cheveux lui arrachant un cri de douleur)... mais ce visage-là pourtant, dissimule la fourberie et la trahison! Donc, enfermez-la! Mettez-la avec son fils et le tonnelier!
Deux soldats empoignent Alice et la traînent vers les geôles.
Alice: Non!
Le Shérif: Une seule pomme pourrie dans la famille et nous punissons tout le panier.
Gisborne et Le Shérif se retirent. Will, toujours attaché dans la cour, a assisté à toute la scène.
Alice est jetée dans le cachot de son fils qu'elle prend immédiatement dans ses bras puis elle l'embrasse.
Le jeune Jean (heureux): Maman! J'étais sûr que tu viendrais! ...(puis, inquiet) Qu'est-ce que ça veut dire? Qu'est-ce qu'il se passe?
Alice (rassurante): Je vais rester avec toi à présent... (elle remarque alors le tonnelier, gisant dans un coin du cachot) Luke!
Luke Cooper (étonné): Alice, je ne comprends pas...
Alice (inquiète): Qu'est-ce qu'ils t'ont fait!
Luke Cooper (faiblement): Jean a bien veillé sur moi...
Le jeune Jean : C'est grave tu crois?
Alice: On va le faire sortir d'ici.
Le jeune Jean: C'est ce que mon ami a dit lui aussi!
Alice (surprise): Ton ami?
Le jeune garçon prend sa mère par la main et l'entraîne vers le cachot de Petit Jean.
Le jeune Jean: L'homme de la forêt, c'était pas un rêve! L'homme qui est venu nous voir chez nous!
Petit Jean se recule dans l'ombre pour ne pas être vu par Alice.
Le jeune Jean: Psstt! Approche!
Petit Jean s'avance doucement dans la lumière et Alice ne peut retenir un cri de surprise. Luke Cooper et le jeune Jean la dévisage, cherchant à comprendre.
Le jeune Jean: Qu'est-ce que tu as Maman?
Alice (à Petit Jean): Tu es donc vivant!
Sans lui répondre, Petit Jean se réfugie dans l'obscurité de sa cellule.
Dans la cour, le "soldat Allan" monte la garde autour des prisonniers, parmi lesquels se trouve Will, toujours enchaîné. Pendant ce temps, le "soldat Robin" se rend vers l'entrée des geôles où il récupère la clé précédemment dissimulée par Marian. Il sourit, lève les yeux au ciel et embrasse la clé.
Robin (à lui-même): Ah... merci Marian!
Il rejoint alors Allan dans la cour.
Will (à voix basse, à Robin): Alors, tu comptes m'abandonner ici toute la nuit?
Robin (malicieux): Oui!
Will: Tu devrais dire "Non", "On est là pour te délivrer", ce genre de choses!
Robin: Ne t'en fais pas, il y a une très bonne raison à cela. Tiens! ...(il lui remet discrètement la clé)
… Pour crocheter les serrures, une amie à moi m'a indiqué où je la trouverais...(Will glisse la clé dans sa manche)... Demain matin, durant la "Fête de la Douleur", tu aideras Petit Jean et les autres prisonniers à s'échapper... (puis, désignant les autres prisonniers enchaînés dans la cour) Tu crois que ces hommes sont avec nous?
Will: Ils n'ont plus rien à perdre.
Robin: Je vais prévenir Much et Djaq, je reviendrai ce soir.
Il s'éloigne tandis qu'Allan apostrophe à nouveau Will.
Allan: Tais-toi vermine!
Croisant le regard noir de Will, Allan hausse les sourcils esquissant ainsi une vague excuse.
Dans les geôles, Alice parle avec son fils.
Alice: Je ne veux plus que tu parles à ce monsieur.
Luke Cooper: Qui est-il Alice?
Alice (froidement): Personne. C'est un mort.
Le jeune Jean: Il est vivant maintenant, et il est de notre côté!
Alice: Pour la première et la dernière fois...
Petit Jean: Je t'en supplie Alice...
Alice (fâchée): Ne m'adresse pas la parole! Tu as perdu ce droit, il y a très longtemps.
Luke Cooper: Cet homme est-il celui que je crois qu'il est?
Alice (sans lui répondre): Ce sont tes brûlures qui te font délirer... (tandis qu'elle s'occupe du tonnelier, le jeune Jean s'avance vers le cachot de Petit Jean)... Jean, reste ici, ne t'approche pas de lui!
Le jeune Jean (triste): Je suis désolé, je n'ai plus le droit d'être ton ami.
Petit Jean (en soupirant): Je sais...
Alice (en donnant une tape à son fils): Je t'ai dit de rester près de moi et de ne pas lui parler!
Luke Cooper: Alice, c'est pas la faute du petit, arrête!
Alice (énervée): Cet homme n'est pas ton ami, c'est personne! Est-ce que c'est clair? Tu crois pas qu'on a assez d'ennuis comme ça?
Luke Cooper: Il est dans la même situation que nous. On doit tous se serrer les coudes.
Le jeune Jean (incrédule): Maman!
Luke Cooper (faible): Alice... Alice, tu crois pas qu'il serait temps de lui dire...
Petit Jean regarde fixement Alice qui hésite, puis elle effleure la joue de son fils.
Alice (émue): Jean, cet homme...
Le jeune Jean: Quoi? Qu'est-ce qu'il y a?
Alice fond en larmes.
Petit Jean (doucement): Jean, je suis ton père.
Le jeune garçon ouvre des grands yeux étonnés.
Djaq et Will attendent toujours au point de rendez-vous. Much est très nerveux et marche de long en large.
Djaq: Arrête de t'inquiéter!
Much: Je ne m'inquiète pas! Je ne m'inquiète pas du tout, c'est juste que...
Djaq (en lui donnant une tape): Tout se passera bien, tu verras!
Le "soldat Robin" arrive dans le dos de ses deux amis et les interpelle.
Robin (en déguisant sa voix): Oh! À quoi est-ce que vous jouez tous les deux?
Much tente de gagner du temps tandis que Djaq porte discrètement la main à son épée.
Much: Euh... à rien...c'est juste mon cheval...en fait, il boite et je voulais qu'il souffle un peu avant de...
Soudain, dans un ensemble parfait, Much et Djaq se retournent et dégainent leurs épées, menaçant "Robin soldat".
Robin (précipitamment): Du calme, du calme! Arrêtez! C'est moi!
Il se hâte d'enlever son casque pour révéler son visage.
Much (furieux): Ne refaites jamais une chose pareille! Où étiez-vous passé!
Djaq (en colère): Où est Petit Jean?
Robin (en grimaçant): Il y a un petit changement de plan.
Much: Que voulez-vous dire?
Robin: Je sais comment distraire l'attention des gardes.
Much: Mais on va sauver Petit Jean?
Robin (outré): Bien sûr! Qu'est-ce que tu crois!
Much: Bien...
Robin: Et Luke, l'artisan... Et, le jeune garçon... Et Alice Petit... Et aussi les autres prisonniers... Ah oui, et puis l'argent des taxes bien sûr!
Much (ironique): Ça fait pas un si grand changement dans ce cas.
Robin ne trouve rien à répondre...
Dans les geôles, Alice demande des explications à Petit Jean.
Alice: Tu m'as laissé croire que tu étais mort.
Petit Jean: Je suis devenu un hors-la-loi. Si j'étais resté, je...
Alice (l'interrompant, énervée): Tu aurais pu voir naître ton fils, tu aurais pu nourrir ta famille. Où étais-tu tous ces hivers où ton bébé n'avait rien à manger? Ou le premier été où il a dû travailler aux champs avec moi pour qu'on puisse gagner de quoi acheter une miche de pain? Où étais-tu le jour où les gardes du Shérif l'ont blessé à la jambe?... (elle se retourne vers son fils et poursuit doucement)... Quand tu étais plus jeune, avant qu'on m'apprenne que ton père était mort, j'avais coutume de te dire qu'il reviendrait un jour parce que, moi aussi, j'avais envie de croire à son retour. Et du coup, chaque fois qu'un cavalier traversait le village, tu te précipitais pour voir qui c'était, juste au cas où... (elle étreint le jeune garçon) ... La garde montée du Shérif n'allait pas s'arrêter pour un petit paysan debout au milieu de la route...
Petit Jean (les larmes aux yeux): Alice, tu serais devenue une hors-la-loi toi aussi. C'était mieux de simplement "mourir"!
Alice: Non, on aurait pu recommencer notre vie ailleurs! Changer de nom de famille! Toi, je t'aurais suivi n'importe où Jean...
De grosses larmes coulent sur les joues de Petit Jean.
Alice: Mais peu importe maintenant. Nous sommes tous des hors-la-loi ici, et demain nous allons payer pour ça.
Robin et Allan, toujours déguisés en soldats, déambulent dans le château.
Allan: Pourquoi on a besoin des sacs de grains?
Robin (en riant): Pour que Gisborne puisse les emporter à Londres!
Allan retient Robin alors qu'il veut obliquer à gauche.
Allan: Non! Robin! Les entrepôts sont en bas près des cuisines!
Robin: Une chose à la fois, d'abord occupons-nous de l'argent des taxes.
Alice poursuit sa conversation avec Petit Jean.
Alice (agressive): Pendant que toi, tu voles, tu assassines, et je ne sais quoi d'autre encore...
Luke Cooper (l'interrompant): Alice, laisse cet homme en paix.
Petit Jean: Je n'ai jamais tué personne, sauf pour défendre ma vie. Oui j'ai volé! Mais pour survivre! Et aujourd'hui, je vole mais pour aider les pauvres...
Le jeune Jean: Quoi! Comme Robin des Bois?
Petit Jean: Oui, je suis un des compagnons de Robin des Bois.
Le jeune Jean: Mais tu portes pas son insigne! Luke m'a dit que les hommes de Robin des Bois en portaient tous un.
Petit Jean (en soupirant): J'ai perdu le mien...
Alice (méprisante): Et tu penses qu'on va croire tes mensonges!
Petit Jean: C'est la vérité, Alice.
Alice: Un mensonge suffit largement. Peut-être que c'est mieux pour nous tous si tu restes mort. En fait, j'aimerais que tu sois vraiment mort, comme ça on n'aurait plus à supporter tes mensonges.
Robin et Allan arrivent vers l'endroit où sont gardées les taxes.
Robin (à Allan): Cette parade est essentielle, elle est florentine! Tu dois la maîtriser en priorité mon vieux!...(puis, aux deux gardes présents) On est venu vous relever les gars!
Le garde: Vous êtes en avance!
Allan: Et alors! Tant mieux pour vous, vous avez votre soirée!
Le garde (méfiant): Qu'est-ce que vous mijotez?
Les deux hors-la-loi se jettent chacun sur un garde et les assomment sans grosse difficulté. Ils se redressent en riant tous les deux. Puis Allan montre à Robin les arcs sarrasins confisqués au tonnelier qui sont posés sur les sacs des taxes.
Allan: Oh, oh! Regarde ce que j'ai trouvé!
Robin: Dépêchons-nous, on a du travail. Attrape les sacs!
Allan: Allez, par ici bel argent!
Ils commencent à se charger avec les sacs de pièces.
Dans la Grande Salle du château, le Shérif s'adresse à ses nobles invités assis devant lui. Il est installé dans son fauteuil sur une estrade ce qui lui permet de dominer l'assemblée. Marian est assise à ses côtés comme il l'a souhaité. Sur le côté, debout le long du mur, sont alignés des prisonniers parmi lesquels la famille Petit. Will est également présent et entreprend discrètement de se libérer de ses fers grâce à la clé que lui a remis Robin.
Le Shérif (enjoué): Bonjour à tous! Soyez les bienvenus à ma "Fête de la Douleur"! Je veux vous parler des taxes payées par la communauté. Les taxes sont une réalité, le prix à payer pour vivre dans un pays libre. Néanmoins, si vous ne payez pas vos taxes, vous renoncez à cette liberté et vous devez être punis en conséquence... (il s'avance vers les prisonniers) J'en ai plus qu'assez, je suis fatigué de vos plaintes et de vos pleurnicheries: "Je peux pas payer", "Je suis trop vieux, trop malade". Vous croyez que cela va aider notre bien-aimé Roi qui se bat à Acre! ... (il saisit le jeune Jean par les cheveux puis le relâche. Il empoigne ensuite la tignasse de Petit Jean, toujours entravé) Réponse: non! Ceux qui comprennent cela, ceux-là, survivront! Mais les autres, ceux qui osent me défier, et bien, le "Fauteuil des Délices" les attend!
Le Shérif dévoile alors un accessoire de torture jusqu'alors dissimulé sous une bâche. Des murmures effrayés se font entendre parmi les prisonniers. Marian elle-même ne peut retenir un sursaut et dissimuler son effroi.
Petit Jean (à voix basse, à son fils): Jean! Viens te mettre derrière moi et ne bouge plus!
L'enfant obtempère immédiatement et se serre contre son père.
Le jeune Jean: T'es toujours mon ami.
Petit Jean croise alors le regard d'Alice, effrayée par la tournure que prend la "fête" du Shérif.
Petit Jean (à Alice): Pardonne-moi.
Dans la cour du château, Gisborne se dirige à grands pas vers le chariot destiné à transporter les taxes. Il interpelle le "soldat Allan".
Gisborne: Vous avez fini de charger?
Allan: Oui, tout est là Messire!
Gisborne ouvre un des sacs qui se trouve sur le dessus et constate qu'il est rempli de pièces. Satisfait, il referme soigneusement le chariot. Allan échange un regard complice avec Robin posté plus loin tandis que Gisborne donne l'ordre au convoi de se mettre en route.
Dans la Grande Salle du château, le Shérif poursuit son discours.
Le Shérif: Ces prisonniers ne payent pas leur écot. Qui plus est, ils collaborent avec ceux qui affaiblissent mon autorité. Ils doivent par conséquent être sévèrement châtiés!
Il ricane puis il fait signe à un soldat de venir l'aider à enlever une autre bâche qui masquait toute une panoplie d'instruments de torture. De nouveaux murmures de frayeur se font entendre parmi les prisonniers et Marian ne peut, à nouveau, masquer le sentiment d'horreur qu'elle éprouve.
Le Shérif: Alors croyez-vous qu'ils soient les seuls à souffrir? Le croyez-vous? Non, car puisqu'ils ne payent pas leur dû, nous les bons citoyens, devons payer plus! Autrement comment pourrions-nous soutenir notre Roi dans sa glorieuse Croisade? … (puis, au soldat qui l'a aidé) Merci! … (il reprend) Si seulement ils payaient leurs taxes! Alors nous et le reste de la communauté paierions moins. Vous comprendrez aisément ce que j'essaie de faire: j'essaie de réduire les taxes! Ah! Je me trouve étrangement moral!
Will a réussi à ouvrir ses fers, il fait discrètement passer la clé au prisonnier debout à côté de lui. Marian commence à se lever pour ne pas assister à la séance de torture prévue par le Shérif.
Marian: Je ne me sens pas très bien. Veuillez m'excuser Monseigneur.
Mais le Shérif n'est pas dupe.
Le Shérif: Oui, oui, c'est probablement l'odeur des paysans qui vous incommode. Tenez, respirez cette orange.
Marian n'a pas d'autres choix que celui de rester à ses côtés.
Le Shérif (réjoui): Alors, amenez le premier prisonnier et commençons par un petit brasier!
Les soldats se saisissent de Luke Cooper et le mettent à genoux devant un parterre de charbons ardents étendu dans la Grande Salle.
Alice: Non!
Le Shérif: Vous, les gens du peuple, semblez penser que Robin des Bois et sa bande méritent votre soutien et vos encouragements. Eh bien, nous allons voir!
Le héraut: Luke, le tonnelier de Locksley!
Le Shérif: Complice des hors-la-loi!
Alice fond en larmes tandis que les soldats empoignent maintenant le jeune Jean.
Alice: Non!
Les soldats saisissent ensuite Alice, qui s'approche une dernière fois de Petit Jean.
Alice: Je te pardonne, Jean...
Le héraut: Alice, de Locksley, et son fils Jean!
Alice et le jeune Jean se retrouvent à genoux aux côtés de Luke Cooper.
Le Shérif: Sympathisants des hors-la-loi!
Luke Cooper: Pitié! Ils n'ont rien à voir avec tout ça! C'est moi le seul coupable!
Un soldat lui envoie un violent coup de pied dans le dos pour l'inciter à se taire.
Le Shérif: Ah la galanterie! Voyez Marian, elle n'est pas morte! … (puis, ironique) Enfin, pas encore!
Marian ne relève pas la remarque, trop effarée par ce qui se prépare. Le Shérif se lève et vient se placer derrière le tonnelier et le fils de Petit Jean.
Le Shérif: Une intervention aussi galante! Je me demande comment je pourrais récompenser un tel geste! Je m'interroge... Rampera-t-il le premier sur les braises? Si galant dans les feux de l'action, si galant... D'abord le maître ou l'apprenti?
Terrorisée, Alice éclate en sanglots tandis que Petit Jean enrage.
Le Shérif (avec lassitude): Décider... toujours décider...
Le convoi des taxes, suivi par Gisborne à cheval, sort de Nottingham. Dès qu'ils sont passés, Much et Djaq se précipitent et referment les lourdes portes de la ville derrière eux.
Gisborne (alarmé): Pourquoi ferment-ils les portes? … Halte!
Sur son ordre, le convoi s'arrête immédiatement. Gisborne met pied à terre et, pris d'un doute, il se précipite pour ouvrir le chariot. Comme précédemment, le premier sac qu'il ouvre contient des pièces mais méfiant, il ordonne à un soldat:
Gisborne: Donne-moi un couteau!
Le soldat s'exécute et Gisborne éventre un autre sac. Aussitôt des grains de blé s'en échappent. En rage, Gisborne commence à lacérer tous les sacs.
Gisborne (furieux): C'est Robin des Bois! Nous avons été roulés!... (puis, en hurlant) Ouvrez les portes!
Dans la Grande Salle, les soldats ont empoigné Alice et son fils et approchent dangereusement leurs visages des charbons ardents pour le plus grand plaisir du Shérif.
Luke Cooper: Pitié!
Le Shérif: Tu vois, artisan de Locksley, contrarie-moi et ta famille le paiera! Alors, qui sera le premier? Oh je sais! Le petit!
Le fils d'Alice recommence à se débattre.
Le jeune Jean: Non! Laissez-moi!
Le Shérif (en applaudissant): Oh, quelle bravoure! … (puis, hurlant) Brûlez-le! Brûlez-la aussi!
Cette fois, les visages des deux condamnés ne sont plus qu'à quelques centimètres du brasier.
Luke Cooper (désespéré):S'il vous plaît, non!
Petit Jean devient fou de rage, il se redresse et réunit toutes ses forces pour tenter de se libérer de son entrave.
Le Shérif: Maintenez-le.
Le chef des soldats (aux autres soldats): Maintenez-le! Il ne peut pas se libérer, je vous dis de le maintenir!
Mais, contrairement à toute attente, dans un puissant hurlement, Petit Jean réussit à briser la planche qui l'entravait. Marian, elle-même, sursaute de voir ce géant fou furieux se ruer vers l'estrade. Quant au Shérif, il commence vraiment à avoir peur.
Le Shérif: Rattrapez-le!
Petit Jean (au Shérif): Toi, là! Tu es un homme mort!
Le Shérif: Occupez-vous de lui, sapristi!
Tandis que les soldats se jettent sur Petit Jean, Robin fait son apparition en haut de la balustrade de la Grande Salle et commence à lancer des poignées de pièces.
Robin (en criant): "Charité bien ordonnée commence par soi-même", Shérif!
Le Shérif: Non, pas de ça chez moi.
Robin est rejoint par Allan qui, à son tour, entreprend la généreuse distribution. Les prisonniers et les soldats présents dans la salle se hâtent de ramasser les pièces qui tombent. Quant à Marian, elle rit sous la pluie d'or qui tombent sur elle.
Le chef des soldats: Ça suffit! Obéissez aux ordres! Ici c'est moi qui commande!
Il ne peut poursuivre car Will arrive face à lui et lui envoie son poing en pleine figure. Il se précipite ensuite vers le petit groupe formé par le tonnelier, Alice et son fils et entreprend de les libérer de leurs fers avec la fameuse clé.
Will (à Alice): Laisse-moi faire, attends!
Le Shérif donne des coups de pied à tous ceux qui l'entourent, agenouillés en train de ramasser l'argent des taxes. Petit Jean se débarrasse de deux soldats qui tentaient encore de le maîtriser.
Le Shérif (en hurlant): C'est mon argent à moi!
Petit Jean se saisit du Shérif et le traîne en direction du brasier. Marian lève son visage radieux vers les hors-la-loi qui continuent à lancer des pièces.
Allan (ravi): Tenez! Servez-vous!
Deux soldats empoignent Petit Jean alors qu'il approche le visage du Shérif des charbons ardents. Robin remarque la scène et interpelle son compagnon.
Robin (en criant): Jean! Jean, baisse-toi!
Il saisit la corde servant usuellement à accrocher le lustre, monte sur la balustrade puis il s'élance et traverse la Grande Salle. Les pieds en avant, il percute violemment les deux soldats qui tombent à la renverse. Petit Jean se retourne vers sa femme.
Petit Jean: Alice, sauve-toi!
Mais le Shérif, armé de son poignard, arrive dans le dos de Petit Jean. Il le déséquilibre, si bien que le hors-la-loi tombe à genoux puis il le prend en otage, plaçant son arme tout contre sa gorge.
Le Shérif (en criant): J'aurais dû me douter qu'il était avec toi Robin!
Petit Jean: Toi! Tu tortures les enfants!
Petit Jean, enragé, fait basculer le Shérif par-dessus son épaule puis s'empare de son poignard. Il est sur le point de le tuer lorsqu'Alice s'interpose.
Alice: Tu as dit que tu n'étais pas un meurtrier!
Petit Jean (furieux): Je ne tue pas les hommes, mais lui là, c'est le Diable!
Le Shérif: Tu as deviné juste!
Il se met à geindre.
Alice (doucement): Au nom de notre fils...
Petit Jean jette son poignard au loin et commence à s'éloigner avec sa famille tandis que le Shérif se relève prestement.
Le Shérif (triomphant): Ah! Tu es incapable de tuer!
Petit Jean fait volte-face et l'étend d'une bonne droite.
Petit Jean (à sa famille): Partez vite!
Robin assomme un autre soldat pendant que Petit Jean hisse sur ses épaules Luke Cooper, trop faible pour marcher.
Le jeune Jean: Vite Papa! Partons!
Aux pieds des remparts de Nottingham, Gisborne est fou furieux. Ses soldats tentés d'enfoncer la porte en utilisant une grosse poutre comme bélier.
Gisborne (en hurlant): Que quelqu'un ouvre cette porte immédiatement! Au nom du Roi!
La porte cède. Gisborne entre le premier, la ville semble déserte. Il comprend qu'il se passe quelque chose d'anormal, il dégaine alors son épée et s'élance.
Gisborne (en criant): Vite! Tout de suite au château!
Dès que Gisborne et ses hommes ont franchi la porte du château, les hors-la-loi en profitent pour évacuer les prisonniers. Allan mène la petite troupe vers l'extérieur tandis que Robin ferme la marche. Quand Gisborne arrive dans la Grande Salle, il n'y trouve plus personne. Soudain, il perçoit d'étranges râlements qui semblent provenir de sous l'une des bâches. Il s'approche avec prudence en pointant son épée en avant. Quand un des soldats enlève la bâche, Gisborne découvre le Shérif, torse nu et bâillonné, attaché la tête en bas au "Fauteuil des Délices". Il lui enlève son bâillon et le Shérif se met à hurler aussitôt.
Le Shérif: Sortez-moi de là Gisborne! … (puis aux soldats) Délivrez-moi tout de suite! Délivrez-moi, vous entendez!
*** Épilogue ***
Dans la forêt de Sherwood, Alice et Djaq chargent des provisions dans une charrette. Robin remercie le tonnelier.
Robin (à Luke Cooper): Merci pour tout ce que tu as fait... (lui montrant l'arc qu'il tient dans la main) et pour ça aussi... Je suis navré que tu doives abandonner ta maison.
Luke Cooper (ému, en regardant Alice): Cette histoire m'a fait gagner une chose bien plus précieuse...
Robin et Much serrent chaleureusement la main de l'artisan qui va rejoindre la charrette.
Much (à Robin): Dommage que Petit Jean ne puisse pas partir aussi...
Robin: Il sait qu'il est trop tard pour ça...
C'est l'heure des adieux. Alice et son fils s'approchent de Petit Jean.
Alice: Nous ferions mieux d'y aller, une longue route nous attend.
Petit Jean (ému): Oui...
Il soulève le jeune garçon dans ses bras. Celui-ci éclate en sanglots tandis que de grosses larmes coulent sur les joues de Petit Jean. Alice, quant à elle, détourne le regard pour cacher son émotion.
Petit Jean repose ensuite son fils qui s'en va rejoindre le tonnelier sur la charrette.
Alice: Luke est un homme bien Jean, nous pouvons être heureux tous les trois.
Petit Jean: Tu... tu l'as bien mérité... (elle se retourne et commence à s'éloigner) Alice! Surtout prends bien soin de toi et de notre fils.
Elle revient et l'embrasse affectueusement.
Alice: Sache que je n'oublierai jamais.
Alice rejoint ensuite Luke Cooper et le jeune Jean. Robin s'approche de Petit Jean alors que celui-ci regarde la charrette s'éloigner sur le chemin. Il lui tend un insigne de hors-la-loi.
Robin: J'ai pensé que tu voudrais le récupérer.
Petit Jean: Il n'y en a qu'un seul? Où est l'autre?
Robin se contente de sourire sans lui répondre. Soudain, la voix du fils de Petit Jean s'élève.
Le jeune Jean (en criant): Jamais je n'oublierai! Mon père à moi est un des compagnons de Robin des Bois!
Petit Jean sourit en voyant son fils brandir son deuxième insigne.
Petit Jean (à lui-même): Adieu, mon fils...
Il essuie discrètement une dernière larme puis se retourne tout en enfilant son insigne autour de son cou. Face à lui, la bande de hors-la-loi au grand complet lui sourit.
Petit Jean: Ce petit, je suis fier de le connaître! Vous, c'est ma croix que vous supportez!
Will lance alors un gros gourdin à Petit Jean qui le rattrape.
Will: Hé Jean! Je t'ai taillé un nouveau bâton!
Petit Jean grimace en contemplant cette grosse branche tordue.
Petit Jean: Oui, merci!
Il jette le gourdin par terre puis toute la bande s'enfonce dans la forêt en riant.
*** Fin de l'épisode ***