CHÂTEAU DENOTTINGHAM – LA NUIT
Le nouveau shérif de Nottingham, Isabella de Gisborne, est endormi dans sa chambre. Soudain, elle ouvre les yeux, pressentant une présence dans la pièce. Elle s’assoit et cherche quelque chose sous son oreiller.
Robin, tenant un couteau dans sa main : « Isabella ? »
Surprise, elle se retourne et se retrouve face à Robin. Son regard se porte immédiatement sur l’arme qu’il tient à la main.
Robin, assis sur le rebord du lit : « Si j’avais voulu te tuer, ce serait déjà fait. »
Isabella : « Qu’est-ce que tu veux ? »
Robin : « J’aimerais savoir pourquoi tu as pactisé avec le Diable. »
Isabella : « En quoi ça te regarde ? »
Robin : « Le prince… est redoutable. »
Isabella : « Ce n’est pas tous les jours qu’un prince t’offre de devenir shérif… [Elle se relève] moins encore pour une femme. »
Robin : « Donc, tu vas travailler pour un traître. »
Isabella : « Non, je travaille pour moi, toujours. J’ai l’intention de devenir le meilleur shérif que Nottingham n’ait jamais eu… [Robin s’esclaffe] Tu pourras en juger dès demain. »
Robin : « Non... Ça ne marchera jamais parce que le prince va être déchu… et toi avec lui… à moins que… »
Isabella : « Que quoi ? »
Robin : « À moins que tu ne travailles avec moi. Tiens-moi au courant de toutes les manœuvres du prince et moi, je te protégerai quand le roi reviendra. »
Restant sur le lit, Isabella se rapproche de Robin.
Isabella : « Et si je refuse de m’allier avec toi ? »
Robin, ferme : « Tu seras ce qu’il en coûte d’être mon ennemi. »
Isabella : « Qu’est-ce que c’est ?... [Approche ses lèvres de celles de Robin] Tu me menaces, Robin des bois ? J’ai le pouvoir de te faire disparaître quand je veux. »
Robin : « Alors qu’est-ce que tu attends ? »
Isabella, criant à la face de Robin : « GARDES ! »
Robin, fermant les yeux : « Oh ! »
Il soupire puis se dirige tranquillement vers la fenêtre, laissant l’arme d’Isabella sur le lit. Robin s’accroche à la corde suspendue à la fenêtre de la chambre du shérif.
Robin : « Réfléchis bien, Isabella. L’offre tient toujours… mais ce ne sera pas éternel. »
Robin disparait. Isabella se précipite à la fenêtre, son couteau à la main. Elle voit Robin descendre lentement à la corde. Les gardes arrivent dans la chambre.
Isabella : « C’est Robin des bois !... [Les gardes ne bougent pas, et énervée] Eh bien, donnez l’alarme ! »
Les gardes sortent de la pièce.
Garde : « Vite ! Arrêtez-le ! Bloquez toutes les issues ! »
Isabella retourne à la fenêtre et commence à couper la corde.
Robin, levant les yeux vers la fenêtre de la chambre du shérif : « Oh ! »
Il accélère la cadence. Mais Isabella s’empresse de couper la corde qui lâche avant que Robin ne soit arrivé en bas. Il s’écrase lourdement sur le dos en gémissant. L’alarme du château retentit. Robin se remet lentement sur ses pieds en souriant à Isabella qui se tient toujours à la fenêtre. Il lui ricane au nez avant de quitter les lieux.
Isabella, agacée à elle-même : « Je jure… »
Les soldats sortent de la cour du château.
Soldat : « Trouvez Robin des bois ! Retournez Nottingham ! Fouillez le moindre recoin ! »
Les gardes se dispersent à travers la ville. Une fois les gardes passés, Thornton sort de l’ombre entre deux bâtiments et regarde en direction de la chambre du shérif.
Thornton : « Des ennuis, Isabella ? »
Isabella, à la fenêtre de sa chambre : « GARDES ! »
Thornton : « Vous n’avez encore rien vu très chère. »
***** Générique *****
NOTTINGHAM – LE LENDEMAIN MATIN
La bande, portant des manteaux à capuche, marche dans une rue de la ville en direction du château.
Robin : « Voilà qui promet d’être intéressant. »
Kate : « Intéressant, si on veut, oui. »
Allan : « Je peux savoir ce qu’on fait là exactement ? »
Tuck : « Robin compte charmer notre nouvelle shérif et la faire coopérer avec des hors-la-loi. »
Robin : « Écoutez, voyons ce qu’elle a dans le ventre et on avisera. »
Ils passent les portes du château en baissant la tête.
Kate : « On ne doit pas y trouver que du miel et des douceurs dans son ventre à celle-là. »
Un peu plus tard, entouré par quatre soldats et deux scribes, le nouveau shérif est assis dans un fauteuil sur le perron. Au bas de l’escalier, se tient débout entre deux soldats une jeune femme, les mains liées dans le dos. Puis vient ensuite la foule venue en masse voir comment le nouveau shérif rendait la justice.
Isabella : « Meg Bennett, la cour de justice du shérif a appris que tu avais désobéi à ton père et que tu avais refusé tous les prétendants qu’il t’avait destiné. »
Meg : « Madame le shérif, l’un était saoul, c’était un ivrogne. Le deuxième avait une tête d’âne et le troisième était un imbécile à la cervelle ramollie. »
La foule rit alors qu’un homme sur le côté s’emporte mais le garde l’empêche de se rendre jusqu’à elle.
Le troisième soupirant : « Attends espèce de petite catin ! »
Isabella, levant la main : « S’il vous plaît !... Et il semblerait que tu es payée le quatrième pour qu’il parte à York avec de l’argent volé à ton père. »
Meg : « Un bambin dans les jupes de sa mère. Qu’est-ce que j’en aurai fait ? »
Isabella : « Meg, dis donc à la cour pourquoi tu as agi de façon aussi déplorable ? »
Meg, fièrement : « Parce que je n’accepterai jamais que quiconque me dise ce que je dois faire de ma vie. Et puis, et puis je ne veux pas me marier parce que les hommes sont bien trop… trop bêtes ! »
Meg se tourne vers la foule qui la siffle. Robin sourit pendant que Kate tente de cacher son sourire.
Isabella : « Silence ! »
Meg : « Je pense que l’Angleterre se porterait bien mieux avec des femmes à sa tête ! »
Allan, moqueur : « Hein ! Tu peux rêver, mignonne. »
Much : « Chut ! »
Robin baisse la tête en souriant. Isabella la regarde avec un léger sourire sur ses lèvres.
Isabella : « Relâchez-là ! »
Le troisième soupirant : « Quoi ? »
Meg : « Merci. »
Un garde détache la jeune femme. Isabella se relève.
Isabella, descendant les marches : « Peuple de Nottingham, maintenant peut-être voyez-vous quel genre de shérif, je suis ?... [Robin et les autres hors-la-loi sont attentifs] Tout comme j’ai libéré Meg aujourd’hui… [Elle lui prend la main et la serre contre elle] Je ferai en sorte que toute la ville de Nottingham puisse être enfin libre… [La foule l’acclame mais les hors-la-loi paraissent sceptiques] Que ce soit une ville plus juste, plus pacifique et plus prospère pour nous tous. »
La foule l’acclame de nouveau. Les hors-la-loi ne prennent part à l’ambiance joyeuse qui les entoure. Isabella se retourne et monte les escaliers avec Meg.
Isabella, mettant son bras sur ses épaules : « Toi, tu es beaucoup trop intelligente pour être enfermée. J’ai besoin de m’entourer de gens comme toi. »
Arrivée sur le perron, Isabella se retourne et redescend quelques marches.
Isabella : « Le dernier régime était brutal, vile et corrompu. Donc afin de reconnaître les crimes commis à l’égard du peuple… mon frère Guy, Guy de Gisborne sera exécuté ici même jeudi à la mi-journée. »
Alors que la foule explose de joie, Allan et Much échangent un regard perplexe avec Robin.
Robin, se penchant vers Kate : « Tu vois ? Peut-être qu’on peut marcher avec elle, après tout. »
Kate, sceptique : « Ouais. On verra. »
La liesse commence à retomber lorsque Thornton traverse la foule en frappant des mains, suivi par son homme de main, Godfrey.
Thornton : « Bravo. Elle n’est pas merveilleuse ? »
Isabella reste sans voix mais son regard trahi sa peur.
Thornton, montant les marches de l’escalier : « C’est fou comme vous m’avez manqué… [Se tourne vers la foule] ma délicieuse épouse. »
Isabella se raidit lorsque Thornton l’attrape par la taille et l’embrasse de force. Thornton recule. Godfrey saisit Isabella par les épaules et l’emmène à l’intérieur du château.
Isabella : « Lâchez-moi ! »
Thornton, s’adressant à la foule : « C’est moi votre nouveau shérif… »
Petit Jean, se penchant sur Robin : « Hein ? C’est qui lui ? »
La foule s’interroge. Robin cherche à évaluer la menace que représente le nouveau venu.
Thornton : «… Thornton, pour vous servir. Vous comprendrez que désormais mon épouse va devoir s’occuper de moi. Elle me laissera le soin de m’occuper de vous. Soyez assurés qu’avec moi, vous êtes entre de bonnes mains… [Il incline la tête] Maintenant, si vous voulez m’excuser, ma petite femme et moi devons rattraper le temps perdu. »
Thornton sourit et rentre dans le château alors que la foule commence à se disperser.
Robin à Much : « On n’obtiendra rien de Thornton. »
Meg regarde la foule avant de suivre Thornton à l’intérieur.
Petit Jean : « Venez faut qu’on y aille. Les villageois attendent une livraison de maïs. »
Robin, acquiesçant : « Oui, c’est vrai. Allez-y. Je reste là. Je veux voir ce qu’il mijote. »
Much : « D’accord alors je reste avec toi. »
Kate : « Non. C’est bon, Much. Vas-y, toi. Je vais rester. »
Robin à Much : « Allez va ! »
Much s’en va. Robin et Kate se regardent perplexes.
QUARTIERS DU SHERIF DE NOTTINGHAM
Godfrey fait entrer brutalement Isabella dans la pièce. Effrayée, elle s’échappe et court le plus loin possible. Thornton les suit de près.
Isabelle : « Non ! »
Thornton : « VOUS VOUS ÊTES ENFUIS ! VOUS M’AVEZ ABANDONNE ! »
Isabella court devant lui, essayant de lui échapper. Elle renverse une table derrière elle. Catastrophée, Meg entre dans la pièce.
Thornton : « Je vous aimais. Je tenais à vous. »
Isabella court jusqu’à une table de l’autre côté de la pièce. Thornton marche lentement jusqu’à elle.
Thornton : « Nous étions tellement heureux ensemble. »
Isabella, se retournant brusquement : « Comment osez-vous dire ça ! »
Elle lève la dague qu’elle a prise sur la table et la pointe vers Thornton. Le souffle court, elle avance lentement vers Thornton. Soudain, il lui attrape la main tenant l’arme et la ramène contre lui pour lui faire lâcher son arme mais Isabella résiste.
Isabella : « Non. Oh non ! Non ! »
Meg : « GARDES !... GARDES ! ARRETEZ-LE ! IL ATTAQUE VOTRE NOUVEAU SHERIF ! »
Elle court vers Thornton. Deux gardes s’emparent de Thornton afin de le séparer d’Isabella.
Soldat : « Ça suffit ! Lâchez-la ! »
Isabella se tourne alors vers lui, pointant toujours l’arme vers lui.
Isabella : « Descendez-le au cachot ! »
Thornton, violemment : « Voulez-vous que le Prince Jean apprenne qu’il a une criminelle comme shérif ? »
Isabella : « Il m’a nommé. Il me fait confiance. »
Thornton : « Vous êtes partie, laissant votre mari, violant la loi des hommes et celle de Dieu !... Si mes hommes sont sans nouvelle de moi à la nuit, ils vont écrire au prince pour l’informer… Relâchez-moi ou le rêve se termine. »
Isabella ne répond pas. Meg sent qu’elle va fléchir. Elle secoue la tête.
Isabella, résignée : « Libérez-le. »
Les gardes libèrent Thornton. Ce dernier soupire et prend brutalement l’arme qu’Isabella pointait toujours sur lui. Cette dernière est au bord des larmes. Thornton l’attrape par le menton.
Thornton, calme : « Il est temps que je vous apprenne ce que c’est que le respect. »
Isabella verse une larme. Thornton l’attrape par le bras et la pousse violement devant lui.
Meg : « Je vous en prie, arrêtez. Promettez de ne pas lui faire de mal et… et vous êtes un homme riche. »
Thornton : « Emmenez-la aussi. »
Meg : « Non. Non. C’est la vérité. Je connais un endroit où des pièces d’or sont enterrées. Il y en a par poignées. »
Thornton, s’arrêtant : « Où est-ce ? »
Meg : « Il y a un tumulus… [Elle se retourne vers Isabella et les gardes puis revient sur Thornton] au carrefour du pendu dans la forêt. »
Thornton, pointant l’arme d’Isabella sur Meg : « Si tu m’as raconté une fable, pour toi, ce sera la dernière… [Aux gardes] Allez, écrouer-la. »
Isabella à Meg : « Écoute, je n’aurais de cesse que tu ne sois libérée. »
Thornton : « Oh ! Voyez-vous ça, messieurs. Ces deux donzelles tombent dans la sensiblerie. »
Les hommes rient. Thornton attrape Isabella par le bras et l’entraine à sa suite.
Isabella, regardant Meg : « Surtout, reste forte. »
Deux gardes emmènent Meg dans la direction opposée.
Meg, se débattant : « Ne me touchez pas ! »
EXTERIEUR DE L’AUBERGE TRIP INN
Robin et Kate, tous deux ayant une pinte à la main, vont s’installer sur la terrasse devant l’auberge.
Robin : « Thornton est dangereux. »
Kate : « Pour Isabella, peut-être. »
Robin, allant s’assoir à un banc : « Non. Pour Nottingham. Pour tout le monde. »
Kate, posant sa pinte sur la table : « Alors que ton Isabella est un ange ! »
Elle s’assoit à côté de lui.
Robin : « Je crois juste qu’on peut travailler avec elle. Avec lui, on ne peut pas. »
Kate : « Là, tu te trompes ! »
Robin : « Non, je ne me trompe pas. »
Kate : « Enfin, tu ne vois rien ? »
Robin : « Mais voir quoi ? »
Kate : « Tu refuses de la voir tel qu’elle est. »
Robin : « Oh… Kate, pourquoi t’es aussi en colère contre moi ? »
Elle l’attrape par le col, l’attire contre elle et l’embrasse. Puis il lui redonne son baiser jusqu’à ce qu’un hennissement attire l’attention de Robin. Il met fin au baiser et regarde la voiture qui quitte la cour du château juste en face de lui. À l’intérieur de la voiture, il aperçoit Isabella et Thornton. Abasourdi, il reporte son attention sur Kate qui attend de lui une réaction. Gêné, il soupire.
Robin : « Je vois… Mais je… Je ferais mieux de m’en aller, je crois. »
Robin se lève puis quitte l’auberge. Kate le laisse partir sans rien dire. Déçue, elle respire profondément avant de se lever et de le suivre.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Les gardes font entrer Meg dans la cellule contiguë à celle de Gisborne.
Meg : « NE ME TOUCHEZ PAS ! LÂCHEZ-MOI ! AH ! AH ! »
Gisborne est tranquillement couché sur sa couverture. Il tourne la tête vers la nouvelle venue. Les gardes quittent la cellule. Meg se précipite vers les barreaux.
Meg : « VOUS ME LE PAIEREZ, ESPECE DE BRUTES IMMONDES ! »
Les gardes referment la porte.
Meg, dégoutée : « Les mâles ! Si j’avais ce pouvoir, je les ferai tous disparaître dans un nuage de fumée et le monde serait bien meilleur. »
Elle tourne la tête sur le côté et s’aperçoit que Gisborne l’observe.
Meg : « Qu’est-ce que vous avez à me regarder ? »
Gisborne reporte son regard vers le plafond.
Meg : « Je vous connais, vous. »
Gisborne tourne la tête vers elle.
Meg, s’approchant des barreaux séparant les deux cellules : « C’est bien vous, non ? Le frère d’Isabella ? C’est une amie à moi. »
Gisborne : « Pas la meilleure, apparemment. »
Meg : « C’est à cause de son mari si j’suis là, grand malin. »
Gisborne : « Thornton ? [Il sourit] Il est là, lui ? »
Il rit.
Meg : « Il la terrorise. »
Gisborne : « Peut-être qu’elle n’aurait pas dû l’abandonner dans ce cas. »
Meg : « Vous avez toujours été fier de vous, hein ? »
Il tourne la tête vers elle.
Meg : « Je vous ai vu, une fois… L’homme en noir sur son cheval noir. C’est moi le grand homme… Et là, regardez-vous. Sale, misérable… un rien du tout. Et vous allez être pendu, maintenant. »
Gisborne, la regardant brusquement : « On dirait que vous allez me suivre de près. »
Meg : « Vous finirez en enfer ! »
Elle tourne les talons et va s’assoir contre le mur d’en face.
Gisborne, regardant le plafond : « J’y suis déjà. »
FORÊT DE SHERWOOD
Isabella conduit Thornton et Godfrey à travers la forêt. Gémissant, elle passe à travers une immense toile d’araignée puis tombe par terre. Thornton se moque d’elle en riant. Elle se remet debout et continue son chemin jusqu’à un talus. Elle s’arrête et se tourne vers Thornton.
Isabella : « C’est ici. »
Thornton lui attrape le bras et la pelle que Godfrey lui tend.
Thornton, lui tendant la pelle : « Alors, allez-y. »
Isabella, regardant la pelle avec incrédulité : « Vous me demandez de… »
Thornton, la coupant : « Vous ne comprenez pas ? Chaque fois que vous me mettrez en colère, chaque parole en trop, le plus petit geste déplacé ne fera qu’aggraver votre cas pour ce soir quand je vous tiendrai sous la main dans l’obscurité feutré de la chambre… [Il sourit] Maintenant à vous. Prouvez donc que vous m’aimez… [Ferme] Allez, creusez ! »
Isabella prend la pelle et s’approche du talus. Elle commence à creuser pendant que Thornton boit une gorgée à la gourde puis la recrache.
Thornton : « Si ça s’avère être une fausse piste, je tuerai cette fille. »
Elle arrête de creuser, laisse tomber la pelle et creuse à la main dans le talus lui-même. Elle finit par ouvrir une cavité et y met le bras. Thornton s’approche d’elle. Isabella se relève et lui montre une pièce.
Isabella : « Regardez. Là. »
Thornton lui prend la pièce des mains et la pousse violemment de son chemin.
Thornton : « Laissez-moi voir. »
Godfrey tient Isabella pendant que Thornton passe le bras dans la cavité. Il en ressort plusieurs pièces. Il en mord une. Il se relève et se tourne vers les gardes.
Thornton : « Toi, cherche-moi des renforts… [À l’autre garde] Toi, viens là qu’est-ce que t’attends ? [Avec le sourire, il laisse sa place au garde] Creuse… Bon alors on s’y met. »
Le premier soldat part chercher du renfort. Il passe sans les voir devant Kate et Robin, cachés dans les buissons.
Thornton : « Non. Non. Non. Pas comme ça. Tête de mule ! »
Kate, murmurant : « C’est vraiment une ordure, tu ne trouves pas ? »
Robin : « Si. Au moins un point sur lequel vous êtes d’accord avec Isabella. »
Kate le regarde et réfléchit quelques instants puis elle reporte son attention sur Thornton.
Kate : « Écoute, ce qui s’est passé tout à l’heure… »
Robin, la coupant : « Je sais… Je regrette. »
Kate : « Tu regrettes quoi ? »
Robin : « Tout ça, c’est compliqué. Tu vois ? »
Kate : « Ah oui ?... Pourquoi ? Parce qu’il y a Isabella ? »
Robin : « Non. Parce que… C’est juste notre façon de vivre. Tu comprends et puis… Il y a Much. »
Kate : « Much ? »
Robin regarde ce que fait Thornton.
Robin : « Je vais aller chercher les autres. »
Robin se lève et s’écarte de Kate. Il s’arrête derrière elle et regarde Thornton puis jette un coup d’œil vers Kate.
Thornton : « Pendant qu’il creuse, les autres, vous déblayez la terre. »
Kate tourne la tête vers lui. Robin baisse les yeux vers elle.
Kate : « Quoi ? »
Robin : « Rien. Fais attention à toi. »
Kate, souriant : « Oui… Oui, toi aussi. »
Robin s’en va.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Frustrée, Meg tire plusieurs fois sur sa chaîne en criant afin de la briser.
Gisborne, agacé : « Oh arrête avec ça, tu veux, oui ? »
Meg : « Ça fait mal ! »
Gisborne, assis par terre, la tête entre ses mains, soupire.
Gisborne : « Oui, c’est pour ça qu’ils te les mettent alors fais avec. »
Elle s’arrête et appuie sa tête contre le mur.
Meg : « J’ai soif, là. »
Gisborne : « Alors économise ta salive et cesse de geindre. »
Meg, tournant la tête vers lui : « Vous êtes une bel ordure. Y’a rien à dire. Je comprends qu’Isabella souhaite votre mort… Et qu’est-ce que vous lui avez fait ? »
Gisborne, levant la tête et en fermant les yeux : « Oh donnez-moi la force ! La mort n’est rien si elle peut m’éviter tes jacassements. »
Meg : « Oh ça va. Vous êtes là, moi aussi… Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? »
Gisborne la regarde un moment sans rien à dire.
Gisborne : « Je lui ai trouvé un mari. Voilà ce que j’ai fait… [Il détourne le regard] pour un bon prix. »
Meg : « Quoi ? Vous l’avez vendu ? Vous avez vendu votre sœur ? »
Gisborne : « C’était la chance de sa vie. Ce n’est pas ma faute s’il a fallu qu’elle gâche tout. »
Meg : « Mais si c’est votre faute. Vous l’avez vendu à un monstre. »
Gisborne : « Tu es vraiment une belle idiote. Tu ignores de quoi tu parles. »
Meg : « Je ne suis pas une belle idiote. Je suis Meg… [Se plaignant] Et j’ai toujours aussi soif. »
Gisborne, regardant Meg : « La pierre que tu portes à ton cou… [Meg baisse la tête et se saisit de la pierre] Suce-la. Ça va t’humecter la bouche. »
Elle s’exécute puis tourne timidement la tête vers Gisborne qui la regarde de côté.
FORÊT DE SHERWOOD – PRES DU CARREFOUR DU PENDU
Godfrey est devant une entrée bouchée par des planches en bois. Il enlève les planches pourries par le temps et débloque l’entrée. La bande des hors-la-loi l’observe de loin.
Tuck : « C’est un vieux tombeau. Danois, apparemment. Il gravait des malédictions sur des crânes de chevaux pour éloigner les intrus. »
Les yeux exorbités, Much reporte son attention sur le talus. Godfrey rentre dans le talus mais recule aussitôt à la vue d’un crâne de cheval, recouvert d’or, monté sur une pique. Effrayé, il s’éloigne à reculons de l’entrée de la tombe.
Thornton, s’approchant : « Qu’est-ce que tu fais ? »
Effrayé, Godfrey ne répond pas. Thornton entre à la l’intérieur. Pas effrayé le moins du monde par le crâne de cheval, il sourit devant les richesses qui s’étalent devant lui, entassées dans une réplique d’un bateau viking. Il attrape la pique surmontée d’un crâne de cheval et sort à l’extérieur. Il la brandit devant lui en poussant un cri de fantôme. Tous les hommes sont effrayés.
Thornton à Godfrey : « Hé, reprends-toi ! Ce n’est qu’une tête de cheval ! »
Robin fixe intensément Thornton. Much se penche sur Robin.
Much : « Une bride en or, c’est joli. »
Tuck : « C’est un chef, à mon avis. Tout le trésor. Ils se faisaient enterrer avec pour leur voyage vers le Walhalla. »
Allan : « C’est où ça déjà ? Du côté de Norwich, non ? »
Robin baisse la tête et cache son visage avec sa main pour s’empêcher de rire devant l’ignorance de son compagnon.
Tuck : « Non, Allan. Walhalla veut dire paradis en langue viking. »
Thornton se tient debout derrière Isabella et veut lui met un collier, terni par le temps, trouvé dans le trésor, autour du cou.
Thornton : « Ma superbe femme… Qu’est-ce qui se passe dans la jolie petite tête de mon épouse ? »
Isabella : « Rien du tout… [Elle tourne son visage vers lui] Elle est vide telle que vous l’aimez. »
Isabella arrache le collier de son cou. Pendant ce temps, Godfrey admire des bijoux en or. Le cliquetis attire l’attention de Thornton.
Thornton : « Qu’est-ce que t’as pris ? »
Godfrey se retourne sans comprendre. Thornton dégaine son épée et se dirige vers lui.
Thornton : « Me voler ? Comment peux-tu me… ? »
Thornton lui enfonce son épée dans le corps. Godfrey s’écroule sur la table.
Isabella : « Il regardait, c’est tout ! »
Thornton regarde ses gardes.
Un garde : « Euh… Ne touchez à rien. »
Thornton : « Que cela vous serve de leçon à vous tous… [Il pousse le corps de Godfrey par terre] Cherchez la charrette. »
Un garde : « La charrette ! »
Thornton, rengainant son épée : « Plus vite on ramènera ce butin à Nottingham, mieux ce sera. »
Un garde : « Cherchez moi cette charrette ! Et que ça saute ! »
Écœurée, Isabella jette le collier sur la table et tourne les talons.
Robin : « Bon. On va l’éliminer. »
Tuck, acquiesçant : « On le déleste de son or avant. »
Kate : « Et on reprend Isabella comme shérif ? »
Allan, ricanant : « Comme shérif, hein ! Et après on prend un âne comme archevêque ? »
Robin : « Kate. Tu vas rester pour surveiller le trésor. Toi aussi, Much. Les autres, vous venez avec moi. »
Il se lève et s’en va suivi par le reste de la troupe à l’exception de Much et Kate.
Un peu plus loin sur une route. Deux soldats conduisent une charrette. Allan sort du bois et les apostrophent.
Allan : « Hé vous ! Arrêtez ! Arrêtez-vous ! Arrêtez, j’ai dit ! »
La charrette s’arrête. Allan s’approche des conducteurs.
Allan : « Vous êtes sur mes terres ! »
Un soldat : « Hein ? »
Allan : « Bon, alors vous me versez un petit dédommagement et on oublie l’affaire, ça vous va ? »
Les soldats se mettent à rire.
Allan : « Dis donc, c’est pas gentil. »
Profitant de la diversion d’Allan, Tuck est monté dans la charrette et s’est mis debout derrière les soldats. Il cogne la tête des soldats l’une contre l’autre puis les balance par terre. Les deux soldats tombent sur le dos. Ils se rassoient en reprenant leur esprit mais Robin et Petit Jean les assomment aussitôt par un coup de poing chacun.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Meg est assise, le dos appuyé contre le mur, et semble pensive.
Meg : « Vous avez peur ? »
Gisborne, debout adossé aux barreaux de la cellule de Meg : « Peur de quoi ? »
Meg s’esclaffe puis : « Peur de quoi ?… De votre rendez-vous avec le bourreau. »
Gisborne : « Est-ce que j’ai l’air effrayé ? »
Meg : « En fait, non… [Gisborne tourne la tête vers elle] Effrayant, oui. Côté présentation, c’est pas vraiment ça. Mais effrayé, non. Ça m’impressionnerait presque. C’est comme si vous aviez la conscience tranquille. »
Gisborne s’assoit.
Gisborne : « Pourquoi je ne l’aurais pas ? »
Meg : « À cause de toutes les exactions que vous avez commises dans votre vie. C’est vrai, personne, dans le fond, ne semble regretter que vous disparaissiez, hein ? Ça ne vous rend pas un peu triste ? »
Gisborne : « Ce que les gens pensent de moi, je n’y peux rien. Ce qui est fait est fait. Et si je dois mourir qu’il en soit ainsi. »
Meg : « Votre vie est-elle réellement tellement vide pour qu’il vous soit égal de vivre ou de mourir ? »
Gisborne réfléchit à ses paroles. Meg ramasse un morceau de pain rassis. Des asticots émergent ici et là. Elle crie de dégout et jette le pain devant elle qui atterrit près de Gisborne Elle essuie nerveusement sa jupe puis croise les bras.
Meg : « Je meurs de faim. »
Gisborne prend tranquillement le morceau de pain et chiquenaude tranquillement la multitude de vers. Meg regarde timidement le travail de Gisborne.
Gisborne, lui tendant le pain à travers les barreaux : « Tiens… Garde tes forces, prends. »
Meg sourit, se rend près des barreaux et prend le morceau de pain.
Meg : « Il y a encore du bon en vous, on dirait. »
Gisborne, secouant négativement la tête : « Tu ne me connais pas… »
Meg avale un morceau de pain.
Gisborne : « … Et d’ailleurs… Je croyais que tu haïssais les hommes. »
Meg : « Je les hais… »
Elle baisse la tête pour éviter le regard de Gisborne puis avale un morceau de pain.
Meg : « Oui. »
Gisborne sourit lentement et, attendri, il pose son front contre un des barreaux de la cellule de Meg et la regarde manger. Elle relève timidement la tête vers lui.
FORÊT DE SHERWOOD – PRES DU CARREFOUR DU PENDU
Les soldats vident la tombe sous l’œil de Kate et Much.
Soldat : « On charge l’or, une caisse par les barils. »
Much a les yeux rivés sur les soldats.
Kate : « Much ? »
Soldat : « Allons, dépêchez-vous ! »
Much, regardant les soldats : « Quoi ? »
Kate : « Je peux te parler d’une chose ? »
Les yeux de Much se portent sur la jeune femme puis il acquiesce de la tête avant de reporter son attention sur les soldats de Thornton.
Soldat : « On se remue bande de fainéant. Toi, viens ici ! »
Kate : « J’aime vraiment bien, Robin… [Much l’écoute attentivement] Et je crois qu’il m’aime bien, lui aussi… Mais il ne le montrera jamais peut-être à cause de toi… [Much détourne le regard] Tu veux bien lui parler pour moi ?... Lui dire qu’on est ami, c’est tout. »
Much, prenant sur lui : « Ouais… Bien sûr, ouais. »
Kate, souriante : « C’est gentil. »
Robin arrive par derrière et s’agenouille entre eux deux.
Robin : « Bon. On est quasiment prêt… Much, dès que la charrette est pleine, je voudrais que tu files avec, c’est d’accord ? Bonne chance. »
Robin s’en va. Kate sourit à Much puis suit Robin. Le cœur lourd, Much rassemble ses flèches avant de les suivre.
Du côté de Thornton, le squelette du mort a été sorti de la tombe mais toujours couché dans la réplique d’un vaisseau viking. Thornton attrape la main droite du mort et lui retire la bague qu’il avait au doigt. Puis il la passe au sien sous le regard horrifié d’Isabella. Il attrape ensuite le crâne du défunt en le prenant par les orbites. Il pose le crâne sur sa main et le lève devant lui.
Thornton au crâne : « Merci à toi, l’ami. Je me ferais une joie de dépenser ce butin que tu as si mal acquis. »
Isabella, effrayée : « Méfiez-vous. Il pourrait revenir hanter vos nuits. »
Mécontent, Thornton jette le crâne et attrape le visage d’Isabella à deux mains.
Thornton : « Le cauchemar, c’est vous qui le vivez, mon trésor. »
Un hennissement attire l’attention de Thornton. Il tourne la tête sur le côté.
Thornton : « C’est bon, on peut y aller. »
Il relâche Isabella. Cette dernière recule, terrifiée par son mari.
Le soldat : « Wow ! »
La charrette s’arrête. En réalité, elle n’est pas conduite par deux soldats comme le croit Thornton mais par Allan et Petit Jean. Isabella s’éloigne de Thornton.
Thornton, regardant partir Isabella : « Allez-y, chargez ! »
Petit Jean descend de la charrette.
Petit Jean : « Allez, embarquez-moi tout ça… C’est parti ! »
Les soldats, aidés d’Allan et de Petit Jean, commencent à charger la charrette. Isabella jette un coup d’œil vers les soldats puis s’arrête. Thornton a cessé de la suivre des yeux.
Petit Jean : « Allez hop ! »
Isabella voit Robin à travers le voilage de sa propre voiture. Il met un doigt sur sa bouche. Elle comprend qu’il va intervenir.
Thornton : « Si ce n’est pas mon jour de chance. Mon premier jour en tant que shérif… [Il admire ses bagues] voilà qu’une immense fortune me tombe dans les mains. »
Isabella, revient vers lui : « La chance peut vite tourner. »
Isabella et Thornton se dévisagent puis ce dernier scrute les environs.
Thornton : « Bien, en route. »
Thornton fait un pas lorsque Much lui tire dessus mais c’est le soldat derrière Thornton qui reçoit la flèche en plein cœur. Thornton dégaine son épée. Robin sort de derrière la voiture d’Isabella.
Robin : « Tu n’emporteras pas ce butin, Thornton. »
Robin dégaine son épée. Le reste de la bande s’attaque aux soldats.
Thornton : « Ah bon ? Et qui m’en empêchera ? »
Robin : « Robin des bois. »
Robin charge Thornton qui dévie sa lame sur le côté. Ils échangent des coups. Isabella en profite pour s’échapper. Thornton délaisse le combat avec Robin pour se lancer à la suite d’Isabella.
Thornton : « Isabella, je n’en ai pas encore fini avec vous ? »
Robin rejoint Kate qui est encerclée.
Robin : « Recule. Viens-là. »
Thornton, pointant son épée sur des soldats : « Vous là avec moi. Et les autres, vous sortez la charrette de là ! »
Robin et Kate combattent dos à dos.
Petit Jean : « Much, la charrette ! »
Much court à la charrette. Il monte de dessus et s’assoit à la place du conducteur mais son attention est attirée par Kate combattant au côté de Robin.
Voix de Kate, dans l’esprit de Much : « J’aime vraiment bien Robin… Et je crois qu’il m’aime bien lui-aussi. »
Mais un soldat est monté dans la charrette à côté de Much. Mais distrait, il ne le voit pas. Much se retourne et le soldat lui envoie un coup de poing. Much tombe de la charrette face contre terre. Il secoue la tête pour reprendre ses esprits mais la charrette s’en va.
Petit Jean : « Much ! Debout ! La charrette ! »
Much, allongé par terre, regarde la charrette s’en aller. Pendant ce temps, Robin transperce un soldat avec son épée.
Robin à sa bande : « Vite, on les rattrape ! »
Petit Jean, sur un ton de reproche : « Much ! »
Much lève les yeux sur lui, honteux d’avoir laissé filer la charrette.
Dans la forêt, Isabella court pour tenter d’échapper à son mari.
Thornton : « Isabella !... Isabella ! »
Thornton et deux soldats, portant des torches, la suivent de près.
Much court pour rattraper Robin.
Much : « Attends-moi ! Attends ! Attends ! »
Impatient, Robin s’arrête.
Robin : « Much ! »
Much, levant les bras : « Excuse-moi. »
Robin : « On n’a pas le temps pour ça. Il faut rattraper Thornton. »
Much : « Oui… Euh Y’a une chose que je dois te dire. »
Robin : « Non mais de quoi tu parles ? »
Mais Much n’arrive pas à se confier.
Robin : « Viens. Il faut qu’on y aille ! »
Robin se remet à courir.
Isabella court de toutes ses forces. Elle se cache derrière un vieil arbre afin de reprendre son souffle. Soudain, le craquement d’une brindille derrière elle se fait entendre. Sur le qui-vive, elle soulève sa jupe et s’empare d’un couteau, attachée à sa cuisse droite. Lentement, elle fait le tour de l’arbre puis elle lève l’arme pour poignarder son poursuivant. Mais Robin lui attrape le bras, arrêtant ainsi son geste. Soulagée, Isabella lâche le couteau sous le regard sévère de Robin.
Isabella, se jetant au cou de Robin : « Robin ! Oh ! Dieu soit loué ! »
Il se laisse faire sous les regards de jalousie de Kate et d’incompréhension d’Allan et Much. Isabella pleure dans les bras de Robin.
Robin : « Tout va bien ? »
Elle le lâche en acquiesçant de la tête.
Isabella : « J’ai été folle de te tourner le dos. Aide-moi, je t’en prie. »
Robin : « Si tu me promets de combattre à nos côtés pour le Roi Richard, je te protègerai. »
Isabella : « Oui, bien sûr… Toi et moi, Robin… »
Robin la regarde en se demandant s’il pouvait lui faire confiance.
Isabella : «… Je pense qu’on peut s’entendre. Je l’ai toujours su. Et je crois que tu le sais aussi. »
Robin réfléchit intensément puis acquiesce de la tête.
Robin : « Marché conclu. »
Isabella : « Tu n’auras pas à le regretter... Comment puis-je te remercier ? »
Robin : « Eh bien, tu n’as qu’à commencer par rapporter le trésor… demain, clairière du chevalier. »
Isabella : « Bien sûr. Tu dois le rendre au peuple. C’est à lui, finalement. »
Robin : « Bien. »
Thornton, se rapprochant : « ISABELLA ! VOUS ALLEZ LE PAYER ! »
Petit Jean et Tuck se tournent en direction de la voix de Thornton et prennent leurs armes.
Thornton : « ISABELLA ! »
Robin : « Jean, escorte le shérif jusqu’à son château. »
Petit Jean le regarde en désapprouvant pendant qu’Allan, Much et Tuck disparaissent dans la forêt.
Isabella : « Merci. »
Mécontent, Petit Jean passe devant elle.
Petit Jean, pas aimable : « Venez par ici ! »
Isabella suit Petit Jean. Kate s’approche de Robin.
Kate : « Elle se débrouille toujours pour obtenir ce qu’elle veut. »
Robin : « Kate, laisse tomber !... S’il te plaît. »
Robin, mécontent, passe à côté d’elle et suit le reste de ses hommes laissant Kate déçue et triste, derrière lui.
FORÊT DE SHERWOOD
Marchant sur un sentier, Thornton est entouré de quatre soldats munis de torches.
Thornton : « ISABELLA ! »
Ils arrivent devant une croix formée par des pierres blanches posées au milieu du chemin.
Un soldat : « C’est la malédiction. J’aime pas ça. »
Autre soldat : « Vous n’auriez pas dû toucher à ce tombeau.»
Thornton : « Pauvres paysans superstitieux ! »
Il donne un coup de pied dans les pierres au milieu de la croix. Soudain, une volée de chauve-souris s’abat sur eux, affolant les soldats.
Thornton : « Des chauve-souris. Ce n’est rien ! »
Deux gardes s’enfuient.
Thornton : « Revenez ici, bande de pleutres ! »
Il les poursuit avec les deux soldats restants mais le hennissement d’un cheval, derrière lui, l’arrête. Il se retourne et voit arriver sur lui un cavalier dont le visage est caché sous une capuche et montant un cheval blanc.
La voix de Tuck, raisonnant dans la forêt : « Tu as troublé le voyage du défunt ! »
Le cheval hennit et se cabre. Les deux derniers soldats s’enfuient.
Un soldat : « Vite ! Quelqu’un ! À l’aide ! Au secours ! »
Thornton, se retournant : « Reviens ! »
La voix de Tuck : « Pour avoir invoqué la malédiction des vikings, tu vas connaitre la souffrance, la folie et la mort ! »
Robin, derrière Thornton : « Joué avec le diable. »
Thornton se retourne. Robin bande son arc et le pointe en direction de Thornton.
Robin : « Erreur fatale, Thornton. »
VILLE DE NOTTINGHAM
Petit Jean et Isabella marchent dans la rue conduisant au château. Mécontent, Petit Jean grogne légèrement alors que les cloches se mettent à sonner.
Isabella : « Tu ne parles pas beaucoup toi, hein ? »
Petit Jean : « Robin vous voit comme une alliée. Cela se limite aux affaires. »
Isabella ricane.
Isabella : « Typiquement masculin. Entre un homme et une femme, les choses ne se limitent jamais aux affaires. »
Petit Jean : « S’il a conclu un marché avec vous, c’était pour la cause. Rien d’autre. »
Isabella : « Je te trouve bien sûr de toi. »
Isabella prend de l’avance sur le hors-la-loi.
Petit Jean : « Parce que je connais Robin. M’est avis que s’il a des vues sur quelqu’un, c’est sur Kate, pas sur vous. »
Isabella s’arrête et réfléchit à ses paroles.
FORÊT DE SHERWOOD
Tuck et Allan transportent Thornton, ligoté et bâillonné, dans la cage d’un chariot. Thornton fusille Allan du regard, qui lui porte les pieds tout en criant malgré son bâillon.
Tuck au conducteur : « On la trouvait dans la forêt, qui divaguait. Il racontait je ne sais quoi à propos de fantôme des vikings... »
Il le pose mais reste au-dessus de lui.
Tuck : «… Il a besoin d’être enfermé. »
Allan, à l’entrée de la cage : « Ouais. La maison de fou, je vois que ça pour lui. »
Tuck, souriant à Thornton : « C’est un danger pour lui-même et pour ceux qui l’entourent. »
Il regarde Allan pendant que Thornton fulmine de rage. Puis il sort de la cage.
Tuck : « S’il commence à vous raconter qu’il est shérif de Nottingham, faut pas faire attention. »
Allan referme la porte de la cage. Thornton hurle malgré son bâillon.
Allan : « Il était la reine de Saba, il y a trois jours. »
Allan s’en va et laisse sa place à Robin.
Robin : « Nottingham sera meilleur sans toi, Thornton. Et n’envisage pas de revenir. Parce que si tu le fais, ta prochaine destination, ce ne sera pas un asile de fou mais un endroit taillé pour toi… l’Enfer. »
Thornton hurle. Robin tape sur le chariot indiquant au conducteur qu’il peut partir puis il disparait alors que le chariot se met en route.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Isabella arrive près de la cellule de Meg, accompagnée de deux gardes.
Isabella : « Libérez-la. »
Meg se met debout. Le garde commence à déverrouiller les chaines de la prisonnière.
Meg : « Isabella, vous êtes revenue ? »
Isabella, entrant dans la cellule : « Meg ! »
Meg : « Quelle chance ! »
Gisborne assiste à la scène, assis par terre, les mains accrochées aux barreaux de la grille séparant sa cellule de celle de Meg.
Isabella : « J’suis pas sûre que mon frère soit de ton avis. Viens. Partons. »
Isabella s’en va en emmenant Meg. L’air triste, Gisborne la regarde s’en aller.
Meg : « Vous ne voulez pas libérer Guy aussi ? »
Isabella se retourne vers elle.
Isabella : « Comment ? Que… tu es folle ? Il est notre ennemi. »
Meg, regardant Gisborne puis Isabella : « Mais… »
Isabella : « Tu réalises ? Tu réalises comme il nous manipule ? »
Gisborne regarde Isabella avec colère.
Isabella : « Quelques heures dans une cellule avec un assassin sans scrupules et même toi, tu perds la tête. C’est ça le venin des hommes, Meg. Pas un qui soit digne de confiance. Mon frère n’a que ce qu’il mérite. Allez, viens maintenant. »
Isabella jette un coup d’œil vers Gisborne et prend la main de Meg pour l’entrainer derrière elle. Impuissante, Meg regarde Gisborne avec regret et suit Isabella. Gisborne baisse les yeux.
CAMP DES HORS-LA-LOI – AU LEVER DU SOLEIL
Much est allongé sur sa couchette. Il ouvre les yeux. Soudain, il soupire et se lève. Il s’agenouille pour attraper son sac sous son lit. Il se retourne et regarde Allan dormant dans la couchette juste en face de la sienne. Dormant dans la couchette à côté d’Allan, Tuck tourne la tête. En face de lui, Petit Jean dort tranquillement sur le dos dans la couchette proche de celle de Much. Ce dernier passe devant eux sans qu’ils ne réveillent. Silencieusement, Much s’empare de son épée et de son bouclier qu’il met sur son dos. Il fait quelques pas et s’arrête un moment devant la couchette de Kate. Dans son sommeil, la jeune femme se retourne dans son lit, lui tournant ainsi le dos. Il regarde alors en direction de la couchette d’à côté où dort son meilleur ami, Robin, emmitouflé dans une couverture. Puis il quitte le campement. Une fois éloigné, il s’arrête un bref instant, soupire puis repart en silence ; silence uniquement perturbé par le cliquetis de son épée contre son bouclier.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Meg descend aux cachots avec une assiette et une pinte. Hésitante, elle s’arrête à la dernière marche un bref instant puis se dirige vers la cellule de Gisborne. Elle pose l’assiette par terre devant Gisborne, agenouillé devant la grille, ses mains dépassant des barreaux. Il la regarde tristement puis baisse les yeux sur la nourriture. Il sourit légèrement.
Gisborne, très calme : « Merci... [Secouant la tête] Mais non. »
Meg : « Il faut manger… [Il secoue la tête] pour moi... C’est tout ce que j’ai à vous offrir. »
Gisborne, honnêtement : « Tu m’as offert bien assez, déjà. »
Meg, larmoyant : « Je ne vous ai rien offert du tout. »
Gisborne : « Oh si. Tu m’as fait réfléchir. »
Meg : « A quel propos ? »
Gisborne : « À propos… d’une personne que j’ai connue. Elle voyait le bien où il n’y en avait aucun. Et elle a fait de moi un homme meilleur. »
Meg : « Et puis ? »
Gisborne, après un bref silence : « Je l’ai détruite… [Meg verse une larme]… J’ai tout détruit… Va-t’en. »
Il baisse les yeux. Avec regret, Meg le regarde quelques instants puis s’en va.
QUARTIERS DU SHERIF DE NOTTINGHAM
Isabella donne ses instructions à deux soldats. Derrière elle, d’autres soldats déballent le trésor des vikings. Meg entre dans la pièce.
Isabella : « Je veux quelques gardes derrière moi et que les autres restent cachés. Vous avez compris ? »
Un soldat : « Oui. »
Isabella : « Voilà. »
Elle prend un parchemin sur la table et le donne à l’un des soldats puis les deux gardes s’en vont. Isabella soupire de contentement.
Isabella : « Bon. »
Elle s’assoit à une table, prend une plume et commence à écrire une lettre. Meg s’approche d’elle et fait semblant de s’intéresser à un coffre rempli de joyaux.
Isabella, dictant ce qu’elle écrit : « ‟Sire, je vous écris cette lettre afin de vous faire un terrible aveu.″ »
Elle jette un coup d’œil sur Meg puis reprend sa dictée. Meg semble s’intéresser aux clés des cachots, posés sur la table à côté du coffre.
Isabella : « ‟J’espère que vous aurez le cœur et l’indulgence de m’absoudre.″
Meg prend les clés au moment où Isabella tourne la tête de l’autre côté afin de réfléchir à la suite de sa lettre puis elle s’en va.
Isabella, revenant sur sa lettre : « ‟Pour me faire pardonner, souffrez que je vous offre… un présent…″
Elle tourne la tête vers le coffre à ses côtés qu’elle compte offrir au Prince Jean et s’aperçoit que Meg n’est plus là. Elle pose les yeux à l’endroit où les clés des cachots se trouvaient. Elle se trouble lorsqu’elle s’aperçoit que les clés ont également disparu. Elle comprend alors les intentions de Meg. Elle pose sa plume et s’empresse de quitter la pièce.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Meg descend les escaliers et se précipite vers la geôle de Gisborne. Elle déverrouille sa cellule.
Gisborne, surpris : « Meg ? »
Elle ouvre la porte avec empressement puis s’agenouille pour le libérer de ses chaînes.
Gisborne : « Mais qu’est-ce que tu fais ? »
Meg : « C’est au-dessus de mes forces. Je ne peux pas la laisser vous tuer. »
Gisborne, touché par son geste : « Tu ferais ça pour moi ? »
Meg Lui sourit. Libéré, Gisborne s’accroche à un barreau et se met debout. Il attrape la main de Meg.
Gisborne, lui caressant la joue : « Merci. »
Il lui sourit pendant qu’Isabella descend l’escalier et assiste à la scène.
Isabella : « Comme c’est touchant. »
Gisborne : « Va-t’en ! »
Il entraîne Meg avec lui. Mais lorsqu’il passe devant Isabella, cette dernière se saisit de Meg.
Isabella : « GARDES ! SAISISSEZ-LES ! »
Deux gardes s’emparent de Gisborne, leurs deux épées plaquées sur sa poitrine.
Gisborne à Isabella : « Elle ne savait pas ce qu’elle faisait ! »
Isabella : « Oh que si, elle le savait !... [A Meg] Comment as-tu pu ? Je t’ai libéré. C’est ainsi que tu me remercies ? »
Meg : « Nous sommes trop différentes. Moi, j’agis par amour. Vous par haine. »
Isabella, furieuse : « COMMENT OSES-TU ?... Je devrais t’être reconnaissante. Grâce à toi, je sais que je ne peux me fier qu’à moi-même. Je suis seule au monde. »
Elle pousse violemment Meg vers un garde. Le second tient toujours Gisborne en respect. Gisborne fait un geste pour aider Meg.
Gisborne : « Non. »
Mais le second soldat le plaque contre le mur, son épée sous sa gorge.
Meg : « C’est vous qui l’avez voulu, Isabella ! »
Isabella : « Toi aussi, tu l’auras voulu… [Elle s’approche de Meg et de Gisborne en souriant] Et si vous voulez être ensemble mes tourtereaux. Très bien. Vous allez l’être… Vous mourrez tous les deux. »
Meg est sous le choc alors que le garde l’emporte dans une cellule.
CAMP DES HORS-LA-LOI
Les hors-la-loi se préparent et prennent chacun leurs armes.
Robin : « Vous venez ? Faudrait pas qu’on arrive en retard à la clairière du chevalier. Mais où est Much ? »
Allan, passant devant Robin : « Sûrement en vadrouille à la recherche d’un petit déjeuner. »
Préoccupée, Kate suit Allan.
Robin : « Kate ? Tout va bien ? »
Kate, froide : « Très bien. »
Robin la regarde d’un air sceptique.
Kate : « Bon, on y va ?... Isabella n’attend pas. »
Robin : « Hé… C’est pour le bien de tout le monde. Si on peut gagner le shérif à notre cause… »
Kate, le coupant : « Quoi, ça va ! Je sais, c’est bon ! »
Kate pousse Robin et s’en va.
Robin, lui attrapant le bras : « Tu vas m’écouter, oui ! Quand on reviendra, je pense qu’il faut qu’on ait une discussion tous les deux. »
Kate : « Robin… vraiment, c’est inutile. C’est clairement elle, ta priorité. »
Kate se retourne et s’en va. Petit Jean arrive derrière Robin. Il soupire. Robin se retourne vers lui.
Petit Jean, désignant Kate : « Elle vaut bien mieux que n’importe quel trésor. La laisse pas te filer entre les doigts. »
Robin réfléchit à ses paroles.
FORÊT DE SHERWOOD – SUR LE CHEMIN DE LA CLAIRIERE DU CHEVALIER
Much marche dans les bois lorsqu’il entend le hennissement d’un cheval. Rapidement, il se cache derrière un arbre. Il aperçoit alors Isabella à la tête d’une escouade de soldats, escortant le trésor des vikings. Il les suit du regard puis une fois qu’ils sont passés, il s’appuie sur l’arbre et réfléchit mais son attention est immédiatement attirée par le bruit de pas. Il se tourne et aperçoit plusieurs escouades de soldats venant de plusieurs endroits à la fois. Much comprend que ses compagnons vont tomber dans une embuscade. Contrarié, il se décide quand même à les aider. Il laisse tomber son bouclier et, muni de son épée, son arc et son carquois, il suit les soldats qui se rendent à la clairière du chevalier.
CLAIRIERE DU CHEVALIER
Petit Jean, Kate, Allan, Robin et Tuck marchent vers le milieu de la clairière. Isabella marche, seule, à leur rencontre.
Robin : « Tu es venue alors ? »
Deux gardes posent le coffre sur le sol. Isabella se rapproche de Robin.
Robin : « Tu m’envoies ravi. »
Isabella : « Oui, j’suis venue. Nous avions un accord. Tu te rappelles ? »
Robin : « Oh oui, je me rappelle. »
Isabella, face à Robin : « Œuvré ensemble. »
Robin : « Pour le bien de Nottingham. »
Isabella : « Tout à fait. C’est tout ce qui compte, maintenant, non ? »
Robin, acquiesçant : « Mm-hm. »
Isabella, lui indiquant le coffre : « Prends. Il est à toi. Tu l’as bien gagné. »
Robin se tourne vers Petit Jean et lui fait signe de le suivre. Robin, Isabella et Petit Jean se dirigent vers le coffre.
Isabella : « En étant mon vaillant chevalier servant. »
Robin : « Ouais comme tu dis oui. »
En souriant, Isabella retourne près de ses soldats tout en fixant Robin. Robin ouvre le coffre. Il est rempli de pierres et de fers à cheval. Le sourire d’Isabella s’efface. Les soldats dégainent leurs épées.
Petit Jean, sur un ton de reproche : « Robin ! »
Petit Jean se retourne et est surpris de voir arriver autant de gardes. Ces derniers les encerclent. Les hors-la-loi, entourant le coffre, sortent leurs armes. Robin, lui, ne semble pas surpris.
Isabella, amer : « La vie est pleine de déconvenue, non ? »
Much arrive en courant à proximité de la clairière. Il s’arrête. Il aperçoit un soldat attendant près d’une charrette et un autre homme près de quatre chevaux. Il dégaine son épée.
Isabella : « Désormais, j’ai décidé que je me débrouillerai toute seule. J’ai repensé à ce que tu as dit : Obéir aux moindres de tes ordres. Faire tout ce que tu me diras. »
Robin : « Je t’ai offert d’être mon ami. »
Isabella : « Non, tu m’as menacé. Je ne veux pas vieillir dans la crainte… [Aux soldats] Allez-y ! Saisissez-les ! »
Robin dégaine son épée. Le cercle des dix-sept soldats se resserre autour des hors-la-loi.
Robin à Kate : « Apparemment, t’avais raison. »
Kate : « Ça m’arrive souvent. La prochaine fois, tu n’as qu’à m’écouter. »
Tuck balaie devant lui avec sa croix.
Robin : « Si y’a une prochaine fois. »
Robin frappe l’épée du garde devant lui mais celui-ci ne réagit pas. C’est alors que Much arrive au galop avec deux autres chevaux pris aux soldats.
Much : « Ya !... Robin ! »
Isabella et les gardes reculent.
Much, brisant le cercle des soldats : « Je suis là. »
Les hors-la-loi en profitent pour engager le combat.
Much, s’arrêtant : « Vite ! Dépêchez-vous ! »
Petit Jean : « On y va ! »
Allan tue un soldat et se précipite vers Much. Robin tue son adversaire et se précipite vers ses compagnons. Petit Jean est déjà installé derrière Much. Tuck grimpe sur le cheval derrière Allan. Robin se dirige vers le dernier des trois chevaux. Kate est encore en prise avec un soldat.
Robin, se tournant vers elle : « Kate ! Viens ! »
Elle tue son adversaire.
Isabella : « Vite ! Il s’échappe ! »
Robin : « Kate ! »
Kate court vers lui. Robin grimpe sur le cheval. Les gardes, encore debout, se lancent à leur poursuite. Mais les hors-la-loi s’éloignent. Robin aide Kate à grimper sur le cheval qui s’éloigne déjà au galop.
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Much, mécontent, entre le premier dans le camp. Kate le suit.
Kate : « Alors, t’étais où ? »
Much, sans se retourner : « Euh… Nulle part… J’avais juste envie d’être seule, c’est tout. »
Kate : « Hé ! C’est bon, tu peux me le dire. Tu partais pas, dis-moi ? »
Much se retourne et lui fait face.
Kate : « Much ? »
Il soupire puis baisse les yeux. Robin rentre à son tour au camp.
Robin : « D’où est-ce que t’as jailli comme ça ?... Hein ? »
Tuck arrive à son tour.
Much : « Euh… »
Ne voulant pas s’expliquer, Much soupire.
Robin : « Ça va ? »
Petit Jean les rejoint.
Much, acquiesçant de la tête : « Ouais… [Il regarde Kate] Ça va, ouais. »
Tuck : « Robin, c’est quoi ton plan ? »
Robin : « Ce butin, on va le récupérer… aujourd’hui même. »
Tuck : « Et l’exécution de Gisborne ? »
Robin : « Ça va être parfait comme diversion. »
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM – LE LENDEMAIN MATIN
Alors que la foule se presse à l’entrée du château pour assister à l’exécution, les soldats lèvent la herse. Puis ils laissent entrer le peuple dans la cour. Parmi eux, se trouvent les hors-la-loi, habillés d’un manteau à capuche. La foule se presse autour de l’estrade sur laquelle le bourreau attend déjà, et deux billots, flanqués de deux paniers, sont prêts à recevoir les prisonniers.
Robin : « Bon. On y va dès que tout le monde a les yeux sur l’échafaud. On rentre dans le château quand ils le sortent. Allan, Tuck, vous passerez par l’armurerie. Jean, par les cuisines avec Much. Kate, nous, on va par la porte ouest. On va rentrer par là… [Il fait signe de la tête] Allons-y. »
La bande se disperse.
Les trompettes se mettent à jouer, signalant l’arrivée du shérif. Sous les applaudissements de la foule, Isabella se dirige vers son fauteuil, installé sur le perron, devant la porte du château.
Isabella, levant la main : « Merci… Amenez les prisonniers. »
Deux garçons exécutent un roulement de tambour. Au rez-de-chaussée du château, une petite porte s’ouvre. Gisborne sort en premier, suivi de Meg, sous les huées de la foule. Robin et Kate sont postés près d’un arbre.
Robin : « La jeune fille. »
Meg à Gisborne : « J’ai peur. »
Gisborne : « Une fois qu’on y sera, ça ira très vite. »
Meg et Gisborne sont poussés vers la plateforme.
Robin à Kate : « Allez, on y va. »
Gisborne et Meg sont montés sur l’estrade et placés derrière les deux billots sous le regard satisfait d’Isabella. Le roulement de tambour s’arrête.
Isabella : « Comme vous le savez tous, après d’amers expériences, Guy de Gisborne est un ennemi du peuple. »
Robin et Kate se rapprochent d’Isabella par le côté.
Isabella : « Il doit subir le châtiment suprême… [Pointant du doigt Meg] Cette femme, ici, a tenté de le soustraire à la justice. En conséquence, elle doit partager le même sort. Et à l’avenir, quiconque s’opposera à mon autorité, sera soumis au même châtiment. »
Gisborne se tourne vers Meg qui tremble de peur. Triomphante, Isabella s’assoit dans son fauteuil.
Isabella : « Avez-vous une dernière pensée avant de mourir ? »
Gisborne, regardant droit devant lui : « Très bien, tu as gagné Isabella... Tue-moi s’il le faut mais pas elle… [Il se tourne vers Isabella] Je ferai ce que tu voudras… mais elle, laisse-lui la vie. »
Isabella garde le silence. Robin attend sa réaction, espérant qu’elle change d’avis.
Isabella : « Procédez à l’exécution. »
Gisborne : « Non ! Elle est innocente ! »
Les soldats obligent Gisborne et Meg à s’agenouiller. Meg est en pleure. Les soldats dégagent leur cou pendant que le bourreau se prépare.
Kate : « Qu’est-ce qu’on fait, Robin ? »
Isabella, impatiente : « Qu’attendez-vous ? Allez-y ! »
Le bourreau attrape sa hache.
Robin, résolu : « Pour une fois… Je suis d’accord avec Gisborne. »
Robin bande son arc et tire. La flèche attend le bourreau en pleine poitrine au moment où celui-ci levait sa hache. L’impact de la flèche fait tomber le bourreau de l’estrade tandis que sa hache s’envole dans les airs en tournoyant. Elle retombe sur Meg. Robin tire alors une seconde fois. Isabella repère immédiatement l’endroit d’où la flèche est partie. Cette dernière touche la hache et la fait dévier de sa trajectoire. Elle se plante alors dans le billot à quelques centimètres du visage de Gisborne.
Isabella, mécontente : « Encore lui ?... [Elle se relève] GARDES ! ATTRAPEZ-LE ! »
Robin et Kate s’enfuient. Isabella commence à descendre les escaliers lorsque, soudain, elle entend son mari.
Thornton, chantonnant : « I-sa-bel-la ! »
Isabella se fige. Robin s’arrête et se tourne vers Isabella. Thornton apparait devant l’estrade. Il dégaine son épée.
Thornton : « Vous ne croyez pas vous débarrasser de moi aussi facilement ? »
Isabella s’enfuit vers le château. Thornton la poursuit.
Thornton, montant les escaliers : « Je suis venu reprendre ce qui me revient ! Votre vie ! »
Robin bande son arc en direction de Thornton.
Kate, arrêtant son geste : « Arrête ! Elle ne mérite pas ton aide… [Elle l’entraine derrière elle] Dépêche-toi ! »
Sur la plateforme, Gisborne a réussi à se détacher. Il détache les mains de Meg puis descend de l’estrade. Souriante, Meg le suit. Il l’aide à descendre. Mais un soldat charge Gisborne avec sa hallebarde. Meg s’en aperçoit.
Meg : « Guy ! [Elle se met entre Gisborne et la hallebarde] Guy, non ! »
La hallebarde s’enfonce dans le corps de Meg qui hurle de douleur avant de s’effondrer sur les marches de la plateforme. Gisborne attrape l’arme avec une main et frappe le soldat de l’autre puis se tourne vers Meg.
Gisborne, se penchant sur elle : « Meg ? »
Il la tire par le bras pour la mettre debout puis il la prend dans ses bras.
QUARTIERS DU SHERIF DE NOTTINGHAM
La bande, munie de sacs, pénètre en trombe dans les quartiers du shérif, là où est entreposé l’or des viking.
Robin : « On doit faire très vite. Allez ! Dépêchez-vous ! »
Ils s’empressent tous de remplir leurs sacs.
ESCALIER INTERIEUR DU CHÂTEAU
Terrorisée, Isabella grimpe les marches d’un escalier.
Thornton : « Vous pensiez vraiment que j’allais vous laisser vous en tirer comme ça ? »
Thornton la suit en marchant lentement.
COULOIR DU CHÂTEAU
La bande s’enfuit en courant, leurs sacs bien remplis.
ESCALIER INTERIEUR
Thornton, arrivant dans un couloir : « C’est la dernière fois que vous trahissez votre cher époux ! »
COULOIR DU CHÂTEAU
La bande court. Robin et Kate ferment la marche.
ESCALIER INTERIEUR
Thornton, furieux : « ISABELLA !!!!!! »
COULOIR DU CHÂTEAU
En entendant hurler Thornton, Robin s’arrête. Kate, derrière lui, fait de même. Robin revient sur ses pas.
Kate, l’agrippant au passage : « Hé ! Hé ! Où tu vas ? On a pris ce qu’on avait à prendre. »
Robin : « Je dois aller la secourir. »
Kate : « Elle est ton ennemie ! »
Robin, lui mettant la main sur l’épaule : « Kate, j’avais prévenu Thornton de ne pas revenir. Il faut que je règle cette histoire… [Il lui donne son sac rempli d’or] Tiens, prends ça. Je vous rattrape. Allez, file ! »
Robin s’en va en courant. Mécontente, Kate soupire en le regardant partir.
QUARTIERS DU SHERIF DE NOTTINGHAM
Isabella ouvre la porte avec fracas, Thornton sur ses talons.
Thornton, entrant : « Non, Isabella. »
Isabella court se réfugier au fond de la pièce.
Isabella : « N’entrez pas. »
Thornton, activant le pas : « C’est terminé ! »
Isabella, grimpant sur le lit : « Laissez-moi. »
Thornton, au pied du lit : « C’est fini pour vous. »
Isabella : « Je vous en supplie. »
Thornton pointe son épée sur elle.
Isabella : « Restez où vous êtes. »
Thornton approche le bout de son épée de la gorge d’Isabella. Cette dernière regarde la lame avec angoisse.
Thornton : « Vous allez mourir, Isabella. »
Il jette son épée sur le sol puis levant les deux mains.
Thornton, s’avançant vers Isabella : « De mes mains ! »
Il s’approche pour l’étrangler mais elle baisse soudainement la tête devant lui.
Isabella : « Non. Pitié. Je vous en supplie... Je vous donnerai tout ce que vous voudrez mais je vous en supplie, ne me tuez pas… [Pleurant] J’ai compris… Je s’rais une bonne épouse. Je vous montrerai tout l’amour d’une bonne épouse. »
Thornton : « Relevez-vous… [Isabella relève doucement la tête] Allons… Cessez de pleurnicher, voulez-vous ? »
Il se penche sur elle pour l’embrasser mais, subitement, elle le poignarde. Il hurle de douleur puis recule en se tenant l’abdomen.
Thornton, surpris : « Qu’avez-vous fait ? »
Isabella : « Ce que j’aurais dû faire il y a des années. »
Robin, entrant dans la pièce : « Isabella ! »
Thornton s’effondre sur le dos. Isabella descend du lit pendant que Robin se rend auprès de Thornton. Il s’agenouille et lui prend son pouls.
Robin : « Ton premier meurtre, shérif. »
Isabella, pointant son couteau vers lui : « Tu devais en finir avec lui mais tu es trop pleutre pour achever le travail. »
Robin : « Je ne tue que s’il n’y a pas trop moyens ! »
Kate entre dans la pièce.
Isabella : « C’est toi le coupable si jamais le Prince Jean s’intéresse à cette histoire… [Robin se remet debout] Robin des bois, l’assassin, court toujours… [Elle se jette sur lui avec son couteau]… mais plus pour longtemps. »
Mais Robin attrape son bras qui tient l’arme avec sa main gauche et l’attrape par la gorge avec sa main droite.
Robin, furieux : « Alors écoute-moi bien ! »
Il la pousse violement contre le pied du lit.
Robin : « Nous avons pris ton précieux butin. Et au cas où tu te poserais encore la question, notre accord ne tient plus. »
Il la jette sur le lit.
Robin à Kate : « Allons-y. »
Il se retourne et ramasse son arc. Kate jette un dernier coup d’œil vers Isabella.
Robin : « Viens. »
Il fait passer Kate devant lui avant de la suivre. Isabella les regarde partir avec angoisse.
FORÊT DE SHERWOOD
Gisborne porte Meg dans ses bras. Il marche aux abords d’une rivière.
Gisborne : « On va se reposer un peu ici… [Il s’arrête près d’un arbre] voilà. »
Il la dépose doucement au pied de l’arbre tout en la conservant dans ses bras. Il commence à regarder sa blessure.
Meg, faiblement : « Embrassez-moi. »
Il lève aussitôt les yeux sur elle. Il soupire.
Gisborne : « Ch-ch-chut »
Il lui caresse les cheveux en secouant négativement la tête.
Meg : « S’il vous plait. »
Meg peine à respirer. Gisborne la fixe du regard puis dépose un léger baiser sur ses lèvres. Elle sourit.
Meg : « Vous m’avez toujours plu. »
Elle sourit légèrement en le regardant dans les yeux puis son regard se porte vers le ciel et se fige. Les yeux ouverts, sa tête se tourne de l’autre côté et son bras tombe par terre. Gisborne lui ferme les yeux et commence à pleurer. Il l’attire contre lui et pleure en la berçant dans ses bras.
***** Épilogue *****
CAMP DES HORS-LA-LOI – LA NUIT
Robin et Kate sont assis près du feu.
Robin, jouant avec une brindille : « Tu as le droit de le dire, tu sais. »
Kate : « Dire quoi ? »
Robin : « ‟Dire quoi″ ?... T’attends que ça ! Vas-y ! »
Kate, souriant : « Très bien… Tu vois, je te l’avais dit… [Robin ricane] Tu as enfin réalisé quel genre de femme elle est en réalité. »
Robin : « Ouais, tu as raison… [Regardant Kate] J’ai aussi vu quel genre de femmes tu es, toi… Tu es courageuse… [Kate le regarde] compréhensive… et tu es très belle. »
Robin lui repousse une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle se tourne alors vers lui. Robin se penche sur elle et l’embrasse une fois puis une deuxième fois. Mais ce dernier baiser dure beaucoup plus longtemps.
QUARTIERS DU SHERIF DE NOTTINGHAM
Isabella se tient debout devant un miroir avec son arme. Un soldat se tient derrière elle.
Isabella, fixant son arme : « Veille à ce qu’aucun homme de Thornton ne reparte vivant. Le Prince Jean ne doit plus entendre de mensonges sur moi. »
Isabella, se tournant : « Veilles-y bien ! »
Le soldat s’incline et s’en va. Isabella reporte son attention sur son reflet dans le miroir. Elle sourit.
Isabella, regardant son arme : « La prochaine fois… [Elle pointe son arme devant elle] Il sera pour toi… Robin des bois. »
Elle ramène l’arme vers elle tout en la fixant intensément, pensant à la manière de se débarrasser définitivement du chef des hors-la-loi.
***** Fin de l’épisode *****