UN ATELIER A LONDRES EN PLEINE NUIT
Au milieu de dizaines de bougies, Deschamps, très concentré, est assis à sa table de travail. Il utilise un stylet et une loupe articulé. Derrière lui, Lord Sheridan, descend les escaliers, une bougie à la main.
Sheridan : « Où en sommes-nous, Deschamps ?... [Il s’approche] Le Prince Jean ne brille pas par sa patience. »
Deschamps garde le silence. Sheridan regarde par-dessus son épaule.
Sheridan : « Étonnant. »
Il approche sa bougie pour mieux voir le travail de Deschamps mais ce dernier lève la main pour arrêter son geste.
Deschamps : « Attention ! Pas trop prêt la chandelle. »
Sheridan retire sa bougie.
Sheridan : « Vous êtes vraiment un artiste. »
Il pose la bougie sur la table derrière lui et revient près de Deschamps.
Deschamps, satisfait de son travail : « J’ai fini. »
Sheridan : « Aussi habile au scalpel et au pinceau… que je le suis avec une dague. »
Il dégaine sa dague dans le dos de Deschamps.
Sheridan : « Vous ne sentirez rien, mon ami. »
Il attrape Deschamps par le menton et le poignarde dans le dos.
Sheridan : « Vous donnez votre vie mais vous entrez dans l’Histoire. »
Sheridan accompagne Deschamps dans sa chute. Puis il regarde l’œuvre de Deschamps à travers la loupe articulé de l’artisan.
FORÊT DE SHERWOOD
Kate est debout, regardant Much et Robin s’entraîner avec des bâtons. Allan a un couvercle rond entre les mains et s’amuse à projeter la lumière du soleil dans les yeux de Kate. Cette dernière essaie de s’en protéger avec sa main gauche.
Kate, agacée : « Allan ! »
Allan, ricanant : « Quoi ? »
Much attaque Robin sur le côté avec son épée.
Robin : « Bien. »
Much réitère son attaque puis Robin contre-attaque. Much pare le coup puis passe à l’offensive mais il arrête son geste avant de toucher Robin.
Robin, furieux : « Oh ! Much ! Sois sérieux ! Ne la joue pas petit bras juste parce qu’on s’entraîne. »
Much : « Je me retiens pour ne pas te faire mal ! »
Mécontent, Robin grimace.
Allan : « Tu ne risques pas de lui faire mal si tu le touches pas ! »
Much regarde Allan de travers.
Kate : « Bon, les gars ? On reprend ? »
Much acquiesce de la tête, prend son bâton à deux mains puis attaque farouchement Robin en criant. Mais avant qu’il n’ait pu atteindre son adversaire, Allan l’aveugle avec le soleil. Robin se baisse et Much finit sa course contre un arbre qu’il percute de plein fouet sous les rires d’Allan. Kate a de la peine pour lui.
Allan : « Éblouissant ! »
Much, allongé par terre : « Oh ! »
Petit Jean et Tuck arrivent en courant du haut de la colline.
Petit Jean : « Robin ?... »
Kate, s’agenouillant près de lui : « Ça va, Much ? »
Petit Jean : « On vient de voir un carrosse royal sur la route du nord. »
Robin court au-devant d’eux.
Tuck : « Avec les armoiries du roi, pas celles du prince. »
Robin, se tournant vers le reste de la bande : « On y va. »
Petit Jean : « Il se dirige vers Nottingham. »
Kate, prenant le bras de Much : « Allez-toi, debout ! »
Allan vient lui donner un coup de main.
Kate : « Allez ! »
Allan, prenant l’autre bras de Much : « Allez, debout. »
Robin, avant de rejoindre Tuck et Petit Jean : « Relevez-le ! »
Kate et Allan remettent Much debout.
Kate : « Allez, Much ! Viens ! »
Kate rit légèrement tout en courant pour rejoindre Robin.
NOTTINGHAM
Sheridan est à la tête d’un cortège de soldats qui transporte un cercueil sur leurs épaules. A côté de lui, un soldat tient deux chiens en laisse. Ils traversent la place du marché et arrivent devant les portes de la cour du château. Portant leurs capuches, les hors-la-loi sont soigneusement cachés derrière la foule.
Much, ébahi : « C’est Sheridan ! »
Kate : « Qui, tu dis ? »
Tuck, murmurant : « Le gardien de la couronne. »
Robin, murmurant : « Autrefois c’était le maître d’armes favori du roi… Il m’a formé. »
Le Prince Jean arrive en courant de la cour du château. Il aperçoit le cercueil et feint le chagrin.
Le Prince Jean, mettant la main sur sa bouche : « Oh… »
Les soldats déposent le cercueil sur le sol.
Le Prince Jean : « Non ! [Il s’agenouille et se couche à la tête du cercueil] Non. Non. [Il pleurniche] Non…. Non. »
Isabella se tient derrière Sheridan.
Sheridan : « Peuple de Nottingham !... C’est à vous qu’échoit la tristesse… et également l’immense honneur… d’être les premiers à apprendre… le décès de notre bon Roi Richard. »
Il baisse la tête alors que la foule et les hors-la-loi sont sous le choc.
Sheridan, relevant la tête : « Le cœur de lion a connu une fin glorieuse… en combattant… les infidèles. »
Mais Robin ne semble pas convaincu. Sheridan avance vers le Prince Jean qui lui tend le bras. Il l’aide à se relever.
Le Prince Jean, larmoyant à la foule : « Merci à vous de votre sympathie… et de votre amour. »
Robin fixe méchamment le prince.
Le Prince Jean : « L’Archevêque de Canterbury est en route afin de venir bénir la dépouille de mon frère. Et bien que les circonstances ne soient pas telles que je les aurais souhaitées mais dans le but d’assurer la stabilité et la sécurité de l’État… il va également procéder à mon couronnement. »
Le Prince Jean retourne lentement vers la cour du château.
Sheridan : « LE ROI EST MORT !... LONGUE VIE AU ROI ! »
Il se retourne et s’agenouille face au prince, aussitôt imité par la foule et les soldats.
La foule : « Longue vie au roi ! Longue vie au roi ! »
Petit Jean, s’agenouillant : « A genou. »
La foule : « Longue vie au roi ! »
Les hors-la-loi s’agenouillent sauf Robin qui résiste.
Petit Jean, le forçant à s’agenouiller : « A genou ! Mets-toi à genou ! »
La foule : « Longue vie au roi ! »
Robin s’exécute mais n’est pas ravi des circonstances.
Le Prince Jean à lui-même : « Longue vie à moi. »
Un léger sourire se dessine alors sur ses lèvres.
***** Générique *****
DANS UNE RUELLE DE NOTTINGHAM
Robin fait les cents pas pendant que Tuck joue avec sa croix.
Tuck : « Si c’est ça la volonté de Dieu, je m’interroge sur son jugement. »
Much : « C’était un grand roi et un grand homme. »
Robin, tournant le dos à la bande : « Tais-toi, Much ! »
Much : « Je suis navré, Robin. »
Robin, se retournant et virulent : « Il n’est pas mort ! C’est impossible ! »
Petit Jean, jetant un regard vers les soldats : « Robin, les soldats... »
Robin : « S’il était mort, je le saurais. Je le sentirais, Jean. »
Petit Jean : « Je sais. »
Tuck : « Ce Sheridan, tu lui fais confiance ? »
Robin, perplexe : « C’était l’un des meilleurs hommes du roi. Mais là, il semble qu’il est rallié le Prince Jean. »
Tuck : « Nous partageons ta peine, Robin. »
Robin : « Il faut que je vois son visage… Je veux en avoir le cœur net. »
Robin se retourne et s’en va. Petit Jean et Tuck échangent un regard inquiet avant de suivre Robin.
ABBAYE DE KIRKLEES
Quatre croisés se tiennent debout à chaque coin du cercueil, lui tournant le dos. Le Prince Jean montre la dépouille de son frère à l’Archevêque. Sheridan se trouve derrière le religieux.
L’Archevêque : « Son corps est remarquablement conservé après un mois de mer. »
Le Prince Jean : « Ces maures, ce sont des maîtres embaumeurs de génie. »
L’Archevêque regarde le Prince Jean avec suspicion puis il contourne la tête du cercueil tandis que Sheridan s’avance à côté d’eux. Le Prince Jean craint que l’Archevêque ne les croie pas.
L’Archevêque, se signant : « Requiescat in pace. »
Le Prince Jean à l’Archevêque : « Merci. Désormais, il est auprès de Dieu. »
Le Prince Jean regarde l’Archevêque jusqu’à ce que celui-ci regarde encore une fois le défunt. Le Prince Jean et Sheridan échangent alors un regard complice.
L’Archevêque : « Pourquoi n’en ai-je rien su avant ? »
Il regarde alors Sheridan.
Sheridan : « Le porteur du message est venu me trouver à Londres alors que la dépouille devait arriver le lendemain. Je lui ai fait jurer le secret et puis j’ai pris la route de Hull en pleine nuit pour l’accueillir… [L’archevêque, toujours attentif, passe derrière Sheridan] avant de courir prévenir le Prince Jean. »
Le Prince Jean : « Et il a eu raison à mon avis. Certains pourraient tirer profit de cet interrègne pour servir leurs propres desseins. »
L’Archevêque : « Je vais consulter le conseil du royaume. »
Le Prince Jean : « Je suis l’héritier légitime, non ? »
L’Archevêque prend son temps avant de répondre. Il jette un coup vers Sheridan.
L’Archevêque, regardant le prince : « En effet. »
Sheridan et le Prince Jean échangent un regard. L’Archevêque revient vers eux et longe le cercueil.
L’Archevêque : « Mais auparavant… Il faut qu’a eu lieu des funérailles nationales à Londres. »
Le Prince Jean, longeant l’autre côté du cercueil : « Et elles auront lieues. J’y veillerai personnellement. Londres était le siège du pouvoir de mon frère, après tout… [Il fait face à l’Archevêque] Cependant, le pouvoir, vous le savez, repose sur un équilibre fragile entre le nord et le sud. Et maintenant que la triste nouvelle est connue, le moindre retard pourrait briser cet équilibre. Voilà pourquoi je propose d’installer mon siège à Nottingham, la nouvelle capitale de l’Angleterre. »
Le Prince Jean regarde Sheridan et lui fait un signe de tête, l’invitant implicitement à intervenir auprès de l’Archevêque.
Sheridan, s’approche par derrière de l’Archevêque : « Et la requête n’ayant pas été contestée, je n’ai pas vu d’obstacles à prendre la couronne avec moi. Ainsi tout est en place. »
L’Archevêque regarde le Prince Jean qui arque les sourcils dans l’attente d’une réponse.
L’Archevêque : « Eh bien soit. »
Sheridan : « Nous allons descendre sa dépouille dans la crypte. »
ABBAYE DE KIRKLEES
Deux gardes patrouillent dans la cour de l’Abbaye. Lorsque l’un des gardes lui tourne le dos, Tuck sort de l’ombre et souffle dans sa sarbacane. Le projectile atteint le soldat dans le cou. Petit Jean se précipite pour le rattraper avant qu’il ne tombe à terre. Il le tire à l’abri des regards. L’autre garde arrive dans le coin opposé puis retourne sur ses pas. Robin, Much et Allan sortent alors de l’ombre. Robin tire une flèche dans le dos du soldat. Petit Jean l’attrape et l’emmène rejoindre son camarade. Allan, Robin, Much et Kate courent à l’entrée de la crypte. Ils sont rejoints par Tuck.
Robin, murmurant : « Allan. »
Allan s’attèle à ouvrir la porte pendant que les autres font le guet. Il parvient à ouvrir la porte.
Allan : « Bonne chance. »
Robin entre le premier. Kate et Much se présentent en même temps. Much lui fait signe d’entrer la première. Elle s’exécute. Much échange un regard avec Allan avant de disparaître à son tour dans le bâtiment. Tuck referme la porte. Petit Jean, Tuck et Allan gardent l’entrée.
INTERIEUR DE LA CRYPTE
Robin et Kate, munis chacun d’une bougie et Much, d’une lanterne, descendent l’escalier conduisant à la crypte. Much s’arrête et frémit à la vue des squelettes.
Much : « Oh !... Y’a plein de morts là-dedans. »
Kate soupire.
Robin : « C’est fait pour, Much ! Bon, on y va ? »
Ils continuent leur chemin.
Much à Kate : « Tu peux me donner la main si tu as peur. »
Kate : « Merci… [Much lui serre trop fort la main] Mais arrête Much, tu me fais mal ! »
Robin se trouve devant le cercueil du roi.
Robin à Much : « Viens. Aide-moi à l’ouvrir. »
Much fait le tour du cercueil et pose sa lanterne. Robin se place à la tête, Much au pied. Robin lui fait un signe de tête pour savoir s’il est prêt. Ils ouvrent le cercueil. Robin lève les yeux au ciel et soupire. Il se prépare mentalement. Much arrive avec sa lanterne et Kate avec sa bougie. Robin enlève le linceul recouvrant le corps.
Robin, triste : « C’est bien lui. »
Much acquiesce lentement.
Much : « Alors c’est vrai ? »
Kate approche sa bougie près du visage du roi.
Robin : « Kate, regarde ce que tu fais ! »
Kate : « Attends ! »
Elle approche sa bougie de l’oreille du roi sous les regards dégoutés de Robin et Much. Mais l’oreille du roi commence à fondre.
Much, dégouté : « Ah !… Oh ! Seigneur ! »
Kate : « C’est de la cire. »
Robin : « Pardon ? »
Kate : « C’est une statue de cire à l’effigie du roi Richard. »
Robin regarde Kate puis le roi et sourit de soulagement.
Robin : « Je le savais... Je savais qu’il était vivant ! »
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le Prince Jean fait tourner un noble, ayant les yeux bandés, sur lui-même devant une immense carte de l’Angleterre suspendue sur un mur de la salle. Le prince arrête le noble face à la carte.
Le Prince Jean : « Planter le drapeau dessus et la ville est à vous. »
Le Prince Jean se recule pendant que le noble avance vers la carte. Il tape dans ses mains incitant ses convives à faire de même. Le noble plante son drapeau sur la carte. Le Prince Jean s’approche.
Le Prince Jean : « Ah… C’est Swindon. Je vous le laisse volontiers. [Il attrape le noble et le jette dans la foule] Venez à qui le tour ? Londres est encore à prendre mais Nottingham est intouchable. Vous ne voudriez pas que notre nouvelle capitale soit aux mains d’un ivrogne ? »
La foule rit. Le Prince Jean attrape une grappe de raisin sur la table. Isabella s’approche de lui.
Isabella au Prince Jean : « Alors dites-moi, où un roi voudrait-il planter son drapeau ? »
Le Prince Jean, méchamment : « Dans l’œil d’une flatteuse. »
Mangeant son raison, le Prince Jean fait le tour de la table. Isabella, surprise par sa réponse, le suit quand même.
Isabella : « En fait, je tenais à vous féliciter moi-même, Votre Altesse. »
Le Prince Jean, acerbe : « Je n’en attendais pas moins de votre part. »
Il attrape une autre grappe de raisin.
Isabella : « Et bien sûr, à vous présenter mes condoléances pour votre frère… [Elle se retrouve face à lui] Et vu les lourdes responsabilités nationales qui vont peser sur vous, j’imagine que vous aurez besoin des services loyaux et variés que moi seule serais en mesure de vous offrir en qualité de shérif. »
Le Prince Jean : « Le même genre de services que ceux que vous avez offerts à Robin des bois ? »
Isabella : « Euh non ! »
Le Prince Jean, mangeant un raisin : « Ou que votre frère m’a offert ? »
Il quitte Isabella et se dirige vers la table de victuailles.
Isabella : « Robin et Guy ne comptent pas pour moi. Si l’occasion se présente, j’aimerais vous le prouver. »
Le Prince Jean : « Mais faites donc ! Prouvez-le-moi. Et peut-être euh vous rangerai-je parmi les autres candidats au titre de shérif ? »
Isabella, fronçant les sourcils : « Quels autres candidats ? »
Le Prince Jean, regardant la foule : « Ah ! Sheridan !... [Celui-ci s’incline] mon roc en ses temps troubles. Oh oui. »
Sheridan rejoint le Prince Jean. Ce dernier le prend par les épaules et le presse contre lui.
Le Prince Jean : « N’est-ce pas que vous m’aimez ? »
Sheridan : « Absolument, Votre Altesse. »
Le Prince Jean ricane.
Sheridan : « Peut-être devrions-nous profiter de cette petite diversion pour achever notre travail à l’Abbaye cette nuit pendant que l’Archevêque dort ici ? »
Le Prince Jean : « Hum… [Il met un raisin dans sa bouche et lui montre Isabella] Connaissez-vous Lady Isabella, la sœur de Guy de Gisborne ? »
Isabella sourit par politesse. Sheridan lui prend la main.
Sheridan : « Vous me voyez enchanté. »
Il embrasse la main d’Isabella.
Isabella : « Je n’en doute pas une seconde. »
Le Prince Jean : « Méfiez-vous, Sheridan. Le sang d’un hors-la-loi palpite dans ses veines. »
Isabella n’apprécie pas du tout sa remarque mais le Prince Jean s’en va. Sheridan se penche sur elle et, tout en tenant sa main, l’embrasse sur les deux joues à la grande surprise d’Isabella. Elle retire prestement sa main.
EXTERIEUR DE LA CRYPTE DE L’ABBAYE DE KIRKLEES
Tuck imite le bruit d’un oiseau pour prévenir Petit Jean et Allan, faisant le guet devant la porte de la crypte. Allan ouvre la porte et siffle pour prévenir Robin, Much et Kate d’un danger.
INTERIEUR DE LA CRYPTE
Robin, Much et Kate entendent le sifflement d’Allan.
Much : « Où est-ce qu’on se cache ? »
Robin : « Replace le couvercle. Le couvercle ! »
Robin pousse légèrement Much qui va se placer au pied du cercueil.
Robin : « Chut ! »
Il souffle ensuite sur la bougie.
EXTERIEUR DE LA CRYPTE
Petit Jean et Allan sont devant la porte de la crypte pendant que Tuck fait le guet au coin du bâtiment. Allan siffle à nouveau mais Petit Jean ferme précipitamment la porte.
Petit Jean : « Par ici, viens ! »
Il tire Allan vers le coin du bâtiment à l’opposé de celui de Tuck. Des sabots se font entendre. Les hors-la-loi se cachent dans la pénombre. Le Prince Jean et Sheridan, à cheval mais escortés par six hommes à pied, arrivent devant la crypte.
Le Prince Jean : « Allumez le bûcher dans la clairière, là-bas. »
INTERIEUR DE LA CRYPTE
Robin : « Bon, on va faire les morts… »
Kate : « Quoi ? »
Robin, faisant signe à Much : «… Viens ici. »
Robin conduit Much à un caveau.
Robin : « On enlève le couvercle. »
Much, effrayé : « Oh non, pas ça ! Par pitié ! »
Frustré, Robin baisse la tête.
Much : « On est obligé ? »
Robin : « Sauf si tu veux qu’on te mette dedans pour de bon ! Allez, ouvre ! »
Much souffle sur sa lanterne et la pose sur le sol. Kate attend près d’un autre caveau pendant que Much entre dans le sien.
Le Prince Jean, chantant : « Richard ! »
Kate : « Robin !... [Robin l’a rejoint et tente d’ouvrir le caveau] On n’a pas le temps ! Tu vas venir avec moi. »
Tenant une lanterne, le Prince Jean descend les escaliers, suivi de Sheridan. Kate souffle aussitôt sur sa bougie.
Le Prince Jean : « Ri-chard. Ri-Ri riquiqui. Riquiqui. »
Much est dégouté de voir un crâne à côté de son visage. Il secoue la tête en fermant les yeux.
Le Prince Jean : « Nous sommes revenus te chercher… [À côté du cercueil ouvert] Te voilà, mon frère… [À Sheridan] Vous savez ? Je crois que je préfère celui-ci à l’original… Déjà, il ne ment pas celui-là. Il ne joue pas de double-jeu… Et il ne vole pas la place de son frère sur le trône de son père… ou dans le cœur de sa mère… [Il se penche au-dessus de la statue et murmure] J’ai vécu trop longtemps dans ton ombre, mon frère... À mon tour de briller dans la lumière pendant que tu vas brûler dans les flammes de l’Enfer ! »
Furieux, il frappe violemment, et à plusieurs reprises, le visage de la statue. Dans le caveau où il est caché avec Kate, Robin veut dégainer son arme mais Kate l’en empêche.
Robin : « Kate, c’est la seule preuve… »
Kate, lui mettant sa main sur la bouche : « C’est beaucoup trop dangereux. »
Le Prince Jean s’arrête. Il respire fortement en regardant les dégâts qu’il a causés sur la statue. Sheridan, à ses côtés, le regarde avec inquiétude.
Le Prince Jean : « Ce n’est rien. Nous n’avons plus besoin de son cadavre de toute façon. L’Archevêque a vu assez de la beauté de mon frère pour proclamer la nouvelle sans en douter. »
Sheridan, évitant le regard du prince : « Dans ce cas, nous devrions procéder à la suite sans attendre. »
Le Prince Jean : « Vous n’avez aucune arrière-pensée, hein, Sheridan ? »
Sheridan, regardant le prince : « Non, aucune. »
Le Prince Jean : « Vous semblez nerveux… [Il passe son bras dans le dos de Sheridan] »
Sheridan : « Euh non. »
Le Prince Jean : « Gardes ! [Il passe derrière Sheridan] Prenez le cercueil. »
Les gardes arrivent pour prendre le cercueil.
Le Prince Jean à Sheridan : « Si quelqu’un vous demande où est la dépouille, elle est partie à Londres pour les funérailles nationales voulues par l’Archevêque… »
Dans leur caveau, Kate retire sa main de la bouche de Robin. Se sentant impuissant, Robin repose sa tête en écoutant attentivement les propos du prince.
Le Prince Jean : «… et lorsqu’on découvrira qu’il n’y a pas de dépouille… [Il prend la lanterne posée sur le cercueil] il sera trop tard. »
Il quitte la crypte.
MANOIR DE LOCKSLEY
Isabella entre avec un candélabre dans les mains. Une servante la suit puis ferme la porte.
Isabella : « Et puis qu’est-ce que ce Sheridan connait de Nottingham ! »
Elle pose le candélabre sur la table et se frotte la joue en repensant au baiser que lui a donné Sheridan.
Isabella : « Cette vieille baderne bornée ! »
Gisborne, sortant de l’ombre derrière elle : « Bonjour, ma sœur. »
Isabella attrape un couteau sur la table devant elle et, sans se retourner, donne un coup de couteau par-dessus son épaule à Gisborne, juste derrière elle, le blessant ainsi à la main. Criant de doubleur, il pousse violement Isabella sur la table. Elle glisse le long de la table et se retrouve contre le mur. Gisborne dégaine son épée et frappe sur la table, là où se trouvait sa sœur quelques secondes plus tôt.
Isabella : « Guy, doucement. Attends, s’il te plaît. »
Gisborne : « Pour que tu me trahisses encore ! »
Il avance vers Isabella. Elle le fuit.
Isabella : « Tu n’as eu que ce que tu mérites. »
Gisborne l’attrape par les cheveux.
Isabella : « Non ! »
La servante, effrayée, recule. Gisborne coince Isabella contre un poteau, la tenant par la gorge, son épée pointée sur elle, prête à l’embrocher.
Gisborne : « Et maintenant… À ton tour, d’avoir ce que tu mérites. »
Isabella, calme : « Alors tue-moi. Tu l’as déjà fait quand je n’étais qu’une enfant de toute manière. »
Gisborne : « C’est ça ta dernière pensée avant de mourir ? »
Isabella : « Oui… Vas-y. Finissons-en. Abrège nos souffrances à tous les deux. »
Gisborne charge sa sœur mais au lieu de la poignarder, il plaque son épée contre sa gorge.
Isabella : « Mais vas-y ! »
Gisborne ne fait rien. Il regarde sa sœur sans rien dire. Elle lève alors les yeux vers lui.
Isabella : « Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? »
Gisborne baisse les yeux, l’air coupable.
Isabella : « On peut peut-être changer tout ça ? »
Gisborne lève les yeux sur elle. Son regard a changé.
Isabella : « Le Roi Richard est mort. Le Prince Jean est sur le point de se faire couronner. »
Gisborne, incrédule : « Qu’est-ce que tu dis ? »
Isabella : « C’est la vérité. Je peux t’aider. »
Gisborne : « Comment veux-tu m’aider ? »
Isabella : « En plaidant ta cause. Mais pour ça, tu as besoin de moi en vie. Tue-moi et tu tues ta dernière chance auprès du nouveau roi. Laisse-moi la vie et nous pourrons tous les deux obtenir ce que nous voulons. »
Gisborne la regarde en réfléchissant puis commence à s’écarter lentement d’elle.
INTERIEUR DE LA CRYPTE
Robin et Much aident Kate à sortir du caveau où elle s’était cachée avec le chef des hors-la-loi.
Robin : « Il faut qu’on les empêche de le brûler. »
Much : « Comment ? Ils sont je ne sais pas combien. »
Robin, arquant les sourcils : « Il nous faudrait une cape. »
Ne comprenant pas, Much fronce les sourcils.
CLAIRIERE PRES DE L’ABBAYE
Deux soldats surveillent le cercueil se consommant sur un bucher. Des chevaux hennissent. Les soldats se retournent. Le Prince Jean et Sheridan les rejoignent. Restant sur leurs chevaux, ils tournent autour du bucher.
Le Prince Jean : « Bien… Bien. »
Sheridan : « Veillez à ce que tout brûle et qu’il ne reste rien. »
Les soldats : « A vos ordres. »
Le Prince Jean et Sheridan s’en vont. Les deux soldats se dirigent vers un banc à proximité du feu.
Soldat 1 : « On va s’assoir. »
Soldat 2 : « Ouais. T’as raison. »
Ils s’assoient sur le banc.
Soldat 1 : « Allez… Au moins, il fait chaud. »
Soldat 2 : « Ouais. On est pas mal. »
Ils réchauffent leurs mains. Derrière eux, un gémissement lent et lugubre se fait entendre.
Soldat 1 : « T’as entendu ? »
Soldat 2 : « Ouais. »
Les deux soldats se regardent puis se retournent. Ils se retrouvent alors devant un gigantesque squelette, recouvert d’une cape, se dirigeant vers eux et criant d’une façon très aigue. Les soldats s’enfuient en hurlant.
Soldat 1 : « Dépêche-toi ! »
Le squelette se déshabille. Il s’agit en fait de Kate, montée sur les épaules de Much. Le reste de la bande les rejoint pour les aider à se départir de l’immense cape.
Much : « Tuck ! »
Tuck, prenant Kate dans ses bras : « Je suis là. »
Il l’aide à descendre des épaules de Much à son grand soulagement. Robin se précipite sur le cercueil.
Petit Jean, à l’autre bout du cercueil : « Prêt ! »
Robin accroche un linge à la poignée brulante du cercueil.
Robin et Petit Jean : « Un… deux… trois. »
Les deux hommes le soulèvent et le posent au sol près du bucher. Ils l’ouvrent. La statue de cire est méconnaissable. La cire a complétement fondu sur les os du squelette.
Kate : « On arrive trop tard. »
Much : « On peut encore prévenir l’Archevêque, lui dire la vérité. »
Robin, frustré : « Sauf qu’il pense avoir vu le corps. Ça va être notre parole contre la leur ! »
Tuck : « On ne le laissera pas prendre le pouvoir. Il faut qu’on l’en empêche. Qu’on l’assassine s’il le faut. »
Robin : « Si on l’assassine, Tuck, on risque une invasion ! Voire une guerre civile ! »
Tuck : « Mais c’est de la trahison ! »
Robin : « Je sais ! Et j’en suis aussi horrifié que toi. Mais en l’absence de Richard, le Prince Jean est notre seul chef ! »
Tuck : « C’est très bien tant qu’il reste prince. Mais en tant que roi, il pourra promulguer des lois. Dire ce qu’il veut, faire ce qu’il veut, dépenser ce qu’il veut. »
Robin : « Donc, si vous êtes d’accords, on va l’empêcher d’être roi. »
Petit Jean : « Et comment ? »
Robin réfléchit quelques secondes.
Robin : « Eh bien pour qu’un couronnement se fasse, il faut une couronne. On est d’accord ?... Donc nous allons voler la couronne. »
QUARTIER DU SHERIF AU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le Prince Jean tient la couronne entre ses mains. Il la regarde avec attention. Sheridan se tient à ses côtés.
Le Prince Jean : « Comment avez-vous pu résister en l’ayant sous les yeux tous les jours, hein ? »
Sheridan : « C’est que je ne suis qu’un soldat. Pas un roi. »
Le Prince Jean : « Moi, grâce à votre aide, je vais en être un très bientôt. »
Il sourit légèrement à cette idée.
Le Prince Jean, tenant la couronne à Sheridan : « Vite. Vite. Enfermez-la. Je me méfie de moi… [Sheridan récupère la couronne en s’inclinant] Je dois attendre que l’heure soit venue… [Sheridan emporte la couronne] Quand le monde entier me verra enfin rayonner dans le rôle auquel je suis destiné. »
Sheridan s’approche d’un coffre en bois dont le couvercle est ouvert. Il place la couronne au centre du coffre sous le regard envieux du Prince Jean puis referme le couvercle.
MANOIR DE LOCKSLEY
Le lendemain matin, Gisborne est assis à table. Il verse de l’eau dans une coupe tout en mangeant du pain.
Isabella, descendant les escaliers : « Tu as bien dormi ? »
Gisborne, portant la coupe à sa bouche : « Oui mais que d’un œil. »
Isabella, se tirant une chaise : « Si on travaille ensemble maintenant, il va falloir apprendre à baisser la garde. »
Elle s’apprête à s’assoir lorsqu’elle voit la blessure à la main de Gisborne. La servante apporte un bol et une boite en bois qu’elle dépose sur la table.
Isabella : « Ça doit faire mal. »
Gisborne : « Une égratignure. C’est rien. »
Isabella : « Montre. »
Isabella lui tend la main afin qu’il lui montre sa main blessée. Gisborne soupire mais obéit.
Gisborne : « Alors ? »
Isabella examine sa blessure.
Gisborne : « Comment puis-je retrouver la faveur du nouveau roi ? »
Gisborne boit une gorgée pendant qu’Isabella rapproche le bol que la servante avait posé sur la table.
Isabella, attrapant un morceau de tissu : « J’ai décidé de plaider ta cause auprès de lui. »
Étonné, Gisborne lève les yeux sur elle.
Isabella : « À une condition… [Elle regarde Gisborne] j’ai besoin que tu me présentes des excuses. »
Gisborne : « Tu veux des excuses ?... Et pourquoi ? »
Isabella : « Tu sais très bien pourquoi. »
Gisborne : « Isabella, si je n’avais pas arrangé ton mariage, nous croupirions tous les deux je ne sais où en France sans un sous et sans une terre à notre nom. »
Isabella : « Plutôt ça que d’être avec cet homme. »
Gisborne : « Non ! Si tu n’as pas su faire ce qu’il fallait pour profiter de ta chance, tant pis. »
Isabella fronce les sourcils et prend une petite fiole dans la boite en bois que la servante avait posée sur la table.
Gisborne : « En fait, c’est grâce à moi s’il nous reste encore un peu d’espoir… »
Isabella vers le contenu de la fiole sur la blessure de Gisborne.
Gisborne : «… alors au lieu de perdre du temps, je propose qu’on réfléchisse à ce que tu vas dire au prince. »
Isabella replace la fiole dans la boîte et nettoie la blessure avec le morceau de tissu.
Isabella : « Je me disais que… je pourrais t’administrer une drogue et te livrer au prince. »
Gisborne : « Qu’est-ce que tu dis ? »
Isabella : « J’étais disposée à te pardonner mon frère… mais tu ne mérites pas mon absolution. »
Soudain, Gisborne se sent mal. Il gémit légèrement et regarde dans sa coupe s’il n’y avait pas de poison à l’intérieur.
Isabella : « Oh, non, non, non. Ce n’est pas ce que tu as bu… [Gisborne fait tomber sa coupe puis lève les yeux vers elle] C’est par ta blessure ! »
Gisborne s’effondre sur la table en gémissant.
Isabella : « Directement dans ton sang, c’est mieux. »
Alors que la servante descend les escaliers, Isabella prend la fiole entre ses mains.
Isabella : « Racines de valériane concentrée… »
Gisborne est affalé sur la table, les yeux ouverts et le teint pâle.
Isabella : « De quoi assommer un cheval... Je vois mal Lord Sheridan penser à une chose pareille. »
Baissant le regard sur son frère, elle sourit.
AUBERGE TRIP INN
Sheridan boit et rit en compagnie de compagnons de beuveries. Allan, déguisé en serveur, tire le rideau et hoche rapidement la tête en direction de Robin, assis dans un salon particulier, à l’écart, puis il s’adresse à Sheridan.
Allan, invitant Sheridan à passer derrière le rideau : « Un salon particulier ? »
Sheridan : « Une autre tournée pour mes amis. Ils ont soif. »
Légèrement ivre, il tapote l’épaule d’Allan avant d’entrer dans le salon particulier. Il pose sa main contre le mur pour ne pas tomber. Au fond de la pièce, Robin portant une cagoule s’adresse à lui.
Robin : « Bonjour, maître. »
Il soulève sa capuche. Sheridan, surpris, pose ses deux mains sur la table.
Sheridan : « Robin de Locksley. »
Robin : « Ch-Ch-Chut… [Restant assis, Robin se rapproche de Sheridan] Je vous prie de m’excuser pour le décor… [Il sourit]… mais je ne suis pas dans les petits papiers des gardes. »
Sheridan s’assoit à la table.
Sheridan : « Donc, c’est bien vrai… [Il rit] On m’a parlé de ta vie de sauvage. »
Robin : « J’ai songé que ce serait bien de boire à la santé… de notre défunt roi… [Il glisse une coupe devant Sheridan] Je suppose que vous avez dû être aussi affecté que moi par la nouvelle. »
Sheridan : « Absolument… [Il prend la coupe] Seulement, nous devons regarder vers l’avenir. »
Il trinque avec Robin puis ils boivent une gorgée.
Sheridan : « Tu ne vas pas me causer le moindre ennui, n’est-ce pas ? »
Robin : « Comment ça ? »
Sheridan : « J’ai aussi entendu dire que tu avais causé quelques soucis au prince. »
Robin ricane.
Sheridan, souriant : « En qualité de nouveau shérif de Nottingham, je ne peux pas tolérer ce genre de choses. »
Robin : « Donc euh… Le nouveau shérif, ça va être vous ? »
Sheridan, plantant violement sa dague entre le pouce et l’index de Robin : « Et des plus stricts avec ça ! »
Il rit bruyamment. Robin rit en se moquant de lui. Sheridan reprend sa dague.
Robin : « Un travail sans beaucoup de joie. Ça ne ressemble pas au Lord Sheridan, gardien de la couronne, que je connais. »
Sheridan : « La couronne est encerclée par des hors-la-loi. Là où les hors-la-loi craignent tous d’aller. »
Sheridan ricane. Robin hausse les sourcils pendant qu’Allan les surveille de derrière le rideau.
Robin : « Bon. Si vous êtes content avec le prince, je ne vois pas quels problèmes je pourrais avoir. »
Allan cède sa place à Kate.
Sheridan : « Au Roi Jean ! »
Il trinque avec Robin. Kate entre alors dans le salon particulier.
Kate, feignant l’ivresse : « Alors ? C’est une petite fête privée ou c’est ouvert à tous ? »
Robin : « Kate, je t’avais dit t’attendre dehors ! On a à discuter. »
Kate ricane et vient à côté de Sheridan.
Robin : « Je vous prie de m’excuser. »
Sheridan, attrapant le bras de Kate : « Non. Non. C’est rien… [Ne lâchant pas Kate] Je vous en prie. »
Allan assiste à la scène depuis derrière le rideau.
Sheridan : « Garçon ! »
Allan se présente aussitôt.
Allan : « M’sieur ? »
Sheridan : « Hydromel. »
Kate : « Vous. Vous allez me faire tourner la tête. »
Sheridan a les yeux rivés sur le décolleté de Kate.
Robin : « Kate, c’est une conversation privée ! »
Pendant ce temps, Allan commence à couper la ficelle qui retient les clés à la ceinture de Sheridan.
Robin, pointant la sortie : « Je t’ai dit d’attendre dehors ! »
Ivres, Sheridan et Kate continuent de ricaner. Puis Kate, chancelante, s’assoit brusquement près de Robin renversant sa coupe.
Sheridan : « Oh ! Tu es mouillé Locksley. »
Allan a fini son travail : Il a récupéré les clés de Sheridan.
Robin : « Excusez-moi. Je vais aller nettoyer ça. Je reviens. »
Il se relève en regardant Allan.
Sheridan à Kate : « Eh bien… Ravissante. »
Kate : « C’est vrai ? »
Allan donne les clés à Robin.
Kate : « Oh merci. »
Sheridan : « Vous êtes délicieuse, vous êtes à croquer. »
Allan quitte le salon en surveillant attentivement Sheridan et Kate.
ENTREE DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Petit Jean conduit un cheval tirant une charrette jusqu’à l’entrée de la cour du château. Il s’arrête devant le garde pendant que Much attend derrière.
Petit Jean, pointant du doigt la rose sur la tête du cheval : « Des roses, camarade… pour le couronnement. »
Le soldat : « C’est bon. »
Le soldat prend le cheval par l’encolure et le tire à l’intérieur de la cour.
Petit Jean, faisant demi-tour : « Merci beaucoup. »
Il rejoint Much qui, un brin d’herbe dans la bouche, scrute les environs.
À l’intérieur de la cour, Tuck et Robin, cachés sous les roses, sortent de la charrette.
Tuck : « Attention, ça pique. »
DANS UN COULOIR DU CHÂTEAU
Robin et Tuck marchent dans un couloir jusqu’à ce qu’ils entendent le Prince Jean. Ils courent se cacher.
Le Prince Jean : « Voilà, j’ai choisi pour thème à mon couronnement… »
Robin : « Vite. »
Robin et Tuck sautent sur un petit muret, délimitant le couloir, et se cachent derrière une colonne pendant que le Prince Jean et l’Archevêque arrivent sur eux.
Le Prince Jean : «… de l’ombre à la lumière. Et je veux que tous les gardes portent des boucliers miroitants pour refléter l’éclat de mon pouvoir au loin. »
L’Archevêque : « Je me demande si cette opulence est appropriée quand le peuple crève de faim. »
Le Prince Jean : « Je lui offre un modèle vers lequel aspirer, monsieur l’Archevêque… [L’Archevêque se montre sceptique] Bon d’accord. Je veux bien transiger au lieu des diamants, mettons des rubis. »
Les deux hommes s’éloignent de la cachette de Robin et Tuck. Ces derniers sortent de l’ombre.
Tuck, montrant le prince : « C’est encourageant de voir qu’il a mis le doigt sur les vrais problèmes. »
Robin : « Si tu étais Sheridan, où est-ce que tu cacherais la couronne ? »
Tuck : « Tu le connais mieux que moi. »
Robin : « Apparemment non. »
Tuck : « Voyons Robin, fais-toi confiance. »
Robin, réfléchissant : « Qu’est-ce qu’il m’a dit ?... ‟Encerclée par des hors-la-loi… là où les hors-la-loi craignent tous d’aller.″ [Robin et Tuck se regardent l’un l’autre] C’est… »
Robin et Tuck : « Les cachots ! »
Robin : « On y va ! »
Robin saute du petit muret et se dirige vers les cachots.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le geôlier marche le long des cellules en agitant un morceau de viande. Les prisonniers tendent les bras à travers les barreaux pour tenter de s’en emparer.
Le geôlier, les narguant : « Tiens. »
Un prisonnier : « J’en veux ! J’en veux ! »
Il pose la viande sur la table mais le sifflement d’une flèche se fait entendre. Le geôlier se fige puis s’écroule sur la table, la tête dans son assiette et une flèche dans le dos. Robin et Tuck entrent.
Robin : « Tuck, prends-lui ses clés. »
Tuck : « J’y vais. »
Les prisonniers : « Aidez-nous… Monseigneur… Sortez-nous de là. »
Sous l’œil intéressé des prisonniers, Tuck s’empare des clés du geôlier pendant que Robin enlève son carquois. Ayant trouvé les clés, Tuck ouvre les portes d’une des cellules à l’intérieur de laquelle se trouve le coffre en bois contenant la couronne. Mais il est protégé par un système de fils tendus à travers la pièce. Robin regarde le dispositif puis vers le geôlier.
Robin : « Attends. »
Il se dirige vers la table du geôlier.
Robin, tapant l’épaule du geôlier : « Désolé, vieux. »
Il prend le morceau de viande et retourne près de Tuck. Ce dernier est surpris de le voir avec ce pilon. Robin touche un des fils avec le pilon et une flèche vint le transpercer.
Robin, regardant le pilon : « Ça risque d’être un peu plus long que prévu, on dirait. »
AUBERGE TRIP INN
Riant bêtement, Kate et Sheridan reposent bruyamment leurs pintes sur la table. Sheridan essuie sa bouche avec sa main.
Kate, ivre : « Un autre ? »
Sheridan : « Non, il faut que j’y aille. Je dois procéder aux préparatifs du couronnement. »
Sheridan se lève en chancelant. Kate bondit jusqu’à lui.
Kate : « Non ! »
Sheridan : « Où est Robin ? »
Kate, reprenant son comportement d’ivrogne : « Attends, je te laisserai t’en aller que si tu réussis à me battre au bras de fer. »
Les deux compères rient.
Kate : « Oh allez ! T’as vu ces gros muscles. Tu ne crains rien contre quelqu’un de mon gabarit. »
Elle s’assoit et se prépare à l’affronter au bras de fer.
Sheridan, toujours debout : « Ma foi… [Il agrippe sa main et s’assoit lentement près d’elle] si tu insistes… Oh ! Oh ! »
Kate se sert de ses deux mains pour gagner. Sheridan la laisse faire et tombe sur elle. Tous les deux se mettent à rire. Allan arrive sur ses entrefaites.
Allan : « Hé !... [Il attrape Sheridan et l’écarte de Kate] Lâchez-la, vous ! »
Sheridan, poussant Allan : « Ne me touche pas ! »
Kate : « Allan ! »
Allan : « Un plan est un plan, Kate. Mais là, il va trop loin. »
Sheridan fait face à Allan, la main sur son épée, prêt à dégainer.
Sheridan : « Un plan ? Quel plan ?... [Il palpe sa ceinture] Mes clés ! Locksley ! »
Kate attrape une pinte et la brise sur le crâne de Sheridan.
Sheridan, avant de s’effondrer : « Oh ! »
Kate à Allan : « Sauvons-nous ! »
Allan donne un coup de pied dans les côtes de Sheridan, couché par terre, se tenant la tête avant de quitter l’auberge avec Kate.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Robin a retiré sa veste puis est passé derrière le premier fil. Il enlève sa ceinture et la donne à Tuck avant d’attaquer la prochaine étape.
Robin, se tournant vers le coffre : « Bon, allez. »
Il se frotte les mains, crache dedans puis se frotte à nouveau les mains. Il commence par ramper sur la pierre afin de passer les premiers fils devant lui. Il roule sur lui-même puis se relève et enjambe le fil suivant. Il se met sur le ventre comme pour faire des pompes puis sautillent légèrement afin de se déplacer horizontale vers la gauche. Il se relève, enjambe le fil suivant puis fait une roulade avant de se retrouver devant le coffre. Faisant attention aux fils qu’il l’entoure, Robin se remet lentement debout, tout en admirant le coffre de bois, devant lui. Tuck jette un coup d’œil sur le côté pour vérifier qu’il n’y a pas de danger puis reporte son attention sur Robin. Robin sort les clés de Sheridan, en choisit une qu’il glisse dans une fente se trouvant en haut à droite du panneau avant du coffre. Il tourne la clé et la partie centrale du panneau avant s’ouvre.
Tuck : « Robin ! Allez, dépêche-toi ! »
Robin se retourne vers Tuck, impatient. Robin glisse ensuite sa main dans l’ouverture en restant attentif à ce qu’il touche. Il retire sa main et aperçoit un scorpion noir marcher sur le dos de sa main. Il secoue la main pour s’en débarrasser mais touche un fil derrière lui. Plusieurs flèches sont tirées à travers la pièce.
Tuck : « Attention ! »
Robin se retourne et lui jette un regard consterné.
Robin : « Merci ! »
Tuck sourit. Robin choisit alors une seconde clé qu’il glisse dans une fente sur le côté gauche du coffre. Un petit panneau, à côté de la serrure, glisse en arrière. Robin veut y glisser la main mais il a un petit moment d’hésitation. Il sourit, réfléchit quelques secondes puis se persuade de continuer. Il y glisse la main rapidement et attend de voir ce qu’il se passe. La section centrale du panneau du haut se soulève lentement. Prudemment, Robin soulève le couvercle. À l’intérieur de la cavité, il trouve la couronne royale mais au milieu d’une dizaine de scorpions.
Robin : « Alléluia. »
Tuck sourit. Prudemment, Robin écarte quelques scorpions et s’empare de la couronne. Il se retourne vers Tuck et lui présente la couronne tout en faisant comiquement une révérence.
Sheridan, proche des cachots : « LA COURONNE ! ARRÊTEZ-LE »
Tuck et Robin cherchent du regard l’endroit où se trouve Sheridan puis Robin fonce devant lui, coupant tous les fils. Des flèches traversent alors la pièce. Robin parvient à toutes les éviter puis Tuck et lui s’enfuient. Le Prince Jean arrive peu de temps après. Il entre par une porte débouchant directement à côté du coffre en bois. Il constate avec stupeur que le coffre est ouvert. Horrifié, il s’approche du coffre. L’Archevêque le suit de près avec un rictus de satisfaction. Puis vient ensuite Sheridan.
Le Prince Jean : « Oh !... Oh ! Robin des bois ! »
L’Archevêque, à côté du prince : « Il ne peut y avoir de couronnement sans la couronne. »
L’alarme du château retentit. L’Archevêque, plutôt satisfait, se retourne et s’éloigne.
Le Prince Jean, le suivant et gémissant : « Attendez. Je suis sûr qu’on peut en fabriquer une, s’il le faut. J’en connais chaque détail par cœur. »
L’Archevêque : « Cette couronne fut faite pour le couronnement d’Édouard le Confesseur. Elle ne peut être remplacée. »
L’Archevêque quitte les cachots. Le Prince Jean, impuissant, s’arrête à la grille d’entrée.
Le Prince Jean, gémissant : « Sheridan. »
Sheridan : « Je vais la récupérer. Locksley a fait partie de mes élèves. »
Isabella, le sourire aux lèvres, descend les escaliers conduisant aux cachots.
Le Prince Jean : « Qu’est-ce que vous attendez, espèce de vieil imbécile ! Rapportez-moi cette couronne avant le couronnement ou j’aurai votre tête ! »
Sheridan s’en va en grognant.
Isabella : « Sire, j’ai une excellente nouvelle pour vous. »
Le Prince Jean : « Eh bien, j’espère ! »
Le Prince Jean quitte à son tour les cachots suivi d’Isabella. Une fois certain qu’ils sont partis, Robin et Tuck sortent de leur cachette. Ils s’étaient cachés derrière un groupe de prisonniers dans une des cellules des cachots. Robin sourit.
Tuck : « Je n’ai jamais bien compris ce que tu lui trouvais. »
Robin : « Non ?… C’est bon, les amis. [Il ouvre la porte de la cellule et donne les clés à l’un des prisonniers] Vous pouvez sortir maintenant. »
Un prisonnier : « Merci. »
Robin, tapotant l’épaule du prisonnier : « Bonne chance. »
Robin et Tuck sortent de la cellule.
CAMP DES HORS-LA-LOI
Kate fait les cents pas tout en se recoiffant.
Allan, gentiment : « Kate ! »
Kate : « Écoute, si Robin se fait prendre, ce sera ta faute ! »
Allan : « J’ai cru que t’étais en danger. »
Kate : « Je maitrisais parfaitement la situation. »
Petit Jean, faisant le guet depuis l’observatoire : « Ils sont là ! »
Il descend de la plateforme au moment où Robin et Tuck arrivent en courant.
Much : « C’est bon ? »
Tuck : « On a la couronne. »
Robin soulève fièrement un sac de jute. Toute la bande saute de joie.
Tuck : « Mais ils nous suivent avec des chiens. »
Robin : « Je dois prendre un cheval à Nettlestone… [Secouant le sac] et rapporter cette couronne à Londres. »
Robin passe devant Petit Jean et se dirige au fond du campement.
Petit Jean : « Londres ? »
Robin, revenant sur ses pas : « Le roi doit encore avoir des fidèles là-bas… Je reviens. »
Il quitte le camp.
Tuck : « On se charge des gardes ! »
Kate : « Bonne chance ! »
FORÊT DE SHERWOOD
Sheridan, tenant deux chiens en laisse, conduit une escouade de gardes à pied et à cheval.
Sheridan : « J’ai enduit la couronne d’un parfum spécial. »
La voix de Much : « Sheridan ! »
Portant un manteau à capuche, Much sort de derrière un arbre en tenant un sac de jute à la main.
Sheridan, dégainant son épée, aux soldats : « Attrapez-le ! »
Much s’enfuit en courant. Allan arrive sur les hauteurs.
Allan : « Un peu d’hydromel, monsieur ? »
Sheridan : « Suivez-le sac ! »
Tuck sort à son tour de derrière un arbre et lève un sac de jute.
Tuck : « Oui mais lequel ? »
Sheridan : « Les deux. »
Kate, sortant de derrière un arbre et levant un sac de jute : « Hé ! C’est ça que vous cherchez ? »
Sheridan : « Il y en a encore un ! »
Petit Jean, se montrant à son tour : « Hé ! Le vieux ! »
Petit Jean ricane et s’enfuit.
Sheridan, furieux : « Arrêtez-les tous ! »
Les soldats s’éparpillent dans toutes les directions.
MANOIR DE LOCKSLEY
Une servante entre dans la chambre où Gisborne, inconscient, est bâillonné et attaché solidement au lit. La servante se rend jusqu’à la fenêtre et regarde à l’extérieur puis se tourne vers le prisonnier. Elle sourit. Elle se penche sur lui mais Gisborne ouvre brusquement les yeux et arrive à l’attraper à la gorge.
FORÊT DE SHERWOOD
Allan court, poursuivi par deux soldats à pied. Il passe à côté d’un arbre derrière lequel Tuck s’est caché. Lorsque les deux premiers soldats sont passés, Tuck sort de sa cachette et fait face à deux autres soldats.
Tuck, levant son sac de jute : « La couronne ! La couronne ! »
Tuck part dans une autre direction que celle prise par Allan. Il est poursuivi par les deux soldats. Il passe à son tour à côté de Much, caché derrière un arbre. Much tourne la tête du côté de Kate, cachée elle aussi à proximité.
Kate, murmurant : « Vas-y ! »
Much s’en va en courant, laissant Kate toute seule. Sheridan et un autre soldat arrivent, sans faire de bruit, derrière elle. Sheridan l’attrape par derrière et lui prend son sac qu’il donne au soldat. Ce dernier met sa main dans le sac et hurle de douleur. Il retire sa main prise dans un piège à souris.
Kate : « Vermine ! »
Kate se débat mais Sheridan la plaque contre un arbre pendant que le soldat se débarrasse du piège.
Sheridan : « Où est la couronne, hein ? »
Kate : « Quelle couronne ? »
Sheridan l’attire vers lui, met son bras autour de son cou et dégaine son poignard qu’il pointe sur les côtés de la jeune fille.
Kate : « Ôtez vos sales pattes de là ! »
Affolé, Much accourt vers eux.
Much, levant son sac dans les airs : « Sheridan ! »
Sheridan : « Donne-moi la couronne ou cette ribaude est morte ? »
Kate, offensée : « Ribaude ? »
Much entend le grognement des chiens.
Much, tournant la tête sur le côté : « Des chiens. »
Un soldat avec deux chiens en laisse arrive près d’eux.
Much : « Euh… »
Kate : « Dépêche-toi, cours ! »
Much, voulant se montrer brave : « Non !... [Désignant son sac qu’il tient toujours en l’air] Elle est là ! »
Le soldat, à la main blessée, attrape le sac et l’ouvre. Sheridan jette un coup d’œil vers les chiens qui aboient.
Sheridan : « Attendez. Les chiens ! »
Le soldat sort une poignée d’orties du sac de Much et hurle de douleur. Kate se libère en donnant un coup de coude à Sheridan.
Kate, s’enfuyant : « Viens vite, Much ! »
Much, donnant un coup de pied au soldat : « Frotte avec des feuilles d’oseille. »
Kate et Much s’enfuient en courant. Le soldat veut les poursuivre.
Sheridan, plié en deux par la douleur que Kate lui a infligée : « Laissez-les ! Il nous faut Robin des bois ! »
Les chiens sautent en grognant. Sheridan se relève et marche vers le soldat qui tient les chiens en laisse.
Sheridan : « Lâchez-les chiens ! Ils ont flairé la trace. Suivons-les ! »
Il se dirige vers les soldats tenant les chevaux par la bride.
MANOIR DE LOCKSLEY
Isabella conduit le Prince Jean dans la chambre où elle retient Gisborne, prisonnier.
Isabella : « Je tenais à vous offrir un cadeau très personnel pour votre couronnement. »
Elle contourne le lit sans le regarder.
Le Prince Jean, entrant : « Et donc vous m’entraînez dans votre chambre à coucher ? »
Isabella : « Je vous donne mon frère… [Elle retire le drap recouvrant une personne et fièrement] Guy de Gisborne. »
Mais à sa place, se trouve la servante, ficelée et bâillonnée. Isabella est sous le choc. Pendant ce temps, Gisborne sort de l’ombre et se rue sur le Prince Jean. Il le prend par derrière et pointe une dague sur sa poitrine.
Isabella : « Oh !... Guy ! »
Gisborne, reculant vers la sortie : « Bouge pas ! »
Isabella : « GARDES ! »
Deux soldats entrent dans la pièce.
Gisborne aux gardes : « Mettez-vous dans le coin ! »
Les gardes obéissent.
Gisborne : « Regarde ce que tu me fais faire, Isabella. Vous m’avez trahi... »
Gisborne pousse le Prince Jean sur le poteau du lit où il se cogne le nez.
Gisborne : «… Tous les deux ! »
Le Prince Jean : « Oh…Oh. »
Gisborne s’enfuit par la porte et renverse l’étagère du couloir, bloquant ainsi les soldats dans la chambre.
Isabella : « Ça va, Sire ? »
Le Prince Jean : « Gardes ! Arrêtez-la !... [A Isabella] Si je suis défiguré pour mon couronnement… »
Les soldats prennent chacun un bras d’Isabella. Le Prince Jean s’en va.
Isabella : « Sire ! »
ECURIES DE NETTLESTONE
Robin sort de la forêt en courant, suivi par deux cavaliers. Ils se cachent sous le préau d’un bâtiment. Les deux soldats passent devant lui sans le voir. Robin dégaine son épée. Sheridan passe alors le coin du bâtiment, l’épée à la main, suivi du soldat et ses deux chiens.
Robin : « Les idiots. »
Robin quitte sa cachette et retourne vers la forêt. Sheridan court derrière lui sans faire de bruit et veut lui prendre le sac des mains. Mais Robin sent le coup venir et, d’un geste rapide, il se retourne et place son épée sur le cou de Sheridan. Mais ce dernier fait de même et place son épée sur le cou de Robin. Soudain, Robin pousse l’épée de Sheridan qui fait un tour sur lui-même et ramène son épée sur Robin. Pour l’éviter, Robin le bloque avec son bras tenant le sac. Ce dernier s’envole et finit dans l’herbe. Le soldat, venu avec Sheridan, amène les deux chiens sur le sac qu’ils reniflent avec intérêt. Robin et Sheridan ont repris leur position initiale : Épée contre la gorge de l’adversaire.
Robin : « Vous les avez bien dressés. »
Sheridan : « Mieux que toi. »
Sheridan attaque Robin sur le côté mais Robin se baisse et la lame de Sheridan lui passe au-dessus de la tête. Robin pointe sa lame en direction de Sheridan pour le tenir en respect. Il se déplace autour de Sheridan.
Robin : « Vous m’avez appris à aimer le roi. Pas à mentir à son sujet. »
Sheridan : « J’ai donné les plus belles années de ma vie au roi et tu sais ce qu’il m’a offert en échange ? »
Au lieu d’attendre la réponse de Robin, Sheridan attaque Robin. Ce dernier contre son attaque et passe à l’offensive puis lui donne un coup de pied. Sheridan bloque l’attaque de Robin en lui prenant son bras d’épée, lui tord le bras et place son épée sous le cou de Robin.
Sheridan, avec rancœur : « Eh oui, la retraite. Trop vieux pour entraîner ses chevaliers et tout juste bon à… surveiller ses joyaux ! »
Robin parvient à se dégager.
Robin, faisant les cents pas devant Sheridan : « Il vous a confié la couronne parce qu’il vous aimait. »
Sheridan : « Dans ce cas, pourquoi ne m’a-t-il pas gardé à ses côtés ? »
Sheridan attaque Robin et le combat reprend. Soudain, Sheridan passe habilement son épée dans le dos, change de mains puis avec ses deux mains abat son épée sur Robin. Ce dernier, a genou, pare difficile le coup avec son épée, la tenant également à deux mains.
Sheridan : « Est-ce là l’attaque d’un vieillard ? »
Robin fait glisser la lame sur le côté puis frappe Sheridan dans l’estomac. Puis il le frappe de nouveau. Sheridan s’écarte en se penchant pour reprendre son souffle. Robin marche autour de lui comme un prédateur autour de sa proie.
Robin : « Donc c’est ça le fond de l’histoire ?... [En colère] Vous avez bradé votre pays par pure vanité ! Pour flatter votre égo ! »
Sheridan : « Si le roi se souciait de son pays, il s’rait ici mais il n’y est pas ! »
Sheridan attaque de nouveau Robin qui pare le coup sans difficulté mais Sheridan utilise son autre main pour tenter de le poignarder. Robin lui prend le bras et le renverse par terre violement. Robin se penche au-dessus de lui.
Robin, plaçant sa lame sous la gorge de Sheridan : « Votre temps est révolu, vieux maitre ! »
Sheridan : « Non. Non, pas encore. »
Robin redresse la tête et voit arriver des soldats, armés d’arbalètes pointées sur lui. Puis deux hommes, armés d’épée, se jettent sur lui pour le séparer de Sheridan.
Sheridan : « Laissez-le. Il est à moi… [Se couchant sur le côté] tout comme la couronne. »
Sheridan se relève à bout de souffle.
Sheridan : « Par respect pour un excellent élève, je ne tuerai pas. Mais jamais tu ne reverras l’Angleterre… [Aux gardes] Emmenez-le à Hull et mettez-le sur un navire, un aller-simple… [A Robin] Adieu, Locksley »
Robin fusille Sheridan du regard avant que les gardes ne l’emmènent.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Deux gardes précèdent le Prince Jean dans les escaliers menant aux cachots. Le prince tire Isabella par une chaîne.
Le Prince Jean : « Prenez des renforts et fouillez les bois autour de Locksley. Je veux la peau de Gisborne. »
Isabella : « Sire, je veux la même chose que vous. Je vous en prie, laissez-moi une chance. »
Le prince pousse Isabella devant et lui fait passer la grille d’entrée des cachots.
Le Prince Jean : « Trop tard. Vous avez épuisé toutes vos chances. Bienvenue dans votre nouveau foyer. »
Isabella, se retournant vers le prince : « Je vous en prie, Sire. Tout le monde peut se tromper. »
Mais le Prince Jean ne l’écoute pas. Son attention est attirée par Sheridan, se tenant silencieusement debout et portant la couronne entre ses mains.
Isabella, tournant le dos à Sheridan : « Voyez Lord Sheridan, par exemple. »
Le Prince Jean, soupirant : « Oh, Sheridan… [S’avançant vers lui] Sheridan, comment ai-je jamais pu douter de vos capacités ? »
Il prend la couronne dans ses mains.
Sheridan, baissant la tête : « Votre Altesse... [Regardant Isabella] Lady Isabella. »
Le Prince Jean : « Ne lui prêtez pas attention. C’est un prisonnier d’État pour trahison et complicité avec son terroriste de frère Gisborne dans sa tentative d’assassinat contre le nouveau roi d’Angleterre. »
Il regarde avec adoration la couronne.
Sheridan : « Un crime très grave. »
Il s’avance vers Isabella.
Le Prince Jean, le suivant : « Pour lequel, elle sera punie aussi lourdement que vous serez récompensé. »
Sheridan : « Peut-être a-t-elle besoin de la main ferme d’un homme pour l’encourager à faire amende honorable. »
Le Prince Jean, jouant la comédie : « Oui mais où trouverai-je un homme prêt à faire un tel sacrifice ? »
Sheridan : « Je suis toujours à votre service, Votre Altesse. »
Tout sourire, le Prince Jean lui tend les clés des chaînes d’Isabella.
Le Prince Jean : « Elle est tout à vous. »
Isabella : « Je vous en prie, Sire. »
Le Prince Jean, regardant Isabella : « Sinon elle pourrira ici toute seule. »
Sheridan libère Isabella pendant que le Prince Jean regarde avec adoration la couronne royale.
Sheridan : « Oh et… J’ai pris la liberté de régler l’affaire de Robin des bois. »
Isabella regarde Sheridan avec colère.
Sheridan : « J’espère que ça ne vous ennuie pas. »
Le Prince Jean, comblé : « Vous ferez un excellent shérif de Nottingham, Sheridan. »
Il jette un coup d’œil amusé à Isabella avant de s’éloigner avec la couronne sous le regard haineux de la jeune femme.
ECURIES DE NETTLESTONE
Petit Jean sort des écuries et retourne vers ses compagnons attendant devant le bâtiment.
Petit Jean : « Le garçon d’écurie dit que tous les chevaux sont là. Aucun ne manque. »
Tuck : « Robin n’a pas réussi. »
Kate : « Tu aurais dû t’enfuir, Much. »
Much : « Il tenait un couteau sous ta gorge ! »
Allan : « Elle se débrouille très bien toute seule. »
Much, se rapprochant d’Allan : « Ah c’est ça, oui. C’est pour ça que t’as mis les pieds dans le plat, tout à l’heure à la taverne, hein ? »
Allan : « J’y suis allé parce que j’ai eu peur pour elle. »
Much : « Tu y allé pour faire le fier, oui. »
Allan : « Qu’est-ce que tu dis ? »
Petit Jean n’apprécie pas la discussion. Tuck regarde Petit Jean.
Much, face à Allan : « Moi ce que j’ai fait, je l’ai fait parce que je tiens à elle ! »
Allan : « Moi, je tiens à elle ! »
Much : « Non ! Toi tu n’aimes que toi-même ! »
Allan : « C’est ce que tu penses ! »
Much : « Ah ouais ! »
Petit Jean : « Arrêtez ! »
Tuck : « Ça suffit ! Robin est peut-être mort et vous vous chamaillez comme deux gamins. »
Allan et Much s’arrêtent puis se tournent vers Tuck.
Tuck à Kate : « Abrège un peu leur souffrance. »
Kate : « Il a raison. Vous deux, vous voulez tout le temps me protéger mais j’en ai plus qu’assez… Nous devons nous concentrer sur notre mission. »
Tuck : « Bien. Si Robin n’a pas réussi, c’est que Sheridan a la couronne. Et si Sheridan a la couronne, le Prince Jean peut avoir son couronnement ce que nous ne pouvons pas laisser faire. »
Kate : « Qu’est-ce qu’on fait pour Robin ? »
Much fixe Tuck du regard.
ROUTE VERS HULL
Deux soldats conduisent une voiture fermée à l’intérieur de laquelle Robin est bâillonné et attaché, pieds et poings liés. Elle file à toute allure à travers les bois.
Soldat 1, se retournant vers la voiture : « Silence ! »
À l’intérieur, Robin donne des coups de pied dans la porte arrière. Il parvient à casser deux planches de la porte.
Soldat 1 : « Arrête. »
L’autre garde arrête les chevaux. À l’intérieur, Robin replié sur lui-même, défait la corde attachée à ses chevilles. Pendant ce temps, les deux gardes descendent de la voiture. Ils dégainent leurs épées et se dirigent vers l’arrière du véhicule en donnant des coups d’épée dans le chariot entre la bâche et les panneaux de bois. Ils arrivent à l’arrière. L’un d’eux met la main sur la porte arrière.
Soldat 1 : « Ouvre. »
L’autre garde acquiesce et ouvre précipitamment la porte. Ils regardent à l’intérieur mais la voiture est complètement vide. Ils ont à peine le temps de se retourner que Robin les assomme tous les deux avec la planche de la porte arrière qu’il avait réussi à enlever précédemment. Une fois certain qu’ils étaient hors d’état de nuire, Robin jette la planche par terre et s’en va en courant.
CHAMBRE DE L’ARCHEVEQUE
L’Archevêque est paisiblement endormi lorsque des bruits de pas se font entendre. Soudain, le Prince Jean tire les rideaux de son lit à baldaquin.
Le Prince Jean : « On se réveille. Debout, l’Archevêque. Pas de repos pour les méchants… [L’Archevêque ouvre les yeux puis le prince, souriant] nous avons un couronnement à faire… le mien. »
Le Prince Jean marche jusqu’à la fenêtre.
Le Prince Jean : « À moi tout seul ! Et personne pour m’en empêcher. »
L’Archevêque grimace.
CAMP DES HORS-LA-LOI
Un plan de l’abbaye a été grossièrement réalisé sur le sol du campement. Muni d’un bâton de bois, Tuck pointe certains points du plan.
Tuck : « Là, les portes de l’abbaye. Nous devons entrer ici, là et là… On prend l’autel d’assaut… [Petit Jean s’agenouille face à Tuck] Le premier qui a la couronne s’enfuit. Les autres se débrouillent pour la suite… [Much acquiesce de la tête] Il peut avoir la couronne mais tant qu’elle n’est pas sur sa tête, il ne s’ra pas roi. »
Allan, acquiesçant : « Mm. »
Much : « Et eux… Quand on dit prendre d’assaut, tu crois que cinq, ça suffit ? »
La voix de Robin : « Six, c’est mieux ? »
Petit Jean et Much se retournent et voient Robin entrer dans le campement. Les hors-la-loi sont ravis de le voir. Kate, tout particulièrement, se précipite dans ses bras et l’embrasse sur la joue. Robin l’étreint avec affection sur le regard blessé de Much. Robin se dirige vers le fond du campement. À son passage, Tuck lui tape amicalement sur l’épaule.
Petit Jean : « Ah pitié ! Dis-nous que tu as un meilleur plan que… [Pointant le plan par terre]… celui-là. »
Robin : « J’en ai un… »
Il revient vers ses compagnons, muni de son épée, de son arc et de son carquois.
Robin : «… Il va nous falloir des boucliers… les mêmes que ceux que le Prince Jean veut pour ses gardes… [Il regarde Allan et lui fait un clin d’œil] Ça va être éblouissant, Allan. »
Allan, fronçant les sourcils : « Hein ? »
ABBAYE DE KIRKLEES
À l’extérieur de l’abbaye, la foule est en liesse et applaudit à tout rompre le Prince Jean qui se dirige, à pied, vers l’entrée de l’Abbaye en souriant et en levant les bras. Il marche dans une allée bordée de chaque côté par une rangée de gardes aux boucliers étincelants. Il se retourne, dos à l’abbaye en levant les bras vers le ciel.
Le Prince Jean : « Est-ce que vous m’aimez ? »
La foule, en applaudissant plus fort : « Ouais !!!! »
Le Prince Jean ferme les yeux de plaisir. Après le prince, Sheridan escorte Isabella tel un gentilhomme avec sa dame mais Isabella ne semble pas ravie de la situation.
Sheridan à Isabella : « Souriez ! »
Le Prince Jean : « Je n’ai pas entendu. Redites-le. Est-ce que vous m’aimez ? »
La foule, en applaudissant plus fort : « Ouais !!!! »
Le prince sert quelques mains de gens dans la foule.
Le Prince Jean : « Merci. »
Il passe devant un soldat sans faire attention à lui mais il s’agit en réalité de Gisborne, qui le regarde avec haine. Le Prince Jean rejoint les membres du clergé, l’attendant à la porte de l’abbaye puis entre dans le bâtiment.
INTERIEUR DE L’ABBAYE
Le Prince Jean, feignant l’humilité tout en étant ravi, entre dans l’abbaye suivi par les membres du clergé puis ceux de la noblesse. Les rayons du soleil traversent de larges fenêtres et illuminent tout l’intérieur du bâtiment. Le sol est couvert de pétales de roses.
Le Prince Jean, tout en marchant : « Merci. »
Gisborne suit le prince en se déplaçant parallèlement à lui à travers la foule puis s’arrête près d’un moine. Le Prince Jean continue jusqu’à l’autel où l’Archevêque, en tenue de cérémonie, l’attend avec une certaine méfiance. Le prince s’arrête devant lui pendant que Sheridan et Isabella s’installent sur le côté. Le prince pose un regard doux et attentif sur l’Archevêque. Deux pages enlèvent le manteau de fourrure du prince. En chemise blanche, le prince se tourne vers l’assemblée pendant qu’un autre page apporte une coupe à l’Archevêque.
L’Archevêque est devant le Prince, qui est face à la foule, les bras écartés du corps. Il fait une croix avec son pouce trempée dans l’huile dans chaque paume du prince.
L’Archevêque : « Tout comme les rois, les prêtres et les prophètes ont reçu les saintes onctions et comme le prêtre Zadok oignit le roi Salomon… »
Il fait une croix sur le torse et le front du Prince Jean qui ferme les yeux.
L’Archevêque : «… reçoit à ton tour l’onction sacrée… »
Plus tard, le Prince Jean est assis sur son trône. Devant lui, un homme lui remet le sceptre qu’un page portait sur un coussin.
L’Archevêque : «… Le sceptre souverain… pour rendre la justice et mettre un terme à l’injustice grandissante… »
Plus tard, le Prince Jean est debout. Sheridan place sur ses épaules le manteau royal.
L’Archevêque : «… Reçoit le manteau de la vertu et la dalmatique du Salut… »
Plus tard, le Prince Jean est assis sur le trône. L’archevêque est derrière lui, tenant au-dessus de sa tête la couronne royale.
L’Archevêque : «… La couronne du défenseur de la foi. Béni, Seigneur, ainsi que nous t’en implorons, cette couronne et par là, sanctifie ton serviteur, Jean. »
Alors que le Prince Jean exulte de joie, les yeux fermés, l’Archevêque descend lentement la couronne sur sa tête. Mais au moment où l’Archevêque allait poser la couronne sur sa tête, la porte de l’abbaye s’ouvre avec fracas.
La voix de Tuck : « Ohhhh ! »
Une lumière aveuglante envahit alors l’abbaye.
La voix plus grave de Tuck : « Je suis le Roi Richard... »
Trois hommes, portant des boucliers étincelants, pénètrent dans le bâtiment, aveuglant tout le monde.
La voix de Tuck : «… Roi d’Angleterre… »
Derrière les trois boucliers qui s’agenouillent, deux autres apparaissent.
La voix de Tuck : «… Duc de Normandie et d’Aquitaine. »
Sheridan, pointant les boucliers : « Vous devriez être en Terre Sainte. »
La voix de Tuck : « La statue de cire est vivante ! »
Sheridan sursaute et regarde le Prince Jean.
L’Archevêque au Prince Jean : « Que signifie tout ceci ? »
Sheridan se rue au pied de l’Archevêque et s’accroche à sa robe.
Sheridan : « C’est le prince qui l’a voulu ainsi, Monseigneur. Il m’a ordonné de faire fabriquer un mannequin du roi pour faire croire à sa mort. Pardonnez-moi, Sire. »
Le Prince Jean, poussant Sheridan à terre : « Vous allez vous taire, vieille baderne ! [Regardant l’assemblée] Nous allons finir ce couronnement. »
L’Archevêque : « Impossible ! »
Le Prince Jean se tourne vers lui.
L’Archevêque : « C’est une trahison ! »
Le Prince Jean, prenant la couronne des mains de l’Archevêque et le poussant en arrière : « Je serai roi ! »
Il place la couronne au-dessus de sa tête. Les deux boucliers du haut s’écartent l’un de l’autre. Profitant de l’ouverture, Robin tire alors une flèche, frappant la couronne. Elle échappe des mains du prince. Le Prince Jean reconnait alors la silhouette se tenant entre les boucliers.
Le Prince Jean : « Locksley ! »
Toute l’assemblée se tourne vers les boucliers. Soudain, le soleil se cache. Les hors-la-loi se découvrent.
Le Prince Jean : « Vous vous êtes fait passer pour le roi ? »
Robin s’avance bandant toujours son arc en direction du Prince Jean.
Robin : « Oui, en effet. Comme vous, Prince Jean. »
Le Prince Jean : « Arrêtez cet homme ! »
Robin : « Vous pouvez faire ce que vous voulez. Mais tous les gens qui sont ici connaissent la vérité. »
L’Archevêque : « Et moi aussi. »
Le Prince Jean se tourne vers lui.
L’Archevêque : « Jamais je ne vous sacrerai roi. »
Le Prince Jean, gémissant : « Où est ma couronne ? »
Derrière deux rangées de moines, une main gantée de cuir noir exhibe la couronne du prince.
Gisborne, se montrant : « C’est ça que vous cherchez ? »
La foule est inquiète. Robin jette un coup d’œil vers Gisborne. Celui-ci marche vers l’allée centrale avec la couronne dans une main et une arbalète dans l’autre.
Gisborne : « Et si on organisait plutôt des funérailles nationales. »
Il lève son arme et la pointe vers le Prince Jean. Ce dernier, apeuré, recule.
Robin : « Gisborne ! »
Gisborne tourne la tête vers lui.
Robin : « Ne fais pas ça ! [L’Archevêque regarde Robin] Je sais qu’il le mérite. Mais en l’absence d’un chef, l’Angleterre pourrait bien plonger et s’enfoncer dans la guerre. »
Gisborne : « Qu’est-ce que l’Angleterre a fait pour moi ? »
Isabella : « Mon frère… »
Gisborne : « Ne crains rien. Je vais te tuer aussi après ce que tu m’as fait. »
Isabella : « Je sais, oui. »
Sheridan pousse Isabella vers le Prince Jean. Elle vient se placer devant le prince. Ce dernier se cache derrière elle.
Isabella : « Mais il va te falloir choisir lequel tu préfères voir mourir : Le Prince Jean ou moi. Car même si je hais Robin des bois, il aime son pays… et il ne te laissera pas le temps de tirer deux fois. »
Pendant ce temps, le Prince Jean rampe sur le sol pour se mettre à l’abri. Gisborne tourne la tête vers Robin qui est prêt à tirer. Puis il reporte son attention sur le Prince Jean rampant sur le sol. Ce dernier s’arrête en voyant que Gisborne va lui tirer dessus. Voyant que la cible de son frère était le Prince Jean, Isabella court se mettre entre lui et Gisborne. Gisborne tire. La flèche atteint alors Isabella au bras droit. Elle crie avant de s’écrouler sur le Prince Jean. Robin tire à son tour et atteint Gisborne, dans le dos, qui s’écroule aussitôt. Il réussit à ramper jusqu’à la base d’un pilier.
Isabella, fusillant son frère du regard : « Empêchez-le de s’enfuir ! »
Gisborne rampe sur le sol et s’enfuit.
Robin à sa bande : « Tenez-vous prêts ! »
Ils se regroupent autour de Robin pendant que les gardes les encerclent.
L’Archevêque : « Arrêtez !... Qui verse le sang dans la maison du Seigneur est voué à la damnation éternelle ! »
Les combattants réfléchissent quelques secondes. Robin dépose alors son arc sur le sol et le fait glisser plus loin. Les autres hors-la-loi déposent leurs armes sur le sol tout comme les soldats. Puis ils se battent à mains nues avec, pour certain hors-la-loi, un bouclier étincelant. Dans la bagarre, la couronne glisse sur le sol. Rampant parmi les combattants, le Prince Jean se dirige vers elle.
Tuck, se mettant sur le chemin du Prince Jean : « Si Dieux avait voulu que vous portiez cette couronne… [Le Prince Jean lève les yeux vers lui], il vous l’aurait donnée. »
Tuck donne un coup de pied dans la couronne qui glisse vers un pilier de l’abbaye.
Kate, s’emparant de la couronne et excitée : « Robin, je l’ai ! Je l’ai ! »
Robin vient vers elle.
Kate : « Je l’ai ! »
Robin, s’enfuyant avec Kate : « Viens. »
Le reste de bande les suit sous les acclamations de la foule.
Le Prince Jean, levant le bras vers eux : « Rattrapez-les ! »
L’Archevêque, baissant le bras du prince : « Laissez-les partir au contraire ! »
Robin s’arrête à la porte et jette un regard vers le prince.
Le Prince Jean, grimaçant : « Mais… »
Robin sourit et la porte de l’abbaye se referme.
***** Épilogue *****
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Des soldats transportent les coffres princiers vers son carrosse sous le regard résigné du Prince Jean qui descend les escaliers, suivi d’Isabella, souriante malgré son bras en écharpe. Un des gardes fait tomber le contenu du coffre qu’il portait.
Le Prince Jean, le frappant : « C’est fragile !... Oh ! »
Depuis sa cage, Gisborne, prisonnier, regarde la scène.
Le Prince Jean : « Voilà ce qui arrive quand on emploie des incompétents. »
Le prince arrive à la porte de sa voiture. À l’intérieur, Sheridan est bâillonné et attaché, pieds et poings liés.
Le Prince Jean à Isabella : « J’espère que vous ne ferez pas la même erreur… Shérif. »
Sheridan grogne.
Isabella : « N’ayez crainte, Sire. Le temps que vous reveniez, j’ai l’intention d’avoir Robin des bois sous les verrous, auprès de mon frère… [Gisborne grogne] ou dans un cercueil. »
Elle sourit.
FORÊT DE SHERWOOD
L’Archevêque s’en retourne à Canterburry dans une voiture décapotable. Robin se plante au milieu de la route.
Robin, s’avançant vers la voiture : « Vous êtes suffisamment loin. »
Le reste de la bande le suit.
L’Archevêque, se levant : « Qu’est-ce que ça veut dire ? »
Il descend de la voiture et va à la rencontre des hors-la-loi. Ces derniers se mettent en ligne devant lui. Robin lui sourit gentiment et acquiesce de la tête puis toute la bande s’agenouille respectueusement devant l’Archevêque, Kate tendant la couronne devant elle. L’Archevêque sourit.
L’Archevêque : « Relevez-vous. »
Les hors-la-loi se remettent debout.
Robin, malicieux : « Vous savez quoi ?... [Il s’appuie sur son arc posé à la verticale sur le sol] J’ai l’impression que c’est la première fois qu’on arrête un carrosse pour le remplir d’or. »
L’Archevêque rit. Kate s’avance vers lui et lui remet la couronne royale.
L’Archevêque : « Merci, Robin des bois. L’Angleterre a une dette envers vous. »
Robin, sérieux : « Alors veillez à ce que le Prince Jean la paie. »
L’Archevêque leur sourit puis retourne vers sa voiture. Juste avant de monter, il se retourne pour leur dire un dernier mot mais il constate que la route est déserte. Il regarde les alentours mais les hors-la-loi ont bel et bien disparu.
***** Fin de l’épisode *****