LOCKLSEY
Le soleil brille ardemment dans le ciel. Les rayons de l’astre du jour assèchent la terre. La rivière est complètement à sec, montrant ainsi les cadavres des poissons, piégés par la sécheresse. Les villageois tentent de s’abriter des rayons ardents sous des toiles de tente, dressées dans le village. Mais ils souffrent terriblement de la chaleur. Much donne à boire à une femme sous le regard envieux d’une jeune femme aux lèves asséchées. Much se tourne alors vers Tuck qui arrive derrière lui.
Much : « C’est la dernière goutte. »
Tuck : « Que Dieu nous vienne en aide. »
Tuck regarde désespérément Much en secouant la tête.
MANOIR DE LOCKSLEY
Riant, Isabella verse de l’eau dans la coupe d’argent du Prince Jean.
Le Prince Jean à Isabella : « Vous savez ? Je me demande qui a le sang le plus chaud ? Vous ou moi ? »
Isabella se retourne et donne la coupe au prince.
Isabella, riant : « Voyons, c’est vous, Sire. Vous êtes [Elle passe derrière lui en lui épongeant le front] chaud… chaud… [Elle regarde Gisborne tout en se penchant à l’oreille du prince] très chaud. »
Le prince rit alors que Gisborne n’est pas du tout amusé par la comédie de sa sœur.
Gisborne : « Pourrions-nous revenir à l’affaire qui nous occupe, Sire ? »
Le Prince Jean : « Est-ce bien nécessaire ? »
Isabella sourit à son frère.
Isabella : « Je crois que je vais vous abandonner. »
DANS LA COUR DU MANOIR DE LOCKSLEY
Isabella sort dans la cour du manoir en soupirant. Elle soulève ses cheveux pour se rafraîchir le cou tout en regardant en direction du village. Elle s’apprête à rejoindre le manoir lorsqu’un homme se plante devant elle.
Robin : « Bonsoir. »
Isabella, surprise : « Oh mon dieu. Ne fais pas ça. »
Elle regarde derrière elle pour voir si personne ne les avait vus puis elle prend le bras de Robin et l’éloigne de la porte du manoir.
Robin : « Désolé. J’ai eu envie de passer te voir. »
Ils se dirigent à côté des écuries. Isabella regarde en direction du manoir pendant que Robin déplie un mouchoir entre ses mains.
Robin : « J’ai euh… j’ai pensé que cela te ferait plaisir d’y goûter. »
Il finit de déplier le mouchoir qui renfermait quelques fraises.
DANS LE MANOIR DE LOCKSLEY
Gisborne : « Il faut que je prenne mes dispositions. »
Le Prince Jean : « Allons ! Cessez de geindre, Gisborne. Je vous l’ai dit… [Il se lève avec sa coupe à la main] C’est comme si vous étiez shérif… [Se dirige vers la table pour y prendre du raisin] Il ne vous manque que le titre et le pouvoir… et le château. »
Gisborne le dévisage avec inquiétude.
Le Prince Jean : « Mais à la vérité, nous avons des questions plus pressantes à traiter. »
Gisborne, buvant : « Robin des bois ? »
Le Prince Jean : « Il doit être pendu. C’est désormais très clair. Le seul problème c’est que le peuple persiste à l’adorer envers et malgré tout. »
Gisborne : « Le peuple est stupide, Sire. »
Le Prince Jean : « Bien sûr qu’il est ! Mais nous aurons besoin qu’il coopère si mes projets concernant l’Angleterre doivent voir le jour. »
Le Prince Jean fait quelques pas se rapprochant de la fenêtre. Du milieu de la pièce, Gisborne va dans le même sens que le Prince.
Le Prince Jean : « Voilà pourquoi… Je dois le séduire. Faire en sorte qu’il m’aime. »
Gisborne : « Oui, Sire. Mais comment ? »
Le Prince Jean, près de la fenêtre et se tournant vers Gisborne : « En lui donnant ce qu’il veut, bien entendu… [Gisborne fronce les sourcils] et ce qu’il veut plus que tout, par cette sécheresse, c’est de l’eau. »
Le prince boit dans sa coupe puis regarde nonchalamment dehors où il aperçoit Isabella et Robin. Elle tente de séduire le hors-la-loi en mangeant une fraise. Le prince fronce les sourcils.
DANS LA COUR DU MANOIR DE LOCKSLEY
Isabella déguste lentement une fraise devant Robin qui ne semble pas indifférent au charme de la jeune femme.
Isabella : « Mmm… [Passant son doigt sur ses lèvres] juteuse. »
Soudain, ils entendent du bruit provenant du manoir.
Robin, murmurant : « Bonne nuit, Isabella. »
Robin referme le mouchoir sur le reste des fraises et s’en va à l’opposé du manoir.
Isabella, le regardant partir et souriant : « Bonne nuit, Robin des bois. »
DANS LE MANOIR DE LOCSKSLEY
Le dos à la fenêtre mais à côté de la porte d’entrée, le Prince Jean boit une gorgée. Isabella ouvre la porte et entre en souriant et s’essuyant les lèvres. Surprise de trouver le prince si près de la porte, son sourire s’efface. Elle regarde son frère puis le prince.
Le Prince Jean : « Vous allez me tenir compagnie. Je rentre au château. »
Il se retire. Isabella s’essuie une nouvelle fois les lèvres.
Le Prince Jean : « Nous allons visiter les cachots. »
***** Générique *****
LA NUIT DANS LES CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Un prisonnier hurle de douleur. Le Prince Jean et Isabella marchent en direction d’un trou dont la grille a été retirée et posée contre le mur. Le Prince Jean soupire. Il se tourne vers Isabella et pose ses doigts sous son menton, l’obligeant à tourner la tête vers lui.
Le Prince Jean : « Hein… Ne craignez rien, ma chère. Je veux juste vous montrer quelque chose. Nous sommes deux âmes sœurs, vous et moi. »
Ils approchent du trou. Le Prince Jean en fait le tour.
Le Prince Jean : « D’habitude, cette fosse est remplie d’eau jusqu’à mi-hauteur mais mes hommes sont en train de bloquer la source qui s’écoule au fond… »
Au fond du trou, trois hommes entassent des pierres sur l’un des côtés du mûr, éclairés par un quatrième homme qui tient une torche.
Le Prince Jean : «… et c’est cette même source qui alimente tous les cours d’eau souterrains de Nottingham. D’ici une heure, tous les puits seront à sec à quatre lieus à la ronde avec cette sécheresse. Et c’est alors que je vais arriver et leur donner de l’eau provenant de mes propres réserves personnelles. Et alors, Isabella… Alors ils vont se rendre compte que c’est moi qu’ils doivent adorer. Moi qu’ils doivent vénérer et respecter. Moi qui suis leur père doux et plein de miséricorde. »
Isabella : « Et s’ils ne comprennent pas ? »
Le Prince Jean : « Ces sales petits miséreux peuvent crever de soif. »
Le Prince Jean s’en va, laissant Isabella perplexe.
LOCKSLEY
Petit Jean tire de l’eau d’un puits en compagnie de Robin et d’un jeune couple avec un bébé.
Petit Jean, tirant le seau à lui : « Il est vide… [A la mère du bébé] Je suis désolé. »
Robin, lui donnant sa gourde : « Prends un peu de la mienne. »
La mère de l’enfant : « Mais il vous en faut, vous-aussi. »
Robin : « Non, vas-y. »
Il pose la gourde sur la margelle du puits. La jeune mère hésite.
Une voix féminine, derrière elle : « Accepte, Ellie !... [C’est Kate]… Pour mon filleul. »
Elle sourit puis se précipite dans les bras de la jeune mère. Petit Jean et Robin s’éloignent.
Kate, embrassant Eleanor : « C’est fou comme tu m’as manqué… [Prenant la main du bébé] Et ma petite canaille ? Comment elle va ? »
Eleanor : « Oh tu sais. Ça râle. Ça chouine. Ça souille ses couches. Mais assez parler de mon mari… [Tout le monde sourit puis plus sérieusement] On va se sortir de cette sécheresse, Kate… On va y arriver. »
Un peu plus loin, Tuck rejoint Robin.
Tuck : « Les choses vont changer. »
Robin : « Tu crois ça ? J’en suis à me demander si on peut vraiment changer quoi que ce soit. »
Tuck : « La mort du shérif, ça ne te suffit pas ? »
Petit Jean et Kate les rejoignent.
Robin : « À sa place, y’a le Prince Jean qui en fait rien alors que les puits sont à sec et que ses sujets meurent de soif. »
Much et Allan se joignent à eux.
Kate : « Vous pouvez me remercier alors ! »
Robin : « T’as repéré quelque chose ? »
Kate, acquiesçant et souriant : « Deux gardes, une porte et vingt barils d’eau bien fraîche appartenant au Prince Jean dissimulés dans une belle grange et qui ne demande qu’à être bu. »
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le Prince Jean est assis sur son trône dans les quartiers du shérif. Il discute avec Gisborne.
Gisborne : « Je ne peux pas y croire. »
Le Prince Jean : « IL N’EST PAS QUESTION DE REVENIR LA-DESSUS !... [Il se relève] Je vous dis que je les ai vus. [Il s’approche de Gisborne] Collés l’un à l’autre. »
Gisborne : « Sire, ce pourrait-il que vous ayez mal interprété la situation ? »
Le Prince Jean : « C’est ce que nous allons voir. Qu’en dites-vous ?... Tombera-t-elle dans le piège que je lui ai préparé ? »
Gisborne, inquiet : « Un piège ? »
Le Prince Jean : « Je lui ai fait part de mon plan pour l’eau et si elle s’est liée avec ce hors-la-loi, je soupçonne qu’elle va chercher à le rejoindre pour tout lui révéler et quand elle le fera, vous serez là puisque vous l’aurez suivi. »
Gisborne : « Et ensuite ? »
Le Prince Jean : « Qu’est-ce que vous espérez ? Ce sont des traîtres. Exécutez-les, mon ami. »
Le Prince Jean passe derrière Gisborne.
Gisborne : « Tous les deux, Sire ? »
Le Prince Jean : « Gisborne… J’ai de grands desseins pour vous... [Il se place à côté de Gisborne] J’ose espérer que vous n’êtes pas sujet à ces grotesques et pitoyables accès de pitié familiale. »
Gisborne : « Non, Sire... Je vous suis loyalement et entièrement dévoué. Quoiqu’il arrive, je ferai le nécessaire pour régler cette affaire… [Il se tourne vers le Prince Jean]… et je vous promets… »
Le Prince Jean, le coupant : «Oui. Là, vous m’ennuyez ! »
Il se détourne de Gisborne.
Le Prince Jean : « Disposez. »
Il retourne s’assoir sur son trône alors que Gisborne quitte la pièce.
DANS UNE GRANGE
À l’entrée, deux gardes discutent tranquillement tout en jouant. La porte de derrière est entrouverte. Kate puis Much passent la tête à travers pour les espionner.
Kate à Much : « Chut. »
Garde 1 : « Bien réfléchis… Je te prends. »
Garde 2 : « Ça t’aurais pas dû ! »
Portant un manteau à capuche, Allan s’approche lentement de la porte d’entrée.
Garde 1 : « Je t’avais prévenu. »
Garde 2 : « Tu ne perds rien pour attendre ! »
Allan, d’une voix faible : « Aidez-moi, je vous en prie… Aidez-moi. »
Garde 2 : « Disparais ! »
Much, muni d’une corde, et Robin pénètrent silencieusement dans la grange par la porte de derrière.
Allan : « J’ai tellement soif avec cette sécheresse. Donnez-moi de l’eau, s’il vous plait. »
Garde 2 : « Y’a pas d’eau pour toi, ici. »
Allan : « Je meurs de soif… Pitié. »
Garde 2 : « Va au diable ! »
Allan : « Juste une goutte pour m’humecter les lèvres. Elles sont plus sèches que les fesses d’un chameau en plein désert. »
Garde 2, se relevant : « Arrête ! Tu vas me faire pleurer. »
Les deux gardes rient et s’approchent d’Allan, l’un derrière l’autre.
Garde 2 : « Allez fous le camp, maintenant ! Y’a pas d’eau pour toi, ici. »
Derrière eux, Robin, accoudé à un baril : « Vous êtes sûrs ? »
Les deux gardes se retournent.
Garde 2 : « Quoi ?... Qu’est-ce que ? »
Robin, pointant du doigt le baril : « Alors qu’est-ce qu’y a là-dedans ? »
Un tonneau, suspendu par deux cordes, est lancé sur les gardes. Le premier garde se baisse et le tonneau percute le second. Kate et Much rattrapent le tonneau.
Robin : « Encore une fois ! »
Kate et Much lancent le tonneau sur le second garde qui s’est relevé. Il se retourne face au tonneau mais n’a pas le temps de se baisser. Il le percute de plein fouet sous les rires de Kate et Much.
Allan, rentrant dans la grange : « C’est vrai, quoi ! Ils exagèrent. Je leur demandais pas la mer à boire, non plus. »
Robin : « Venez ! On va apporter cette eau au village. »
LOCKSLEY
Allan verse de l’eau dans le pichet d’une vieille femme pendant qu’un homme fait la distribution à d’autres villageois, attendant en file indienne. Eleanor et son mari sont dans la file d’attente d’Allan.
Un homme : « Merci. »
Eleanor, calmant son bébé : « Chut. Chut. Attends. Ça va aller ! »
Robin arrive près d’eux.
Robin : « Alors comment il s’appelle ? »
Eleanor : « A vrai dire, il s’appelle Robin. »
Robin : « C’est vrai ? Oh ben je vous remercie beaucoup. Je suis très flatté. »
Eleanor : « C’est pas à cause de vous… [Allan ricane] On devait l’appeler Robert mais Robin ça sonne mieux. »
Robin, gêné : « Ah je vois... Ouais, c’est bien. Ouais. »
Allan est tout sourire.
Eleanor, souriant : « Non, je plaisante. C’est bien en votre honneur. »
Robin rit.
Jack, tout en se faisant remplir son pichet par Allan : « Depuis sa naissance, il a toujours été fragile ce gamin… Donc on lui a donné un prénom plein de force. »
Robin se penche sur l’enfant et lui caresse gentiment le menton. Puis les parents s’éloignent sous le regard triste de Robin.
Eleanor au bébé : « Tu as soif ? »
Much arrive à côté de Robin mais ce dernier s’en va un peu plus loin. Much regarde en direction du jeune couple puis se dirige vers Robin.
Much : « Hé ! Qu’est-ce qui y a ? »
Robin : « Oh, rien !... Je les envie, Much. Tu vois, eux, ils n’ont rien. Et je les envie parce qu’ils sont pas seuls… Parce qu’ils sont ensemble... Tu vois ? »
Much : « Ouais… Nous deux, on est ensemble. »
Robin : « Oh c’est pas la même chose. »
Much : « Non, ce n’est pas la même chose. C’est sûr. »
Kate, les rejoignant : « Robin ? »
Robin, allant au-devant d’elle : « Qu’est-ce qui y a ? »
Kate : « Isabella m’a parlé quand j’étais devant le manoir. Elle aurait des renseignements importants à te communiquer. Elle veut te rencontrer dans la clairière. »
Robin, réfléchissant : « Très bien. J’y vais. »
La bande les rejoint pour voir ce qui se passe.
Robin : « Je vais devoir vous laisser un instant. J’ai eu un message d’Isabella. Elle sait peut-être d’où vient le problème du puit. »
Tuck : « Est-ce que c’est bien sage ? »
Robin : « Oh ça va, Tuck ! On en a assez discuté ! »
Tuck : « Mon instinct me dit qu’on ne peut pas lui faire confiance. »
Petit Jean : « Elle nous a déjà aidé, Tuck. »
Much : « Oh oui. Elle a déjà défié le Prince Jean en luttant contre le feu. Hein ! »
Tuck : « C’est la sœur de Gisborne. Vous vous figurerez vraiment qu’elle n’a pas d’arrières pensées ? À moins que tu penses qu’elle n’est là que pour tes beaux yeux. La vérité, c’est qu’on a besoin de Robin, ici. L’eau de ses tonneaux va permettre aux villageois de tenir un jour ou deux au mieux. Bientôt les tous petits et les vieux vont commencer à mourir. »
Robin : « C’est bien pour ça qu’il faut que je la voie. Si jamais elle a des renseignements sur les puits… »
Tuck, le coupant, aux hors-la-loi : « On dit qu’il y a encore de l’eau dans la Trent. »
Robin, d’un ton sec : « Moi, on m’a dit le contraire ! Et même si je me trompe, ça ne peut être qu’une solution provisoire. Or il nous en faut une durable et Isabella peut nous l’offrir. Je serai pas bien long. Attendez-moi, ici ! »
Robin s’en va.
Tuck : « Robin ! »
Robin prend son arc et sa veste.
Robin, se retournant vers la bande : « Attendez-moi, ici ! »
Puis il court en direction de la clairière.
LA CLAIRIERE
Isabella sort de la forêt et arrive dans la clairière. Elle semble attendre Robin. Sous le couvert des arbres, Gisborne la suit du regard. Isabella regarde devant elle. Robin se tient derrière elle, son bras gauche appuyé sur son arc debout sur le sol.
Robin : « Au moins, je suis ponctuel… »
Surprise, Isabella sursaute et se retourne.
Robin : «… c’est déjà une qualité. »
Isabelle, avec le sourire : « Il faut arrêter de me faire ça. »
Robin sourit. Isabella s’approche de lui.
Robin : « Alors ?… Qu’y a-t-il de si important pour que tu prennes le risque d’être vu en public avec moi ? »
Isabella pose ses mains sur celles de Robin sous le regard de Gisborne, choqué de voir sa sœur flirter avec le hors-la-loi.
Isabella : « Le Prince Jean a fait obstruer la source qui alimente en eau tous les villages. »
Robin : « Donc c’est à nous de trouver le moyen de la désobstruer ? »
Isabella, acquiesçant : « Il y a un autre accès à la source par l’écoulement qui sort à l’extérieur de la ville. C’est un des gardes qui m’en a parlé… »
Robin : « Ouais… »
Ils se mettent à marcher côte à côte.
Isabella : « Il débouche dans le réservoir qui se trouve sous les cachots du château. Si nous… [Robin sourit] passons par-là, ça nous permet d’éviter toute la ville. »
Robin : « Quand tu dis ‟nous″… »
Robin s’arrête et pose son bras sur son arc, posé debout sur le sol.
Robin : «… ça veut dire quoi ? »
Isabella : « Ça veut dire que je pourrais t’y conduire moi-même. »
Robin, acquiesçant : « Tu ferais ça ?... Et tu nous mènerais tout droit dans la gueule du loup. »
Isabella : « Qu’est-ce que je dois faire pour mériter ta confiance ? Je ne suis pas mon frère, Robin. Écoute, je n’ai aucun intérêt à être dans le camp des perdants. »
Robin, ricane : « Donc c’est un acte purement politique ? »
Isabella, flirtant : « Appelle ça comme tu voudras. Manœuvre politique… [Isabella croise ses doigts entre ceux de Robin]… Désir caché de saper mon infâme frère… [Gisborne observe la scène derrière un arbre et n’en croit pas ses yeux]… Tentative pure et simple… [Elle approche ses lèvres de celles de Robin] de t’amener à m’aimer plus. »
Robin se laisse embrasser. Caché derrière un arbre, Gisborne leur tourne le dos. Robin met fin au baiser.
Isabella : « Je te jure que tu peux me croire. »
Robin, souriant : « Bon… Eh ben… [Il rit, gêné, tout en regardant par terre puis il s’écarte d’elle] Il faut retourner prévenir les autres… parce qu’on va avoir grandement besoin d’aide... D’accord ? Et après on file droit à la source… »
Isabella acquiesce de la tête. Tout en discutant, Robin se rapproche d’elle puis l’embrasse.
Robin : « Allez viens… [Isabella tente de l’embrasser mais Robin s’écarte] Il faut qu’on y aille. »
Isabella se rend en souriant et marche vers la forêt. Ils se tiennent tous les deux par la main.
LOCKSLEY
Petit Jean court à travers le village et rejoint Tuck.
Petit Jean : « DES CHEVAUX ! FUYEZ ! »
Tuck : « ALLEZ ! ALLEZ ! »
Les hors-la-loi courent se mettre à couvert pendant que le Prince Jean arrive au village sur son cheval blanc, précédant ses soldats qui escortent un convoi.
Prince Jean, souriant : « BONJOUR ! »
Il descend de son cheval et monte sur un talus face aux habitants de Locksley, toujours regroupés autour des tonneaux d’eau apportés par les hors-la-loi.
Le Prince Jean : « Bonjour à vous tous mes… mes enfants… »
Les soldats se placent derrière les villageois.
Le Prince Jean : « Je sais que vous souffrez. Et quand vous souffrez, je souffre et c’est pourquoi je suis là. Pour vous apporter des secours… »
Les soldats patrouillent parmi la foule. Les villageois ne sont pas très rassurés.
Le Prince Jean : «… Pour étancher votre soif et vous faire don de la vie elle-même à travers l’eau… »
Il tend le bras et montre les tonneaux qu’il a apportés.
Le Prince Jean : « De l’eau pour chacun de… »
Son regard s’arrête sur l’un des couvercles de tonneaux près des paysans. Il porte sa marque. Il perd son sourire. Il pointe du doigt le couvercle portant sa marque et s’adresse à un villageois.
Le Prince Jean, mécontent : « Où as-tu trouvé ça ? »
Il descend du talus.
Le Prince Jean : « Hein ? »
Il s’approche d’un villageois. Ce dernier, effrayé, recule.
Le Prince Jean, se radoucissant : « Euh… Non. Non. Non… [Il pause ses mains sur l’épaule du villageois puis lui sourit] Non. Tu n’as rien à craindre. Dès l’instant où tu me dis la vérité, vois-tu ?... [Il met la main sur le tonneau] Cette eau… est à moi… »
Les hors-la-loi observent la scène de loin.
Le Prince Jean : « Donc… Où l’as-tu trouvé ? »
Le villageois : « C’est Robin des bois. »
Le Prince Jean se fige un instant.
Le Prince Jean : « Bien sûr !... [Fermant les yeux] Le hors-la-loi. »
Le Prince Jean se retourne et s’en va.
Le Prince Jean : « Messieurs ! Offrez à boire à cet homme. »
Les soldats se précipitent sur le villageois.
Le soldat : « Viens par ici, toi ! »
Ils le frappent au ventre et le noie dans le tonneau rempli d’eau. Jack s’avance pour secourir le villageois. Le Prince Jean dégaine son épée.
Le Prince Jean : « Si j’étais toi, j’éviterai. »
Jack recule.
Le Prince Jean : « Vous venez de voir ce qu’il en coûte de me trahir ! Vous aimez tellement mon eau que désormais il faudra payer pour l’avoir. Un penny, le gallon. »
Eleanor : « Mais Sire, nous n’avons pas assez d’argent pour vous payer. »
Le Prince Jean : « Alors vendez, je ne sais pas... Tiens une vache, du grain ou bien vos grands-parents peu m’importe. »
Il descend du talus à côté d’Eleanor.
Eleanor : « Mon enfant a besoin d’eau pour vivre, Sire. »
Le Prince Jean lui fait face et s’approche très près d’elle et de son bébé.
Le Prince Jean : « Oui. Là-dessus, nous sommes bien d’accord. »
Il retourne à son cheval sous le regard atterré des hors-la-loi.
Le Prince Jean, à cheval et retournant à Nottingham : « Si vous ne voulez pas m’aimer alors, par Dieu, vous allez me craindre. »
Il fait un signe de tête aux deux soldats qui ont noyé le villageois. Les deux hommes renversent le tonneau. Le contenu se répand sur le sol y compris le corps du villageois sous le regard consterné des villageois. Le Prince Jean prend la tête du convoi et retourne à Nottingham. Les hors-la-loi sortent alors de leur cachette. Much et Kate accourent près des villageois suivis par Allan.
Petit Jean, avant de les rejoindre, à Tuck : « Qu’est-ce qu’on a fait ? »
FORÊT DE SHERWOOD
Robin et Isabella marchent main dans la main.
Robin : « À ton avis, que dirait ton frère s’il nous surprenait ensemble ? »
Elle rit.
Isabella : « Guy mouillait encore son lit à l’âge de douze… [Robin rit] Il ne me fait pas peur. »
Robin : « Tiens. Tiens. Je ne manquerai pas de la lui rappeler celle-là, la prochaine fois que je le verrai. »
Isabella ricane alors que Gisborne s’approche par derrière avec des chaînes. Il attache Robin et Isabella par les poignets.
Isabella : « Qu’est-ce que… »
Robin : « Gisborne ! »
Gisborne prend l’épée de Robin et la pointe sur lui.
Gisborne : « Comment as-tu pu me faire ça, Isabella ? »
Robin à Isabella, furieux : « Ça ? C’est-à-dire ? »
Isabella : « Robin… »
Robin : « Tu m’as trompé ! »
Isabella : « Je ne t’ai pas trompé ! »
Gisborne : « Et avec lui ! »
Isabella : « Je ne savais pas. Je te jure. »
Robin : « Qui d’autre a pu lui dire que nous étions là ? »
Gisborne : « Tu es ma sœur ! »
Isabella : « Eh ben, il a dû me suivre, j’imagine ! »
Robin, pointant son doigt sur elle : « Mensonge ! »
Gisborne : « C’est un hors-la-loi ! Un criminel ! »
Isabella à Robin : « Il m’a enchaîné. Alors pourquoi il l’aurait fait si j’étais avec lui ? »
Gisborne : « Un félon ! Un traître ! »
Robin à Isabella : « Tu m’as embrassé. Tu m’as fait croire qu’un avenir était possible entre nous. »
Gisborne : « Tu m’avais juré de ne jamais le revoir. »
Isabella : « Guy, libère-moi !... Je suis ta sœur, tu dois me laisser partir… Je t’en prie, Guy. »
Gisborne réfléchit à la situation. Il observe Robin puis Isabella.
Gisborne : « D’accord… Je vais le faire. Je te laisse encore une chance Isabella. Nous commettons tous des erreurs, n’est-ce pas ? »
Robin : « Dommage que tu n’aies pas eu autant de compassion pour Marianne avant de la pourfendre. »
Gisborne à Robin : « LA FERME ! »
Isabella regarde Robin avec effroi puis elle se tourne vers son frère.
Gisborne : « Donc… Je vais te détacher… »
Isabella : « Merci. »
Gisborne : « Mais à une condition… »
Isabella : « Pourquoi faut-il qu’il y ait toujours une condition avec toi ? »
Gisborne : « Prouve-moi que tu as bien compris quelle erreur tu étais en train de commettre… [Il jette un coup d’œil du côté de Robin] Tue cet homme… devant moi. »
Gisborne dégaine sa propre épée.
Gisborne : « Avec ça. »
Il pointe la lame en direction d’Isabella.
Gisborne : « Et si tu le fais, je mentirai au Prince Jean. »
Isabella : « Pourquoi ? Que sait-il ? »
Gisborne : « Je vais lui dire qu’il a mal interprété ce qu’il a vu hier… »
Gisborne lui tend la garde de son épée.
Isabella : «… Ainsi ta vie sera épargnée. »
Gisborne attend le bras tendus qu’Isabella se décide. Mais elle hésite.
Robin, amer : « Allez ! Vas-y, fait-le !... Tu embrasses très mal de toute façon. Épargne-nous les faux-semblants et fait vite !... Offre-lui la gloire ! »
Isabella : « Très bien ! Je vais le faire !... [Elle se trouve vers Gisborne] C’est toi qui avais raison… [Regardant Robin]… Je me suis visiblement trompée. Je me suis fourvoyée avec ce perfide. »
Elle se tourne vers son frère en levant le bras.
Isabella : « Vas-y, détache-moi… Et je règle cette affaire. »
Gisborne hésite. Robin reste sur ses gardes. Gisborne laisse tomber au sol l’épée qui tenait Robin en respect. Il attrape les clés à sa ceinture. Robin profite de l’occasion pour attaquer Gisborne. Robin se penche pour ramasser l’épée à terre. Gisborne abat sa lame sur le hors-la-loi mais Isabella contrecarre le coup avec l’arc de Robin. Robin ramasse l’épée et, toujours attaché à Isabella, engage le combat avec Gisborne. Isabella l’aide de son mieux. Robin se sert d’elle comme d’un projectile mais Gisborne fait lâcher l’arc à la jeune femme. Les deux hommes continuent la lutte. Isabella tire Robin vers elle lorsque celui-ci manque de peu de se faire embrocher par Gisborne puis elle ramasse un bout de bois par terre et tente de frapper son frère mais elle n’y parvient pas. Cependant, Robin récupère le morceau de bois et, dans un dernier élan, assomme Gisborne. Tous les combattants tombent alors à terre. Robin et Isabella prennent quelques secondes pour s’en remettre.
Robin, relevant la tête : « Tu l’aurais fait ! »
Isabella, assise par terre : « Qu’est-ce que tu racontes ? Je l’endormais ? Je t’ai aidé à le combattre ! »
Robin, se redressant : « C’est ça que tu appelles aider ? »
Isabella : « Je t’ai passé le bout de bois, sombre idiot ! »
Robin, assis : «Comment ça ? C’est moi qui te l’ai pris ! »
Isabella : « Oh oui. C’est ça ! Bien sûr. Parce que toi, tu es parfait ! »
Robin : « Oh ça suffit ! Tais-toi ! »
Robin se remet debout forçant Isabella à faire de même. Elle ramasse l’épée par terre.
Robin, inquiet : « Tu vas faire quoi, là ? »
Isabella, regardant Gisborne couché sur le sol : « Ce qui me démange depuis dix-sept ans. L’envoyer en enfer. »
Robin, s’interposant : « Isabella, si tu fais ça, c’est la fin de l’histoire. Y’a plus rien à dire ni à faire. »
Isabella, regardant la lame : « Avec ça, j’aurai tout dit ! »
Isabella approche la lame près de la gorge de Gisborne, inconscient.
Robin, n’approuvant pas : « Wow wow wow. Lui, il a peut-être quelque chose à dire. »
Isabella : « Il y a une seule chose que j’aurais aimé l’entendre exprimer… [Elle s’agenouille près de son frère] Ce sont les excuses qu’il me doit. J’aurais voulu qu’il reconnaisse sa faute. Si je suis malheureuse, c’est lui le responsable. »
Robin s’agenouille à côté d’elle.
Isabella : « Il a vendu sa propre sœur à un homme qui a fait de ma vie un calvaire. »
Robin, voulant prendre l’épée d’Isabella : « C’est justement pour ça qu’on ne peut pas le tuer si facilement… Allez !... Donne-moi ça. »
Isabella lâche l’épée et Robin s’en empare doucement.
Isabella, regardant Gisborne : « Tu vas le payer... Un jour ou l’autre, tu vas le payer. »
Elle verse une larme.
Isabella à Robin : « Prends la clé. »
Elle se relève. Robin ouvre la main de Gisborne pour lui prendre la clé mais il ne l’a pas.
Robin, fermant les yeux : « Formidable ! »
Isabella, levant les yeux au ciel : « Oh non ! »
Robin : « Écoute ! Tout va bien. On va se débrouiller. On va aller à Clun. C’est plus prêt que le camp et on trouvera un forgeron. »
Isabella : « Retire-le ! »
Robin, se remettant debout : « Retirer quoi ? »
Isabella : « Il parait que je ne sais pas embrasser. Retire ça ! »
Robin : « Voilà. Tu sais embrasser ! »
Isabella : « Pourquoi tu as dit ça alors ? »
Robin : « Pour te mettre en colère… [Parlant de Gisborne] Il faut l’attacher maintenant. »
Robin se penche sur Gisborne tandis qu’Isabella reste pensive.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Dans les quartiers du shérif, le Prince Jean est assis sur son trône, sa jambe gauche par-dessus l’accoudoir. Il est entouré de trois gardes.
Le Prince Jean : « La frontière est ténue, non, entre l’amour et la haine ? »
Il joue avec une pièce de monnaie entre ses doigts.
Le Prince Jean : « Les deux faces d’une même pièce ni plus ni moins. Peut-être ont-ils besoin de vraiment me haïr pour comprendre comment m’aimer vraiment ? »
Il soupire en fermant les yeux.
Le Prince Jean, d’un ton sec : « Un penny, le gallon ! Et postez des gardes sur les chemins de la rivière. Toute l’eau ici est désormais réquisitionnée par moi… [Avec un petit sourire] Pour le bien de la nation ! »
FORÊT DE SHERWOOD
Toujours enchaînés l’un à l’autre, Robin et Isabella marchent dans la forêt en direction de Clun. Ils arrivent à un carrefour. Robin se dirige vers le chemin de droite tandis qu’Isabella part à gauche. Leur chaîne se tend et les ramène l’un vers l’autre. Robin soupire.
Isabella : « Clun, c’est par ici. »
Robin : « Non, c’est par là ! »
Isabella : « Oh je sais très bien où c’est ! »
Robin : « Isabella, je vis dans cette forêt. Je connais la route de Clun. C’est celle-là. »
Isabella : « D’accord. Tu crois encore que je vais te conduire dans un piège, c’est ça ?... [Robin baisse la tête en souriant] Bon... On prend le tien. »
Robin : « Bon si tu crois que ton chemin… »
Isabella, le coupant : « Non. Non. Non. Non. Non. »
Robin : « On n’a qu’à prendre le tien. »
Isabella : « Non ça va ! »
Robin : « Isabella… Je te laisse prendre ton chemin. Tu ne vas pas te fâcher contre moi parce que je te laisse prendre ton chemin quand même, non ? »
Isabella, avec un petit sourire : « Tu n’as pas fréquenté beaucoup de femme toi ? »
Robin : « Il y a des gens qui ont besoin de notre aide et cela devient urgent. Donc on va prendre le chemin que tu veux. Ça marche ? Mais il faut te décider. »
Isabella, d’un ton sec : « On y va. »
Isabella prend le chemin de droite. Frustré, Robin doit la suivre.
LOCKSLEY
Le soleil continue de briller intensément. Petit Jean discute avec un couple puis se relève en s’essuyant le front à cause de la chaleur. Pendant ce temps, Tuck discute avec Jack, Eleanor et son bébé.
Tuck : « Il est malade depuis longtemps ? »
Jack : « Depuis qu’il n’y a plus d’eau. »
Eleanor embrasse son bébé sur le front.
Eleanor : « C’est juste une fièvre. Ça devrait passer. »
Tuck, acquiesçant en souriant : « Oui, bien sûr. »
Tuck quitte le couple. Son sourire disparait. Il rejoint le reste de la bande.
Tuck : « Il faut faire quelque chose. »
Kate : « Robin nous a dit de l’attendre ici. »
Tuck : « Ce petit a quelques heures devant lui pas plus. Il est brûlant de fièvre. Tous les puits et les sources autour de Nottingham sont à sec. Il faut qu’on aille à la rivière. »
Petit Jean : « Et on pourrait y conduire les plus faibles. »
Tuck et Much : « Oui. »
Kate : « Et on fait quoi si y’a plus d’eau là-bas ?... Et si Robin résout le problème des puits ? Si on reste là et que l’eau revient, on est sortis d’affaires. »
Tuck : « Ça fait beaucoup de si. On doit prendre une décision en fonction de ce qu’on sait. Et ce qu’on sait, c’est que certains vont mourir. Sauf si nous réagissons très vite. »
CLUN
Robin et Isabella sont chez le forgeron. Celui-ci sectionne la chaîne qui les emprisonnait et libère le poignet d’Isabella sous le regard de Robin.
Robin : « Isabella, dis-moi où est l’entrée ? Je vais tenter d’atteindre la source et de la libérer tout seul… [Le forgeron libère le poignet de Robin] Toi, t’as encore une chance de te sauver. »
Isabella : « Me sauver ? Pour aller où ? Mon frère était mon protecteur… Sans lui, moi… Je n’ai plus rien. »
Robin : « Tu m’as moi. »
Reconnaissante, Isabella caresse la joue de Robin.
FORÊT DE SHERWOOD
Gisborne reprend peu à peu conscience. Allongé par terre, il est solidement attaché au pied d’un arbre par les poignets. Il tente de se relever mais il ne peut pas. Quand il tire sur sa main gauche, sa main droite est tirée par derrière l’arbre. Il entend alors le bruit de la corde glissée contre le tronc d’arbre.
FORÊT DE SHERWOOD
Libres de leur mouvement, Robin et Isabella marchent dans la forêt en direction de Nottingham.
Isabella : « Comment était-elle ? »
Robin soupire.
Robin : « De qui tu parles ? »
Isabella : « De la femme que mon frère a tué. »
Robin garde le silence puis soupire bruyamment.
Robin : « C’était Marianne. »
Isabella : « Oh… Ça dû être une femme plutôt extraordinaire pour avoir une telle emprise sur toi et sur mon frère. »
Robin s’arrête et se tourne vers Isabella.
Robin : « Elle n’a jamais donné à ton frère la moindre raison d’espérer. »
Isabella : « Et toi ? »
Robin, se remettant en marche : « Moi, tout ce que je veux, c’est oublier. »
Par respect, Isabella le regarde partir sans dire un mot. Très ému, Robin lève les yeux au ciel.
Isabella, courant vers lui : « Hé… Attend… [Elle arrive à ses côté]… On est presque arrivés. »
FORÊT DE SHERWOOD
Gisborne tire successivement sur son bras gauche puis sur son bras droit afin de provoquer un mouvement de balancier. Le frottement continu de la corde, qui l’emprisonne, sur le tronc d’arbre érode lentement la corde qui finit par céder.
Gisborne, grimaçant : « Ah ! »
Il se relève rapidement. Il regarde autour de lui, choisit une direction et se met à courir.
ROUTE VERS LA TRENT
Tuck conduit les hors-la-loi ainsi que les villageois à travers la forêt vers la rivière. Kate marche à ses côtés ainsi qu’Eleanor et son bébé.
Tuck : « Quand j’étais en Anatolie, et qu’on était vraiment désespéré, on trouvait un lézard et on le pressait jusqu’à ce que le continu de sa vessie se vide entièrement dans notre bouche. »
Eleanor : « Et vous pressiez quoi quand vous aviez faim ? »
Se tournant vers elle, Tuck lui sourit.
Petit Jean, regardant devant eux : « On devrait peut-être rebrousser chemin, Tuck. »
Ils s’arrêtent. Devant eux, trois soldats bloquent le chemin avec une charrette. Un soldat marche vers eux.
Eleanor : « Il n’est pas question de faire demi-tour. »
Tuck, mettant sa capuche : « Marchez tête basse et cachez vos armes… Jean ? »
Petit Jean acquiesce et part dans les fourrés sur le côté de la route. La troupe se remet en route.
Tuck : « Bonne journée, mon fils. »
Le soldat, levant la main : « On ne passe pas, aujourd’hui. L’eau de la Trent est réquisitionnée par la couronne. »
Eleanor : « Il nous faut de l’eau. C’est très urgent. »
Le soldat : « Y’en a tant que vous voulez au château. Un penny, le gallon... [Soupçonneux] A moins que vous ne soyez pas les bienvenus là-bas. »
Il soulève la capuche du moine.
Le soldat : « Salut, Tuck ! »
Tuck lui envoie son poing dans la figure. Les deux autres soldats dégainent leurs épées. Petit Jean, ayant fait le tour par la forêt, se présente derrière leur charrette. Armés de leurs épées, Allan et Kate arrivent aux côtés de Tuck. Petit Jean assomme l’un des deux soldats par derrière et bloque l’attaque du second. Puis il l’assomme à son tour. Petit Jean regarde Tuck en souriant. Much pose son épée sur son épaule en secouant la tête. Kate lui sourit. Soudain, ils entendent les sabots de chevaux. Petit Jean se retourne et voit arriver une troupe de soldats.
Petit Jean : « FUYEZ !!!!!!!... Sous les arbres ! »
Les hors-la-loi entrainent les villageois à se cacher dans les fourrés.
Petit Jean : « Vite ! »
La troupe court dans la forêt.
Allan : « Vite ! »
Tuck, aidant les villageois à courir : « Vite. Vite. Cachez-vous ! »
Les hors-la-loi restent en arrière pour couvrir leur fuite. Ils se cachent derrière un arbre et observent les soldats à cheval. Finalement, ces derniers décident de ne pas les poursuivre et s’en vont. La bande est soulagée.
Petit Jean : « On a eu chaud. »
Much acquiesce fortement de la tête. Il se tourne vers ses compagnons.
Much, essoufflé : « Où est Kate ? »
Ils regardent autour d’eux. Much regarde, une nouvelle fois, en direction de la route puis, très inquiet, il se tourne vers ses compagnons.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Sous les remparts du château, construit sur un pic rocheux, débouche un conduit menant à une citerne, située sous les cachots, par où passe l’eau de la ville. La grille à l’entrée du conduit a été ouverte. Robin et Isabella sont à l’intérieur. Robin donne un coup de pied dans une grille et débouche dans la citerne totalement vide. Robin prend Isabella dans ses bras afin de l’aider à sortir du conduit.
Isabella, arrivant au centre et regardant en l’air : « C’est la trappe qui mène aux cachots… »
Elle regarde ensuite au sol où une trappe dans le mur est ouverte.
Isabella : «… Et c’est par là que transite l’eau qui alimente les puits… [Elle regarde une pile de roches entassées contre le mur opposé] La source est enfouie quelque part là-dessous. »
Robin : « Bon… [Il pose son arc et son carquois sur le sol puis enlève sa veste] Très bien. On n’a plus qu’à s’y atteler, alors ! »
Robin lui fait un clin d’œil. Isabella lui répond par un sourire.
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Les gardes ouvrent les portes en vitesse. Gisborne, à cheval, y pénètre.
Gisborne : « Il me faut quatre hommes à l’entrée du réservoir pour fermer la vanne d’accès. »
Il descend de cheval.
Gisborne à un soldat : « MAINTENANT ! »
Quatre soldats quittent la cour du château.
DANS LA CITERNE SOUS LE CHÂTEAU
Isabella et Robin déplacent les rochers qui bloquent la source. Robin attrape un rocher apparemment très lourd. Isabella lui donne un coup de main. Lorsqu’ils déplacent le rocher, l’eau commence à jaillir.
Isabella : « On y est presque. »
De l’autre côté du conduit d’entrée, les gardes bouchent l’accès sans que Robin et Isabella s’en aperçoivent. Robin prend de l’eau dans ses mains et l’offre à Isabella qui peut étancher sa soif. C’est alors que Robin entend le bruit de la pierre qui glisse dans le conduit qui leur a permis d’entrer dans la citerne. Robin se précipite vers le conduit.
Robin : « ATTENDEZ ! »
Mais c’est trop tard. La pierre condamne la sortie. Robin tente de la déplacer en la poussant avec son épaule. Isabella le rejoint.
Isabella : « Arrêtez ! »
Mais en vain.
Robin : « Ton frère a dû s’échapper. »
La voix de Gisborne : « On ne peut rien te cacher ! »
Isabella regarde vers la grille donnant sur les cachots. Gisborne les observe.
Isabella, se plaçant au centre de la citerne : « Guy, qu’est-ce que tu fais ? »
Gisborne : « Je fais mon devoir… envers le Prince Jean… En exécutant un traître…. [Robin arrive à côté d’Isabella] et sa complice. »
Isabella : « En nous exécutant ? »
Gisborne regarde un garde se trouvant face à lui. Le soldat tourne une roue en bois pivotant dans un mur. À l’intérieur de la citerne, la trappe au pied du mur par laquelle l’eau alimente les puits se ferme.
Gisborne : « Maintenant que toutes les issues sont bloquées, vous allez vous noyez tous les deux… Assez rapidement la fosse va se remplir. Et vous allez tenter de nager sur place. Vous pourrez tenir quelques heures voire peut-être une journée. Qui sait ? Mais finalement, vous arriverez à épuisement. »
Robin : « Je te promets que si jamais je réussis à m’en sortir vivant… [Pointant du doigt Gisborne] JE VAIS TE TUER ! »
Gisborne : « Promets ce que tu veux, Robin. Ça ne changera rien. La légende va s’éteindre ici… lentement et douloureusement, je le crains. »
Robin tente de déplacer la pierre bloquant leur sortie.
Gisborne : « Pendant ce temps [Avec le sourire], moi, je vais devenir shérif… La vie est bien faite, non ? »
Il s’en va. Robin revient près d’Isabella.
Robin : « Gisborne ?... GISBORNE ! »
Isabella : « Économise ta salive. Je le connais bien. Il ne reviendra pas. »
Les deux mains derrière le crâne, Robin, inquiet, regarde l’eau s’écouler à travers les roches tout en réfléchissant aux solutions qu’ils leur restent.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Dans les quartiers du shérif, le Prince Jean est assis sur son trône. Kate est jetée au pied du prince.
Le Prince Jean : « Tu es une jolie petite chose, toi ? »
Kate se relève pour s’en prendre au prince mais les gardes l’en empêchent en la retenant fermement.
Kate, se débattant : « Et vous, un démon ! »
Le Prince Jean : « Et courageuse avec ça. Je suis sûr que Robin doit adorer les femmes de caractère, non ? »
Il se redresse et la regarde droit dans les yeux.
Le Prince Jean : « Je parierai qu’il aime Isabella. »
Kate, feignant l’ignorance : « Isabella ? »
Le Prince Jean : « Oh, c’est bon. Crache le morceau… [Il descend de son trône et rejoint Kate] L’as-tu vu arriver avec un message urgent ? »
Kate : « Robin déteste Isabella. Pourquoi est-ce qu’il fricoterait avec elle ? »
Le Prince Jean : « Oh là. Là. Là. C’est trop mignon. Elle est jalouse. »
Kate, folle de rage : « JE NE SUIS PAS JALOUSE D’ISABELLA ! »
Le Prince Jean, avec calme : « Pourquoi Robin aurait-il tout le plaisir ? [Il se rapproche très près d’elle] Que dirais-tu d’aller te détendre un peu dans mes geôles. Je ferais un saut tout à l’heure pour une conversation… [Lui susurrant] en tête à tête… comme il se doit. »
FORÊT DE SHERWOOD
Les hors-la-loi marchent en compagnie des villageois. Petit Jean mène la troupe en tenant un enfant par la main tandis qu’Allan aide une veille femme à marcher. Much marche à côté d’Eleanor.
Much : « Si je les avais vu l’emmener, j’y serais allé. [Regardant Eleanor] Vraiment ! »
Il soupire.
Much : « C’est que pour elle, je ferais n’importe quoi. »
Tuck rejoint le groupe.
Tuck, se dirigeant vers Eleanor : « Par ici... Par ici. »
Il presse un bâton. Un liquide s’en échappe qu’Eleanor récupère dans sa main libre.
Tuck : « Voilà. »
Eleanor le donne à son bébé.
Eleanor : « Merci. »
Tuck : « C’est amer mais c’est parfaitement sain. »
Eleanor : « Très bien. »
Petit Jean : « Tuck. »
Eleanor : « Tiens mon bébé. »
Tuck, donnant le bâton à un villageois : « Tiens. »
Eleanor : « Allez bois. »
Tuck : « C’est très bien mais il va pas tenir longtemps avec ça. On fait quoi maintenant ? »
Tuck soupire mais ne répond pas. Les hors-la-loi continuent de marcher derrière les villageois.
DANS LA GRANDE SALLE DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Les nobles sont entrain de festoyer à la table d’un Prince Jean, plutôt soucieux. Gisborne arrive à côté du trône.
Le Prince Jean : « Eh bien ? »
Gisborne : « Elle est ce que vous soupçonniez. »
Le Prince Jean : « Elle a suivi Robin ? »
Gisborne : « Elle l’a suivi. »
Le Prince Jean, impatient : « Et alors ? »
Gisborne, regardant autour de lui : « Alors j’ai résolu le problème, Sire. »
Le Prince Jean : « Allons, ne soyez pas aussi énigmatique avec moi, Gisborne. Sont-ils morts ? »
Gisborne : « Oui. »
Le Prince Jean, souriant : « Eh bien, prenez une coupe, voyons. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut se targuer d’avoir tué sa sœur ainsi qu’un héros national. »
Gisborne : « Non. Je n’ai pas le cœur à boire, Sire… [Il soupire légèrement] Je vous demande simplement de remplir votre part du contrat. »
Le Prince Jean : « Vous avez raison… [Il attrape un trousseau de clés posé sur la table] Vous avez bien mérité ça… [Il lui tend les clés] Tenez. Les clés de Nottingham. »
C’est avec le sourire que Gisborne les prend religieusement dans ses deux mains. Le Prince Jean se lève et s’adresse aux invités.
Le Prince Jean : « Mes seigneurs et gentes dames… Ne laissez jamais dire que je suis un homme à ne pas honorer ses promesses. Robin des bois… est mort… »
Les nobles applaudissent. Gisborne ne semble pas ravi de la situation.
Le Prince Jean : «… Exécuté par mon loyal compagnon ici présent. Messires et gentes dames, levons nos verres à ce cher Guy de Gisborne, le nouveau shérif de Nottingham. »
Les nobles se lèvent.
Les nobles, levant leur coupe : « Au nouveau shérif de Nottingham ! »
Gisborne se tourne vers eux avec le sourire et acquiesce de la tête. Le Prince Jean boit une gorgée. Les nobles applaudissent. Gisborne acquiesce à nouveau de la tête.
Le Prince Jean, se tournant vers Gisborne : « Alors ? Allez-y ! Racontez ! Est-ce qu’ils ont couiné ? »
Gisborne ricane.
DANS LA CITERNE SOUS LE CHÂTEAU
L’eau a rempli la citerne. Isabella nage afin de garder la tête hors de l’eau. Robin émerge soudainement à côté d’elle.
Robin : « J’ai essayé de faire glisser la pierre qui bloque l’entrée… Mais elle est trop lourde. »
Isabella : « Tu veux bien me prendre dans tes bras ? Je suis gelée. »
Robin, la prenant dans ses bras : « Viens. »
Isabella colle son dos contre la poitrine de Robin.
Isabella : « On doit être les deux seules personnes de toute l’Angleterre à être gelées et trempées à l’heure qu’il est. »
Isabella se retourne face à Robin et le serre dans ses bras.
Isabella : « Tu sais. J’ai fait un rêve avec toi et moi. »
Robin : « Ah bon ?... Qu’est-ce qu’il raconte ? »
Isabella : « J’ai rêvé que nous vivions ensemble, tous les deux… Nous avions une ferme et quelques animaux. Nous produisions tout ce que nous mangions. Et nous avions des enfants. »
Robin, souriant légèrement : « Combien ? »
Isabella : « Quatre en tout. Deux garçons et deux filles… avec des taches de rousseur sur leurs petits genoux. Les garçons avaient ta force et ta bravoure… »
Robin, la coupant : « Les filles avaient ton intelligence. »
Isabella : « Notre bonheur était parfait… [Robin garde le silence] Ça doit te sembler ridicule sans doute ? »
Robin : « Non. Non, ça me semble… comme une sorte d’idéal. »
Isabella soupire en se serrant contre lui. Robin garde le silence mais lève les yeux vers la trappe donnant sur les cachots. Il aperçoit un anneau planté dans le mur juste sous la grille.
Robin : « C’est quoi ça ? »
Isabella : « Quoi ? »
Isabella lâche Robin et se retourne.
Robin, pointant du doigt la grille : « Là-haut. Y’a un anneau dans le mur. Enlève tes vêtements. »
Isabella : « Quoi ? »
Robin, regardant Isabella : « Enlève tes vêtements. Je vais fabriquer une corde. Je vais envoyer une flèche sur l’anneau… On va pouvoir sortir de là, Isabella. »
Isabella : « Oui ! Comme ça a l’air simple. Tirer une minuscule flèche à travers ce tout petit anneau. »
Robin : « Tu oublies une chose. »
Isabella : « Laquelle ? »
Robin, souriant : « Je suis Robin des bois. »
FORÊT DE SHERWOOD
Tuck marche en tête du groupe avec une baguette de sourcier.
Petit Jean, portant un enfant sur ses épaules : « La Trent est encore loin, Tuck ? »
Tuck : « On y est presque. On est tout prêt. Je la sens. »
Eleanor, épuisée, trébuche mais se rattrape. Son bébé se met alors à pleurer. Allan se retourne.
Allan, retournant sur ses pas : « Hé ! [Voulant prendre le bébé] Laisse-moi le porter un peu. »
Eleanor, se dégageant : « Non ! »
Elle se remet en marche en berçant son bébé pour l’apaiser. Allan reste à ses côtés.
DANS LA CITERNE SOUS LE CHÂTEAU
Robin : « Tiens bon, Isabella. Où est l’arc ? »
Isabella : « Tiens. »
Isabella lui donne l’arc. Robin avait déjà attaché un morceau de la robe d’Isabella à une flèche. Il arme sa flèche.
Robin : « C’est bon ? »
Isabella : « Ouais. »
Robin : « On y est. Tiens-toi. »
Robin tire mais il rate sa cible. Robin récupère sa flèche.
Isabella : « J’ai froid. »
Robin tire une seconde fois mais il échoue à nouveau. Furieux, il frappe la surface de l’eau avant de reprendre sa flèche. Cette fois-ci, il prend bien son temps puis vise à nouveau l’anneau. Il tire. La flèche passe à travers l’anneau.
Isabella : « Oui ! »
Isabella embrasse Robin sur la joue. Robin attrape la corde de tissu et tire dessus.
Robin : « Je t’avais dit que j’y arriverais. »
Isabella embrasse Robin sur les lèvres.
Robin : « Je grimpe d’abord et je te hisserai de là-haut. »
Isabella : « Vas-y. »
Robin commence à grimper à la corde.
DANS UN COULOIR INTERIEUR DU CHÂTEAU
Le Prince Jean marche en compagnie de Gisborne.
Le Prince Jean : « J’ai un des larrons de sa bande en bas. Une fille, le croiriez-vous ? Elle vous plairait. Vous voulez jeter un coup d’œil ? »
Gisborne : « Une fin rêvée pour une journée de rêve. »
Le Prince Jean ricane.
DANS LES CACHOTS
Robin fait glisser la grille donnant sur les cachots sur le sol puis se hisse hors de la citerne. Isabella fait une boucle avec la corde et met son pied dedans puis Robin commence à la hisser hors de la citerne. Arrivé en haut, Robin tend la main à Isabella.
Isabella : « vite. »
La corde commence à se déchirer mais les doigts d’Isabella ne fait qu’effleurer ceux de Robin. Soudain, la corde lâche. Robin rattrape juste à temps la main d’Isabella.
Robin : « C’est bon, je te tiens !... Allez vas-y ! »
Robin l’aide à sortir de la citerne.
Isabella : « Merci. Merci, infiniment. Merci. »
Robin : « On n’est pas en sécurité ici. »
Du fond de sa cellule, Kate les aperçoit. Elle s’avance vers les barreaux pendant que Robin et Isabella vont dans la direction opposée.
Robin : « Doucement. Attention. »
Kate : « ROBIN ! »
Robin se retourne et aperçoit Kate.
Robin, surpris : « Kate ? »
Il délaisse Isabella et court vers Kate.
Robin : « Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Kate : « On a tenté de rejoindre la rivière mais je me suis fait prendre. Tu ne dois pas lui faire confiance. »
Isabella : « Robin, il faut qu’on sorte d’ici... [Elle regarde derrière elle] Ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un descende. »
Robin, contournant Isabella : « Je ne peux pas la laisser là, Isabella. »
Isabella : « Nous avons une chance de nous échapper… »
Kate : « Robin ! »
Isabella : «… d’échapper à nos anciennes vies. »
Elle court rejoindre Robin.
Isabella, courant après Robin : « Nous devons saisir cette chance... [Elle l’attrape par le bras et l’oblige à lui faire face] Écoute-moi. Ce dont nous avons parlé en bas, tout à l’heure… Ce rêve… Ce pourrait être notre rêve, Robin. Notre réalité… Mais pour ça, il faut partir tout de suite. »
Robin : « Isabella… Je t’aime beaucoup… C’est vrai, je suis sincère… Mais je crains fort que pour moi… ça reste un rêve à tout jamais… Que ça me plaise ou non, et tu peux me croire, parfois ça me fait horreur de l’être… mais je suis Robin des bois... Je suis un hors-la-loi… [Il pose sa main sur le côté droite du visage d’Isabella] Et je ne peux rien y faire. »
Isabella : « Mais si, Robin. Sûrement en temps voulu, on pourra recommencer, se refaire une nouvelle vie… [Robin secoue la tête] Devenir des personnes différentes, je t’en prie… »
Robin, la coupant : « Non. Non. Je suis l’homme que je suis… Une fois avant, j’ai essayé d’avoir tout ça… Mais ça a causé tellement de souffrance à tout le monde… »
Isabella, le coupant : « Non. Je ne suis pas elle ! »
Robin : « Crois-moi, je suis navré. Sincèrement. »
Il retourne auprès de Kate.
Isabella, furieuse : « NON ! »
Le Prince Jean, Gisborne et le geôlier arrivent dans les cachots derrière Isabella.
Gisborne : « Toi ? »
Elle se retourne. Gisborne pointe son épée en direction de sa sœur. Le Prince Jean s’empare de l’épée du geôlier.
Le Prince Jean au geôlier : « Vite ! Va chercher la garde ! »
Le geôlier s’en va.
Le Prince Jean à Gisborne : « Ils sont morts, disiez-vous ! L’affaire est réglée, disiez-vous ! »
Isabella, s’approchant d’eux : « Il a toujours menti, Sire. »
Gisborne : « Isabella ! »
Isabella : « En fait, il allait me laisser partir sans rien vous dire... »
Le Prince Jean regarde Gisborne avec suspicion.
Isabella, pointant du doigt Gisborne : «… Jusqu’à ce que je l’assomme et que je le laisse là. »
Gisborne : « Non, Sire. Ce n’est pas… »
Le Prince Jean : « Vous avez trahi votre camp, Guy. Vous vous êtes trahi vous-même. De fait, vous êtes une entrave. Gisborne… »
Gisborne : « Non. »
Le Prince Jean : « Vous êtes renvoyé. »
Gisborne : « Non ! Vous ne m’enverrez pas ! J’ai attendu toute ma vie pour être shérif… [Il se tourne vers le Prince Jean et pointe sa lame dans sa direction] JE NE ME LAISSERAIS PAS RENVOYER PAR VOUS ! »
Le Prince Jean est choqué par son geste. Isabella attrape une torche éteinte.
Le Prince Jean : « Comment… osez-vous ?... Comment osez-vous menacer un monarque ? »
Gisborne : « Quel monarque ? Vous n’êtes qu’un prétendant, une imitation, un imposteur ! »
Isabella : « Non. Le plus bel imposteur ici, c’est lui… [Elle se tourne vers Robin et le tient en joue avec sa torche] J’ai été bien folle, Sire. Une faible femme frivole qui s’est laissée berner par ses flatteries. Mais maintenant, je discerne la vérité et je vous en supplie, Sire, laissez-moi vous montrer combien je regrette. »
Robin : « Isabella, pose ça ! »
Isabella, le coupant : « Garde tes paroles mielleuses pour un cœur que ça peut toucher… fourbe ! »
Le Prince Jean : « A vous l’honneur. »
Le Prince Jean lance son épée vers Isabella puis dégaine la sienne et fait face à Gisborne. Isabella ramasse l’épée. Robin pointe sa lame dans sa direction. Isabella attaque Robin pendant que le Prince Jean et Gisborne s’affrontent. Soudain, Robin jette Isabella dans les bras de Gisborne au moment où le Prince Jean s’apprêtait à le pourfendre. Ce dernier arrête son geste et attaque alors Robin. Isabella frappe son frère afin de se dégager. Le frère et la sœur engagent le combat tandis que Robin lutte contre le Prince Jean sous l’œil inquiet de Kate, toujours prisonnière de sa cellule. Soudain, un coup d’épée d’Isabella fait tomber les clés des cellules que Gisborne portait à sa ceinture. Kate tente de s’en emparer. Mais elles sont trop loin. Gisborne parvient à coincer Isabella contre le mur proche de la cellule de Kate puis lui fait lâcher son épée. Pendant ce temps, Robin parvient à faire lâcher au Prince Jean son épée qui tombe dans la citerne. Avec l’aide de l’épée d’Isabella, Kate parvient à attraper les clés des cachots. Gisborne jette Isabella contre un pilier puis la tient au bout de son épée. Désarmée, elle recule vers la citerne.
Isabella, suppliant : « Guy. »
Gisborne : « Adieu, Isabella. »
Alors que Gisborne veut embrocher sa sœur, elle évite la lame et saute dans la citerne. Pendant ce temps, également désarmé, le Prince Jean parvient à éviter les attaques de Robin mais se retrouve, au bord de la citerne, pris entre les lames de Robin et de Gisborne.
Le Prince Jean, gémissant comme un enfant : « C’était pas prévu comme ça ! »
Il se tourne vers Gisborne.
Le Prince Jean : « Vos jours en tant qu’homme libre sont terminés, Gisborne. TERMINE ! »
Robin et Gisborne attaquent de concert le Prince Jean mais celui-ci saute dans la citerne.
Le Prince Jean : « GARDES ! »
Robin et Gisborne se retrouvent face à face et se mettent soudainement en garde. Méfiants, ils pointent leurs épées l’un sur l’autre.
Isabella : « GARDES ! Venez secourir le prince. Sauvez-nous ! »
Robin fait le tour de l’accès à la citerne en pointant son épée sur Gisborne et arborant un sourire vengeur.
Robin : « Tu es condamné à mort, Gisborne. »
Gisborne : « Toi, ça t’a jamais beaucoup affecté. »
Gisborne attaque Robin.
Kate : « Robin ! »
Le combat s’engage entre les deux hommes. Mais soudain, Gisborne fait lâcher à Robin son épée qui vole à travers la pièce. Alors que l’épée allait tomber dans la citerne, Kate la rattrape de justesse.
Kate : « Robin ! »
Elle la lui lance puis avec l’épée d’Isabella vient en aide à Robin. Gisborne se retrouve alors devant deux adversaires armés. Robin et Kate s’avancent vers lui. Gisborne regarde en arrière et aperçoit une porte de sortie.
Gisborne, reculant vers la sortie : « C’est pas fini, Robin. »
Il se retourne et court vers la sortie.
Robin, courant après lui et furieux : « Oh ça, tu peux compter sur moi ! »
Kate attrape Robin par le bras.
Kate, le tirant en arrière : « Robin, laisse-le. Laisse-le. Il faut qu’on se sauve nous. »
Robin s’arrête et regarde derrière eux.
Robin : « Par ici, viens. »
Kate le stoppe.
Kate : « Attends… [Elle l’embrasse sur la joue] Merci. »
Robin sourit et l’entraîne à sa suite.
Robin : « Viens. Faut qu’on ouvre la vanne. »
Il arrive à la roue pivotant dans le mur
Robin, donnant son épée à Kate : « Allez. »
Robin actionne la roue. Puis ils s’en vont.
Robin : « Viens. Dépêche-toi ! »
RIVIERE DE LA TRENT
Tuck conduit le groupe de villageois à la rivière.
Tuck, courant vers la rivière : « Nous y sommes ! »
Tout le monde s’y précipite mais la rivière est à sec. Tuck tombe à genoux.
Tuck : « Oh ! Pardonnez-moi ! »
En colère, Much jette sa gourde par terre.
Tuck, accablé : « Pardonnez-moi. »
Eleanor, incrédule : « Non… Pitié, seigneur. Non ! »
Much est debout dans le lit de la rivière et se tourne vers l’amont de la rivière.
Much : « Attendez. »
Il fait quelques pas et entend puis voit un mince filet d’eau couler doucement dans sa direction.
Un villageois : « Regardez ! Y’a de l’eau ! De l’eau ! De l’eau ! »
Tuck, levant les yeux au ciel : « Loué sois-tu, seigneur ! »
Petit Jean saute dans le lit de la rivière.
Much, avec le sourire : « Loué sois-tu, seigneur. »
Il enlève la gourde qu’il portait en bandoulière et se tourne vers Tuck.
Much : « Loué sois-tu, Robin ! »
Tuck lui répond par un sourire.
***** Épilogue *****
LOCKSLEY
Jack : « IL EST PLEIN ! [Levant un seau rempli d’eau devant lui] L’EAU EST REVENUE ! »
Un villageois : « Oh ! C’est formidable ! »
Robin et Kate entrent dans le village. Kate court vers Jack.
Kate : « Jack, c’est formidable ! »
Jack montre son seau aux autres villageois qui sont tous ravis de la bonne nouvelle. Une femme donne à boire à une vieille femme.
La villageoise : « Tiens. Bois. »
Robin regarde les villageois, heureux, allant se servir à boire.
Robin à lui-même : « C’est ça que tu fais. »
Tuck arrive derrière lui et met sa main sur son épaule.
Tuck : « Et que tu fais bien. »
Robin prend Tuck dans ses bras.
Robin : « Je te remercie. »
Eleanor, avec son bébé dans les bras, court dans les bras de Jack en riant. Celui-ci les fait virevolter dans les airs en riant.
Robin, lâchant Tuck : « Tuck. Que nous faisons bien. »
Les villageois se réjouissent du retour de l’eau pendant que Much prend Robin dans ses bras.
Much : « Bravo ! »
Robin, serrant la main d’Allan : « Merci, Allan. »
Allan : « Bien joué, Robin ! »
Robin : « Merci. »
Ils se congratulent puis prennent le chemin du retour.
Allan, souriant, à Robin : « Bon alors ?... Hein ? Qu’est-ce qui s’est passé avec Isabella ? »
Robin : « Isabella ? Eh ben… disons simplement qu’Isabella ne va pas nous rejoindre tout de suite… [Il fait un clin d’œil à Kate, marchant devant lui] Hein, Kate ? »
Kate lui sourit puis Robin se retourne vers les villageois et tout particulièrement sur Eleanor et son petit Robin.
Eleanor : « Ça, c’est un beau petit garçon. »
Jack, acquiesçant de la tête : « Oui. »
Il embrasse son fils sur la tête.
Eleanor : « Un amour de petit garçon. »
Robin est mélancolique puis regarde Kate qui lui sourit. Robin lui renvoie son sourire et rejoint le reste de la bande, quittant ainsi Locksley.
Tuck : « Il sourit, mes amis. »
Much à Petit Jean : « Allez… Hein… Qu’est-ce que t’en penses, Petit Jean ? »
Petit Jean : « C’est une belle journée. »
***** Fin de l’épisode *****