FORÊT DE SHERWOOD:
Quatre jeunes enfants jouent dans la forêt de Sherwood.
Daniel: Robin des Bois!
Ensemble: Youhou!!!
Mark: Suivez-moi!
Les garçons s'élancent en courant derrière le plus jeune de la bande. Daniel repasse bientôt en tête du petit groupe.
Daniel: À l'attaque!
Ensemble (joyeusement): Ouais !!!
Les enfants se jettent à plat ventre dans les feuilles sur une petite butte en surplomb.
Mark (à Daniel): Robin, le Shérif est à portée de flèches, c'est la cible parfaite! Tire! Ce sera la fin du règne de la terreur.
Daniel arme son petit arc de fortune et s'apprête à tirer sur... un marcassin.
Daniel: Pour vos crimes contre les braves gens de Nottingham Shérif!
Il décoche sa flèche et manque sa cible. Le marcassin s'enfuit sain et sauf.
Mark: Tu vises mal Daniel, donne-moi l'arc, c'est mon tour!
Il tente d'arracher l'arc des mains de Daniel mais celui-ci se défend avec véhémence.
Daniel: C'est moi Robin!
Mark (grognon): C'est toujours toi Robin! Et moi j'ai ce stupide bout de bois!
Il pose son bâton par terre, s'empare des flèches de son compagnon de jeu et part en courant. Les trois autres garçons s'élancent derrière lui.
Daniel (en protestant): Hé!
Mark tombe. Quand ses amis le rattrapent, ils s'arrêtent, pétrifiés.
Daniel: Mark, lève-toi, vite!
En silence, les quatre jeunes amis se dissimulent derrière des rochers et commencent à observer la scène qui se déroule dans la forêt en contrebas. Un homme, avec un bustier en métal, fait face à Gisborne et aux quatre archers face à lui, prêts à tirer. Un autre homme, revêtu d'un tablier de forgeron se tient aux côtés de Gisborne. Pieds et mains enchaînés, le pauvre prisonnier tremble et sue à grosses gouttes. Anxieux, les enfants voit Gisborne donner l'ordre à ses hommes.
Gisborne: Maintenant!
Les quatre flèches sont décochées simultanément et rebondissent sur la plaque en métal du prisonnier stupéfait. Gisborne se précipite vers lui, le forgeron sur ses talons. Les enfants, sidérés, n'en ont pas perdu une miette.
Le forgeron: Vous voyez! Qu'est-ce que je vous avais dit! Rien ne peut transpercer cet alliage!
Gisborne (admiratif): Excellent! Bel ouvrage!
Le forgeron: Bien sûr! Ça vous étonne Messire?
Gisborne (en sortant sa dague): Malheureusement, ce secret ne doit pas quitter la forêt...
Il poignarde le malheureux prisonnier sous le regard ébahi du forgeron. Les enfants ne peuvent retenir un cri d'horreur ce qui les fait immédiatement repérer par Gisborne.
Gisborne (furieux, à ses hommes): Attrapez-les!
Les garçons s'enfuient en courant.
***** Générique *****
Les soldats enfourchent leurs chevaux et se lancent à la poursuite des enfants qui se jettent bientôt dans des fourrés pour leur échapper.
Un soldat: Faites le tour! Faites le tour!
Mark tombe et Daniel se penche vers lui.
Daniel: Mark! Lève-toi!
Il repart en courant tandis que ses deux amis aident le petit à se relever. En avance sur ses compagnons, Daniel arrive dans un petit ravin et se dissimule dans une petite cavité. Les trois autres garçons sont bientôt rattrapés par les soldats. Alors que ses hommes les encerclent, Gisborne continue de patrouiller alentours dans la brume. Il s'arrête non loin de l'endroit où est caché Daniel mais il ne le voit pas.
Gisborne: Allons, montre-toi! Fais-moi confiance, je suis le Seigneur de Locksley.
Seul le coassement de quelques grenouilles lui répond. Gisborne attend quelques instants puis renonce et repart à cheval. Daniel se relève doucement et encoche une flèche sur son arc qu'il pointe sur le dos de Gisborne quand une main s'empare de la sienne et détourne lentement son arme. Robin s'est approché silencieusement du jeune garçon et, agenouillé à côté de lui, il l'empêche de tirer.
Robin: Chut... chut... (puis, en soupirant en direction de Gisborne) Seigneur de Locksley! Pftt!
Surpris et contrarié, Daniel se tourne alors vers Robin et pointe son arc sur le hors-la-loi qui le tient toujours par la flèche.
Daniel: Laissez-moi tranquille!
Robin (en relâchant l'arc du garçon): Ça va, calme-toi!... (puis, le dévisageant) Attends, je te connais toi! Tu étais le garçon d'écurie de Marian à Knighton Hall!
Daniel (méfiant, son arc toujours pointé sur Robin): Comment vous le savez?
Sans lui répondre, Robin vérifie que Gisborne s'est bien éloigné puis il se retourne vers Daniel.
Robin: Qu'est-ce qui s'est passé? Je sais que Gisborne prépare un mauvais coup, ça fait un moment que je le suis.
Daniel (le dévisageant à son tour): J'ai pas confiance.
Robin: Je comprends... Comment tu t'appelles?
Daniel: Daniel.
Robin: Daniel...Tu sais qui je suis?
Daniel: Non.
Robin: Je suis Robin des Bois!
Stupéfait, le jeune garçon ouvre de grands yeux et abaisse immédiatement son arc.
Alors que des soldats emmènent la dépouille du prisonnier sacrifié, Gisborne s'approche des trois garçons assis par terre, ligotés.
Gisborne: Que faisiez-vous dans les bois?
Mark: Rien de mal, on jouait. On jouait à "Robin des Bois".
Gisborne: Vous jouiez au "Gibier de Potence".
Mark: On n'a rien vu.
Gisborne vient s'accroupir à côté de Mark.
Gisborne: Si vraiment tu n'as rien vu, pourquoi éprouves-tu le besoin de le dire?
Mark: On dira rien, juré Messire!
Gisborne: Ça, tu peux en être certain.
Les enfants le regardent, terrorisés, tandis qu'il arrache le morceau d'écorce qui était accroché au cou de Mark par une ficelle et le jette par terre. Mark contemple avec tristesse son insigne de hors-la-loi gisant dans les feuilles mortes. Alors que Gisborne s'éloigne, un soldat s'approche des jeunes prisonniers et dégaine son épée. Gisborne arrête son geste.
Gisborne: Attends!... (il jette un coup d'œil aux garçons)... Ils peuvent être utiles, envoie-les à la mine... (le soldat range son épée dans son fourreau)... Et fais porter un message au Shérif, c'est un succès... finalement!
Pendant ce temps, Daniel explique à Robin ce qui s'est passé.
Daniel (angoissé): Gisborne a mes amis! Il les a attrapés!
Robin tend la main vers lui dans un geste d'apaisement.
Robin: Je t'aiderai à libérer tes amis mais j'ai besoin que tu me dises ce que vous avez vu.
Daniel: Un prisonnier... Ils lui ont tiré dessus mais il est pas mort, les flèches rebondissaient sur lui... (Robin semble réfléchir en écoutant son récit)... Et puis Messire Guy s'est approché avec son couteau... (s'affolant soudain) Et maintenant, il va tuer mes amis!
Robin lève la main face au jeune garçon dans un geste destiné à le calmer.
Robin: Oh, oh. Oh oh... (il hoche négativement la tête lui faisant comprendre qu'il n'en sera rien) Les flèches rebondissaient sur quoi?
Daniel (oppressé): Une armure! Il portait une armure, une drôle d'armure!
Robin hoche la tête puis tapote l'épaule de Daniel d'un geste rassurant.
Robin: On va voir ce qu'on peut faire pour tes amis, d'accord?... (Daniel acquiesce) Allez, on y va!
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI:
Much vient de finir de préparer le repas. Il tend deux assiettes à Petit Jean et Allan.
Allan: Merci.
Petit Jean (en regardant le contenu de son assiette): Tu nous avais promis du poulet.
Much grogne et tend deux autres assiettes à Will et Djaq.
Allan: C'est un tout petit poulet ça Much!
Will: Encore!
Djaq (en souriant): Je sais pas si vous avez vu dans les arbres, il n'y a plus d'écureuils!
Much (embarrassé): Ce n'est pas de l'écureuil.
Djaq: Et puis, où sont passés les légumes d'abord? C'est toujours la même chose, du pain et de la viande. Alors que nous sommes entourés de baies comestibles et de feuilles aussi. Où sont les fruits et la salade?
Will: La salade!
Petit Jean: Tu as déjà vu des hommes manger des feuilles!
Allan: Les feuilles ne servent qu'à une seule chose dans cette forêt et j'éviterais de les manger après ça!
Djaq affiche un air navré tandis que Will, Much et Petit Jean éclatent de rire. Robin arrive au camp avec Daniel.
Robin: Debout! Nous devons partir! Voici Daniel, ses amis sont en danger et si je ne fais pas erreur, nous le sommes aussi!
Allan: Qu'est-ce qu'il se passe?
Robin: C'est Gisborne, il a fait créer une nouvelle armure. Il faut absolument qu'on s'empare de son nouveau jouet alors armez-vous!
Alors que les hors-la-loi se préparent, Daniel les regarde avec admiration.
Daniel: Petit Jean! Will! Allan de Dale! ...(il se tourne vers Djaq) Et toi, tu dois être Djaq, la Sarrasine, waouh! ...(il remarque alors Much) Ah, désolé mais t'es qui toi?
Robin (en se penchant vers Daniel): Lui, c'est Much!
Daniel: Ah oui, c'est votre valet!
Robin commence à rire, imité par les autres hors-la-loi à l'exception de Much.
Much (vexé): Ah, vraiment hilarant!
Daniel s'approche tout près de Petit Jean et le dévisage avec attention.
Petit Jean (bourru): Quoi?
Daniel: Non rien... C'est juste que je te croyais plus... plus grand!
Robin sourit amusé par l'air offusqué affiché par Petit Jean.
Petit Jean (grognon): Je suis déjà très grand!
Daniel: Non mais... comme un géant!
Djaq (en souriant): Les hommes ont tendance à mentir sur leur taille!
Robin: Vous êtes prêts? … (puis à Daniel) Donne-moi ton arc, tu n'en auras pas besoin.
Daniel remet son arc à Robin qui le dépose dans le campement avant de se tourner à nouveau vers les hors-la-loi.
Robin: Allons, dépêchez-vous!
Toute la bande quitte le campement et rejoint bientôt l'endroit où les enfants étaient attachés. Malheureusement, il n'y a plus personne.
Daniel (déçu et inquiet): Ils sont partis.
Tous commencent à examiner les lieux quand Daniel découvre l'insigne de Mark.
Daniel (le montrant à Robin): C'est à Mark, vous voyez le M?
Robin (examinant l'insigne): Joli travail!
Daniel : On joue aux hors-la-loi. Moi je suis Robin des Bois.
Robin (touché): J'espère que tu fais un meilleur Robin des Bois que moi!
Daniel (tristement): Non, j'ai lâché sa main tout à l'heure. Gisborne et ses hommes étaient à nos trousses alors j'ai pris la fuite.
Robin: Et bien, tu as fait ce qu'il fallait.
Daniel : Vous croyez?
Robin: Si tu ne t'étais pas enfui, ils t'auraient capturé aussi! Quel bien en serait sorti? Écoute, quelquefois dans le feu de la bataille le temps manque pour protéger ses compagnons.
Will s'approche de Robin et Daniel.
Will: Il y a des traces de chariot.
Robin (à Daniel): Ils sont allés à Locksley, tu vois. Allez, en route!
LOCKSLEY:
Alors que les trois jeunes enfants sont ligotés dans une grange, le forgeron s'affaire et travaille dans une atmosphère enfumée. Le Shérif le rejoint en toussant suivi par Gisborne.
Le Shérif: Je souhaite voir le métal magique.
L'homme s'interrompt à contrecœur et part chercher un plastron métallique qu'il tend au Shérif.
Le Shérif: C'est donc ça?
Le forgeron: Oui, c'est ça.
Le Shérif: C'est très fin.
Il remet le morceau d'armure à Gisborne.
Le forgeron: Sans doute, oui, mais c'est ce qui fait sa beauté! Avec ça sur le torse, un soldat peut danser dans la bataille.
Le Shérif: Oui... Comment fonctionne-t-il?
Le forgeron: C'est mon secret. Et je suis le seul homme à l'ouest de Jérusalem qui sache le travailler.
Le Shérif: Hou... Gna gna gnagna gna...
Il tente brusquement de planter son poignard dans l'armure mais celle-ci ne se déforme même pas et il ne peut retenir un cri dans douleur quand son arme s'arrête brusquement au contact du métal. Le forgeron le dévisage d'un air navré.
Le forgeron: Homme de peu de foi... Venez, je vais vous montrer un échantillon de mon art!
Le Shérif passe sa main sur la plaque et constate, intrigué, qu'elle est à peine éraflée. Il suit ensuite le forgeron dans la fumée ambiante suivi par Gisborne qui transporte un petit coffret en bois.
Le Shérif: Ça sent aussi mauvais que les choses d'un turc.
Le forgeron: Pour l'artiste, c'est une odeur délicieuse... (il ouvre le coffret tenu par Gisborne et saisit une petite pierre noire)... Voici mon ingrédient spécial. Ceci est à mes yeux bien plus précieux que les diamants!
Le Shérif: Je veux bien le croire, et beaucoup plus cher également.
Le forgeron: Regardez!
Il commence à piler la pierre pour la réduire en menus morceaux.
Les hors-la-loi arrivent à Locksley avec Daniel.
La préparation du forgeron commence à dégager une épaisse fumée. Le Shérif est pris d'une quinte de toux.
Le forgeron: Ne toussez pas, respirez!... Inhalez et savourez!
Autant le forgeron semble dans son élément dans cette atmosphère enfumée, autant le Shérif se sent de plus en plus mal, ne parvenant pas à calmer sa toux. Robin observe la scène depuis une fenêtre de l'étage du manoir de Locksley dans lequel il s'est introduit.
Gisborne (à un soldat): Amenez de l'eau pour le Shérif!
Le forgeron: Croyez-moi, avec le temps, vous finirez par vous y faire.
Très mal en point, le Shérif articule avec difficulté.
Le Shérif: Non... (il tousse puis tamponne ses yeux plein de larmes) C'est toi qui devras t'y faire mon ami. Lance la production! Je veux que tu réalises cinq mille armures complètes.
Le forgeron (stupéfait): Monseigneur, c'est une tâche de grande envergure!
Le Shérif: Oui mais tu es fort bien rétribué!
Il est repris par une nouvelle quinte de toux.
Le forgeron: Le Roi de France m'en offrirait le double!
Gisborne ne peut retenir un sourire narquois tandis que le Shérif réfléchit.
Le Shérif: Ma foi, c'est vrai que tu es un artiste.
Le forgeron s'incline, satisfait. Le Shérif se hâte alors de sortir de la forge enfumée, Gisborne transportant le coffret sur ses talons.
Gisborne (sidéré): Le double!
Le Shérif: Oui, c'est ennuyeux. Mais songez au gain! Une armée de guerriers invincibles!
Gisborne tend le coffret à un serviteur. Robin observe toujours ce qui se passe depuis l'étage du manoir.
Gisborne: Mettez ceci dans mes appartements.
Le serviteur s'exécute aussitôt. Le Shérif s'apprête à partir lorsqu'il entend un enfant tousser. Interpelé, il fait demi-tour.
Le Shérif: Gisborne, auriez-vous fondé une famille sans m'en avoir averti?
Gisborne: Monseigneur!
Gisborne ne peut retenir le Shérif qui se dirige d'un pas décidé vers la grange. Il ouvre la porte et découvre les trois jeunes garçons assis par terre, prisonniers.
Le Shérif: Des enfants!
Gisborne: Je les ai capturés alors qu'ils fouinaient dans les bois, Monseigneur.
Le Shérif: Dites-moi qu'ils ne vous ont pas vu tester l'armure dans la forêt... (le soupir poussé par Gisborne suffit au Shérif pour deviner la réponse) Pourquoi ne pas les avoir tué Gisborne?
Gisborne: Monseigneur, j'ai décidé de les envoyer dans les mines, la main d'œuvre nous manque et...
Le Shérif (l'interrompant): Vous voyez Gisborne, juste quand j'envisageais de vous laisser déployer vos petites ailes, vous faites preuve de compassion! Quand certaines personnes sont au courant de nos petits secrets, ces personnes doivent mourir!
Le Shérif repart laissant Gisborne contrarié. Le bras droit du Shérif referme la porte de la grange où les enfants, qui ont suivi toute la conversation, sont terrifiés.
Robin noue un petit morceau de tissu blanc sur l'une de ses flèches, arme son arc, puis tire en direction de l'extrémité du village. La flèche vient se planter dans une barrière en bois sur laquelle était appuyé Much, à peine à quelques centimètres de ses doigts! Celui-ci sursaute puis soupire. Will se précipite sur la flèche, l'examine puis se tourne vers ses compagnons.
Will: On passe par derrière!
Petit Jean s'élance aussitôt.
Petit Jean: Allons, dépêchez-vous!
Much (grognon): A chaque fois c'est pareil!
Les hors-la-loi, accompagné par Daniel, se rapprochent du manoir en prenant garde à ne pas être repérés. Puis Petit Jean et Will contournent la grange où les enfants sont retenus prisonniers.
Petit Jean (apercevant les garçons par l'interstice entre deux planches de la grange): Ils sont là!
Will s'apprête à scier l'une des planches lorsque Petit Jean le retient.
Petit Jean: Attends!
Tous deux écoutent le forgeron marteler une pièce de métal. Le bruit de son travail devrait couvrir celui de Will.
Petit Jean: C'est bon...
Will commence à scier la planche. Les enfants remarquent aussitôt sa présence.
Mark (à l'un de ses amis): Tu vois quelque chose? Qui est-ce?
Les autres hors-la-loi sont restés en retrait avec Daniel.
Much (nerveux): Je n'aime pas attendre... particulièrement derrière une vache! Je suis sûr que ce n'est pas bon pour la santé!
Daniel: Much! Chut!
Allan et Djaq ne peuvent se retenir de sourire.
Le forgeron marque une pause dans son travail, Petit Jean pose aussitôt sa main sur l'épaule de Will.
Petit Jean: Attends! … (le forgeron reprend) ... Vas-y...
Will réussit à enlever un morceau d'une première planche. Il croise le regard plein d'espoir des jeunes garçons;
Will (en posant un doigt sur ses lèvres): Chut...
Pendant ce temps, dans sa chambre du manoir de Locksley, Robin s'empare du petit coffret contenant les précieuses pierres. Soudain, Gisborne entre et les deux hommes se retrouvent face à face.
Gisborne (surpris): Robin des Bois!
Robin: Seigneur de Locksley je te prie.
Gisborne referme la porte de la chambre et la barricade. Il dégaine ensuite son épée et s'approche du hors-la-loi.
Gisborne (énervé): Non, Locksley m'appartient à présent!
Il attaque alors Robin qui esquive les coups agilement.
Robin (en criant): Locksley ne sera jamais à toi!
Il frappe Gisborne avec le coffret puis il roule sur le lit pour retomber sur ses pieds de l'autre côté et ainsi, il se rapproche de la porte.
Will a réussi à découper une ouverture dans le mur arrière de la grange, il fait signe aux enfants.
Will: Approchez!
Les garçons, toujours ligotés ensemble, se trainent jusqu'à lui.
Will: Dépêchez-vous!
Dans la chambre, Gisborne est dans une colère noire, il tente rageusement d'atteindre Robin. Le hors-la-loi parvient à le repousser d'un coup de pied sans lâcher le coffret.
Gisborne: Même si ça te fait mal, regarde la vérité en face! Tu as perdu Locksley! Et j'ai gagné!
Il attrape Robin et le tire en arrière alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte.
Petit Jean aide les deux premiers garçons à s'extraire de la grange après que Will ait coupé leurs liens. Malheureusement, le jeune Mark est enchainé à un piquet planté dans le sol et ne peut sortir. Petit Jean analyse rapidement la situation puis il se retourne vers Will.
Petit Jean: Will, j'ai besoin d'Allan et de Djaq tout de suite!
Sans perdre de temps, Will s'en va rejoindre les autres en emmenant les deux garçons qui ont pu être libérés.
Le combat continue rageusement entre Robin et Gisborne. Robin a lâché le coffret sur le lit et les deux hommes poursuivent leur querelle à mains nues.
Robin: Tu veux les cœurs et les esprits!
Gisborne le déséquilibre et lui envoie un coup de pied dans le ventre alors qu'il est à terre.
Robin (hors de lui): Ils ne seront jamais à toi!... (il se relève)... Peu importe le nombre de gens que tu assassines! … (il s'empare d'un broc métallique et en assène un violet coup à Gisborne en pleine face)... Peu importe le nombre d'enfants que tu terrifies! ...(il repousse Gisborne d'un violet coup de pied) … Peu importe l'épaisseur de ton armure!
Robin saute et s'accroche au dessus du lit à courtines puis il balance les pieds en avant et repousse une nouvelle fois son ennemi qui retombe de l'autre côté du lit. Gisborne se relève avec difficulté et tente de s'emparer du coffret posé sur le lit mais Robin est plus rapide.
Robin (provocateur): Ah!
Il se dirige vers la porte, l'ouvre et s'apprête à repartir avec son précieux butin.
Gisborne: Tu me surestimes Robin! Parfois le soir j'ordonne à l'une de tes servantes de me masser les pieds! Et je me moque qu'elle ait un esprit ou bien un cœur!
Robin se précipite dans le couloir, Gisborne sur ses talons.
Dans la grange, Mark est toujours prisonnier.
Petit Jean: Bon, éloigne-toi et cache-toi les yeux, je reviens.
Le jeune garçon obéit tandis que Petit Jean recule de quelques pas.
Petit Jean: T'es prêt?
Mark acquiesce, Petit Jean prend de l'élan puis défonce le mur de planches à l'arrière de la grange d'un coup d'épaule. Il arrive jusqu'au jeune garçon, se penche vers lui pour arracher le piquet auquel il est enchaîné. Le Shérif arrive à ce moment-là, suivi par deux gardes.
Le Shérif: Ah, secouru par des hors-la-loi! Quelle surprise!
Petit Jean est parvenu à libérer Mark. Il jette un coup d'œil à l'arrière de la grange. Un soldat se tient là où Will se trouvait quelques minutes auparavant. Petit Jean tend un morceau de planche à l'enfant.
Petit Jean: On va se battre, prend ça et défend-moi par le haut.
Il juche le garçonnet sur ses épaules et se prépare à l'affrontement.
Le Shérif (ironique): Voilà qui devrait être divertissant!
À peine a-t-il fini sa phrase que Mark lui assène un violent coup en plein visage avec sa planche. Le Shérif s'effondre, sonné.
Will et les deux jeunes garçons rejoignent en courant le reste de la bande.
Daniel (affolé): Où est Mark? Vous avez laissé Mark!
Will: Il va bien... (puis se tournant vers ses compagnons)… On a besoin de vous, maintenant!
Much dégaine son épée, aussitôt imité par Allan et Djaq.
Much: Les enfants, vous restez ici.
Djaq (leur désignant un tas de paniers entassés): Vite, allez vous cacher!
Les enfants s'exécutent tandis que les hors-la-loi se précipitent vers l'arrière de la grange.
Dans le couloir à l'étage du manoir, Robin tente toujours d'échapper à Gisborne et d'emporter le coffret.
Robin: Je crains de ne pouvoir te laisser garder ces diamants Gisborne!
Gisborne: Et moi, je ne peux te laisser les emporter! Les Chevaliers Noirs en seraient fort déçus, cruellement déçus!
Robin: Alors c'est une partie nulle! On règle ça à pile ou face?
Gisborne (avec un rictus au coin des lèvres): Non pas une partie nulle... Échec et mat!
Il sort de sa manche la dague à lame courbée qu'il a toujours sur lui et la lance en direction de Robin. L'arme vient se planter dans une poutre alors que le hors-la-loi a déjà gagné une fenêtre. Encore une fois, Robin ne peut se retenir de se moquer de son ennemi qui s'évertue à récupérer sa dague.
Robin: Ah! À un de ces jours!
Robin lance le coffret par la fenêtre, l'objet tombe sur le sol entre le manoir et la forge. Le bruit attire l'attention du forgeron qui reconnaît instantanément son coffret. Il se penche pour le ramasser mais Robin, qui vient de sauter de la fenêtre de l'étage, le frappe sans hésiter. Étourdi, le forgeron recule. Robin s'apprête à ramasser le coffret quand Gisborne apparaît à la fenêtre.
Gisborne (rageusement): Robin!
Robin lève la tête et voit Gisborne prêt à lancer une nouvelle fois sa dague sur lui. Mais Daniel arrive en courant, et vise le bras-droit du Shérif avec sa fronde. Le caillou atteint Gisborne en plein visage qui, sous la douleur, recule sans avoir le temps de lancer son arme sur Robin.
Daniel (content): Ouais!
Le jeune garçon se précipite vers Robin et l'aide à se relever.
Daniel: Dans le feu de la bataille, on a quand même le temps de protéger ses compagnons!
Robin (reconnaissant): Merci Daniel... Sauve-toi! Cours!
Ils se séparent et partent en courant chacun de leur côté tandis que Gisborne enrage.
Dans la grange, Petit Jean se bat avec hargne contre les soldats. Toujours perché sur ses épaules, Mark le seconde très efficacement en suivant ses instructions.
Petit Jean: À toi, vas-y cogne! Attention! À droite!
Ils viennent à peine de venir à bout de tous les soldats que les autres hors-la-loi débarquent en force dans la grange, leurs épées à la main. Robin apparaît à son tour devant la grange, il utilise le coffret pour assommer un soldat qui reprenait connaissance puis il se tourne vers ses compagnons.
Robin: Vite! Venez!
Tous se précipitent à sa suite. Will, qui fermait la marche, assène un violent coup de poing au Shérif qui se relevait péniblement.
Will: De la part des pauvres!
Djaq s'empare d'un petit morceau d'armure en passant en courant devant la forge. À l'intérieur, le forgeron, assis à même le sol, frotte sa joue douloureuse, là où Robin l'a frappé. Daniel arrive à son tour dans la forge et vise l'artisan avec sa fronde. Malheureusement, Gisborne arrive dans son dos et capture le jeune garçon.
Gisborne: J'te tiens!
Les hors-la-loi ont gagné la sortie de Locksley avec les enfants. Robin les encourage pour qu'ils se cachent.
Robin: Dépêchez-vous! Allez! … Tout le monde va bien?
À bout de souffle, Much hoche la tête mais Mark regarde autour de lui, inquiet.
Mark: Non, attendez, où est Daniel?
À Locksley, le Shérif est dans une colère noire. Il rejoint Gisborne tout en tenant sa mâchoire endolorie.
Le Shérif (furieux): Gisborne! Robin des Bois vient d'assommer un de mes hommes avec une boite en bois. Dites-moi que ce n'est pas justement la boite qui contient les diamants noirs!
Gisborne lève les yeux au ciel. Son aveu silencieux ne calme pas le Shérif, bien au contraire. Celui-ci s'empare de la fronde de Daniel et se sert de son élastique pour fouetter la joue de Gisborne qui encaisse la douleur et l'affront sans broncher.
Le Shérif (hors de lui): Cinq hommes et un mioche!
Gisborne (hurlant à son tour): On a un otage.
Encadré par le Shérif et Gisborne, Daniel est emmené au centre du village. Mark le repère aussitôt.
Mark: Daniel!
Daniel se tourne vers Gisborne.
Daniel: Robin des Bois ne me laissera pas! Il viendra me chercher!
Le Shérif (en lui donnant une tape derrière la tête): On l'espère bien!
Tout en maintenant fermement Daniel, Gisborne entame un discours. Robin et les hors-la-loi l'observent de loin.
Gisborne (en criant): Peuple de Locksley! Dites ceci à Robin des Bois! Nous voulons la boite et son contenu d'ici demain matin où son jeune ami sera puni!... (il place son épée contre la gorge de Daniel)... Son jeune ami mourra!
Mark jette un regard désespéré à Robin qui semble lui-même découragé.
Petit Jean: Robin, récupérons le p'tit, maintenant!
Robin: Non, prenons le temps de réfléchir Jean.
Petit Jean lui lance un regard noir.
Mark (implorant): Il faut lui donner ce qu'il demande!
Robin soupire, conscient des enjeux. Djaq s'approche et lui présente la pièce d'armure qu'elle a dérobée.
Djaq: Robin! Jette un coup d'œil à ce métal! C'est de l'acier de Damas ou une espèce d'alliage. Un homme recouvert de cette matière serait invincible!
Robin se mord les lèvres nerveusement en réfléchissant à la complexité de la situation.
Djaq: Les armes de l'Occident seraient inefficaces contre cet acier!
Will: On ne peut pas laisser le Shérif s'en emparer!
Robin: C'est justement pour ça que j'ai volé les pierres!
Djaq (fermement): Il ne doit pas les récupérer Robin.
Robin: Je suis d'accord... Mais on ne peut pas non plus sacrifier Daniel.
Will: On fait quoi alors?
Robin soupire une nouvelle fois. Pour l'instant, il n'a pas de plan.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Marian est au chevet de son père, souffrant, et tamponne son visage avec un linge humide.
Sir Edward (faiblement): Merci...
Soudain, le bruit d'une flèche qui vient se planter dans un chambranle en bois fait sursauter Marian. Elle se lève, s'approche et effleure en souriant l'empennage caractéristique de la flèche.
Marian arrive au marché de Nottingham, un garde sur ses talons. Elle lui remet une pièce et l'homme s'éloigne un peu. Elle se dirige ensuite droit vers une échoppe où elle commence à examiner tout naturellement des pièces de tissu. Robin est assis à proximité, le visage sombre et pensif.
Marian: Mon garde achète du pain, nous avons deux minutes. Je sais pour le garçon. Que veux-tu?
Elle continue à fouiller dans les tissus en évitant de regarder dans la direction de Robin.
Robin: Le Shérif et Gisborne fabriquent une nouvelle armure. Elle rendra les Chevaliers Noirs invincibles, il faut les stopper!
Marian: On ne peut pas sacrifier le petit.
Robin: Je sais! Mais si le Shérif écrase le Roi alors combien d'autres vies seront sacrifiées?
Marian (voyant son garde revenir): C'est mon garde... Je m'occupe du petit dès ce soir.
Robin (interloqué): Comment? Tu es assignée à résidence!
Marian: Je trouverai un moyen, c'est bien pour cela que je suis là!
Elle part rapidement et rejoint son garde. Tous deux s'éloignent. Robin se retourne alors vers la femme qui tient l'échoppe et lui remet une pièce.
Robin: Tiens, c'est pour toi.
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
La nuit est tombée, toute la bande est réunie avec les trois jeunes garçons et discutent de la situation. Devant eux, disposées sur une table, de minuscules maisons en bois, reproductions du village de Locksley. Mark grignote de petits morceaux de viande tout en étant très attentif à la discussion.
Much: Donc, si Marian réussit, on n'aura pas à intervenir.
Robin: Si elle échoue, il nous faut un plan... Bien, nous devons échanger Daniel et les diamants noirs à découvert. C'est à dire ici... Quand le Shérif aura les diamants et que nous aurons mis Daniel en sécurité, nous pourrons frapper!
Allan: Et comment? On ne pourra pas les reprendre. L'endroit sera cerné par des gardes, autant y aller les mains en l'air et attendre qu'ils nous abattent!
Petit Jean: On pourrait détruire les diamants.
Robin: Oui, il le faudra.
Djaq: Il nous faut une matière qui brûle vite et bien.
Mark: La poix.
Mais personne ne prête attention à ce qu'il vient de dire.
[La poix est une matière résineuse, gluante et noire, qui s’obtient par la distillation de bois de résineux tels que le pin ou le sapin.]
Allan: La paille peut-être?
Djaq grimace en hochant négativement la tête.
Robin: La paille brûle vite mais c'est pas assez chaud.
Mark: La poix.
Une fois de plus, personne ne l'écoute.
Petit Jean: Le bois?
Robin: Le bois est chaud, par contre il brûle pas assez vite.
Mark (insistant): La poix. La poix brûle vite et elle est très chaude.
Robin (en souriant au gamin): La poix! Tu as raison, bravo Mark!
Petit Jean ébouriffe affectueusement les cheveux de Mark en souriant à son tour.
Will: Je refais une autre boite à l'identique, avec un autre bois, un bois léger. Je la capitonne avec de la poix. On livre les diamants noirs dans cette boite et tu y mets le feu avec une flèche enflammée.
Djaq: Et les pierres exploseront.
Robin: Excellente idée Will! On la testera demain matin.
Mark continue de grignoter.
Mark: Much? C'est du rat?
Les autres hors-la-loi commencent à glousser tandis que Much semble outré.
Much: C'est du poulet.
Mark: Pourtant, je ne vois pas de plumes!
Will (se penchant vers l'enfant): Non, et on ne voit plus d'écureuils non plus!
Mark commence à pouffer de rire et Robin affiche un grand sourire.
Much (vexé): Bon, je suppose que personne ici ne s'en est aperçu mais non seulement je dois faire ce que vous faites mais je dois aussi approvisionner le garde-manger. Alors si l'un d'entre vous a envie de s'éreinter à ma place dans la forêt, en courant après un énorme gibier ou animal quelconque, je lui laisse ma place avec grand plaisir!
Mark éclate de rire bientôt imité par tous les autres.
CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Marian s'applique à assembler deux parchemins l'un sur l'autre, le second étant destiné à dissimuler le premier. Après les avoir soudé soigneusement avec de la cire, elle se rend dans les appartements du Shérif.
Marian: Monseigneur... Monseigneur, je viens solliciter une faveur. J'ai là un laisser-passer que j'aimerais que vous signiez. J'ai besoin de votre permission pour quitter le château.
Le Shérif: Pourquoi?
Marian (incrédule): C'est vous qui l'avez décrété!
Le Shérif: Non, non... Je veux dire, pourquoi avez-vous besoin de vous absenter?
Marian: Pour voir Guy.
Le Shérif (surpris): Gisborne? Et bien, il a eu une mauvaise journée, je vous le déconseille. Hum... (il prend son laisser-passer)... Il aurait dû faire tuer quelques jeunes garçons, au lieu de quoi il les a épargnés, faisant preuve de compassion ce qui a semé la pagaille.
Il observe avec curiosité les vêtements de Marian puis il s'approche pour respirer son parfum.
Marian: Justement, le moment semble bien choisi pour présenter mes humbles excuses.
Le Shérif s'installe à son bureau et pose le laisser-passer devant lui.
Le Shérif: À une heure aussi tardive? … Et revêtue de vos plus beaux atours?
Marian: J'espère faire la paix avec lui.
Il prend le laisser-passer et le regarde rapidement.
Marian (humblement): S'il vous plait...
Après un moment d'hésitation, il prend de la cire et commence à préparer un cachet pour son sceau.
Le Shérif: Et bien, jeune demoiselle, si j'étais à sa place, j'aurais plaisir à gifler un si capricieux visage... (il appose son sceau sur le laisser-passer)... Ange et démon.
Il lui tend le précieux document sans rien ajouter de plus. Marian pivote et sort du bureau, soulagée.
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Marian a rejoint les hors-la-loi au campement, elle leur montre le document qu'elle a réussi à faire signer au Shérif.
Marian: C'est un laisser-passer pour sortir du château mais dessous, il y a l'ordre de relâcher Daniel et de le renvoyer au château afin que le Shérif le questionne ce soir.
Robin (ravi): Gisborne ne nous remettra pas Daniel mais il le remettra aux bons soins d'un garde du château.
Il présente alors un casque de soldat aux hors-la-loi, première pièce d'un uniforme complet.
Allan: J'y vais.
Marian jette un regard à Robin qui acquiesce en direction d'Allan et lui remet le casque.
Marian: Tu es conscient du danger? Si Guy découvre que tu....
Allan (l'interrompant): Ne vous en faites pas! C'est un pantin entre mes mains.
Marian: Tu es un homme brave.
Allan esquisse un sourire gêné puis hausse modestement les épaules. Marian lui remet le document.
Marian: Je dois partir. J'ai fait croire au Shérif que j'allais voir Gisborne et je dois me montrer là-bas.
Robin approuve en hochant la tête.
Marian (en souriant à Allan): Bonne chance!
MANOIR DE LOKSLEY
Marian est introduite auprès de Gisborne. Celui-ci ne remarque pas tout de suite sa présence, occupé à revêtir la fameuse armure avec l'aide d'un serviteur. Marian marque un temps d'arrêt, un peu troublée par la vision de Gisborne torse nu, puis s'approche.
Marian: Pardonnez-moi.
Gisborne (surpris): Marian? Il est tard, qu'y a-t-il de si urgent?
Marian: Je souhaite m'entretenir avec vous d'une affaire personnelle.
Gisborne (renvoyant son domestique d'un signe de tête): Je t'enverrai quérir.
Le serviteur se retire tandis que Gisborne se rapproche de Marian.
Gisborne: Et bien, qu'y a-t-il?
Marian: Il y a du ressentiment entre nous.
Gisborne: Vous vous surestimez j'en ai peur. J'avais en effet des sentiments pour vous, je n'en ai jamais fait mystère mais aujourd'hui, je n'éprouve plus rien. J'ai d'autres plus grandes préoccupations, des ambitions.
Robin s'approche silencieusement de la fenêtre du manoir et observe la scène.
Marian: N'y a-t-il aucun espoir de réconciliation? Je vous sais capable de compassion. Je vous offre... je vous offre mon amitié.
Elle tend la main vers Guy qui, plus touché qu'il ne l'aurait voulu, la saisit. Robin grimace, contrarié, juste avant que Marian sursaute légèrement en remarquant sa présence. Elle tente de retirer sa main de celle de Guy mais il lui reprend la main fermement.
Gisborne: Qu'y-a-t-il?
Marian: Je ne sais pas, rien.
Gisborne: Marian, de quoi s'agit-il vraiment?
Marian: Je vous propose d'être amis, c'est tout.
Gisborne: Non, il ne s'agit absolument pas d'amitié... (il s'approche davantage et effleure sa joue)... Vous voulez regagner votre liberté, c'est de cela qu'il s'agit, et cela je ne peux vous le donner.
Marian retire sa main de celle de Gisborne tandis qu'il reprend beaucoup plus froidement.
Gisborne: Vous et votre père avez mérité votre sort.
Le serviteur de Gisborne fait son apparition sur le pas de la porte. Gisborne soupire en lui lançant un regard noir.
Le serviteur (en s'inclinant): Pardon Maître, un messager est là de la part du Shérif.
Marian: Je dois y aller.
Sans laisser le temps à Gisborne d'ajouter quoi que ce soit, elle tourne les talons et sort. Robin quitte son poste d'observation et la rejoint dans les écuries.
Robin (contrarié et jaloux): C'était très amical.
Marian (outrée): Comment oses-tu m'espionner!
Robin: Je ne t'espionnais pas, je voulais m'assurer que tout allait bien.
Marian (froidement): Tout allait très bien. Tu ferais mieux de t'assurer qu'Allan ne court aucun danger. J'ai rempli mon rôle maintenant.
Sans plus attendre, elle sort de l'écurie en tirant son cheval derrière elle, laissant un Robin tout décontenancé.
Robin: Marian!
À l'intérieur du manoir, Allan vient de remettre le laisser-passer à Gisborne qui l'examine avec attention tandis que le hors-la-loi se restaure.
Gisborne: C'est le sceau officiel du Shérif! Qui t'a donné ça?
Allan: Écoutez-moi. Le seul fait que vous ayez cet ordre entre les mains est la preuve que j'ai stoppé Robin, pas vrai? Est-ce que je sais d'où ça viens moi! Arrêtez de poser autant de questions, vous allez griller votre couverture!
Gisborne: Tu as bien fait de m'apporter ce papier.
Allan: Ouais...(il vide son verre d'un coup)... Je sais, je vais reprendre un peu de vin!
Gisborne le dévisage puis remplit son verre.
Gisborne: Donc, maintenant que votre plan a échoué, que va faire Robin?
Allan: En cas d'échec, il reste l'échange pur et simple: les diamants contre le petit. Mais Robin ne risquera jamais la vie du garçon.
Gisborne (méprisant): Comme c'est noble de sa part! Mais il a forcément prévu quelque chose.
Allan (soudainement intéressé): Qu'est-ce que ça vaut? … (Gisborne agite sous son nez une grosse bourse bien remplie et Allan reprend)... De la poix, dans une boite contenant les diamants. Une fois le garçon libéré, Robin mettra le feu avec une flèche enflammée et pchiiiittt! Terminé! Plus de diamants noirs!
Il reprend la dégustation de son poulet sous l'œil attentif de Gisborne.
Gisborne: Qu'est-ce que tu vas dire à Robin?
Allan (en parlant la bouche pleine): Oh, c'est facile! Je dirai que j'ai été démasqué, vous m'avez reconnu, il y a eu une bagarre que bien évidemment j'ai gagné. Je vous ai laissé pour mort et j'ai fui le manoir en semant les gardes par la même occasion.
Gisborne (avec un rictus au coin des lèvres): Excellente idée!
Il gifle violemment Allan qui le regarde ébahi.
Allan: Et pourquoi vous avez fait ça?
Gisborne: Pour la vraisemblance!
Il gifle violemment une nouvelle fois.
Dans la forêt, un peu plus loin, Allan rencontre Robin qui l'attendait caché entre des rochers. Celui-ci l'interpelle.
Robin: Allan!
Allan (affolé): Chut! Vite, il faut partir, Gisborne m'a démasqué!
Robin: Comment tu as pu t'enfuir?
Allan: On s'est un peu battu, je l'ai assommé. Une chance incroyable! Heureusement pour moi, ses gardes n'ont rien entendu. On ferait mieux de prendre le large avant qu'il se réveille!
Robin: Oui, partons!
Allan: Robin! ...(Robin se retourne vers lui) Je suis désolé.
Robin (compréhensif): Hé, ce n'est pas ta faute, n'est-ce pas? ...(Allan hoche négativement la tête)... Allons prévenir les autres et Marian, il nous reste le plan de Mark! Viens!
Tous deux se hâtent en direction du campement.
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Dans la forêt, Will dépose un coffret identique à celui dérobé à Gisborne sur une souche à quelques pas devant Robin. Celui-ci enflamme la pointe d'une de ses flèches sur une torche que lui tend Much puis l'encoche sur son arc. Toute la bande et les trois jeunes garçons retiennent leurs souffles. Robin tire et la flèche vient se planter en plein milieu de la façade du coffret. Celui-ci s'embrase puis, après quelques secondes, il explose.
Robin (en hochant la tête): Parfait! …(Will le félicite d'une tape amicale sur l'épaule)... Allez, en route!
LOCKSLEY
Le Shérif et ses hommes se préparent pour l'échange. Le chef des soldats dispense ses ordres.
Chef des soldats: Gardes! Mettez-vous en position! Par ici, en place, remuez-vous!
Alors que les soldats se déploient sur toute une moitié du village, le Shérif jubile. Installé sur une estrade au bord de l'étang de Locksley, et entouré de quelques nobles, il retient le jeune Daniel prisonnier 'en laisse' au bout d'une corde. Un gibet a été dressé en vue de l'exécution du garçon. Marian, debout au pied de l'estrade, scrute anxieusement les alentours. Le forgeron est également présent, debout à quelques pas de la jeune femme.
Le Shérif: Regarde petit, tu vois cette corde? Si Robin des Bois ne se montre pas tous ces braves gens te regarderont te balancer... Assis!
Il tire sur la longue corde, obligeant Daniel, les mains enchainées, à s'assoir sur le sol.
Le Shérif: Ma foi, le soleil s'est levé et aucune trace de ton sauveur!
Daniel (sans hésiter): Il va venir.
Marian sourit, attendrie par la confiance que Daniel a placée en Robin.
Le Shérif: Ah oui, espérons-le, c'est dans ton intérêt...(il se lève et commence à hurler)... Robin!... Hou hou, Robin des Bois, où es-tu?
Le Shérif s'avance vers le centre de Locksley occupé par les villageois en trainant Daniel derrière lui. Robin s'avance alors, seul, sans arme, sa capuche rabattue sur la tête et le coffret sous le bras. Marian sourit, soulagée de le voir apparaître tandis que les archers du Shérif bandent leurs arcs en direction du hors-la-loi.
Le Shérif: Reste où tu es Robin! Mon forgeron va venir à ta rencontre et vérifier la marchandise. Si les diamants sont là, alors tu auras la clé pour libérer le garçon.
Robin: Non Shérif. C'est vous qui procèderez à l'échange, sinon vos archers ici-présents me tueront. Si jamais ils me tirent dessus, mes hommes ne vous rateront pas.
Il a à peine fini de parler que la voix grave de Petit Jean retentit.
Petit Jean: Dégagez tout le monde! Vite, vite!
Much: Poussez-vous!
Les villageois se hâtent de quitter le centre du village. La bande de hors-la-loi apparaît alors derrière Robin, tous armés d'arcs pointés en direction du Shérif. Celui-ci sautille sur place nerveusement, contrarié par cette arrivée inopinée.
Le Shérif: Gna gna gna... Parfait! Finissons-en.
Il s'avance avec Daniel vers Robin qui approche à son tour. Petit Jean évalue la situation.
Petit Jean: Allan, Djaq, les archers sur la gauche... (puis, à Will et Much)... Vous deux, avec moi.
Aussitôt, les hors-la-loi se scindent en deux groupes et pointent leurs arcs sur les soldats qui leur font face. Un cri de Marian arrête net la progression du Shérif et de Robin.
Marian: Stop !!!
Elle rejoint précipitamment le Shérif.
Marian: Vous ne pouvez pas livrer un enfant à ce hors-la-loi!
Le Shérif soupire, excédé, tandis que Robin dévisage Marian, intrigué.
Le Shérif: Que quelqu'un me trouve une boite pour y enfermer cette donzelle!
Marian (au Shérif): S'il vous plait, confiez-le-moi, je veillerai à ce qu'il rentre sain et sauf... (puis, se tournant vers Robin)... Locksley, ça ne fait aucune différence pour vous, vous avez ma parole!
Robin (acquiesçant en haussant les épaules): J'accepte ses conditions.
Le Shérif: Tant mieux pour vous!...(il lance la corde qui retient Daniel à Marian)...Tenez! Et maintenant, je veux voir les diamants.
Il montre ostensiblement la clé du cadenas qui ferme les chaînes de Daniel et la tient hors de portée de Marian quand elle veut la saisir.
Le Shérif: Non, attendez, laissez-moi d'abord le temps de vérifier la marchandise.
Robin, stoïque, dévisage le Shérif puis il remet le coffret au forgeron qui l'ouvre aussitôt. L'homme confirme l'authenticité des pierres en hochant la tête et le Shérif commence à ricaner, triomphant. Rageusement, Marian lui arrache des mains la clé du cadenas et entreprend de libérer Daniel.
Le Shérif: Oh, toutes mes excuses mais tu es après tout, ainsi que Lady Marian l'a souligné, un meurtrier et un hors-la-loi, hum?
Il sort de sa poche un petit sac en tissu et le forgeron y déverse les diamants. À quelques pas derrière Robin, les hors-la-loi sont ébahis.
Much (sidéré): Le Shérif a deviné notre plan!
Allan: Comment est-ce que c'est possible?
Le Shérif dévisage Robin en souriant. Il n'a pas manqué de noter l'air contrarié qu'il affichait.
Le Shérif: Ça ne va pas comme tu veux?
Il commence à rire puis il fait demi-tour et se dirige vers l'estrade. Robin enlève sa capuche et rebrousse chemin à son tour en soupirant. Pendant ce temps, Marian a fini de libérer Daniel, elle relève la tête, surprise, quand elle entend le Shérif appeler en riant.
Le Shérif: Gisborne! Il est à vous!
Les portes de la grange de Locksley s'ouvrent en grand et les hors-la-loi découvrent, estomaqués, Gisborne entièrement revêtu d'une armure flambant neuve.
Djaq (affolée): Il porte l'armure!
Le Shérif: Profitez!
Il s'installe sur l'estrade, un grand sourire aux lèvres, incitant ses nobles hôtes à profiter du spectacle. Dans un cliquetis métallique, Gisborne, l'épée à la main, marche droit sur Robin, désarmé. Much se précipite pour prendre l'épée de Robin, posée à terre derrière lui.
Much: Robin!
Robin (aux hors-la-loi): N'approchez pas! Mon épée!
Much la lui lance aussitôt.
Much: La voilà Maître!
Robin la rattrape au vol et se retourne pour faire face à Gisborne. Les deux hommes commencent à s'affronter. Au départ, Robin parvient à éviter les coups mais Gisborne profite de la protection de son armure pour s'approcher très près du hors-la-loi et le désarme. Robin ne se décourage pas pour autant et plonge sur les jambes de Gisborne pour tenter de lui faire perdre l'équilibre... en vain. Gisborne lui envoie un bon coup de genoux recouvert de métal dans le ventre, Robin s'effondre et son ennemi en profite pour lui assener un coup sur la nuque. Alors que son adversaire est à terre, Gisborne lui envoie un coup de pied supplémentaire avant de tenter de le transpercer de son épée. Robin roule sur le côté et évite fort heureusement, le coup fatal. Gisborne prend clairement l'avantage sous le regard apeuré de Marian, crispée en serrant Daniel contre elle. Les hors-la-loi ne peuvent détacher leurs yeux du combat, terrifiés par la tournure qu'il prend. Quant au Shérif, il affiche un sourire triomphant. Robin s'empare d'une planche et en assène un violent coup sur le dos de Gisborne. Il se réfugie ensuite dans la grange la plus proche mais son ennemi ne semble pas décidé à le laisser en paix et entre à sa suite. Quelques secondes plus tard, les hors-la-loi ont la très mauvaise surprise de voir Robin se faire littéralement éjecté de la grange à travers une fenêtre en bois qu'il brise en passant. Robin atterrit lourdement sur le sol dans un grand cri pour la plus grande joie du Shérif qui se délecte du spectacle.
Le Shérif (enthousiaste): Oui!
Gisborne s'approche de Robin, toujours à terre.
Gisborne (triomphant): Et maintenant, Locksley?
Much (à Robin): Fuyez!
Mais Robin n'a aucunement l'intention de fuir, il poursuit le combat qui semble perdu d'avance à mains nues. Gisborne l'empoigne et l'envoie s'écraser contre une barrière en bois qui s'effondre sous son poids, entrainant sa chute. Alors que Robin se retrouve une nouvelle fois à terre, Gisborne récupère son épée et se retourne vers lui.
Much (affolé): Maître! Robin!
Les hors-la-loi veulent se porter à son secours mais Robin s'y refuse.
Robin: Ne le touchez pas! Surveillez les archers!
Quand Petit Jean voit Gisborne sur le point de frapper Robin, il veut intervenir.
Much: Non Jean! Attends!
Robin est une nouvelle fois sauvé par son agilité car, même si son armure protège Gisborne, elle rend ses mouvements plus lents et maladroits. Marian tremble à chaque fois qu'elle voit Robin en danger. Le hors-la-loi continue à échapper à son poursuivant et l'entraine à sa suite. Gisborne ne tarde pas à se retrouver face à lui.
Gisborne: Locksley sera toujours à moi.
Robin ramasse alors un seau rempli de poix et en asperge Gisborne.
Le Shérif (surpris et inquiet): Que fait-il?
Gisborne (narquois, à Robin): C'est le mieux que tu puisses faire?
Robin rassemble les deux branches d'un arc d'enfant, jouet abandonné au pied d'une meule de foin. Il enflamme une flèche dans un foyer qui crépite à proximité puis il l'encoche.
Gisborne (ironique): Et maintenant, on joue au hors-la-loi avec les enfants? … (Gisborne rabat la visière de son casque du plat de son épée, prêt à asséner le coup de grâce à son ennemi)... Adieu Robin des Bois!
Le Shérif (comprenant ce que mijote Robin): Oh non!
Robin (un grand sourire aux lèvres): Oh que si!
Il décoche sa flèche enflammée qui vient mettre le feu à la poix répandue sur l'armure de Gisborne. Le feu se propage rapidement à l'ensemble de la protection métallique sous les cris de joies des hors-la-loi. Marian esquisse un sourire tandis que Daniel lève les bras au ciel en signe de triomphe. Le Shérif soupire, dépité, et lève les yeux au ciel en voyant Gisborne se débattre au milieu des flammes. Le bras-droit du Shérif ne trouve pas d'autre solution que de se jeter dans un grand baquet rempli d'eau, abandonné là par une villageoise qui n'a pas eu le temps de terminer sa lessive. Son plongeon déclenche l'hilarité des hors-la-loi. Robin se précipite à sa suite et saute rejoindre Gisborne dans le baquet. Il arrache le casque de son ennemi qui ne cesse de râler puis s'empare de son épée et la lui pointe sur la gorge.
Robin: Dites à vos hommes de se retirer Shérif! Je propose un autre échange! Les diamants noirs contre Gisborne et nous sommes quittes!
Contrarié, le Shérif fait néanmoins signe au forgeron puis il s'approche de Robin et de son otage.
Robin (à Gisborne): J'espère pour toi que tu as du souffle!
Gisborne: Monseigneur, s'il vous plait!
Robin empoigne Gisborne et lui plonge la tête sous l'eau.
Le Shérif: Je crois que... je crois que tu surestimes l'importance qu'a Gisborne pour moi.
Alors qu'il continue de s'approcher, Marian se retourne vers un soldat et lui confie Daniel.
Marian (au soldat): Ramène-le vite en lieu sûr.
Robin ressort la tête de Gisborne de l'eau, le bras-droit du Shérif tousse, à bout de souffle.
Robin (au Shérif): Même vous, vous ne le laisseriez pas mourir!
Le Shérif (désignant le forgeron qui tient toujours les pierres): Hum... je crois que j'ai tout ce que je voulais!
Comprenant que la situation est dans une impasse et que le Shérif n'entend pas céder, Marian décide d'intervenir. Elle s'approche silencieusement dans le dos du forgeron, s'empare de son poignard, puis empoignant l'artisan, elle menace de le poignarder.
Marian: Shérif!
Le Shérif (lassé): Oh! Encore elle...
Robin replonge la tête de Gisborne sous l'eau.
Marian: Laissez-le vivre!
Le Shérif: Qui donc?
Marian: Guy!
Il se retourne vers elle et découvre, sidéré, le poignard qu'elle pointe sur le forgeron.
Le Shérif: Marian, que faites-vous?
Marian: Je vous demande de bien réfléchir.
Le Shérif: Vous osez aider Robin des Bois!
Marian: Bien au contraire! Je vous rappelle que Messire Guy est votre plus loyal serviteur.
Robin ressort une fois de plus la tête de son ennemi de l'eau.
Gisborne (paniqué): Monseigneur, pitié!
Le Shérif: Qu'il meure!
Robin replonge aussitôt Gisborne sous l'eau.
Marian: Shérif, Gisborne est un homme bon! Il vous est plus précieux qu'un vulgaire sac de pierres!
Le Shérif (arrachant le sac de pierres des mains du forgeron): Je tiens à avoir ces pierres!
Marian appuie un peu plus fort son poignard entre les côtes du forgeron qui, apeuré, gémit.
Marian: Alors, je tuerai cet homme! Sans son aide, les pierres vous seront-elles utiles?
Le forgeron: Non, non, en aucun cas. Je suis le seul homme à l'ouest de Jérusalem qui sait faire parler leur magie!
Le Shérif hésite. Pendant ce temps, Robin ressort Gisborne de l'eau.
Gisborne (implorant): Monseigneur!
Le Shérif (hors de lui): Toi la ferme!
Robin replonge Gisborne sous l'eau tandis que le forgeron lance un regard implorant au Shérif.
Le forgeron: Monseigneur, je vous aurai d'autres pierres!
Le Shérif lance rageusement le sac de pierres en direction de Robin. Le hors-la-loi ressort une dernière fois la tête de Gisborne de l'eau.
Le Shérif (glacial): Vous serez châtiée Marian, ça ne fait pas le moindre doute... sévèrement châtiée.
Il tourne les talons. Marian relâche alors le forgeron et Gisborne tente tant bien que mal de reprendre son souffle entre deux quintes de toux.
Robin (à Gisborne): Sors de là!
Gisborne s'extrait maladroitement du baquet. Trempé et épuisé, il s'éloigne en titubant. Robin sort à son tour, il ramasse le sac de pierres et le lance en direction de Much.
Robin (à Much): Brûle-les!
Much s'exécute aussitôt. Il jette le sac de pierres dans le foyer le plus proche. Quelques secondes plus tard, une explosion se produit suivie d'un grand dégagement de fumée. Les pierres sont détruites. Robin et Marian échangent un regard avant que la jeune femme ne se retourne et reparte rejoindre Gisborne. Elle le retrouve en train de se défaire des morceaux calcinés de son armure qu'il remet à des serviteurs.
Gisborne (aux serviteurs): Allez!
Les deux hommes s'éloignent rapidement et Gisborne se retourne vers Marian.
Gisborne (un peu embarrassé): Vous m'avez sauvé la vie, je vous en remercie.
Marian: Je ne pouvais pas vous regarder mourir sans rien faire.
Gisborne: Vous avez sauvé Robin aussi.
Marian: Oui, mais sans le vouloir.
Gisborne (soupçonneux): Vraiment? … Marian, j'ai supposé que depuis que Robin était devenu un hors-la-loi, vous n'aviez plus rien eu à faire avec lui. Ai-je eu tort?
Marian: Non!
Gisborne: Parce que, si vous étiez associée à un hors-la-loi, la punition serait bien pire qu'une assignation à résidence! ...(Marian est sidérée par ses propos)... La punition, ce serait la mort.
Marian (outrée): Vous auriez préféré que je vous laisse mourir!
Gisborne se détourne sans répondre. Excédée, Marian soupire et tourne les talons au moment où le Shérif arrive, furieux.
Le Shérif: Gisborne! ...(puis, à Marian qui partait) Vous, restez là!
Le forgeron passe à grands pas à côté d'eux, un baluchon sur l'épaule. Le Shérif court après lui.
Le Shérif: Hé, hé, attendez! Où allez-vous?
Le forgeron: Je ne peux pas travailler dans une telle atmosphère.
Le Shérif (mielleux): Mon cher ami, nous pourrions nous arranger, augmenter votre rétribution. Deux fois? Trois fois?
Le forgeron (avec emphase): En France, on sait comment traiter un artiste!
Il tourne les talons et s'en va. Le Shérif se mord les lèvres, furieux de voir disparaitre tous ses espoirs d'avoir une armée invulnérable à sa disposition. Il déchaîne alors sa fureur sur Marian en l'empoignant violemment.
Le Shérif (en hurlant): Qu'est-ce qui vous a pris?
Marian: Guy est votre plus fidèle serviteur. Je vous ai empêché de commettre une grave erreur!
Le Shérif (hors de lui): Vous n'avez pas à m'empêcher de commettre des erreurs! Vous allez payer pour ça!
Il fait volte face et s'éloigne d'un pas décidé.
Marian (fièrement): Je suis prête à accepter votre punition!
Aussitôt, il se retourne et revient vers elle, le visage fermé et glacial.
Le Shérif: Vous oui. Mais votre père l'est-il?
Marian: Laissez-le, mon père n'a rien à voir là-dedans!
Le Shérif (hautain et froid): Oh je vais le laisser, n'ayez crainte! Je vais le laisser pourrir dans un donjon jusqu'à ce que vous appreniez à rester à votre place!
Marian réalise soudain les conséquences de ses derniers actes.
Marian (désespérée, à voix basse): Non...
Elle se retourne vers Gisborne, mais celui-ci se contente de hocher silencieusement la tête puis s'éloigne.
***** Épilogue *****
CAMPEMENT DES HORS-LA-LOI
Les hors-la-loi sont de retour au campement accompagnés par les quatre jeunes garçons. L'ambiance est joyeuse après leur victoire contre le Shérif.
Much: Trinquons!
Robin: Une seconde!... (il confie son gobelet à Djaq) Djaq! .. (puis se retourne vers Will) … Will?
Will lui remet un petit sac en tissu. Robin commence à l'ouvrir, un grand sourire aux lèvres. Il se tourne vers les enfants.
Robin: Beau travail les garçons!
Il extrait du petit sac quatre véritables insignes de hors-la-loi confectionnés par Will et les présente aux garçons. Ceux-ci ouvrent de grands yeux, fous de joie.
Robin: Vous êtes désormais membres honoraires de notre bande! Vous êtes nos yeux et nos oreilles dans le village. Chaque fois que vous aurez besoin de nous, vous pourrez nous appeler.
Les jeunes garçons contemplent, ravis, leurs nouveaux insignes.
Daniel: Et chaque fois que vous aurez besoin de nous, appelez-nous!
Robin (acquiesçant en souriant): Marché conclu!
Petit Jean lève alors son gobelet et porte un toast.
Petit Jean: Nous sommes Robin des Bois!
Joyeusement, tous reprennent en chœur la désormais célèbre formule.
***** Fin de l'épisode *****