DEVANT LA VILLE DE NOTTINGHAM
L’armée du shérif encercle la ville et prépare leur attaque.
Blamire : « Maintenant avancez le trébuchet. »
Les soldats obéissent.
Blamire : « Chargez-le… Préparez-vous… Hissez le drapeau blanc. »
Des soldats tirent sur une chaine et le bras du trébuchet touche terre prêt à être chargé.
Le shérif, se plaçant à côté de Blamire : « C’est mon destin, Blamire. Cette fois, nous y sommes presque. Bienvenue en enfer… Robin des bois. »
NOTTINGHAM
Devant les portes de Nottingham, Petit Jean dépose le corps d’Allan dans une charrette.
Much, avec honte : « Qu’est-ce qu’on a fait ? Nous ne l’avons pas cru, Jean. »
Petit Jean regarde Much avec tristesse puis Allan sans rien dire. Robin et Gisborne arrivent près d’eux à cheval. Furieux, Much s’écarte d’Allan.
Much, pointant du doigt le shérif : « C’est lui qui a fait ça ! [Il dégaine son épée et se dirige vers la porte] C’EST LUI QUI L’A TUE ! »
Robin : « Much ! »
Much s’arrête mais sa colère ne retombe pas.
Robin : « Much, on s’en occupera plus tard. »
Kate, depuis les remparts : « Il y a des soldats partout. Des centaines d’hommes. Nous sommes encerclés. »
Robin réalise le danger qu’ils encourent. Gisborne est perplexe.
Gisborne : « Je l’ai poignardé. Je l’ai vu mourir. »
Robin, calme : « Eh bien, ton mort a levé une armée. »
Robin et Gisborne quittent la ville.
DEVANT LA VILLE DE NOTTINGHAM
Robin et Gisborne traversent le pont alors que les portes de la ville se referment derrière eux. Montés sur leurs chevaux, Blamire et le shérif vont à la rencontre de leurs ennemis. Ils sont suivis par un homme portant un drapeau blanc.
Le shérif : « Surprise. Vous m’avez cru mort. Mais vous n’avez pas vérifié, n’est-ce pas ? Une très vilaine blessure [Pointant sa clavicule gauche puis Gisborne] Gisborne, je vous le promets. Nous règlerons nos comptes. Mais pour l’instant… je veux récupérer ma ville. »
Robin : « Jamais ! C’est fini, terminé. Vos armes ne pèsent pas lourd face à la haine que ces gens ont pour vous. »
Le shérif dégaine son épée.
Le shérif : « Dis à ton armée de cul-terreux que ceux qui me résisteront sont condamnés. Pauvre Allan… [Inspectant son épée] il a couiné comme un cochon quand il est mort. »
Robin s’approche du shérif.
Gisborne : « Robin… »
Robin, s’arrêtant devant le shérif : « Et vous le paierez cher, sale porc assoiffé de sang. »
Le shérif, pointant son épée vers lui : « Menace, vaine menace. »
Robin fusille le shérif du regard puis retourne près de Gisborne.
Le shérif : « Fais-leur une démonstration, Blamire. »
Blamire lève la main. Un soldat allume une torche et met le feu à un baril enchainé au bras du trébuchet.
Blamire, baissant la main : « Lancez. »
Le soldat tire sur la chaîne et le bras se redresse brutalement lançant le baril enflammé en direction de la ville. Robin et Gisborne suivent le mouvement du baril des yeux. Il atterrit puis explose sur la place du marché. Gardant son calme malgré la colère qui bouillait en lui, Robin se retourne vers le shérif.
Le shérif : « Je te laisse jusqu’à l’aube. Donne-moi, Gisborne. Libère Isabella et rends-nous Nottingham à moi et au Prince Jean. Si tu refuses, toi et tes bruyants camarades, vous disparaitrez de la surface de la terre. »
Robin et le shérif échangent un regard glacé puis Robin fait faire demi-tour à son cheval.
***** Générique *****
PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Archer, Kate et Tuck arrivent sur la place en courant et avisent les dégâts.
Kate : « Qu’est-ce que c’était ? »
Archer : « Les arabes appellent ça le feu grégeois... Vous allez voir, c’est assez surprenant. »
Il s’agenouille alors que Tuck et Kate le rejoignent.
Archer, tendant un morceau de bois calciné : « Regarde. [Kate le prend dans sa main et l’examine] C’est gras. Comme l’huile. Ça repousse l’eau. »
Tuck : « Tu permets ? »
Kate lui donne le morceau de bois. Tuck l’inspecte à son tour.
Tuck : « Par tous les démons de la création. J’ai entendu parler de cette invention. »
Archer ramasse un autre débris.
Tuck : « Un mélange alchimique de composants inflammable… [Il renifle ses doigts] Je connaissais mais je n’en ai jamais vu jusque-là. »
Archer, se relevant : « Ça va semer le chaos dans toute la ville. Le feu grégeois, ça détruit absolument tout sur son passage. »
Robin et Gisborne sont de retour.
Robin : « Postez des guetteurs sur les remparts ! Sécurisez la ville ! Tuck, je veux que tous les hommes valides soient armés et prêts à se battre. Nous défendons Nottingham… pour le roi ! Nous savons qu’il est en chemin. Des troupes fidèles l’attendent à Loughborough. Y faudrait lui faire passer un message. »
Gisborne : « Robin, tu aurais pu en finir en me remettant au shérif. Pourquoi ne pas l’avoir fait tout à l’heure ? »
Robin : « Ça te dépasse, n’est-ce pas, Gisborne ? Ça t’a toujours dépassé. On se bat pour l’Angleterre. Isabella est en prison. C’est ce que tu souhaitais. C’est pas ton combat à moins que tu veuilles y prendre part. »
Gisborne réfléchit un court instant.
Gisborne : « Tant que le shérif est en vie, c’est notre combat à tous. Tu peux compter sur moi. »
Robin : « Alors au travail ! »
Much et Petit Jean arrivent sur la place, tirant la charrette dans laquelle repose le corps d’Allan.
Much : « On a quelque chose à faire avant ça. »
Ils arrêtent la charrette.
Petit Jean : « Lui rendre hommage. »
Robin arrête son cheval et regarde Allan. Archer s’avance, laissant Kate regarder avec tristesse le corps d’Allan. Ce dernier a été enveloppé dans une toile de jute et déposé sur un bûcher. Son épée est posée sur son abdomen, la pointe dirigée vers ses pieds. Robin dépose l’insigne de hors-la-loi d’Allan sur son torse puis, respectueusement, il vient se placer au pied de la dépouille. Il passe devant Petit Jean, tenant une torche allumée à la main. Petit Jean acquiesce de la tête puis se dirige vers le bucher. Essayant de ne pas pleurer, Much fait de même de l’autre côté. Kate, Tuck et Archer se tiennent debout derrière Robin. Gisborne est à l’écart, un peu plus loin, appuyé contre un poteau.
Much, soulevant sa torche et regardant ses compagnons : « Pour Allan… Notre loyal ami. »
Après un bref moment de silence, Much et Petit Jean mettent le feu au bûcher. Dans un dernier geste de respect envers Allan, Gisborne se redresse et fait face au bûcher. Kate se recueille un petit moment puis s’en va. Petit Jean et Much font face à Robin qui, stoïque et silencieux, regarde le corps de son ami partir en fumée.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le garde cherche ses clefs pour ouvrir la porte de la cellule d’Isabella. Cette dernière se retourne au moment où le garde ouvre la porte. Gisborne marche droit vers elle.
Gisborne : « Tu savais que le shérif n’était pas mort ? »
Furieux, il la gifle puis prend son visage entre ses deux mains et le tourne vers lui.
Isabella : « Non, je l’ignorais. »
Voyant qu’il lui disait la vérité, il la relâche et se tourne vers le garde.
Gisborne : « Laisse-nous. »
Le garde s’en va.
Isabella, s’approchant de son frère : « Tu meures d’envie de me tuer, pas vrai ? Qu’est-ce qui te retient, Guy ? Ce n’est pas que je suis une femme, non ? Tu es doué pour tuer les filles sans défense, hein ? »
Gisborne : « Tu as raison. J’ai déjà tellement de sang sur les mains. Isabella, les hors-la-loi n’auront aucune compassion pour toi. Quand l’heure de ton jugement viendra… [Il retire une petite fiole de sa ceinture et la pose dans la main d’Isabella] tu pourras toujours utiliser ça. »
Isabella : « Du poison. »
Gisborne : « Une seule goutte agit lentement et douloureusement. Si tu veux que ce soit rapide, bois tout. »
Isabella : « C’est donc ainsi que tu as pitié de moi ? [Regardant la bouteille, elle ricane] Ton dernier geste fraternel. Pour le bien de qui, hein ? Le mien ou le tien ? »
Isabella se précipite vers la sortie mais Gisborne la retient dans ses bras.
Gisborne : « Je fais ça en mémoire de notre mère… [Serrant Isabella contre son torse, il lui caresse les cheveux] encore qu’il reste bien peu de sa bonté en chacun de nous. »
Il se défait lentement d’elle, recule vers la sortie et referme à clé la porte de la cellule avant de partir.
Isabella : « Guy ? »
REMPARTS DE NOTTINGHAM
Il fait nuit. Kate accroche le bout d’une corde à un poteau puis se dirige vers les remparts avec le reste de la corde.
Petit Jean, s’approchant d’elle : « Où est-ce que tu vas ? »
Kate : « Il faut qu’on prévienne les troupes du roi à Loughborough. »
Petit Jean : « Non, Kate. Robin nous a dit… »
Kate, le coupant : « Robin veut me protéger. Mais il faut que quelqu’un porte un message. »
Petit Jean : « Tu as vu ce qui est arrivé à Allan ? »
Kate : « C’est pour qu’on ne finisse pas tous comme Allan que je fais ça. C’est justement pour ça. »
Petit Jean acquiesce de la tête. Kate l’embrasse sur la joue.
Kate : « Puisque t’es là, remonte la corde. Et dis à Robin… que je reviens avec une armée. »
Petit Jean, acquiesçant de la tête : « Bien. »
Kate lance la corde par-dessus les remparts et commence sa descente sous le regard inquiet de Petit Jean. Arrivée en bas, elle acquiesce de la tête en direction de Petit Jean puis s’en va. Petit Jean remonte la corde puis regarde au loin le campement du shérif baignant dans une étrange fumée de couleur orange sous la pleine lune.
HALL DU CHÂTEAU
Gisborne, descendant les escaliers : « Y’a un problème ? »
Les hors-la-loi sont réunis dans la grande salle. Ils sont inquiets.
Robin : « Oui, Kate. Elle a décidé d’aller à Loughborough pour prévenir les troupes du roi. »
Petit Jean : « Elle n’est pas stupide. Elle sait ce qu’elle fait. C’est toi qui l’as formé. »
Robin : « Le shérif s’amuse. Il se joue de nous. Il a l’avantage et il le sait. Il faut qu’on défende ce château jusqu’à ce que les troupes arrivent. »
Much : « Est-ce que c’est possible ? Combien de temps on tiendra s’il nous bombarde avec le feu grégeois ? »
Archer : « Il en a une énorme quantité. »
Robin : « Qu’est-ce que t’en sais ? »
Archer : « C’est moi qui le lui ai vendu. »
Exaspéré, Robin met ses mains sur la tête.
Much : « Pour de l’argent ? Hein ? »
Tuck regarde Archer alors que Gisborne baisse la tête en souriant. Much se précipite sur Archer.
Much, prenant Archer par le col de sa tunique : « Tu l’as vendu à l’homme qui a abattu mon ami. »
Robin : « Ton petit commerce vient de te rattraper, pas vrai ? Voilà le résultat. Tu vas être bombardé par tes propres armes. »
Much relâche Archer.
Archer : « Je vous ai fait une faveur. Je suis resté avec vous tous. Je vous ai sauvé la vie, bande d’ingrats. »
Much se place à côté de Gisborne.
Gisborne, bras croisé, regardant Archer droit dans les yeux : « Tu n’auras pas eu besoin de nous sauver si tu n’avais pas piégé ce maudit tunnel pour commencer. »
Much se tourne vers Robin et pointe Archer du doigt.
Much : « Il faut l’enfermer. On peut pas avoir confiance. »
Blessé, Archer se dirige vers l’escalier.
Robin, à l’extrémité de la grande table : « Qu’est-ce qui t’arrives ? Ta conscience te tourmente ? [Archer s’arrête] Tu penses à tous les pauvres gens qui vont mourir à cause de ta cupidité ? »
Archer, à l’autre extrémité de la grande table : « Et toi tu as pensé à tous ceux qui vont trouver la mort parce qu’ils ont cru Robin des bois ? Quelques pauvres bougres [Archer s’approche de Robin] sous-entraînés, armés de pieux et de pierres contre cette machine diabolique… [Près de Robin] Commence par prendre tes responsabilités… avant de te permettre de me juger aussi hâtivement. »
Archer le regarde un petit moment puis s’en va par la porte se trouvant sous l’escalier.
Robin : « Il faut prendre les trébuchets. Une petite unité. Cette nuit. Vous êtes partants ? »
Petit Jean et Much se dirigent aussitôt vers l’escalier.
Robin : « On se retrouve sur les remparts. »
Robin quitte la pièce par la porte se trouvant à droite de la cheminée. Gisborne le suit.
REMPARTS DE NOTTINGHAM
Sous une pluie fine, Petit Jean dépose des cordes à intervalles réguliers tout le long des remparts. Robin le suit. Much arrive devant Robin.
Much : « Des groupes d’hommes encerclent les murailles. »
Petit Jean : « Les patrouilles habituelles. »
Robin : « Je vous redonne les consignes. On suit les douves. On se dirige vers les chariots puis vers la tente. Comme ça, on est à couvert jusqu’à proximité des trébuchets. »
Gisborne jette sa corde dans le vide.
Robin : « Much, Je te confie le château. Si jamais on revient pas, bats-toi jusqu’au bout. »
Petit Jean s’arrête et, d’un air grave, regarde Robin.
Much : « Je viens pas avec vous ? »
Robin : « Non. Non. Non. Non. Non. Non, tu restes ici. J’ai besoin que tu sois calme. Là-bas, tu risques de t’emballer. »
Much : « Mais pourquoi ? »
Robin, posant sa main sur la joue de Much : « Écoute-moi… Tu auras l’occasion de venger Allan. C’est promis. »
Much ne réplique pas. Robin lui tape amicalement la joue, se tourne vers le vide et grimpe entre deux créneaux. Tuck l’imite. Gisborne, Robin, Tuck et Petit Jean sont debout entre les créneaux, la corde entre les mains, prêts à descendre.
Robin : « Ça y est, tout le monde est prêt ? »
Petit Jean acquiesce de la tête.
Robin : « On y va. »
Ils entament leur descente de l’autre côté des remparts.
EXTERIEUR DE LA VILLE
Les quatre hors-la-loi sont dans le fossé qui entoure la ville. Ils arrivent au bord du fossé lorsque deux cavaliers, faisant leur ronde, passent devant eux. Aussitôt, ils s’aplatissent au sol. Une fois le danger écarté, ils sortent du fossé et courent en direction du campement du shérif. Arrivé à proximité, ils se couchent sur le sol. Ils arrivent en rampant à côté des chariots. Robin observe des soldats regroupés autour d’un feu en train de bavarder.
Robin, se tournant vers ses compagnons et tout bas : « Vous me suivez. »
Robin rampe vers la tente. Il est suivi par le reste du groupe.
Soldat : « Enfin, je vais pouvoir dormir un peu. J’attendais la relève avec impatience. Allez, bon courage... Gardez les yeux ouverts. »
Tuck et Petit Jean arrivent à un trébuchet pendant que Robin et Gisborne sabotent l’autre.
Petit Jean à Tuck : « Ça y est ? »
Tuck : « Oui, allons-y. »
Passant inaperçus, les quatre hommes quittent le campement en rampant.
Blamire, parcourant le camp : « DEBOUT ! BANDE DE FAINEANTS ! REVEILLEZ-VOUS ! PLUS VITE QUE ÇA ! TOUS À VOS POSTES ! »
Les hors-la-loi se cachent derrière le chariot.
Blamire : « PREPAREZ VOS ARMES ! EXECUTION ! »
Les soldats s’agitent.
Robin à la bande : « Le shérif n’a jamais eu l’intention d’attendre l’aube. »
Blamire : « ON ATTAQUE MAINTENANT ! »
Le shérif se tient debout face à Nottingham.
Le shérif : « Il est temps de réveiller tout ce petit monde, non ? »
Blamire le rejoint pendant que ses hommes préparent les trébuchets puis il lève le bras.
Blamire, baissant le bras : « LANCEZ ! »
Les projectiles sont lancés mais ceux-ci s’élèvent dans les airs au-dessus du camp au lieu de se diriger vers la ville.
Le shérif, cherchant des yeux les projectiles : « Que se passe-t-il, Blamire ? »
Il se tourne vers Blamire. Celui-ci regarde en l’air. Le shérif l’imite. Blamire attrape le shérif par le bras et l’écarte des trébuchets.
Blamire : « TOUS A COUVERT ! »
Les projectiles atterrissent sur les trébuchets et explosent.
Robin : « Au château ! Vite ! »
Profitant de la diversion, les hors-la-loi courent vers Nottingham. Le shérif parcourt le camp en regardant ses armes dévorées par les flammes.
Le shérif : « MES TREBUCHETS ! »
Il aperçoit alors Robin et sa bande qui s’enfuient.
Le shérif : « ROBIN DES BOIS ! ATTRAPEZ-LE ! »
La bande se retrouve face à un groupe de soldats, épées à la main.
Soldat : « Bougez plus ! Vous êtes cernés ! Rendez-vous ! »
Tuck : « Robin ? »
Le chef des hors-la-loi réalise qu’ils sont pris au piège. Mais Archer arrivent au galop, armé de son arc et d’une flèche enflammée. Il tire dans un baril à proximité. Celui-ci explose. La bande en profite pour engager le combat avec les hommes leur faisant face. Archer tire une autre flèche qui fait exploser un second baril.
Tuck : « Sauve-toi, Robin ! Cours ! »
Petit Jean : « Au château, vite ! »
La bande s’enfuit sous le regard impuissant du shérif.
Blamire : « TIREZ ! VISEZ LE FLANC GAUCHE ! PPREPAREZ-VOUS A FAIRE FEU ! »
Archer s’enfuit au galop, poursuivi par les soldats à pied.
ENTREE DE LA VILLE DE NOTTINGHAM
Ayant vu la scène depuis le chemin de ronde, Much descend des remparts.
Much : « OUVREZ LES PORTES ! »
Deux hommes ouvrent la porte. Robin, Petit Jean, Tuck et Gisborne se précipitent à l’intérieur.
Robin : « Vite. Vite. Vite. Vite. »
Archer arrive au galop et s’engouffre à l’intérieur de la ville puis les hors-la-loi referment les portes, juste avant que les soldats du shérif ne rentrent.
Robin, prenant Much : « Tu vois ? Voilà pourquoi j’avais besoin de toi ici ? Maintenant tu sais ! »
Il le relâche. Excité par le moment, Much rit.
Much : « Ça, c’est pour Allan ! »
Robin se dirige vers Archer.
Robin : « Je croyais que tu nous avais abandonné ? »
Archer, descendant de cheval : « Il m’a semblé que vous aviez besoin d’aide. À propos… Je vous ai rapporté un cadeau… de la part du shérif. »
Il donne une gourde à Tuck. Robin, intrigué, s’approche des deux hommes.
Robin : « Qu’est-ce que c’est ? »
Tuck ouvre la gourde et renifle son contenu.
Tuck : « Le feu grégeois ! Voilà ce que c’est ! Si je trouve les ingrédients de base, je pourrais le fabriquer. »
Robin : « Comme ça, on pourra combattre le shérif. »
Il lui donne une tape sur l’épaule.
Robin : « Allez ! Au boulot ! »
Tuck sent sa main et se met à réfléchir
EXTERIEUR DE LA VILLE
Le shérif : « DETRUISEZ TOUT ! ANEANTISSEZ-LES ! »
Blamire : « ENFONCEZ LES PORTES EST ET OUEST ! »
Le shérif : « JE VEUX QUE ROBIN DES BOIS MEURT ! »
Blamire : « A L’ATTAQUE ! »
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Isabella s’approche de la porte de sa cellule contre laquelle son gardien, un simple villageois, est assis.
Isabella : « Tiens ! Tiens ! Tiens ! Le grand garçon costaud que voilà !... Oh ! Ne me dis pas que tu as perdu ta langue. Il n’y a que toi, moi et notre fin qui arrive à grands pas. Tu sais bien que Robin va être vaincu. Tu as vu le shérif et son armée. J’ai comme le sentiment qu’on est dans la même situation… condamnés à mourir. C’est un bon gâchis. »
ENTREE DE LA VILLE DE NOTTINGHAM
Robin grimpe à l’échelle et rejoint Much sur les remparts.
Much : « Robin, j’espère que le roi et ses troupes vont se hâter. »
Robin : « Kate ne va pas nous décevoir. »
Ils regardent de l’autre côté des remparts et voient un groupe de soldats pousser un chariot, sur lequel trois troncs d’arbres ont été solidement harnachés, en direction des portes de la ville pour les enfoncer. Leur premier assaut est infructueux. Le bruit de l’impact fait retourner Gisborne vers les portes. Mais elles tiennent le coup.
Gisborne, criant à Robin sur les remparts : « LES PORTES NE RESISTERONT PAS AU BELIER ET ON N’A PAS ASSEZ D’HOMMES POUR LES AFFRONTER ! »
Il court vers les portes. À l’extérieur derrière le bélier, un groupe d’archers tirent des flèches enflammées vers la ville puis réarment leurs arcs et tirent à nouveau.
Robin, se retournant vers ses hommes : « TOUT LE MONDE A COUVERT ! »
Pendant que les villageois s’enfuient, Archer, Petit Jean et Tuck se protègent des flèches des hommes du shérif. Pendant ce temps, le bélier essaie d’enfoncer la porte de la ville. Robin et Much tirent sur les hommes se trouvant derrière le bélier. Les archers du shérif ripostent.
Robin, à ses hommes : « METTEZ TOUT LE MONDE A L’ABRI DANS LA COUR DU CHÂTEAU… [Tuck se met la gourde de feu grégeois à l’épaule] ON S’Y DEFENDRA EN ATTENDANT QUE LES RENFORTS ARRIVENT ! »
Petit Jean, courant vers une charrette : « Venez m’aider !... »
Des villageois l’aident à pousser la charrette.
Petit Jean : « Allez ! Poussez !... On y est presque. »
Robin jette par terre son arc et ses flèches.
Robin à Much : « On abandonne cette tour ! Prend un groupe d’archers et retenez-les le plus longtemps possible. »
Much acquiesce de la tête pendant que Robin descend à l’échelle. Gisborne aide des villageois à renverser une charrette.
Gisborne : « Un, deux, trois ! »
Much, aux hommes sur les remparts : « ABANDONNEZ LA TOUR ! »
Tuck, suivant les villageois, court en direction du château tandis qu’à l’extérieur les soldats lancent le bélier contre la porte. À l’intérieur, Much a rejoint sept archers derrière la charrette renversée, faisant ainsi face à la porte.
Much : « Vous êtes prêts ? [La porte tremble sous le choc] TENDEZ VOS ARCS ! »
Puis les soldats lancent une dernière fois le bélier contre la porte qui finalement cède.
Much : « TIREZ ! »
Il joint le geste à la parole, imité par ses acolytes. Les flèches abattent la première rangée de soldats. Le reste de l’armée, caché derrière le bélier, fait avancer le chariot à l’intérieur.
Much : « FUYEZ ! »
Il déguerpit en direction du château avec ses hommes, suivi de près par les soldats du shérif. Ils passent derrière Tuck et ses archers.
Tuck : « ATTENTION ! VOUS ÊTES PRÊTS ? »
La première ligne d’archers met un genou à terre.
Tuck : « BANDEZ VOS ARCS !... TIREZ ! »
Des soldats s’effondrent. La seconde ligne d’archers, commandée par Petit Jean, se met en position.
Petit Jean : « PRÊTS ?... BANDEZ VOS ARCS !... TIREZ ! »
Ils tirent et tuent plusieurs soldats.
Petit Jean : « TOUS A L’ARRIERE ! »
Les archers se relèvent et se placent derrière la ligne de Much.
Much : « PRÊTS ?... BANDEZ VOS ARCS !... TIREZ ! »
Des soldats tombent à terre.
Tuck : « VITE ! ON SE REPLIE ! »
Much : « TOUT LE MONDE AU CHÂTEAU ! »
Les villageois s’enfuient vers le château.
Much : « Vite ! Courrez ! [N’arguant l’ennemi] Jamais vous m’aurez ! »
Seuls devant l’ennemi, Petit Jean et Tuck attrapent Much par derrière et le tirent vers le château.
Tuck : « Allez, rentre ! »
Les trois hors-la-loi rentrent à leur tour dans la cour du château pour se mettre à l’abri des flèches ennemies puis la porte se referme derrière eux.
CACHOTS DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Isabella tente toujours de séduire son gardien. Ce dernier la regarde.
Isabella : « Je crois que selon, la tradition, le condamné à mort a droit à une dernière volonté. Ouvre la porte du cachot et je réaliserai tes rêves les plus fous. »
Le gardien sourit. Il ouvre la porte de la cellule d’Isabella mais reste à la porte.
Isabella : « N’aie pas peur, approche. »
Elle s’avance dans sa direction en lui souriant. Elle lui met sa main gauche sur l’épaule, comme pour l’embrasser, puis avec son autre main, elle lui prend sa dague accrochée à sa ceinture et le poignarde.
Isabella : « Les hommes sont si crédules. »
Elle quitte les cachots.
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Robin court à travers la cour, prend une flèche dans son carquois et vient se poster derrière une charrette que Much, Tuck et d’autres villageois renversent face à la porte. Il arme son arc et attend.
NOTTINGHAM
Blamire et le shérif entrent dans la ville alors que des corps de soldats jonchent le sol.
Le shérif : « AVANCEZ LE BELIER ! FAITES-MOI SAUTER CES MAUDITES PORTES ! ET AMENEZ-MOI L’OTAGE QUE VOUS AVEZ CAPTURE ! »
Blamire : « Oui, messire ! [Il se retire dans la ville] APPORTEZ LE BELIER, EXECUTION ! »
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Deux villageois retiennent la poutre qui bloque l’entrée pendant que Petit Jean regarde à l’extérieur par la fente entre les deux battants.
Petit Jean, levant la tête : « ABAISSEZ LA HERSE ! »
Les trois hommes s’enfuient pendant que la herse descend. Isabella, armée d’une dague, arrive discrètement sur place. Robin se tient derrière le chariot renversé. Il bande son arc.
Petit Jean : « LES ARCHERS EN PLACE ! »
Robin est rejoint par d’autres hommes.
Robin : « Tenez-vous prêts ! »
Much : « ATTENTION ! »
Isabella s’avance vers eux, la dague à la main pendant que de l’autre côté, les hommes du shérif enfoncent la porte de la cour avec le bélier.
Much, levant son épée : « BANDEZ VOS ARCS ! »
Robin : « NON, ATTENDEZ ! »
Much : « … TIREZ ! »
Robin : « ATTENDEZ ! »
Blamire amène devant lui, Kate, les mains liées devant elle.
Kate : « Je suis désolée, Robin. »
Robin baisse son arc. La porte s’ouvre en grand sur le shérif.
Le shérif : « Crois-moi, elle risque de l’être encore plus. Elle revenait de Loughborough... »
Archer rejoint les hors-la-loi.
Le shérif, montrant un papier : « … avec ceci. Tu espérais des renforts peut-être… [Il jette le papier par terre] Tu peux oublier. »
Discrète, Isabella assiste à l’échange. Elle réfléchit quelques instants, regarde sa dague puis fait demi-tour.
Le shérif : « Tu ne me crois pas ? Dis-lui. »
Blamire pousse Kate devant lui.
Robin, tout bas : « Much. »
Robin regarde au-dessus de la porte. Much suit son regard alors que le shérif s’approche de la herse, toujours baissée.
Le shérif : « Le roi Richard ne viendra pas non plus. Il était en chemin… »
Robin passe derrière Much pour contourner le chariot renversé.
Robin à Much : « Tu vas y arriver. »
Much : « Regarde-moi, tu verras. »
Le shérif : « … mais il a été capturé par Léopold d’Autriche. »
Robin : « Vous mentez ! »
Kate : « Non, c’est vrai. Léopold veut une rançon. »
Le shérif : « Oui, une rançon de 250 000 couronnes. Assez pour ruiner le pays. »
Muni d’une corde, Much a grimpé sur les remparts au-dessus de la porte où se tient le shérif.
Kate : « Les troupes de Loughborough ne veulent pas se battre sans Richard à leur tête. »
Le shérif : « Eh bien, Robin, ton choix ? La capitulation ou l’extermination ? »
Much lance la corde à Petit Jean et à Tuck.
Robin : « Ni l’un ni l’autre... Voyez-vous… Je n’ai pas confiance en vous. Pas du tout. Vous aviez dit ‘pas de prisonniers’. »
Le shérif, sarcastique : « Oh oui, c’est vrai ! Oui, j’avais dit ça. Des paroles un peu hâtives. Après tout, qui va payer les taxes, si je les massacre tous. »
Robin, ricane : « Alors quoi ? Vous allez épargner la population uniquement pour la réduire en esclavage plus tard ? »
Le shérif : « Mais oui. »
Robin, ricane : « Vous ne me laissez pas vraiment le choix, n’est-ce pas ? »
Le shérif rit.
Le shérif : « Ne me dis pas que comme d’habitude, tu as plus d’un tour dans ton sac ? ... »
Much s’active sur les remparts.
Le shérif : « … Que vas-tu faire m’humilier ? Sauver la fille ? Tu es si prévisible, Robin. Je suis las de ce petit jeu… [A Blamire] Tue-la ! »
Robin : « KATE ! AU DESSUS DE TOI LA CORDE ! »
Much descend du rempart accroché à la corde que tiennent Tuck et Petit Jean, le bras tendu vers Kate. Blamire sort son épée mais Kate le frappe. Much s’empare de Kate.
Much : « TIREZ ! »
Gisborne, Tuck et Petit Jean tirent sur la corde et remontent Kate et Much.
Robin : « PLUS FORT ! »
Des remparts, Archer tire sur les soldats. Il est rejoint par d’autres archers.
Kate : « VITE ! »
Les flèches pleuvent sur les soldats qui se mettent à l’abri derrière le bélier puis ils reculent. Blamire et le shérif se mettent à l’abri sur les côtés de la porte.
Un soldat : « On nous tire dessus ! »
Le shérif, énervé, à Blamire : « Je jure c’est la dernière fois que Robin se moque de moi ! »
Robin et les archers au sol tirent à travers la herse.
Le shérif, à l’abri : « AU TUNNEL ! »
Le shérif et Blamire s’enfuient pendant que ses soldats se retirent de la place devant le château.
Much, du haut des remparts : « Ça marche ! Ils se replient ! »
Robin, s’avançant vers les remparts : « Oui mais ils se regroupent. Barricadez la herse ! Exécution ! »
Kate descend les escaliers menant aux remparts et se jettent dans les bras de Robin.
Kate : « Robin ! »
Il la serre dans ses bras un petit moment.
Robin, se défaisant d’elle : « Tu vas bien ? »
Kate : « Oui. »
Un homme : « Les blessés, par ici ! »
Robin jette un coup d’œil derrière lui. Petit Jean se dirige vers un vieil homme épuisé, tenant à peine sur ses jambes.
Petit Jean, posant amicalement la main sur son épaule : « Repose-toi. »
Le vieil homme s’assoit par terre à l’image des autres archers et combattants épuisés. Petit Jean se dirige ensuite vers un autre archer. Il lui enlève son arc des mains et prend son visage entre ses mains pour l’examiner. Près de la porte d’entrée du château, des hommes portent à bout des bras des combattants morts ou blessés et les conduisent à l’intérieur du château. Gisborne regarde ce triste spectacle puis baisse la tête.
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Un peu plus tard, alors qu’un feu a été allumé dans la cour, Robin, la tête posée sur ses deux bras appuyés sur le chariot renversé, semble perdu dans ses pensées. Tuck le rejoint.
Tuck, derrière lui : « Les hommes ont besoin de toi, Robin. »
Robin ne réagit pas.
Tuck : « Parle-le-leur. »
Il reste toujours sans réaction.
Tuck : « Robin ? »
Finalement, Robin tourne la tête vers lui.
Un homme : « Il va falloir continuer à se défendre. »
Sans un mot, Robin se relève et s’en retourne dans la cour qu’il traverse au milieu de ses hommes. Il monte ensuite l’escalier menant aux portes du château. Il arrive devant les portes puis se retourne vers la cour.
Robin : « Loyaux camarades. Vous connaissez la situation et vous savez… que nous sommes seuls. Nous avons déjà perdu bien des êtres chers et des proches. [Il fait les cents pas] Mais l’Angleterre perdra bien plus si nous ne résistons pas aujourd’hui face à l’ennemi. Alors oui c’est vrai. Certains d’entre nous tomberont sous les coups de l’ennemi mais notre combat, lui, se poursuivra… dans l’esprit de tous ceux qui n’ont que mépris pour l’injustice, dans le cœur de tous ceux qui chérissent la liberté. Vous tous, vous êtes l’âme de l’Angleterre, combattant la tyrannie pour un avenir meilleur. Alors posez-vous cette question : Est-ce que cette cause ne vaut pas qu’on se batte pour elle ? [Il dégaine son épée] Tous ensembles… [Il lève son épée] POUR L’ANGLETERRE ! »
La foule, l’imitant : « OUAIS ! »
Archer, près de la porte, remarque du mouvement derrière lui.
Archer, marchant vers la porte : « ILS ARRIVENT ! »
Il prend une flèche dans son carquois et bande son arc.
Un homme : « LES ARCHERS A VOS POSTES ! »
Sur la place, les hommes du shérif arrivent en masse. Deux colonnes de soldats de chaque côté du bélier. Les hors-la-loi, Robin en tête, tirent en rafale sur eux. L’homme près de Robin est tué par une flèche. Un soldat ennemi s’écroule aussitôt après. Sur les remparts, Kate jette des pierres sur les soldats qui tentent de grimper aux échelles à l’assaut du château. Devant la porte, un soldat tire sur un villageois qui tombe à terre. Aussitôt, Robin abat le soldat. Sur les remparts, Petit Jean et Much repoussent dans le vide l’échelle par laquelle les hommes du shérif tentent de monter sur les remparts.
Petit Jean : « Much, va t’occuper de la herse. Faut pas qu’elle lâche. »
Much : « J’y vais. »
Petit Jean : « Fonce ! »
Kate, épée à la main, court aux devants d’un soldat qui a réussi à grimper sur les remparts. Le combat tourne court. Elle tue son adversaire d’un coup d’épée dans le ventre.
DANS LE TUNNEL SOUS LE CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Le shérif et Blamire marchent dans le tunnel à la tête d’un petit contingent d’hommes.
Le shérif : « Robin ne va pas comprendre ce qu’il lui arrive. »
Ils arrivent devant la porte fermée du piège d’Archer dans lequel il avait enseveli le hors-la-loi quelques heures plus tôt.
Blamire : « Le tunnel est condamné. Isabella l’avait piégé. Jamais, on n’arrivera à passer, messire. »
D’abord surpris et contrarié d’être bloqué, le shérif regarde ensuite la porte en réfléchissant.
Le shérif, souriant : « Ah, vraiment ? Ne sois pas si pessimiste. [Il ricane] Demi-tour. »
Il se retourne et s’en va.
Le shérif : « DEMI-TOUR ET APPORTEZ-MOI MON FEU GREGEOIS ! »
Les soldats s’écartent de son passage.
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
La bataille fait rage. Les flèches pleuvent. Un villageois est abattu. Much s’avance seul près du chariot renversé et tire une flèche sur les soldats.
Much, incitant les hommes derrière lui : « LES ARCHERS TIRES ! »
Much se protège d’une flèche arrivant sur lui puis se relève pour tirer, appuyé par d’autres archers venant à son aide. Un soldat s’écroule.
HALL DU CHÂTEAU
Robin entre dans le hall par la porte du haut.
Robin : « Tuck ! »
Tuck, s’affairant sur une table : « Ouais ? »
Robin, s’appuyant sur la balustrade : « Il me faut ce feu grégeois ! On ne tiendra plus très longtemps ! »
Il s’apprête à faire demi-tour.
Tuck, levant la main : « Robin ! Robin ! »
Il s’empare avec empressement d’un petit pichet muni d’un long manche et verse son contenu dans un pot où ressort une mèche.
Tuck : « De l’huile de naphte ! Le shérif en avait des tonneaux entiers ! »
Robin : « De l’huile bouillante ? Ça peut toujours servir ! »
Pressé, il se retourne vers la porte.
Tuck : « Non. Non. Non. C’est beaucoup mieux que ça ! »
Il prend une bougie et l’approche du pot et met le feu à la mèche.
Tuck : « Regarde ! »
La mèche prend feu.
Tuck, s’écarte et regarde Robin : « L’huile de naphte est un ingrédient de base. »
Inquiet, Robin se retourne un instant.
Tuck, regardant la mèche : « Dépêche-toi ! »
L’huile explose dans une gigantesque boule de feu qui atteint presque le plafond. Robin en reste sans voix.
Tuck : « Et voilà, mon ami ! Je te présente le feu grégeois. »
Robin réfléchit aux possibilités qui s’offrent maintenant à lui.
Robin : « Combien y’en-a-t-il ? »
Tuck se retourne vers les tonneaux derrière lui.
Tuck : « Autant que tu en veux ! »
Robin, intensément : « Alors au travail ! »
Kate : « ROBIN !... [Elle arrive en courant près de lui] La herse est en train de céder. On ne peut plus les contenir… [Elle lui attrape le bras] Ils vont envahir la cour ! »
Robin se rue à l’extérieur. Kate le suit.
COUR DU CHÂTEAU DE NOTTINGHAM
Arrivé dans la cour, Robin voit Much aux prises avec deux soldats à la fois, derrière le chariot renversé. Robin attrape une flèche de son carquois et tire. Il atteint l’un des deux soldats dans le cou. Celui-ci s’effondre. Much en profite pour parer les coups du second soldat.
Robin : « MUCH ! REPLIEZ-VOUS ! JEAN ! ABANDONNE LES REMPARTS ! »
Mais Much continue de sa battre, entouré par les soldats.
Robin : « MUCH ! MUCH ! »
Alors que Petit Jean met à mort son adversaire, le feu se déclare derrière lui.
Robin : « TOUT LE MONDE A L’INTERIEUR ! »
Much, après avoir tué son adversaire et faisant signe aux autres : « ALLEZ ! »
Les combattants se replient.
Petit Jean, faisant signe avec la bannière : « TOUT LE MONDE DANS LE CHÂTEAU ! ON ABANDONNE LES REMPARTS ! »
Kate, aidant un blessé : « DEPECHE-TOI, PETIT JEAN ! »
Tout le monde s’engouffre dans le bâtiment. Much est le dernier à rentrer.
HALL DU CHÂTEAU
Robin arrive en courant sur le balcon.
Robin : « DISTRIBUEZ LES ARMES ET LES MUNITIONS ! GISBORNE, LES HOMMES ! METS-LES EN POSITION ! »
Archer transporte un tonneau sur son épaule et un autre contenant des flèches dans son autre main qu’il dépose à côté des autres.
Gisborne : « BARRICADEZ LES PORTES ! BOUGEZ-VOUS ! »
Isabella : « Guy ?
Gisborne se tourne vers elle.
Gisborne, étonné : « Isabella ? »
La jeune femme disparait derrière le fauteuil du shérif. Archer passe à côté de Gisborne et se précipite à sa suite mais Isabella a disparu dans le tunnel.
Archer, se tournant vers Gisborne : « C’est l’entrée qui mène au tunnel… [Gisborne s’approche de lui] Qu’est-ce qu’elle allait y faire ? Elle sait très bien qu’il est condamné. Je vais prévenir Robin. »
Archer s’apprête à partir mais Gisborne le retient.
Gisborne : « Non… [Il dégaine son épée et se tourne vers le tunnel] Elle est à moi. »
Gisborne se dirige vers l’entrée du tunnel.
Robin aux hommes à l’extérieur du hall : « BARRICADEZ LES PORTES ! »
Les hommes bloquent les portes principales du château pendant que Gisborne entre dans le tunnel. Archer lève les yeux en direction Robin puis décide de suivre Gisborne.
TUNNEL
Gisborne avance prudemment son épée devant lui. Archer marche de l’autre côté du couloir et voit une grille au ras du sol. Il frappe de petits coups dessus pour en vérifier la solidité.
Gisborne : « Chchchchut. »
Archer : « Où est-ce que ça mène ? »
Gisborne : « D’abord dans les caves puis dans le château. »
EXTERIEUR DE NOTTINGHAM – CIMETIERE
Le shérif s’approche de l’entrée du tunnel alors que Blamire en sort.
Le shérif : « Bien. Vous avez disposé les tonneaux comme je vous l’ai dit ? »
Blamire : « Absolument, messire. »
Un soldat s’approche du shérif avec une torche. Ce dernier met le feu à un dispositif muni d’une mèche.
Le shérif : « Parfait. Magnifique. »
Il laisse tomber le dispositif dans le tunnel et s’éloigne. Étonné, Blamire le regarde s’éloigner lorsqu’une violente explosion se produit à l’intérieur du tunnel. Une boule de feu s’échappe de la tombe.
TUNNEL
Archer et Gisborne sont secoués par l’explosion.
Archer : « Cette explosion, c’est le feu grégeois. »
Gisborne : « C’est pour ça qu’Isabella est descendue dans le tunnel. Elle espère que l’explosion ouvrira la voie. »
Archer : « On pourrait peut-être tous en profiter ? »
Gisborne : « Va prévenir Robin. Je m’occupe d’Isabella. »
Archer fait demi-tour alors que Gisborne continue son chemin.
HALL DU CHÂTEAU
Tuck est debout sur les tonneaux.
Tuck, donnant un petit baril à Kate : « Vite. Vite. Remplis-moi ça !... [Sautant vers un autre tonneau] ROBIN !
Robin, arrivant à ses côtés : « Oui ? »
Tuck : « Robin… avec une si grosse quantité de feu grégeois, on risque de tout faire sauter [Inquiète, Kate se retourne vers lui] le château, le shérif et son armée… »
Kate, l’interrompant : « Ses biens disparaitront avec lui. Il s’ra fini, c’est ce qu’on veut, pas vrai ? »
Tuck : « Kate, Il y a aussi des femmes et des enfants ici. »
Archer, sortant du tunnel : « ROBIN ! Le tunnel ! Isabella l’a dégagé. »
Petit Jean, depuis le balcon, guettant la porte avec Much et d’autres archers : « ROBIN ! Ils arrivent ! »
Robin : « Il faut les repousser. [Rejoignant Archer] Tuck, tu t’en occupes. »
Tuck : « JEAN, RENFORCE LES PORTES ! »
Il frappe le dessus d’un baril avec son arme.
SALLE SOUTERRAINE
Isabella attend Gisborne, cachée derrière un pilier. Il s’avance, l’épée tendue devant lui.
Gisborne : « Isabella ? »
Isabella : « Guy ? »
Elle se cache de son mieux. Gisborne avance dans la salle.
Gisborne : « Isabella, où es-tu ? »
Il passe derrière le pilier où se cache sa sœur.
Isabella : « Tu n’as qu’à venir me chercher. »
Elle soupire plusieurs fois. Gisborne s’arrête et pose son épée sur la gorge de sa sœur. Cette dernière regarde d’abord le bout de la lame puis son regard se porte sur son frère.
Gisborne : « L’explosion. »
Isabella : « Oui, le tunnel est sûrement dégagé. »
Elle s’écarte du pilier et de l’épée de Gisborne.
Isabella : « Tu peux en profiter pour t’échapper si tu le souhaites. »
Gisborne baisse lentement son épée.
Isabella : « Qu’en dis-tu, Guy ?... [Elle s’avance vers lui, tenant dans la paume de sa main la fiole de poison] Tu devrais peut-être prendre le poison qui m’était destiné. Après tout ce que tu as détruit, tous les êtres qui t’étaient chers. Tu sais, mon frère, tu m’as aimé autrefois. »
Honteux, Gisborne baisse la tête alors que le shérif arrive tranquillement derrière lui.
Le shérif : « Et moi, aussi. »
Gisborne se retourne brusquement, pointe son épée vers lui puis se tourne vers sa sœur.
Gisborne : « Tu as manigancé tout ça ? »
Elle ricane.
Le shérif : « Isabella devrait naturellement abandonner toute prétention à mon titre, cela va de soi… si vous souhaitez vous joindre à moi. »
Isabella enlève son manteau qu’elle laisse tomber par terre et s’approche du shérif et de Blamire qui a suivi le shérif et qui se tient quelques pas derrière lui.
Le shérif : « Je ne voulais pas qu’un autre ait le plaisir de vous tuer alors j’ai pris l’initiative de ce petit piège. »
Blamire dégaine son épée et s’avance vers Gisborne alors qu’Isabella pointe sa dague en direction de son frère.
Le shérif : « Arrière vous deux ! Il est à moi. »
Des soldats apparaissent derrière le shérif. Ce dernier dégaine son épée.
Le shérif : « L’homme qui a osé tenter de m’assassiner. C’EST MOI QUI VOUS AI FAIT ! »
Il attaque Gisborne mais ce dernier dévie la lame et lui balance un coup de poing au visage.
Gisborne : « Je ne ferai pas deux fois la même erreur. »
Isabella court se cacher derrière un pilier alors que le combat entre le shérif et Gisborne commence. Mais très vite, Gisborne a l’avantage. Le shérif se retrouve à genoux pour parer les coups d’épée violents de Gisborne. Isabella sort de sa cachette et fonce dans le dos de son frère. Elle s’apprête à le poignarder mais Robin l’intercepte juste à temps. Il l’attrape par le cou et la pousse contre le pilier. Profitant de la diversion, le shérif blesse Gisborne au bras. Blamire envoie deux soldats pour secourir Isabella.
Robin, méchamment : « Toujours aussi perfide, n’est-ce pas ? »
Isabella donne un coup de genou dans le ventre de Robin pour se soustraire de son emprise. Les deux soldats de Blamire arrivent sur Robin. Il dégaine son épée et pare facilement l’attaque du premier. Pendant ce temps, le shérif donne un coup de pied dans le genou de Gisborne qui flanche. Le shérif s’apprête à le frapper avec son épée mais Archer intervient.
Archer : « GISBORNE ! »
Le shérif se retourne vers lui et le combat commence entre les deux hommes alors que Blamire s’attaque à Gisborne. Robin, lui, tue l’un des soldats et donne un coup de pied dans le ventre du second. Le combat fait rage entre les six hommes. Puis Robin, Archer et Gisborne prennent du recul pour se repositionner. Isabella fait face à Robin qui, en plus de son épée, dégaine sa dague. Le shérif fait face à Archer et Blamire surveille Gisborne. Tout le monde tient son arme prête à servir.
Le shérif : « C’est parfait. Une bataille aussi décisive ne concerne que les principaux protagonistes… [Il pointe son épée vers Archer] Un nouvel arrivant. Je n’ai pas l’honneur de vous connaître. »
Archer sourit ironiquement.
Isabella : « C’est le batard de ma mère… [Elle jette un coup d’œil à Gisborne] Regardez-nous. Quelle charmante famille, nous formons. »
Robin, regardant Archer et Gisborne : « Ensemble. »
Archer : « Frères d’armes. »
Le shérif attaque Robin en hurlant. Blamire s’en prend à Gisborne et les soldats attaquent Archer. Blamire donne un coup de pied à Archer qui tombe par terre et perd son épée. Mais Archer se relève.
Gisborne, lui lançant son épée : « Archer, attrape ! »
Pendant ce temps, Robin balance le shérif à terre. Il s’avance au-dessus de lui et pointe son épée sur son visage.
Robin : « Ça, c’est pour toutes les vies que vous avez prises… [Isabella sort de derrière le pilier et assiste à la scène] tous ces pauvres gens tués. »
Le shérif : « Allons Robin… »
Robin lève son épée à deux mains au-dessus de sa tête. Isabella en profite pour foncer sur lui pour le poignarder.
Gisborne, s’interposant : « ROBIN ! »
Gisborne pousse Robin plus loin mais la lame d’Isabella a le temps d’égratigner le cou de Robin. Profitant de la diversion et d’avoir Gisborne sans arme au-dessus de lui, le shérif ramasse son épée et transperce Gisborne en pleine poitrine. Isabella s’avance alors vers eux et poignarde son frère dans le dos pendant que le shérif retire son épée. Gisborne s’écroule aux pieds de sa sœur.
Robin : « GISBORNE ! »
Archer s’agenouille à côté de Gisborne qui tente de se relever en suffoquant mais en vain pendant que le shérif se remet debout.
Robin, pointant son épée vers Isabella et le shérif : « Ça finit, ici !... Et maintenant ! »
Isabella, pointant sa dague vers Robin : « Comme tu as raison, Robin des bois. »
Elle siffle en se caressant le cou.
Robin : « Ce n’est qu’une égratignure. Je m’en remettrais ! »
Isabella : « Non. Non. Non. N’en sois pas si sûr. Après tout, la lame était peut-être rouillée ou… ou pire va savoir. »
Gisborne lève la tête vers sa sœur.
Gisborne : « Qu’est-ce que tu as fait ? »
Isabella : « J’ai versé du poison sur la lame de l’épée. Quelques gouttes qui courent à présent dans ton sang… [Robin baisse son épée] Tu devrais être mort avant le coucher du soleil. »
Robin : « Elle dit la vérité. »
Gisborne acquiesce de la tête.
Le shérif, en extase : « Oh ! C’est presque trop beau pour être vrai. [À Isabella] Vous avez tué Robin des bois ! AH ! Nous allons revenir [Robin s’avance vers eux en pointant son épée devant lui] pour achever les autres avec une armée. Par pitié… ne meurs pas sans moi. [Il recule avec Isabella] Je ne veux pas manquer le clou du spectacle. »
Le shérif et Isabella s’en vont.
Gisborne, gémissant : « Robin ! »
Robin, s’agenouillant à ses côtés : « Gisborne. »
Archer s’agenouille près de Gisborne et le prend dans ses bras.
Gisborne, d’une voix rauque à Robin : « Il y a un moyen de sortir… par les caves… On peut y accéder par le tunnel. Le shérif et ses hommes prendront la voie la plus facile, celle du hall. »
Archer regarde Robin et acquiesce de la tête.
Archer : « On cache toute le monde dans le tunnel. Les hommes du shérif passent et après on fait sortir les nôtres. »
Robin, acquiesçant : « Va prévenir Tuck. Dépêche-toi. »
Archer s’apprête à partir mais Gisborne le retient.
Gisborne, sérieusement : « Mon frère. »
Archer lui sourit tristement avant de partir, laissant tomber la tête de Gisborne. Ce dernier grimace. Robin remplace Archer et lui supporte la tête.
Gisborne : « Cette fois, c’est la fin. »
Robin : « Pour toi et pour moi, mon ami. »
Gisborne : « Je regrette. [Robin secoue négativement la tête] Toi, au moins, tu as quelqu’un qui t’attends… Marianne… L’amour de ma vie… Elle a toujours été à toi. »
Robin retient ses larmes. Gisborne attrape le coude de Robin.
Gisborne, fixant Robin : « J’ai vécu dans la honte… au moins, grâce à toi… je meurs fier… et libre. »
Le regard de Gisborne se fige. Il est mort. Robin lui ferme les yeux tandis que la main de Gisborne retombe mollement sur sa poitrine. Robin pose sa main sur celle de Gisborne, tout en reposant doucement sa tête sur le sol puis il se recueille un moment en silence.
HALL DU CHÂTEAU
Petit Jean et Much sont les derniers hommes à garder les portes de la Grande Salle depuis le balcon.
Much : « Tuck, on peut plus rester ici ! On peut plus les repousser. »
Petit Jean ouvre les portes et balance quelque chose à l’extérieur. Tuck verse un pichet.
Tuck : « Tenez encore quelques minutes ! Courage ! »
Kate, se tenant à ses côtés : « DEPECHE-TOI ! »
Archer sort du tunnel.
Archer : « QUITTEZ VOS POSTES ! SUIVEZ-MOI TOUS IMMEDIATEMENT ! ORDRE DE ROBIN ! »
Archer prend un petit garçon dans ses bras.
Archer : « TOUT LE MONDE ! TOUT DE SUITE DANS LES CAVES ! »
Kate, encourageant les villageois : « Allez ! Allez ! Allez ! »
Robin, sortant du tunnel : « Tuck ! »
Tuck : « Oui. »
Robin, avec difficulté : « Tu as fini ? »
Tuck : « Oui, ça y est. »
Kate : « Allez, allez, plus vite. Dépêchez-vous ! »
Tuck à Robin : « Et Gisborne ? »
Robin, sérieusement et secouant la tête : « Non. »
Kate : « Allez. Allez. Dépêchez-vous ! »
Robin grimace, ressentant les premiers effets du poison. Tuck s’aperçoit que quelque chose ne va pas.
Robin, impatient : « DESCENDEZ IMMEDIATEMENT DANS LES CAVES ! »
Tuck : « PLUS VITE ! »
Kate : « Allez plus vite ! »
Much : « Allez dans les caves ! Allez ! Allez ! »
Kate tire un jeune homme vers le tunnel. Robin la suit. Pendant que Much et Petit Jean forcent les derniers hommes qui gardaient les portes à les suivre.
SALLE SOUTERRAINE
Le shérif et ses hommes pénètrent dans la salle puis ces derniers continuent leur chemin tandis que le shérif s’arrête lorsqu’il voit Isabella s’approcher du corps de Gisborne.
Le shérif : « Ce n’est pas le moment de faire du sentiment. »
Il poursuit son chemin. Froidement, Isabella baisse les yeux sur le corps de son frère puis, avec détermination, elle rejoint le shérif. Plus loin, Blamire ramasse son arme en regardant, consterné, le corps de Gisborne. Pendant ce temps, les défenseurs du château sont cachés à proximité.
Robin : « Taisez-vous ! Chut ! »
Much et Archer regardent passer devant eux les hommes du shérif par la grille du tunnel. Une fois les troupes disparues, Archer tente d’ouvrir la grille.
Robin : « Allez-y, tirez ! Plus fort ! »
Petit Jean arrive à la rescousse.
Petit Jean, traversant le groupe des villageois : « Laissez-moi passer… [Donnant son bâton à Tuck] Tiens ça ! »
Il crache dans sa main puis se frotte les mains. Il attrape ensuite la grille à deux mains et commence à tirer.
Much : « Vas-y, Jean ! »
Kate : « Courage, Jean !... Allez, plus fort ! »
Petit Jean redouble d’efforts et la grille cède. Much le félicite en lui tapant dans le dos.
Much : « Heureusement que t’es là, Jean. »
Petit Jean sort le premier.
Much : « Allez-y, sortez !... Allez, vas-y ! Chut ! »
Robin sort de la cachette puis se retrouve devant un soldat retardataire.
Robin à Petit Jean : « Je m’en charge ! »
Le combat s’engage mais, après quelques échanges de coup d’épée, Robin transperce son adversaire.
Much au villageois : « C’est bon, venez ! »
Mais le combat a épuisé Robin. Il se tient contre le mur.
Robin, épuisé : « Allez-y ! Sortez tous ! Dépêchez-vous ! »
Petit Jean : « Avancez ! »
Kate : « Vite !... [Elle s’approche de Robin] T’es blessé ?... [Il ne répond pas] Robin ? »
Robin : « Non, c’est rien. Va avec les autres. On se retrouve dehors. Va. »
Kate : « D’accord. »
Elle suit les villageois. Archer arrive près de Robin.
Robin : « Archer, il faut pas qu’elle sache [Archer regarde dans la direction que Kate a prise] D’accord ? »
Archer acquiesce et suit les villageois. Tuck arrive, à son tour, à la hauteur de Robin.
Tuck : « Qu’elle sache quoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Robin pose sa main sur l’épaule de Tuck.
Robin : « Il faut que je te dise quelque chose. »
CIMETIERE
Petit Jean aide Kate à sortir du tunnel par la tombe. À son tour, Kate aide un jeune homme.
Petit Jean : « Vite. »
Robin sort à son tour.
Robin : « Jean… Emmène-les dans la forêt. [Petit Jean s’exécute aussitôt] Tuck, t’es sûr que le piège est prêt ? »
Tuck : « Oui. »
Robin : « Archer… Viens avec moi. Viens. »
Robin s’en va après avoir acquiescé de la tête en direction de Tuck. Ce dernier soupire et échange un regard avec Archer avant que ce dernier ne rejoigne Robin. Tuck les regarde partir puis rejoint les villageois dans la forêt.
HALL DU CHÂTEAU
Pendant ce temps, le shérif est arrivé dans le hall et arpente la pièce vide en silence. Isabella arrive à son tour dans la pièce.
Isabella : « Ils se sont échappés. Comment est-ce que c’est possible ? »
Contrarié, le shérif marche entre les barils tout en réfléchissant.
PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Robin et Archer, arcs bandés, marchent sur la place jonchée de cadavres. Robin s’approche d’un feu et allume sa flèche. Respirant fortement, il bande son arc. Mais ce geste le fait souffrir.
Archer : « Tu vas y arriver ? »
Robin : « Évidemment [Il rassemble ses forces] Je suis Robin des bois, non ? »
Il bande à nouveau son arc et tire.
HALL DU CHÂTEAU
La flèche passe par la herse, les portes du château et à travers la balustrade du balcon avant de se planter dans le baril à côté du shérif et d’Isabella. Le shérif se retourne immédiatement vers le balcon croyant y trouver Robin.
PLACE DU MARCHE DE NOTTINGHAM
Robin : « Ne restons pas là [Il se retourne vers Archer] Cours. »
Robin et Archer quittent Nottingham en courant.
HALL DU CHÂTEAU
Le shérif renifle un gros bouchon se trouvant sur le baril à côtés de lui, tout en regardant autour de lui.
Le shérif : « Ça empeste le feu grégeois. »
Son regard se pose sur la flèche enflammée de Robin plantée dans le baril. Il regarde le bouchon qu’il tient à la main et réalise qu’il est en danger de mort. Mais le baril explose. Les soldats, gardant les portes du château, sont projetés plus loin par le souffle de l’explosion.
A L’EXTERIEUR DE NOTTINGHAM
Une série d’explosions secoue le château. Les villageois qui s’enfuyaient se retournent. Le hall du château explose, sapant les bases du château qui commence à s’effondrer sur lui-même. Archer et Robin sortent de la ville en courant, sautant par-dessus les cadavres jonchant le pont. Pendant ce temps, le donjon du château s’écroule dans un amas de poussière qui envahit alors la ville.
Kate, sautant dans les bras de Petit Jean : « On a réussi ! On a réussi ! »
Much : « OUAIS ! »
Les villageois explosent de joie. Robin et Archer courent vers eux. Much vient à leur rencontre. Il saute dans les bras de Robin qui accuse le coup tant qu’il peut.
Much : « On a réussi ! [Il prend Archer dans ses bras] On a réussi ! »
Les villageois en liesse félicitent Robin en lui tapant dans le dos alors qu’il traverse en silence la foule. Il continue son chemin sans se retourner.
Much, remarquant l’absence de Robin : « Où est Robin ? Robin. Il doit fêter ça avec nous ! »
Tuck arrête Much.
Tuck, grave : « Écoutez-moi. Il y a eu un combat dans le tunnel. Isabella a éraflé Robin avec sa dague. La lame était empoisonnée. »
Much, incrédule : « Quoi ? »
Tuck : « Il va mourir, Much. Très vite… Il est temps de lui dire adieu. »
Petit Jean est stupéfait. Archer baisse la tête. Much n’arrive pas à le croire et court après Robin qui a atteint la colline menant à la forêt. Petit Jean s’approche de Kate.
Petit Jean, tentant de la prendre dans ses bras : « Kate. »
Kate se dégage avec colère.
Kate : « NON ! »
Mais Petit Jean maintient son emprise et Kate se laisse embrasser, pleurant contre sa poitrine. Tuck suit Much et Robin. Petit Jean et Kate font de même. Archer jette un dernier regard sur les ruines du château avant de les suivre à son tour avec les autres villageois.
Robin continue de marcher vers la forêt et sourit en passant sa main dans les hautes herbes, se remémorant probablement son retour chez lui, à Locksley, quelques années plus tôt.
FORÊT DE SHERWOOD
Robin a la tête levée vers le ciel alors que ses compagnons arrivent en silence derrière lui.
Robin : « J’avais oublié à quel point les couchers de soleil étaient beaux. »
Il soupire et regarde les arbres autour de lui.
Robin : « Sherwood... C’est chez moi. »
Robin tourne la tête vers ses compagnons et s’attriste à la pensée qu’il va les quitter. Il se retourne vers eux en rassemblant son courage.
Much, tentant de rester brave : « Est-ce que c’est vrai ? »
Robin, acquiesçant de la tête : « La dernière bataille. »
Petit Jean, secouant la tête : « Non. »
Much : « Non, c’est pas possible… Y a un remède. C’est forcé. »
Robin baisse les yeux en secouant la tête.
Robin : « Much… »
Il s’avance vers lui.
Robin : « Nous avons défié la mort… tellement souvent. »
Much retient ses larmes comme il peut et fait un pas vers Robin.
Much : « Qu’est-ce que je vais devenir sans toi ? »
Robin place ses mains de chaque côté du visage de Much en souriant.
Robin : « Écoute… Tu es déjà un homme bien meilleur… bien meilleur que moi. »
Il lui retire son bonnet et l’oblige à le regarder droit dans les yeux.
Robin : « Tu es Much… et tu es mon meilleur ami. »
Robin le prend dans ses bras. Much ne peut retenir plus longtemps ses larmes. Il étreint longtemps son ami puis, une larme coulant sur sa joue, Robin le repousse pour se diriger vers Petit Jean derrière Much. Ce dernier, effondré, lui tourne le dos incapable de regarder son ami faire ses adieux.
Petit Jean : « C’est pas juste. »
Robin : « Oh, voyons, Jean !... [Tentant de sourire fièrement] Au contraire ! Aujourd’hui est un bon jour pour mourir ! »
Petit Jean étreint Robin. Les deux hommes pleurent dans les bras l’un de l’autre puis Robin se tourne vers Archer. Mais Robin soufre. Il gémit et se plie en deux. Archer se porte à son secours. Il le relève tout en le gardant près de lui. Robin lui attrape alors le bras.
Robin : « Et toi… Débrouille-toi pour que ça ne finisse pas ici. Parce que c’est ici… C’est ici qu’est ta place. »
Archer, tristement : « Quoi ? Sans toi ? »
Robin : « Ces hommes sont tes frères désormais… [Il se tourne vers Tuck] Notre lutte n’est pas encore finie, Tuck. Tu m’as retrouvé et tu m’as sauvé… Vous trouverez un autre chef. Je vous fais confiance. »
Robin et Tuck s’étreignent. Robin regarde en l’air et gémit avant de se séparer de Tuck et de se tourner vers Kate.
Robin : « Kate… »
Il posa sa main sur sa joue.
Robin : « Ma courageuse. »
Elle lui caresse la joue puis pose sa tête aux creux de son épaule en sanglotant.
Robin : « Je regrette de devoir te quitter. »
Il regarde la bande.
Robin : « De vous quitter tous... Mais je dois faire ça tout seul. »
Robin s’écarte de Kate alors que Much se retourne vers lui. Kate le laisse partir. Robin commence à grimper la colline puis s’appuie contre un arbre. Il souffre, gémit légèrement puis met sa main sur son estomac avant de reprendre son chemin sous les regards rempli de larmes de la bande qui se rassemble. Petit Jean place sa main droite sur l’épaule de Kate et sa main gauche sur celle de Much. Archer et Tuck sont en léger retrait derrière eux. Ils voient Robin s’arrêter et se pencher en avant à cause de la douleur puis il reprend son chemin et disparait dans la forêt.
FORÊT DE SHERWOOD
Robin s’accroche péniblement aux racines d’un vieil arbre. Puis, il s’assoit à ses pieds. Épuisé, il pose sa tête en arrière contre l’arbre. Il respire lourdement en regardant la forêt devant lui mais son regard est attiré par un mouvement un peu plus loin. Une femme, portant un manteau clair à capuche, s’approche de lui en serpentant entre les arbres. Il la reconnait et lui sourit.
Robin, murmurant : « Marianne. »
Elle s’arrête quelques pas devant lui et lui sourit.
Marianne : « Je t’attendais. »
Robin, heureux et triste à la fois : « Je savais que je te retrouverais. »
Il rit. Marianne sourit.
Marianne : « Il est temps. »
Elle lui tend la main. Robin tend péniblement son bras pour attraper la main de sa femme puis les deux mains se rejoignent.
Marianne : « La plus grande aventure est encore à vivre. »
Robin se met debout. Marianne lui sourit. Robin lui caresse la joue.
Robin : « Ma femme. »
Marianne : « Pour l’éternité, mon amour. »
Il sourit puis ils s’embrassent longuement puis ils se séparent et rient tous les deux. Marianne se jette alors dans ses bras et Robin la fait tournoyer.
La main tendue de Robin tente d’atteindre quelque chose d’invisible puis, d’un seul coup, la main tombe sur le sol. Dans un dernier soupir, Robin s’affaisse contre l’arbre, sa tête tombant sur sa poitrine. Au cœur de la forêt de Sherwood, les oiseaux continuent de chanter comme si de rien n’était alors que le légendaire Robin des bois venait de rendre son dernier soupir.
***** Épilogue *****
Much, Petit Jean, Tuck et Archer transportent le corps de Robin sur une civière. Kate suit solennellement la procession. Un lys blanc, coincé entre les mains de Robin, est posé sur sa poitrine. Ses compagnons posent la civière par terre. Dévasté par le chagrin, Much soupire en regardant le corps de son ami. Tuck s’éloigne de quelques pas.
Much : « J’aurais jamais cru… que ça finirait ainsi. »
Tuck, se rapprochant : « Ce n’est pas fini, Much... Robin des bois continue. Notre travail ici est loin d’être achevé. »
Much : « Notre chef, notre ami, est mort… [Il secoue la tête] On ne peut pas continuer. »
Petit Jean regarde Robin. Archer s’appuie contre un arbre. Tuck pose sa main sur l’épaule de Much.
Tuck : « Tu veux que son héritage meurt avec lui ? »
Much regarde Tuck.
Kate : « Il voudrait pas qu’on laisse tomber. »
Much regarde Kate sans répondre. Celle-ci le regarde puis fixe Robin.
Tuck : « Tant que le Prince Jean et les siens apporteront malheur et souffrance au peuple d’Angleterre, nous les combattrons. »
Petit Jean, regardant Robin : « Nous sommes Robin des bois. »
Kate acquiesce de la tête. Déterminée, elle s’avance vers Tuck et serre la main de Tuck avec fierté tout en regardant Robin. Petit Jean joint sa main à la leur. Archer s’avance vers eux et regarde Robin.
Archer à Tuck : « Comptez sur moi. »
Puis il joint sa main aux leurs.
Petit Jean : « Much ?... Pour Robin. »
Much contemple tristement le corps de son meilleur ami puis lève les yeux en direction de Petit Jean. Kate le regarde. Il regarde à nouveau Robin puis, en silence, va poser sa main sur celles de ses compagnons. Souriant, Tuck pose son autre main sur celle de Much.
Tuck : « Robin des bois. »
Petit Jean : « Robin des bois. »
Much acquiesce.
Kate/Archer/Much : « Robin des bois. »
Ils se séparent et reprennent leur place autour de la civière.
Tuck : « Allez, emmenons-le. »
Ils soulèvent la civière puis se mettent en marche à travers la forêt afin d’amener le légendaire Robin des bois dans sa dernière demeure. Kate les suit en portant le bâton de Petit Jean.
***** Fin de l’épisode *****
***** FIN DE LA SAISON 3 *****
***** FIN DE LA LEGENDE *****