Designing The Hood

Designing The Hood est le 2ème volet des bonus du DVD de la Saison 1. Il est consacré aux décors de la série. Les deux autres sont le Making Of et Dressing Hood (consacré aux costumes).

Note: les diverses interventions ne sont pas transcrites systématiquement dans l'ordre chronologique du bonus, elles ont parfois été regroupées par thème.

Le décorateur engagé pour la série explique ses choix et les difficultés qu'il a rencontrées.

Le choix des décors

Mike Gunn (décorateur)
Les décors de Robin des Bois peuvent s'inspirer de nombreux mondes différents. Il faut choisir celui que vous voulez traiter en particulier. Est-ce la classique légende populaire ? Ou bien les aventures du super-héros? Je pense que nous avons commencé à nous orienter vers le second.
On m'a convoqué pour un entretien, j'ai lu le scénario. Ensuite j'ai rencontré Foz et Dom. [ Foz Allan et Dominic Minghella, les producteurs] Ils ont eu l'air d'aimer ce que je disais ainsi que mon portfolio.[équivalent d'un curriculum vitae mais plus particulièrement ciblé sur un objectif précis]. Ils m'ont offert le job et je me suis retrouvé à Budapest.

C'est un projet à grande échelle. Nous voulions commencer rapidement, en deux ou trois semaines. Nous nous sommes rencontrés pour parler du scénario - le scénario est toujours le point de départ. Une fois qu'on a décortiqué le scénario, on est à même de décider quels décors on va construire. Dans notre cas, nous avions un seul scénario sur les 13 épisodes. Nous avons donc pris des décisions en fonction de ce qui reviendrait souvent dans la série : la chambre de Marian, la Grande Salle, le manoir de Locksley ou celui de Knighton. Nous avons dû faire des choix. Une fois ces décisions prises, au bout de deux semaines environ, nous sommes venus voir le studio pour savoir ce qui devait être adapté. On a ensuite fait une liste et c'est parti...

Les décors ici étaient plutôt d'inspiration Renaissance. Nous avons dû tout refaire, les façades et la décoration. On a bâti nous-même les remparts, le village également. Il a fallu compter un mois de terrassement avant d'attaquer les charpentes. On a construit beaucoup de décors mais l'essentiel de l'infrastructure de la ville de Nottingham existait déjà, je dirais à 60%. Sur le château, on a rajouté les mâchicoulis, le donjon, la Grande Salle et une chambre. On a agrandi les cachots. On a repeint tous les extérieurs. Il n'y a pas un centimètre carré que nous n'ayons recouvert avec notre propre peinture. Dans l'ensemble, on a fait beaucoup de travail mais on avait une base au départ et c'était déjà ça.

Les conditions de travail

Mike Gunn (décorateur)
Les travaux ont commencé... - la plupart des plans étaient finis en novembre/décembre - les travaux ont commencé le 9 janvier. On était donc là dès le début de l'année, maintenant on est presque en juin... et oui, en fait on a commencé le 9 janvier et on a fini le gros des travaux fin mars. En janvier et en février c'était couvert de neige et de glace. On essayait de bâtir et de peindre alors que la peinture gelait sur les murs et même dans les pots ! On a vraiment travaillé par tous les temps.

"Combien de gens ont travaillé sur les décors ?" C'est une question difficile... c'était variable. Il y avait des périodes où il y avait beaucoup à faire, on pouvait alors avoir 20 à 30 charpentiers qui travaillaient en même temps, et seulement 5 ou 6 quand c'était plus calme. On avait beaucoup de peintres, avec une équipe permanente de 4 à 5 peintres, étoffée en cas de besoin. On avait aussi des plâtriers et des sculpteurs et une trentaine d'ouvriers du bâtiment.

Du décor naturel aux plus récentes technologies ou comment créer un décor...

Les images de synthèses

Foz Allan (producteur)
Les images de synthèse ne doivent pas se voir. Ce n'est pas de la science-fiction dans le genre de Docteur Who. On a un formidable Nottingham, on a juste l'améliorer. (…) Ces infographistes sont fantastiques. Si vous détectez leur travail, c'est qu'on a tout faux !

Mike Gunn (décorateur)
Dans notre Robin des Bois, il y a relativement beaucoup d'images de synthèse. Cela permet de compléter le monde que nous voulons reconstituer. Nous n'avons ni les moyens financiers, ni le temps de construire l'intégralité des toits des maisons de Nottingham par exemple. Donc si on a un plan d'ensemble de la ville, on va incruster au-dessus des remparts les toits des maisons qui dépassent. Mon rôle dans ce cadre-là est de dessiner tous les bâtiments qui existent dans Nottingham et ensuite, les infographistes les fabriquent sur ordinateur. (…) Les quartiers du Shérif sont probablement les plus récurrents des décors de Robin des Bois. Et encore une fois, nous n'avons pas les moyens de bâtir tout le château. De plus, un décor de cette envergure dépasserait nos besoins d'où les images de synthèse. Nous avons fait des dessins de différentes perspectives à différents niveaux du château, en détail, et on les a donnés aux infographistes. Ils ont créé une maquette 3D et ainsi, on peut se placer où on veut dans l'image pour les plans larges.

Le village de Locksley

Mike Gunn (décorateur)
Le village de Locksley est fantastique. Je pense que, personnellement, c'est celui que j'ai eu le plus de plaisir à faire parce qu'on l'a construit de A à Z. C'est notre village. On a tout imaginé, on n'était pas obligé d'adapté des décors déjà existant. C'est mon préféré. Comme il n'y avait rien au départ, on pouvait le concevoir exactement comme on le voulait. Alors j'ai fait des recherches en Angleterre avant de venir, sur les villages médiévaux au milieu de l'ère normande. Quel était le type d'habitat, le type d'architecture qui existait quand le gothique commençait tout juste à émerger. J'ai pris des renseignements dans des livres sur la forme des maisons et leur taille. Leur agencement s'est décidé assez naturellement à cause du terrain lui-même. Le site naturel était tout en longueur avec une colline au bout. On a bâti le village en fonction de tout ça, des suggestions des producteurs et du réalisateur, de nos idées à tous et de ce dont nous aurions besoin pour tourner la série.

'immense', 'magnifique', 'fascinant', les acteurs de la série ne tarissent pas d'éloges pour les décors.

Les impressions des acteurs

Harry Lloyd (Will)
Quand on entre dans le décor du château c'est véritablement un château. On traverse une porte et on passe devant le gibet, ensuite on descend des escaliers et on arrive dans les cachots, là où ils sensés se trouver. On peut se promener partout, tout communique. Il y a un petit chemin qui passe par le porte Ouest, au-dessus des douves, il traverse le village de Locksley et la maison de Marian - qui ne devrait pas se trouver là – et revient par la herse. On marche pendant 10 minutes sans voir d' échafaudage ou de bâche, c'est un décor continu.

Lucy Griffiths (Marian)
Je n'en revenais pas que ce soit fait en polystyrène. Le château est si immense ! Le réalisateur nous a fait visiter. Je m'attendais à être impressionnée mais il nous a fait descendre dans les cachots et là, tout de suite, on a eu l'impression de se retrouver dans un véritable cachot médiéval. Ce ne sont pas des plateaux avec simplement trois faux murs. Vous savez, parfois l'équipe occupe une moitié de la pièce et nous l'autre. Ce sont toutes de vraies salles, de vrais châteaux avec des vraies portes. Tout fonctionne pour de vrai. J'étais sidérée de voir que cela semblait solide et énorme mais qu'en fait ce n'était pas fait avec des blocs de pierre.

Sam Troughton (Much)
La forêt est magnifique également, avec ses à-pics et ses rochers. C'est vraiment super parce qu'on a vraiment l'impression d'être à leur place [celle des hors-la-loi]. Il suffit de se planter au milieu et on est transporté.

William Beck (Roy)
Le sentiment d'isolement est vraiment très important. Tout près de Budapest, on tombe sur ce site naturel qui passe sans problème pour l'Angleterre du Moyen-Âge. C'est étonnant de voir une ville moderne d'Europe aussi peu développée. C'est fascinant.

Le mot de la fin

Mike Gunn (décorateur)
Notre défi était de rendre cet environnement et les intérieurs, à la fois crédibles, conformes à l'époque et surtout fidèles à ce que nous voulions exprimer, aux émotions profondes de Robin, de Marian ou du Shérif.