Aliénor d'Aquitaine : née vers 1122, elle est la fille de Guillaume X, le duc d'Aquitaine et du Poitou. - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Née vers 1122, elle est la fille de Guillaume X, le duc d'Aquitaine et du Poitou, État presque indépendant à l'époque, et d'Aénor de Chatêllerault. L'Aquitaine est un duché très convoité par les grandes puissances voisines, la France et l'Angleterre.
Elle reçoit une très bonne éducation : latin, musique, littérature mais aussi l'éducation et la chasse. Son frère Guillaume meurt en 1130, faisant d'elle la seule héritière du duché. En 1137, à l'âge de quinze ans, elle épouse Louis de France, l'héritier du trône, auquel elle apporte en dot le duché de Guyenne, de Gascogne, de Saintonge et du Poitou. On ne sait pas exactement comment s'est conclu ce mariage, si Guillaume X a proposé le mariage à son suzerain le roi de France Louis VI le Gros ou si ce dernier a fait jouer la tutelle féodale à la mort de Guillaume X, le suzerain s'occupait de l'orpheline de son vassal. En tout cas, l'Aquitaine serait rattachée au royaume de France à la mort d'Aliénor, leur descendant serait roi de France et d'Aquitaine.
Le mariage a lieu à Bordeaux le 25 juillet. Aliénor et Louis sont couronnés ducs d'Aquitaine avant de partir pour Paris. Sur la route, ils apprennent la mort de Louis VI.
A Noël, à Bourges, Aliénor est couronnée reine de France, son époux ayant été couronné du vivant de son père (cette coutume, qui avait pour but d'assurer la succession au trône, perdurera jusqu'à la fin du XIIème siècle). Aliénor est mal vue à la cour de France car elle se mêle de politique, a des goûts « de luxe » et invite des troubadours. Elle est jugée indécente par certains.
En 1146, elle part avec son époux pour la Seconde Croisade. La jeune femme est fascinée par l'Orient.
Le roi Louis VII prend l’oriflamme à Saint-Denis en présence de la reine Aliénor
et reçoit le bourdon et la panetière du pèlerin des mains du pape Eugène III.
Jean-Baptiste Mauzaisse (1784-1844) - Château de Versailles et de Trianon
Les difficultés du voyage et l'adultère supposée d'Aliénor à Antioche éloignent le couple. A Antioche, Aliénor retrouve son oncle Raymond de Poitiers, prince de la ville. La proximité de l'oncle et de la nièce est le sujet d'une énième dispute dans le couple. Aliénor aurait alors rappelé à son mari qu'il n'avait rien à dire car eux aussi étaient proche parent et que cela pourrait suffire à dissoudre leur mariage.
Aliénor et Louis rentrent séparément en Italie. La reine est faite prisonnière par les Byzantins avant d'être libérée par les Normands de Sicile. Elle retrouve le roi avec qui le pape Eugène III parvient à la réconcilier.
En 1152, Louis VII obtient du pape, au concile de Beaugency, l'annulation de leur mariage, pour consanguinité aux 4ème et 5ème degré (le divorce n'existe pas à l'époque, la dissolution d'un mariage peut être prononcé dans de très rare cas, généralement pour consanguinité). Ils ont eu deux filles, Marie (1145-1198) et Aix (1150-1195).
Aliénor, désormais le plus beau parti de France, rentre à Poitiers et se remarie six semaines plus tard avec « l'ennemi » du roi de France, Henri Plantagenêt, le comte d'Anjou et duc de Normandie, héritier de la couronne d'Angleterre, de onze ans son cadet qu'elle avait aperçu quelques semaines plus tôt. Ironie de l'histoire, ils partagent le même degré de parenté qu'elle et Louis. En 1154, Aliénor devient reine d'Angleterre. Ce second mariage fait passer les biens d'Aliénor dans ceux de la couronne anglaise. Ils ont huit enfants ensemble :
Aliénor tente d'imposer des décisions mais ses grossesses successives l'éloigne du pouvoir, à partir de 1154, tous ses actes doivent être signés par le roi . Elle représente son mari quand il est absent, le suit parfois en voyage mais souffre rapidement des nombreuses infidélités d'Henri II et finit par « s'en séparer » en retournant vivre sur le continent, à Poitiers en 1170, et gouverne ses terres au nom de son fils Richard, nommé duc. Là, elle établit une cour rapidement réputée pour ses poètes, troubadours et autres artistes avec notamment les chevaliers courtois, immortalisé par la littérature.
Sceau utilisé par Aliénor
De France, elle encourage les révoltes de ses fils aînés contre leur père en 1173, ce qui lui vaut d'être enfermée par Henri. Elle ne sortira qu'en 1189, à l'accession au trône de celui que l'on considère comme son « préféré », Richard. Henri tente de faire dissoudre leur mariage, au moins jusqu'à la mort de sa maîtresse, Rosamonde de Clifford (on dit qu'Aliénor l'aurait fait empoisonner ...), vers 1175-1176, mais l'Église refuse. La fin de sa captivité est cependant plus « douce », ses fils intervenant auprès de leur père.
Lorsque Richard Coeur de Lion part pour la IIIème Croisade, c'est à elle qu'il laisse le gouvernement. Elle lui amène en Sicile, Bérangère de Navare, son épouse. Pendant son absence, elle tente d'empêcher son plus jeune fils, Jean, de prendre le pouvoir. C'est elle qui va parcourir l'Europe pour apporter la rançon pour libérer Richard. A son retour, elle se retire à l'abbaye de Fontevrault (aujourd'hui Fontevraud), près de Saumur.
Dans ses dernières années, elle sort encore beaucoup, elle se rend notamment au chevet de Richard mortellement blessé ou défend son successeur, son fils Jean dont le trône gravement menacé. A chaque fois, elle retourne à l'abbaye où elle sera enterrée en 1204, près de son mari et son fils Richard. On ne sait pas exactement où elle est décédée, à l'abbaye ou dans sa ville de Poitiers.
Gisant
Aliénor d'Aquitaine, celle qui fût « deux fois reine », reste une personnalité originale, une des premières femmes à avoir un réel pouvoir politique et surtout, pour l'image populaire, une grande mécène. Elle a, en particulier, lancé de grands travaux à Poitiers. Femme érudite, elle a voyagé et a pris part aux différentes luttes politiques, notamment au sein de sa propre famille.
Source : Aliénor d'Aquitaine.org